Patrick de Carolis, la deuxième affaire Bygmalion
C'est le grand déballage à L'UMP. Et les ramifications de l'ère Sarko-Copé s'annoncent vertigineuses... Qui se ressemble s'assemble, en effet ; et l'adage avait déjà montré sa justification avec l'annonce de la mise en examen de Sébastien Millot, il y a quelques semaines maintenant. On l'avait presque oublié, celui-là. Avec lui, le sale temps était de retour une fois de plus pour ce bon Jean-François. Après s'être sorti difficilement de la piscine de Takkiedine où on l'avait vu patauger, ou être descendu de son yacht, le voilà qu'on découvrait à ce dernier des potes compatissants, qui se seraient largement sucrés au point d'alourdir le fardeau de leur maître (au point de faire rejeter ses comptes de campagne !), des amis fabriquants de (fausses) factures dans des proportions assez mirobolantes. C'est quand même surprenant à constater en effet, ce parti endetté jusqu'au coup en raison de l'irrésistible envie de paraître de son candidat présidentiel, ayant empoché juste après une somme voisine de celle demandée aux malheureux adhérents pour renflouer le navire (8 millions contre 11, voilà qui étonne, en effet). Mais on en a oublié un autre, qui doit se faire tout petit en ce moment en cette période de tsunami politique : une chose difficile pour lui, vu qu'il n'est pas loin de culminer à deux mètres. Non, ce n'est pas celui que Sarko voulait accrocher à un croc de boucher. Non, c'est aussi un grand homme (par la taille s'entend), j'ai nommé Patrick de Carolis, l'hagiographe de Bernadette Chirac, victime collatérale de la tourmente actuelle. Lui, qui a revendu "ses racines et ses ailes" (de Rocamadour ?) au prix fort au contribuable français, un public qui ne s'est toujours pas aperçu qu'il se faisait avoir dans les grandes largeurs comme les adhérents UMP se font avoir par Jean-François Copé. Les deux ayant en effet les mêmes intermédiaires... pour faire fructifier leurs juteuses affaires. Car parmi elles, il y avait... un intermédiaire commun appelé Millot.
La scène se passe le 6 juillet 2005, date à laquelle Patrick de Carolis vient d'être élu président de France Télévisions, à la place de Marc Tessier, alors favori de De Villepin (ce dernier l'écrira même dans le Figaro !), épaulé par Anne Meaux, l'ancienne gudiste versée dans la com'. Un Villepin qui vient juste de croiser le fer avec Nicolas Sarkozy dans l'épisode des banlieues. Tessier se faisant alors chaperonner par Maurice Druon, l'académicien. Au départ c'est Patrice Duhamel qui avait la cote, mais à la suite d'une réunion en tête à tête, ce dernier à laissé sa place à de Carolis (ils viennent tous deux de TF1 en fait !). Il a bénéficié pour cela du soutien inconditionnel de feu Dominique Baudis, qui, rancunier, n'avait pas du tout apprécié que les rumeurs puissent l'atteindre et le salir, au point où il avait été obligé de venir s'en expliquer en 2003 chez Pujadas, dans une prestation catastrophique pour lui (noyé dans la sueur, il n'avait pas convaincu alors que l'affaire dans laquelle il avait été cité était grotesque et ridicule, Pujadas ayant visiblement laissé sa fibre "scoop toujours" parler). Villepin se déménera pour rien (il fera signer par Tessier des reconductions de programme coûteux, comme celui de Delarue, jusque la veille de l'élection, pour embarrasser son sucesseur) : "à la veille du scrutin, Matignon remet ça, appelant certains conseillers jusque tard dans la nuit pour les enjoindre de voter Tessier. Mais Baudis a minutieusement préparé l’élection de Carolis. Le mercredi matin, quelques minutes avant le vote, il réunit les cinq conseillers pro-Carolis pour s’assurer qu’ils ne vont pas voter à côté de l’urne. Il est 9 heures. A 9 h 30, la messe est dite : Carolis recueille cinq voix, la majorité absolue, il est élu président de France Télévisions pour cinq ans".
A peine son nouveau bureau investi, voilà De Carolis qui charcute l'organigramme et renvoie un bon nombre de responsables. Il dévoile alors les noms de ses "conseillers". Et là, surprise, des gens venus de l'extérieur apparaissent, ce qui est ma foi normal aussi, "mais c’est la filière Copé qui fait jaser. Quelques jours à peine après son élection, Carolis s’est trouvé un directeur de cabinet en la personne de Damien Cuier, issu du cabinet du porte-parole du gouvernement et ministre délégué au Budget. A l’ANPE-Copé, Carolis recrute aussi Bastien Millot. A 33 ans, ce jeune homme (qui a connu le ministre à Sciences-Po comme prof avant de devenir le directeur adjoint de son cabinet) réalise son rêve : entrer à la télé. C’est Millot qui habitait l’appartement personnel de Copé, alors que celui-ci occupait un dispendieux logement de fonction. Plus grave, Millot a été condamné fin 2004, alors qu’il était adjoint au maire de Beauvais, à une amende de plus de 30 000 euros toujours pas réglée pour « faux en écriture publique et abus de fonction » : des heures supplémentaires indues à un chauffeur de la ville. Mais tout ça, c’est du passé, jure Millot, bombardé « directeur délégué en charge de la stratégie, de l’innovation et de la communication », directement sous les ordres de Carolis. Le poste lui permet d’avoir l’oeil sur les programmes, et ce, sans aucune expérience télévisuelle ! Enfin, l’entourage de Sarkozy l’accuse d’être le rédacteur des argumentaires anti-Sarko, pour le compte de la Chiraquie. Millot dément. Comme il dément avoir fait circuler la photo d’un certain Richard Attias, « l’ami » de Cécilia Sarkozy." Ambiance, ambiance, sous Sarko !!!
A peine en place, il se fend d'un communiqué plein d'espoir : "le PDG de France Télévisions,Patrick de Carolis, a évoqué le 12 décembre, la possibilité d'introduire une nouvelle clause dans les contrats des animateurs leur imposant 'le respect des valeurs et l'éthique de la télévision publique', après les propos controversés de Pascal Sevran sur la sexualité des Noirs. 'J'ai demandé à mes services juridiques de me proposer l'introduction d'une clause nouvelle et particulière dans les contrats que les chaînes signeront à l'avenir avec l'ensemble des animateurs', a-t-il indiqué". Le 27 mai, c'est Ardisson qui lui écrit, plutôt amer, en le tutoyant façon show-bizz parisien, en venant d'apprendre son débarquement (comme quoi De Carolis pouvait avoir du goût, aussi ! - il en aura même bien ici pour le plaindre, remarquez !). On s'attend donc à ce qu'un homme aussi épris d'éthique fasse de son propre poste un exemple irréprochable...
Ça ne sera pas vraiment le cas. Drôle d'ambiance plutôt à partir de là à la télévision française : entre un Sarkozy déjà en campagne présidentielle et un Villepin qui serait bien tenté de le jeter aux oubliettes via diverses tentations manipulatrices, De Carolis s'emploie à réfléchir à fixer de nouvelles racines à France Télévisions pour lui offrir de nouvelles ailes : au moment où éclate une nouvelle bombe, le 3 octobre 2007, avec un article comme sait en pondre le palmipède moqueur. De Carolis le flamboyant a franchi une "zone interdite" semble-t-il. Un Canard qui révèle en effet qu'une "réflexion" a été commandée... sans appel d'offres, visiblement, et qu'il a été confié à un organisme truffé de proches de Jean-François Copé ! " Le directeur de France télévisions a confié au cabinet qui emploie Jean-François Copé la rédaction d'un projet de fusion des chaînes du groupe". Or, l'enquête de Marianne2.fr montre que "trois anciens collaborateurs de Copé travaillent à présent auprès de Patrick de Carolis", et précise que "le soupçon plane d'autant plus que, dans la garde rapprochée du directeur de France télévisions, certains ont, par le passé, travaillé en étroite collaboration avec l’ancien ministre du Budget. A titre d’exemple, l’attachée de presse personnelle de Patrick de Carolis, Aurélie Ferton, est passée par les relations presse du ministère du Budget à l’époque où Copé était en fonction. A un poste nettement plus stratégique, on trouve le directeur général Damien Cuier, ancien conseiller et surtout Bastien Millot, aujourd’hui directeur délégué du groupe France télévisions auprès de Carolis, ex-directeur-ajoint de cabinet de Copé au ministère du Budget et ami du député-maire de Meaux (Copé lui avait même prêté son appartement). Les rumeurs vont bon train dans les couloirs du bastion service publique. Selon la lettre A, Patrick de Carolis compte sur Jean-François Copé pour obtenir une rallonge budgétaire indispensable au moment où, du fait de la baisse de son audience, France Télévisions voit ses recettes publicitaires s'éroder." La publicité, on va en reparler un peu plus loin, justement...
Avec un de Carolis adroit, qui sait ménager la chèvre et le chou politiquement... mais avant tout favoriser des proches politiques : "et le pire est à venir : la « note prospective » confiée à Gide Loyrette et Nouel, qui consiste à réfléchir à un texte de loi visant à regrouper les services de France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO, et, au passage, à réaliser quelques économies d’échelle en se débarrassant de 900 emplois, inquiète vivement les syndicats. Ils sont d’autant plus sous le choc que, sans l’hebdomadaire satirique, ils n’auraient eu vent de rien. Interrogés par Marianne2.fr, certains n’hésitent pas à dénoncer un Carolis « prêt à tout pour plaire à Nicolas Sarkozy et faire oublier son passé de chiraquien ». Un passé toujours présent, puisqu'à peine nommé, le grand show des piècettes d'or de Bernadette s'était vu reconduire comme auparavant !
En tout cas, les affaires de Millot marchent, dès 2005, grâce à de Carolis. De là à se lancer en solo, il n'y a qu'un pas. L'homme, quittant alors l'audiovisuel public, se lance aussi en politique, devient conseiller régional UMP de Picardie en 2008 et fonde sa propre société,"Bygmalion"... promue à un bel avenir de scandale ! Politiquement, c'est à droite toute qu'il se situe : il est proche de Guillaume Peltier, un jeune catho tendance réac (il a fondé Jeunesse Action Chrétienté) ancien Front national de la jeunesse (FNJ), puis au FN, puis MNR, puis MPF de de Villiers, qui deviendra vice-président de l'UMP et le fondateur de la "Droite Forte" et l'ami de Patrick Buisson le sulfureux, celui qui a propulsé Sarkozy dans le mur avec ses idées d'extrême droite... on les retrouvera tous deux à Menton... avec une autre affaire sur le dos (celle du maire UMP Jean-Claude Guibal). En 2013, une autre affaire encore éclate : "le Canard enchaîné révèle que Bastien Millot a profité de son poste de directeur délégué de France Télévisions pour lancer sa nouvelle société de communication, Bygmalion. Le jour de son départ, il aurait signé avec le tampon de l'entreprise publique plusieurs contrats avec sa nouvelle société, créée trois jours plus tôt. 143 902 euros au total pour la « surveillance de la réputation de France Télévisions et de ses principaux dirigeants sur Internet », la « rédaction de mails aux téléspectateurs », la « réalisation de maquettes de sites intranet » ou encore le « conseil stratégique sur la communication sensible ». Tiens tiens, voilà un cabinet bien curieux, possédant accès aux adresses des téléspectateurs et se permettant même de leur écrire (voilà qui devrait intéresser la CNIL).... et une officine aux attributions bien étranges : "ces missions se seraient poursuivies ainsi pendant six ans, le plus souvent« sans la moindre mise en concurrence », permettant à Bygmalion d'empocher 1,2 million d'euros pour diverses prestations, allant de « la rédaction d'une lettre aux parlementaires » (5 980 euros) à la préparation du discours des vœux du PDG Patrick de Carolis aux salariés (7 000 euros). Des faits qui ont conduit le juge Renaud Van Ruymbeke à enquêter « délit de favoritisme, prise illégale d'intérêts et complicité de prise illégale d'intérêts ». Interrogé en 2012 sur les relations entre Bygmalion et France Télévisions, Bastien Millot avait assuré à L'Express : « Tout est clair et limpide [...] Je me suis naturellement plié, en toute transparence, à toutes les procédures. » Ça c'est ce qu'on (ne) va (pas) voir en effet...
Des recettes publicitaires en berne, disions-nous un peu plus haut ? En juin 2008, quel hasard, qui préside la "Commission pour la nouvelle télévision publique" chargée de faire des propositions à De Carolis pour améliorer France-Télévisions et surtout résoudre ses problèmes d'argent avec un président qui ne veut plus de publicité ? Jean-François Copé, bien sûr, dont une bonne partie des amis travaille dans l'entourage du dirigeant de la télévision publique ! Sarkozy tenant en effet à sa supression de publicité, une nouvelle lubie, le rapport s'embarque dans l'affaire, privant les chaînes de revenus : "Avant son arrêt total en 2012, il propose que la publicité soit dans un premier temps supprimée après 20h à partir du 1er septembre 2009".
Copé avait alors obtenu, fier de lui, devenu partisan subitement du public, 150 millions supplémentaires d'aides de l'Etat pour compenser les pertes publicitaires (ou celles de son ami De Carolis ?)... on pouvait encore y croire, avant de lire l'article de Régis Soubrouillard de Marianne, qui écrivait alors "nombre d’indices le prouvent, la commission Copé est un cheval de Troie machiné contre la télévision publique pour sauver, en fait, la télévision privée, et surtout la plus emblématique de ses chaînes : TF1, bien mal en point" . Car en face, on favorisait en même temps l'extension de la durée de la publicité : "la commission Copé a même anticipé certaines demandes que les chaînes privées osaient à peine formuler. Ainsi Jean-François Copé s’est prononcé en faveur d’une seconde coupure publicitaire dans les programmes des chaînes privées. En fait, selon Le Canard enchaîné du 28 mai, le Premier ministre, François Fillon, aurait déjà bloqué un amendement préparé par Christine Albanel autorisant cette deuxième coupure publicitaire. Cet amendement clairement calibré pour TF1 – même si M6 ne s’en plaindra pas – aurait même été directement mis au point dans le bureau du chef de l’Etat."
Les propositions pour dégotter de l'argent pour les chaînes publiques faites par la Commission Copé étant jugées ridicules : "Il y a encore quelques semaines, le Paysage Audiovisuel Français vivait dans une relative sérénité. Sans doute que la décision irréfléchie de Sarkozy et la tragi-comique Commission Copé n'ont fait qu'accélérer une évolution inéluctable. Fallait-il pour autant y ajouter autant d'amateurisme, de précipitation, d'arrières-pensées, de cynisme et de favoritisme à courte vue ? Pas sûr." Ceux-là mêmes, dont Copé, qui ne passent pas une journée sans railler l'amateurisme des socialistes ont montré quoi comme visage pendant des années ? Ceux d'auteurs de livres aux titres prophétiques : "Mediatic Circus" et surtout "Politiques, pourquoi la com' les tue" paru chez en janvier 2012, deux ouvrages de Bastien Millot (à noter sur le plateau de télé le sous-titre du débat auquel il participe : "la com politique une prison ?" !
