• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Pas de nouvelles, bonne nouvelle !

Pas de nouvelles, bonne nouvelle !

Entendant hier Nicolas Sarkozy en appeler au « bon sens populaire », comme il a coutume de le faire abondamment depuis sa campagne électorale, je me suis posé la question suivante : mais qu’est-ce au juste que ce fameux « bon sens populaire » ou « collectif » qu’on nous présente continuellement comme une vérité absolue, à propos d’écologie, d’économie, de traité et mini traité constitutionnel Européen, d’OGM, de mondialisation, en somme de tout et de pas grand-chose ?

Toutefois, un peu lassé (comme vous ?) de la politique politicienne et des soubresauts convulsifs et très médiatiques de notre omni-président, j’ai décidé d’aborder ce concept de « bon sens populaire », pierre angulaire de l’action politique, sous l’angle moins conventionnel mais plus distrayant d’une contribution humoristico/philosophique dont je pense qu’elle peut trouver sa place au sein de l’éclectique et excellent (j’aurais donc tout fait pour que cet article un tantinet « décalé » soit accepté) site d’opinions qu’est AgoraVox.

Et pour illustrer la valeur et la pertinence du concept de « bon sens » populaire ou collectif, quoi de mieux que de partir d’un proverbe, défini par le Larousse (2000) comme un « court énoncé exprimant un conseil populaire, une vérité de bon sens ou d’expérience... » ? Je vous propose donc cet incontournable fleuron : « Pas de nouvelles, bonne nouvelle. » Je précise bien sûr, que toute contribution (non entropique et neutre en CO2) de votre part, visant à faire avancer la présente évaluation de la justesse de ce proverbe, est bienvenue.

« Pas de nouvelles, bonnes nouvelle  » ! J’ai longtemps cru, dans mon innocente adolescence, que ce proverbe s’appliquait à ces états mélancoliques où l’absence de nouvelles conquêtes féminines me poussait, par une sorte de mécanisme naturel de compensation affective, à revenir invariablement vers l’avenante et rousse employée de maison de mes parents, à l’époque dénommée « la bonne ».

Las, j’ai dû me résigner à une explication moins romantique, acquise le jour où, contraint de voler de mes propres ailes, la crise du personnel associée à une diminution certaine de mon pouvoir d’achat mirent un terme définitif à des fantasmes de soubrette échafaudés dans le confort petit bourgeois des Trente Glorieuses.

Aujourd’hui, j’ai du mal à souscrire à la part de vérité universelle que ce proverbe est censé contenir. Prenons ce site en exemple. Sans nouvelles de ma part, vous devriez nécessairement conclure que tout va bien pour moi. Alors que je pourrais être mort ! Et a contrario, tout billet, toute nouvelle, fût-elle excellente, devrait nécessairement vous inciter à penser que je vais mal. Et l’accumulation d’un trop grand nombre de contributions serait pour vous le signe irréfutable d’un désastre imminent, planant au-dessus de ma tête.

Au terme de ce raisonnement limpide, j’aurais tendance à me méfier un peu des proverbes, du « bon sens populaire » en général et des hommes politiques, en particulier. D’un autre côté, je verrais comme une très « bonne nouvelle » le fait de n’avoir « pas de nouvelles » de certains hommes politiques un peu trop en vue ces derniers temps. C’est toute l’ambiguïté ! Le doute qui m’assaille ! Cette crainte sournoise que les fruits d’une pénétrante lucidité ne gâchent ceux d’une imagination trop fertile. A moins que ce ne soit le contraire, bien sûr.

Et pour ceux que mon raisonnement aurait pu égarer, j’ajouterai par souci de simplification et de clarté que si la parole est d’argent, le silence est d’or et que toute vérité n’est pas bonne à dire à un homme averti qui en vaut deux et dont l’habit ne fait pas le moine. Chacun se fera son opinion et au plaisir d’avoir de vos... Mais ceci est déjà une autre histoire...


Moyenne des avis sur cet article :  4.38/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • moebius 5 novembre 2007 13:33

    ....la si belle affaire ne devait pas etre une si bonne affaire pour laisser le champ libre a cette si conventionnelle bonne a se faire


    • Argo Argo 5 novembre 2007 13:39

      Certes mais qu’y faire ?


    • haddock 5 novembre 2007 14:36

      Par exemple

      Pas de nouvelles , bonnes anciennes


      • Sandro Ferretti SANDRO 5 novembre 2007 16:26

        Voui, la sagesse populaire, on connait.

        C’est celle qui se presse au péage des autoroutes le dimanche soir, va voter en croyant changer le monde, boit du bordeaux au lieu d’un Moulin à Vent ou d’un Nuit St Georges... C’est celle qui nous dit que neige en novembre, noel en décembre.. Bref, elle est bien là, qu’elle y reste.

        De toutes façons, pas de courier, pas de facture...(ni de radar photo-maton...). Bref, une vraie bonne journée.


        • Le péripate Le péripate 6 novembre 2007 00:29

          Et moi qui attends désespérément le chèque de mon producteur, d’autant que les Assedic, non plus, ne donnent pas de... ! smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès