Pauvreté, chômage et démographie
« A l'échelle internationale, les sentiments de pitié ou de solidarité humaine s'exercent plus facilement à l'égard de la maladie (ou, à la rigueur, de la famine extrême) qu'à l'égard de la pauvreté. Des secours extérieurs sont accordés pour guérir les hommes ou tout au moins pour les empêcher de mourir, mais non pour leur permettre de vivre. »
Alfred Sauvy (De Maltus à Mao Tsé-Toung - Denoël 1958)
Et si Frédéric Lefèbvre avait raison de tirer le signal d'alarme ?
1. La pauvreté est une question toute relative. Qu'y a-t-il de commun entre un pauvre au Sahel ou sur son tas de détritus dans les faubourgs du Caire, et un pauvre à Montfermeil ou au fin fond de la banlieue la plus déshéritée de New York ?
2. Vieille recette politique que d'oublier cette relativité et de faire croître le nombre de pauvres en manipulant les indices. Pratique courante de bien des pouvoirs
3. Autre moyen de créer du pauvre : l'accroissement démographique. Qui en parle ?
4. Chômage et pauvreté, même combat.
Pour comprendre, méditons sur la pyramide, cette structure chérie des anciens (qui étaient peut-être meilleurs observateurs que nous). Elle illustre bien que le problème de la pauvreté est avant tout une question de démographie. Dès lors qu'elle se développe en volume, qu'elle tende à être plus pointue ou plus plate – telle qu'elle pourrait résulter d'une meilleure répartition des richesses –, sa base croît, en valeur absolue, toujours davantage que son sommet, d'où une course ininterrompue et sans le moindre espoir, à la poursuite d'une utopique répartition des richesses. Tout au plus l'homme parvient-il à en changer ponctuellement les heureux bénéficiaires, mais à l'intérieur d'une structure immuable dans laquelle les mieux lotis se positionnent au sommet et les autres s'entassent à la base.
Et la mondialisation n'est qu'une mise en évidence de ce phénomène inéluctable.
Chaque jour voit croître la population mondiale de plus de 2 à 300 000 individus, chacun allant sagement se ranger à sa place dans la pyramide.
Jusqu'où irons-nous ?
Saurons-nous inventer une autre structure que pyramidale ? Laquelle ?
La révolution ? Quelle que soient leur ampleur et leur violence, aucune n'a jamais rien changé à la structure pyramidale de la société.
La croyance en la fraternité des hommes ? Il suffit d'en considérer les résultats au cours de l'histoire et spécialement au cours des derniers siècles, pour se faire une idée de ce qu'il y lieu d'en attendre.
Le progrès scientifique et technique ? Il n'est qu'un outil aux mains des hommes, qui en font ce qui motive l'observation du point précédent.
Alors que chaque pays en est encore à débattre de son cas, le problème de la pauvreté est mondial et chaque jour plus crucial et rien d'utile ne pourra se faire autrement qu'à cette échelle et par la démographie.
Pourtant, rien ne change en dépit d'alertes émanant d'Alfred Sauvy et de bien d'autres, hormis le nombre.
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