Tout cela avec une absence de transparence sur les auteurs du fameux rappport. La transparence, c'est le moins qu'on aurait pu espérer dans le domaine, mais ce ne semble pas avoir été le cas, avait rappelé Marianne : "en novembre 2008, Millot, qui occupe depuis trois ans le poste ronflant de directeur délégué chargé de la stratégie, de l'innovation et de la communication à France Télévisions, se met en congé sabbatique pour un an, renouvelé l'année suivante pour création d'entreprise. Jusqu'ici tout va bien. Les choses se compliquent lorsqu'il apparaît que Bygmalion, qui existe depuis octobre 2008, empoche très vite de juteux marchés avec la télé publique, comme la réponse aux courriers des téléspectateurs ou le suivi sur Internet de « la réputation du groupe et de ses principaux dirigeants ». Deux contrats portant sur l'année 2009 et paraphés juste avant leur terme, le 21 décembre de cette même année... Millot, en homme d'action, n'a pas de temps à perdre en paperasse. Ni en réponse aux appels d'offres. Ça tombe bien : contrairement à ce que stipule une ordonnance du 6 juin 2005, la direction de France Télévisions n'a pas semblé très prompte, à l'époque, à faire jouer la concurrence. Après avoir perdu, en septembre 2010, son salaire de 13 000 € mensuels (hors primes) et les avantages en nature liés à ses fonctions dans l'audiovisuel d'Etat – deux ordinateurs portables, un abonnement à Canal Sat, une Peugeot 407 coupé –, l'ancien directeur adjoint de cabinet de Jean-François Copé au Budget avait besoin de se refaire... Au gré des tacites reconductions de ses multiples prestations (gestion de sites Web, études d'image, conseil stratégique...), Bygmalion a empoché 1,2 million d'euros en six ans. Une manne que le bénéficiaire minimise, au regard des « 40 millions d'euros dépensés en communication chaque année » par son ancienne maison, explique-t-il à Marianne". Et tout cela dans le flou le plus complet : "Martin Ajdari, l'actuel financier du groupe, n'a trouvé trace d'une « mise en concurrence » de Bygmalion que pour un seul contrat, celui du courrier des téléspectateurs. Et encore, il n'y avait qu'un rival en lice. Réponse de Millot : « Les procédures d'appels d'offres ne sont pas du ressort des prestataires. La direction est seule responsable de leur respect. » Message transmis aux généreux patrons du service public"... en l'occurrence à ce moment là... notre de Carolis. !
Millot, en 2009 promettait même des emplois à St-Quentin, dans l'Aisne Nouvelle. "Retenez bien son nom : Bygmalion. Né l'an passé, ce groupe spécialisé dans le conseil et la communication compte déjà trente-huit salariés. Bien décidé à passer la vitesse supérieure, il s'apprête aujourd'hui à ouvrir une filiale à Saint-Quentin, avec à la clé la création d'une cinquantaine d'emplois. Un projet d'envergure, piloté par un Picard profondément attaché à ses racines : Bastien Millot. Mais derrière le choix du cœur se cache aussi celui de la raison. Explication (...) J'ai effectivement décidé d'implanter à Saint-Quentin toute mon activité de production de programmes pour Internet et la télévision. Pour mémoire, j'ai créé l'an dernier ma propre entreprise, Bygmalion, spécialisée dans la communication. Fort du succès rencontré, la nécessité d'ouvrir une filiale s'est rapidement imposée. Naturellement, le fait que je sois natif de Saint-Quentin n'est pas étranger à ma décision. " L'adresse actuelle de Bygmalion indiquant toujours... Paris. Et son activité n'a pas touché la Picardie.. mais, entre autre, à Saint-Maur des Fossés ; dans le Val de Marne !
