Paris : commémoration du soulèvement du Tibet de 1959 le vendredi 10 mars 2023
Le 10 mars 2023 marquera le 64ième anniversaire du soulèvement tibétain de 1959 à Lhassa contre l'occupation chinoise. Alors qu'au Tibet, la police chinoise intensifie la surveillance de la population, les Tibétains en exil commémorent pacifiquement ces évènements pour promouvoir par la non-violence la résolution du conflit sino-tibétain. Ils demandent la liberté au Tibet par l'obtention d'une réelle autonomie.
L'organisation non gouvernementale internationale Human Rights Watch dénonce dans un rapport la collecte d'ADN systématique des Tibétains, y compris d'enfant de cinq ans, mise en place depuis 2019, voire depuis 2013 selon l’Institut australien de politique stratégique, par les autorités chinoises, en violation du droit chinois. A Lhassa, capitale du Tibet, les prélèvements sont réalisés dans les crèches. L'ensemble de la région autonome du Tibet est concerné. Human Rights Watch a démontré l'existence de ce fichage en utilisant des informations officielles de toutes les préfectures et municipalités du Tibet.
Le rapport indique qu'« il n'existe aucune preuve (...) que les [Tibétains] peuvent refuser de participer ou que la police dispose de preuves crédibles d'un comportement criminel qui pourrait justifier une telle collecte ». Maya Wang, en charge des enquêtes sur la Chine de Human Rights Watch explique que « la police utilise toujours des termes extrêmement vagues pour expliquer ces collectes. Vu son pouvoir, elle n’a pas réellement à se justifier auprès de la population ». Les autorités chinoises clament l'importance de la systématisation des prélèvements. En 2022, elles affirmaient : « Aucun village ne doit être omis d'un canton, aucun foyer ne doit être omis d'un village, et aucune personne ne doit être omise d'un foyer ».
Le rapport de l’Institut australien de politique stratégique précise que « la collecte d'ADN n'est qu'un élément d'un régime de surveillance biométrique à multiple facette, qui comprend également des photos haute définition, (...) des empreintes digitales et des scans de l'iris, qui sont ensuite reliés à des dossiers personnels dans les bases de données de la police ».
Cette collecte d’ADN est un moyen de plus parmi les outils de répression de la Chine au Tibet. Ainsi, si les Chinois peuvent téléphoner à l'étranger sans être inquiété, ce n'est pas le cas des Tibétains. Quatre moines du monastère de Tengdro ont été torturés et condamnés à des peines de 20 ans, 19 ans, 17 ans et 5 ans de prison, pour avoir envoyé au Népal des messages et des dons après le tremblement de terre de 2015, bien que l'aide humanitaire ne constitue pas une violation de la loi chinoise.
Plus inquiétant encore, Human Rights Watch indique que la Chine lance le programme « un foyer, un dossier » en janvier 2022 au Tibet. Ce programme consiste à désigner des policiers chargés de visiter les foyers pour collecter des informations sur chaque Tibétain, rappelant une opération ayant visé les Ouïghours au Xinjiang. Des cadres étaient envoyés dormir chez l'habitant pendant une semaine. L'objectif de la manœuvre était d'utiliser l'intimité des Ouïghours pour vérifier leur conformité à l’identité chinoise et leur abandon de la religion musulmane. Au Xinjiang, selon l’Institut australien de politique stratégique, la collecte d'ADN des 23 millions de Ouïghours avait débuté dès 2016. Xi Jinping déclarait en 2014 : « en termes de sécurité nationale, les approches au Tibet et au Xinjiang sont les mêmes, et les objectifs sont également les mêmes. »
Depuis 2017, la Chine a mis en en œuvre une politique d’internement massif au Xinjiang avec plusieurs centaines de camps, plus d’un million de Ouïghours incarcérés et contraints à une forme de rééducation inhumaine. Selon un rapport de mars 2020 de l'Institut australien de stratégie politique des milliers de Ouïghours auraient été envoyés de ces camps d'internement travailler dans des usines fournissant plus de 80 grandes marques, entre 2017 et 2019.
Pour soutenir la demande de dialogue des Tibétains en exil pour résoudre le conflit sino-tibétain et obtenir une autonomie réélle, nous pouvons participer au rassemblement commémoratif de la Communauté tibétaine de France et ses amis et 5 associations tibétaines le vendredi 10 mars 2023 à 14h, place du Trocadéro, sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris. Une marche partira ensuite vers l’Ambassade de Chine, située avenue George V à Paris pour commémorer le 64ième anniversaire du soulèvement tibétain de 1959.
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON