Pendant ce temps là Boko Haram tue en silence
Même au Nigéria le massacre de Charlie Hebdo était plus commenté dans la presse que les récentes tueries de la secte islamique Boko Haram. Ce qui fait dire à un journaliste du Daily Maverick, y a-t-il massaccre et massacre et des êtres humains plus utiles que d'autres.
Photo AFP
En fait, les médias français en parlent un peu mais dans une indifférence presque générale, surtout en ce moment. Même les pays africains font l'autruche pour ne pas voir, l'unité et la solidarité du continent face à la terreur semble ne pas être encore pour bientôt. Et dire que le Président du Nigéria Goodluck Jonathan, qui semble plus préoccupé par sa réélection en février que par ce qui se passe au nord-est de son pays, avait pris le temps d'exprimer ses condoléances à l'Etat français après l'attentat parisien, mais n'avait rien dit de Baga. Ne vaut-il pas mieux cacher son impuissance face au terrorisme pour se faire réélire.
Baga et 15 autres villages massacrés ! Combien de morts, personne ne le sait vraiment car personne n'est là pour les compter ou s'occuper des cadavres qui jonchent le sol selon les témoignages de quelques survivants. Les journalistes sont à des centaines de kilomètres de là et ne peuvent pas s'approcher, alors on annonce des chiffres qui vont de quelques centaines jusqu'à plus de 2000. Quant au gouvernement nigérian il annonce "seulement" oui seulement 150 morts.
"Boko Haram : deux mots qui ont le mérite de bien résumer le programme de l'organisation. Ce néologisme haoussa, langue la plus parlée au nord du Nigeria, signifie "l'Occident est impur". L'organisation a été fondée en 2002 par Mohamed Yusuf, un prédicateur radical de Maïduguri, capitale du Borno [Etat musulman situé dans l'extrême nord de la fédération du Nigeria]. Mais ce n'est qu'en 2009 que Boko Haram se signale par des attentats meurtriers. Le gouvernement nigérian réagit. En juillet, l'armée lance une opération militaire contre la secte. Mohamed Yusuf est tué. L'Etat nigérian croit avoir décapité le mouvement. En vain ! Depuis, l'organisation s'est radicalisée, semant de nouveau la terreur dans le pays. Boko Haram est notamment très implantée dans le nord du pays – essentiellement musulman – et réclame l'application de la charia. (La fédération dans son ensemble est composée pour moitié de chrétiens et d'animistes.) "L'émergence de Boko Haram traduit la maturation d'impulsions extrémistes ancrées de longue date dans la réalité sociale du nord du Nigeria"
Pourtant ces fous d'Allahu akbar ne sont pas invincibles. Car selon le "Canard enchaîné", lui-même menacé par "La kalach ou la hache" et actuellement sous surveillance policière, un base militaire camerounaise attaqué par Boko Haram aurait bien résisté et "selon Yaoundé 143 soldats de la secte auraient péri". Mais là encore la vérité des chiffres est très aléatoire.
Oui car voyez-vous c'est tellement plus facile d'envoyer une fillette de dix ans se faire exploser sur un marché, que de se battre contre une vraie armée.
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