Tout cela, j'avais tenté de vous le dire dès le 27 février de cette année. Refus. Une deuxième présentation du texte deux mois plus tard : nouveau refus. La crainte que de la modération que Carolis et ses avocats demandent sa suppression, je suppose... Mais depuis hier soir, ça va devenir plus difficile à soutenir comme explication à la non-parution. Me voilà en effet soutenu par un article en forme de coup de poignard provenant du Point, le magazine qui avait déjà mis les pieds dans le plat de l'UMP... avec un article allant plus loin encore avec Patrick De Carolis, puisqu'évoquant carrément des paiements en retour de pots de vin et l'accusant d'avoir "menti" au juge Van Ruymbeke : "c'est l'autre volet de l'affaire Bygmalion. Le Point.fr révèle que l'ancien PDG de France Télévisions, déjà mis en examen par le juge Van Ruymbeke pour " favoritisme ", a été payé par l'agence de communication. Les documents comptables auxquels Le Point.fr a eu accès sont édifiants : en 2011, l'ex patron du service public a touché de Bygmalion a touché 47 800 euros de Bygmalion via sa société " Patrick de Carolis Consulting et Participations ". Puis encore 71 700 euros en 2012. Soit au total 10% du montant des contrats signés en cinq ans par France Télévisions avec Bygmalion". Un "autre volet dont j'ai tenté de vous parler ici à deux reprises déjà... et qui ressort donc trois mois après. Pile-poil au moment ou Copé a la tête sur le billot. Le PS, hier soir, s'en était pris à France2 en l'accusant d'avoir facilité la tâche du FN en baignant dans le populisme à la Pujadas, une idée que je partage, tant Pujadas est une tête à claques prête à tout pour faire de l'audience. Sans même s'apercevoir que l'Etat continuait à subventionner des émissions proposées par celui qui se serait également fait payer par Bygmalion !!! Avec ce système élaboré, c'est en effet une part de ma redevance télé qui est partie dans les poches de l'UMP !
C'est donc l'autre morceau de l'iceberg qui vient de resurgir avec le bloc de glace qui vient de se détacher subitement de la banquise de l'UMP. Vont être contents, aujourd'hui, les téléspectateurs de France Télévision quand ils vont découvrir qu'ils ont alimenté à leur insu les caisses de l'UMP... sinon le train de vie de ses dirigeants ! Pour l'instant, de Carolis, empêtré dans d'autres problèmes, n'a toujours pas réagi aux déboires de celui qu'il a tant aidé. Juste après avoir quitté France Télévisions, ses deux sociétés (Eclectic et Anaprod) ont reçu de juteux contrats de production, dont 30 épisodes de "Des racines et des ailes". pour 390 000 euros selon le Palmipède. Louis Laforge, son très bon présentateur, en a été débarqué pour être remplacé par l'ami en costard de Jean-François Copé. Le 3 décembre 2012, interviewé par Europe 1, il minimisait la situation difficile de la télévision de service public, confrontée aux contrats de ces animateurs ou aux coûts de production de ses émissions face à la concurrence du privé : "aujourd’hui, le débat porte beaucoup trop sur l’argent, le budget... Les problèmes d'argent seront toujours là. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qu'on en attend du service public. Quelles sont les missions ?"...s'interrogeait-il, bottant en touche sur un phénomène qu'il connaissait particulièrement bien, pourtant... pour y avoir largement contribué. Parlant d'ailes alors qu'on lui causait racines ! A ce jour, ses diffusions coûteuses sont toujours dépassées en audience par les Experts, de TF1. De Carolis devrait songer à faire des émissions sur comment gagner sa vie à la télévision, ou comment se faire des amis en politique, ou comment devient-on académicien (des Arts et Lettres), voire un film sur la dure vie de Bernadette ou sur l'irrésistible ascension (et la chute ?) de Jean-François, ça marcherait peut-être mieux... qui sait, pour lui, dont l'avenir s'assombrit aussi vite que celui de JF Copé... En cas de chute de bombe, les dommages collatéraux sont difficiles à éviter. La bombe des fonds de campagne de Sarkozy est aussi tombée sur l'immeuble de France Televisions, visiblement !
PS : il est tentant d'observer comment Jean-François Copé a été traité par France-Télévisions durant toutes ces dernières années... aurait-il été davantage épargné que Sarkozy ?
La déposition de De Carolis devant la commission parlementaire sur la réorganisation de France Télévision en 2008 :
http://www.publicsenat.fr/vod/audit...
l'audition de 2009 :
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