Peillon pour lui, pauvre pécheur

Les écoles philosophiques sont fort nombreuses, Peillon aurait pu se rattacher à l’une d’elles mais trop imbu de sa personne qui est considérable, il a créé la sienne ‘’l’Impatience’’.
Car Vincent est un homme pressé, trop parfois, tout juste nommé ministre, il annonçait à la France médusée la réforme essentielle, la preuve tangible de son existence sur la terre : le passage de la semaine scolaire à quatre jours et demi à l’école primaire.
Quand on sait que dix huit mois après on a du mal à saisir le cap que nous fixe notre bien aimé timonier, on se dit qu’il y en avait au moins un dans l’équipe qui avait réfléchi avant de s’asseoir sur le fauteuil Louis XV recouvert de cuir de bouc comme son maroquin ministériel.
Dans la foulée, il s’était déclaré en vrac, favorable à des cours de morale laïque, au raccourcissement des vacances d’été et à la dépénalisation du cannabis.
Cette dernière généreuse idée ayant provoque un tollé y compris parmi ses camarades qui n’avaient pas saisi l’enthousiasme que ne manquerait pas de susciter chez nos marmots l’idée de disserter sur « La laïcité garantit la liberté de conscience à tous », le pétard aux lèvres dans un état proche de l’inconscience.
Et pourtant, il la tenait cette réforme unanimiste, plébiscitée de la droite à la gauche, par les parents, les syndicats. Dans un pays comme le nôtre, cette adhésion quasi-totale est inespérée, ce qui paradoxalement ne peut manquer d’inquiéter notamment en raison du flou régnant concernant les modalités d’application.
Comme l’ a énoncé en son temps une autre philosophe appartenant à la chapelle des sceptiques solfériniens, Martine Aubry, « quand c’est flou, il y a un loup ».
Et patatras, Peillon qui s’imaginait en Jules Ferry de la Hollandie se heurte à des parents qui récupèrent leurs chérubins épuisés d’avoir fabriqué des cocottes en papier recyclable, activité rebaptisée pour la circonstance Iris folding ou origami sous l’œil exercé d’animateurs à l’avenir incertain.
Ils peuvent jouer aussi à la balle au prisonnier ou dans les quartiers les plus chics au Kin-ball sorte de baudruche de plus d’un mètre de diamètre qui n’abime pas les yeux de nos chérubins et autorisent les myopes à participer à la fête.
Comme le professent nos humanistes, il ne faut pas stigmatiser les presbytes, les myopes, ni même les astigmates. Bien que sur le plan de la morale, il n’est pas certain que les premiers nommés fassent preuve d’une conduite irréprochable.
Mais il serait réducteur et partisan de laisser accroire au lecteur que les travaux périscolaires se résument à ces activités ludiques, il y a aussi des ateliers du vivre ensemble.
Dans ceux-ci, l’on s’interroge selon le blog d’une mère de famille, sur les préjugés, les clichés filles/garçons, où l’on acquiert les bonnes habitudes alimentaires etc. Elle cite aussi la formation au tri sélectif sur laquelle j’émets une certaine réticence, cette expression pouvant n’être qu’une circonvolution langagière, une hypocrite habileté sémantique pour éviter de prononcer le mot racisme.
Il faut sauver le ministre de l’Education, aussi mes chers frères Peillon pour lui, pauvre pécheur, qui n’a fauté que par excès de précipitation, sans doute un peu par suffisance et aussi par manque de sagesse, ce qui est un comble pour un philosophe.
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