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Accueil du site > Tribune Libre > Penser le « wokisme » (1) : Définition, homogénéité du mouvement

Penser le « wokisme » (1) : Définition, homogénéité du mouvement

Cette nouvelle série d'articles propose un bilan de la pensée postmoderne, dans ses théories générales comme dans son processus historique et social. Ce premier article fait une présentation générale du problème : désignation sous le mot "wokisme", conflits actuels, théorie d'origine, diversité des courants, hypothèses de réflexion. 

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Le contexte

Dans le contexte d’union de la gauche, certains acteurs ont su désigner le problème essentiel des luttes à venir : la réconciliation de cette gauche avec les classes populaires, notamment rurales, et globalement avec ceux que l’on appelle « les fâchés pas fachos ». Devons-nous le rappeler, cette catégorie constitue la grande majorité de la classe prolétaire, la masse productive du pays, et devrait donc être composée des sujets de la lutte politique progressiste, révolutionnaire ou réformiste radicale, au lieu de quoi elle tend vers la pensée réactionnaire. Le Monde Renversé dans lequel nous vivons désormais est parvenu à son point ultime où la classe opprimée a plus de rancœur envers ceux qui, dans la classe oppressante, veulent les émanciper qu’envers ceux qui veulent les oppresser plus encore.

La gauche bourgeoise intellectuelle et politique (GBIP) semble se réveiller un peu. L’union des partis s’est à peu près faite pour le scrutin des législatives, et les intellectuels, qui saluent l’union, se sont remis à soutenir des candidats. Soit. Mais si l’électorat populaire est parti à l’extrême droite, l’intérêt stratégique de l’union ne saute pas aux yeux. Techniquement, si un électeur ne vote ni pour les roses, ni pour les rouges, mais pour les noirs, on ne voit pas en quoi l’union des roses et des rouges lui ferait changer d’avis. Bien sûr, une alliance autour de propositions radicales peut le séduire, mais l’effet reste indirect, et le travail qu’on se propose d’effectuer s’annonce fort difficile puisqu’il s’agit de retourner clairement une opinion.

Lorsque nous nous réconcilions avec quelqu’un, nous prenons normalement le parti d’accepter une part des reproches de l’autre, et de nous excuser, en échange de quoi, nous nous attendons à le voir faire de même. On négocie, on fait des compromis, pour parler dans un langage un peu libéral. Mais la gauche intellectuelle et politique ne semble pas du tout encline à traiter de ce que les classes populaires lui reprochent.

Et que lui reprochent-elles ? Le problème est qu’il n’y a pas d’étude neutre sur le sujet. Les chercheurs de gauche auront tendance à dire que la rupture entre prolétaires et bourgeois de gauche a commencé avec la trahison de Mitterrand, et a augmenté avec les privatisations orchestrées par Jospin. Les instituts d’observation politique, généralement de droite, diront, pour leur part, que la gauche n’a pas pris en compte le fait que les prolétaires étaient préoccupés par l’immigration.

Tout cela n’est que très partiellement recevable. Les trahisons du PS sont des évènements importants, mais ils n’expliquent pas la persistance de la haine contre la gauche bourgeoise. L’immigration reste très limitée en France, et ce n’est toujours qu’à la faveur d’hystéries journalistiques que les prolétaires finissent par s’en inquiéter. C’est en fait prendre les membres des classes populaires pour des abrutis sans notion du temps ni des responsabilités que de croire qu’elles détestent la gauche pour les vieilles trahisons de Mitterrand et de Jospin, ou pour une immigration dont cette gauche n’est pas responsable.

Les raisons de la haine des bourgeois, et tout particulièrement des bourgeois de gauche, s’expliquent pourtant très facilement. Un axiome de notre temps dit : pour un prolétaire, le bourgeois de gauche est un bobo. Une fois ceci établi, tout est dit : les classes populaires reprochent à la gauche de gentrifier leurs quartiers et leurs campagnes, et de vouloir leur imposer son idéologie « wokiste ». Ce n’est pas plus compliqué que cela, et tout le monde le sait.

Nous n’allons pas traiter ici de la gentrification en général, mais plutôt de ce qui, aujourd’hui, est considéré comme l’idéologie des bobos, c’est-à-dire le « wokisme »1, dont nous pouvons déjà dire que ce n’est que le nom « internet » du post-modernisme. Beaucoup de critiques ont été faites sur ce sujet, tant à droite qu’à gauche2, mais elles sont souvent trop émotives, trop impliquées et trop bourgeoises pour saisir les enjeux réels de la question. Elles rejettent souvent en bloc, se perçoivent comme des résistances, et oublient la dynamique historique à l’œuvre, à tel point qu’elles se discréditent souvent elles-mêmes. Nous préférons ancrer notre réflexion critique dans l’Histoire et considérer que le post-modernisme est le caractère d’une phase historique, que, en tant que telle, il se diffuse dans la société, et que la position de rejet est inutile pour elle-même puisqu’elle participe du phénomène. Sans forcément reprendre son contenu, nous nous accordons avec Jean-François Lyotard sur l’idée que « post-moderne » est le nom d’une condition historique.

L’ambition générale de notre réflexion est de proposer des pistes de déconstruction de la pensée post-moderne, en vue d’un dépassement. À son point ultime, nous voulons déconstruire la déconstruction. Nous proposons une série de textes sur des thématiques propres à sa théorie, au phénomène et à son rejet.

