Parfois l’on se reprend à deux fois en lisant un article, surtout quand il s’agit de censure, une des activités favorites de certains élus, une activité bête et méchante pour le moins. Mais là le maire de Parthenay a dépassé les limites du tolérable, jugez plutôt...
Je suis tombé par hasard sur un article du quotidien LE MONDE qui nous apprend que le maire de Parthenay, dont je tairai le nom, pas vraiment la peine de lui faire de la publicité, a censuré un texte d’une ancienne déportée à Auschwitz. Texte qui devait être lu par une professeure de collège à ses élèves dans le cadre de la journée nationale du souvenir.
Dans ce texte Ida Grinspan, qui devait être lu par des élèves le 29 avril, évoquait son arrestation à 14 ans par des gendarmes....
Triste mais assez banal, me direz-vous ?
Mais à Parthenay, belle ville qui a la chance de posséder un adjoint au maire chargé des affaires patriotiques, si si, c’est vrai, qui est aussi gendarme à la retraite, la réalité évoquée ne passe pas. Pas question de parler de gendarme arrêtant des Français durant la guerre, il fallait parler, d’après lui, d’hommes !
Passons sur cette bêtise indigne, mais le plus grave est que le maire, Nouveau Centre, pas FN, fut d’accord, sur le thème : il ne faut pas stigmatiser une catégorie professionnelle !
Sans rire !
Résultat, la prof refuse, à juste titre cet acte de censure, en forme de tartufferie de cet élu ! Elle ne participera plus aux commémorations ni au devoir de mémoire.
Quant à la déportée, elle dit :
"c’est terrible, cette mentalité-là". "Il faut savoir regarder la vérité en face. Ce que je dis dans ce texte, je le dis chaque fois que j’interviens dans une école. Je dis simplement ce qui a été."
Mais à la mairie de Parthenay, la vérité on la préfère masquée, les gendarmes n’étaient pas des gendarmes, mais des hommes, sans doute sans uniformes, ou en maillot de bains sans signe distinctif.
Tout cela ferait rire, si ce maire n’était pas un élu de la République. Là cela est vraiment consternant car il outrepasse le rôle d’un élu, tout en demeurant dans la légalité bien entendu. Je parle du rôle éducatif et moral d’un élu. C’est aussi minable comme attitude que ce maire d’une petite commune bretonne qui en 2009 faisait grillager un bel arbre, car des SDF venaient parfois s’y reposer !
Tout cela laisse filtrer une odeur de moisi, de France moisie, pour reprendre l’expression de Philippe Sollers, cela ne dépare pas trop avec le règne de Sarkozy, mais cela me fait un peu honte d’être Français comme ces gens-là !