Parisot et sa fin de CDD
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Renouvelé une fois comme c’était prévu dans son contrat avec le Medef, Laurence atteignait la durée maximale autorisée par le code du travail et la convention collective dont relève son employeur.
Elle a pourtant tout essayé pour rester, allant même jusqu’à essayer de faire changer les règles du jeu à son avantage. En vain. Elle se ramassa une culotte. A cause de règles qui lui empêchait d’être libre de penser qu’elle pouvait faire du rab, sans se souvenir que « la liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail ». Il y a des jours, comme ça, où les mots vous reviennent dans la poire.
Pourtant, elle aimait bien son job depuis 2005. Elle y gagnait sa vie en cherchant à précariser celle des salariés de ses confrères. Elle était pleine d’idées et distillait des formules qui ne manquaient pas d’air. Las, « l’état de jeune, c’est un passage, une maladie dont on guérit ». Sans y prendre garde, elle avait oublié que « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ». Aujourd’hui, elle venait de comprendre que le CDD est précaire et que « la précarité est une loi de la condition humaine ».
Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle voulut casser la corde et s’affranchir des règles, façon Laurence chez les Soviets. Mais son entreprise Medef, grouillant de syndicats patronaux se mit en travers, ayant à craindre que les CDD soient taxés, ce qui « risquerait de détruire des emplois », comme disait Laurence. Le Medef refusa donc. Ce n’était pas étonnant : « les entreprises (étant) empoisonnées par les syndicats qui bloquent tout ».
Avec le temps, remettant tout à plat, elle saura décolérer, convenir que « s’octroyer de tels avantages dans de telles circonstances » était « méprisant… méprisable… » que sa tentative de rester sur son fauteuil était « …une pantalonnade… un comportement… grossier » qui signait « une absence totale de respect et de sens de l’intérêt général qui allait à l’encontre de la transparence, de la modernité et de la mentalité des chefs d’entreprise qui, du coup,… » se seraient sentis « … bafoués par certains de leurs représentants. ». La morale sera sauve.
Paulette, le coup de pied de l’âne toujours prêt, s’écria :
« Avec un peu de chance, si ça se trouve, elle se verra offrir un poste à l’Inspection Générale des Affaires Sociales par le Conseil des ministres du Président normal. Comme son camarade François Chérèque qui avait bien préparé la CFDT pour sa signature du pacte de compétitivité. ». L’IGAS, c’était bien vu. François Hollande lui devait bien cela.
Sinon, il lui restera à l’IFOP dont elle est vice-présidente. Elle y fera des sondages qui, « par définition… ne se trompent jamais car ils n’ont pas vocation à prédire. »
En attendant l’issue du CDD prévue pour juillet, elle vient de nous assurer qu’elle sera « garante de la bonne tenue de la campagne » qui va précéder l’élection de son remplaçant. On savait qu’au Medef c’était le boxon, mais pas au point qu’il faille une « garante ».
Laurence, sur le marché de l’emploi des présidents du Medef, se sacrifiait pour une meilleure compétitivité.
Ayant pris son parti et la mesure d’une vie sans entrave et sans bretelles comme les seins de Paulette, elle allait se muscler et vivre de nouvelles aventures.
Léon
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