Le présent et premier article porte sur la question de l’unité de la tendance woke.

D’usage, la gauche refuse l’unité que le mot lui confère. Elle le qualifie de « fourre-tout », et dénonce l’ambition perfide de mettre des « choses très différentes dans le même panier », de créer un ennemi facile à repérer et à dénigrer3. L’argument est risible et se mord la queue, puisqu’il mobilise l’idée qu’il y a une volonté de dénigrer, sans être précis sur ceux qui portent cette volonté, et dont on se doute qu’ils ne ne sont finalement que des « réactionnaires », des gens d’« extrême droite », termes non moins fourres-tout… Surtout, cet argument méconnaît, ou plutôt fait semblant de méconnaître les idées et l’Histoire de la pensée postmoderne, sous le prétexte que c’est un ennemi qui la désigne. Dans la mesure où ce sont souvent des intellectuels agréés4, la plupart du temps post-modernes, qui énoncent cet argument, on ne peut que s’étonner. Il était tout à fait possible de retourner complètement la situation en se réappropriant le mot, et en démontrant comment, de toutes façons, tout le monde est woke d’une manière ou d’une autre. Pourquoi la GBIP ne l’a-t-elle pas fait ? Là est certainement le vrai mystère.

 

Définitions

   Unité d’un mouvement

Commençons par nous interroger d’une façon générale sur ce que signifie l’unité d’un mouvement de pensée. Notre question générale peut se formuler ainsi : « Le "wokisme" est-il un mouvement au même titre que l’on dit cela du libéralisme, du communisme, du royalisme, ou même du surréalisme, de l’impressionnisme, etc. ? », et il faut donc se demander ce qui fait, ce qui caractérise l’unité de ces mouvements admis par tous, pour voir si nous pouvons la retrouver dans le « wokisme ».

Mais, de fait, le libéralisme n’est pas un mouvement complètement uni. Ricardo diffère de Smith, Keynes a fait sa carrière en s’opposant à Say, et Hayek en s’opposant à Keynes. On connaît les guerres internes des socialistes, des communistes, des anarchistes, et même des trotskistes entre eux. Aussi, beaucoup d’artistes, comme Raymond Queneau, ont fait comme les surréalistes en refusant toujours d’y être associés. L’unité que l’on confère, de commun accord, aux mouvements de pensée officiels, n’est donc déjà pas très solide. Et on peut pousser plus loin l’argument en disant qu’au sein de l’œuvre d’une autrice ou d’un auteur, il y a souvent plusieurs périodes. On parle de « premier » et de « deuxième » Wittgenstein5.

Si la pensée d’un auteur n’est pas complètement unie, alors on voit mal comment un ensemble d’auteurs pourraient produire une pensée unie. L’unité réelle d’une pensée, et a fortiori d’un mouvement, n’existe pas. Elle est toujours une construction. Celle de l’auteur qui construit sa pensée en essayant d’être cohérent, celle du lecteur qui veut retrouver l’unité du texte de l’auteur, mais aussi celle de l’Historien des idées, qui construit des corpus, et analyse les similitudes, les différences et les influences entre les auteurs. Dire qu’il existe un mouvement de pensée, en désignant un ensemble d’auteurs comme faisant partie de ce mouvement, c’est construire leur unité en mettant en lumière leurs ressemblances fondamentales. On ouvre un débat, on désigne des caractéristiques communes, et on propose à un auditoire de reconnaître cette unité. Dans le cadre de la critique du mot « woke », il est frappant que la GBIP ne questionne jamais les points communs mis en avant par la partie adverse, et rejette toujours dogmatiquement cette unité.

On a tendance à vouloir définir l’unité d’un mouvement de pensée par sa cohérence : le libéralisme est globalement cohérent. Mais, comme nous le voyons, nous nous sentons obligés d’y ajouter un modérateur pour qu’il ne soit pas pris dans son sens le plus plein. C’est pourquoi nous lui préférerons la sémantique, moins stricte, de l’homogénéité : nous pouvons parler de libéralisme parce qu’il y a une homogénéité entre les pensées de Smith, de Ricardo, de Say, de Keynes, de Hayek, et que cette homogénéité exclut la pensée de Marx ou de Proudhon. Une pensée tend vers la cohérence sans pour autant l’atteindre : il peut toujours y avoir, ça ou là, quelques grumeaux.

Dès lors, nous devons nous interroger sur l’homogénéité du « wokisme ».

 

   Définitions

Et si nous proposons de mettre un signe d’équivalence entre « wokisme » et post-modernisme, il nous faut maintenant les définir. Commençons par le second.

Il me semble que la façon la plus neutre de définir ce qui unit les auteurs post-modernes est de dire qu’ils produisent tous des critiques radicales du modernisme, entendu comme les pensées de l’Humanisme, de la Renaissance, des Lumières surtout, et de la science établie à partir du dix-neuvième siècle. Globalement, ils questionnent les valeurs des Lumières comme le progressisme, le rationalisme, ou encore et surtout l’universalisme. Il faut ajouter qu’ils se distinguent de penseurs comme Nietzsche, Schopenhauer, ou même de Heidegger en ce qu’ils ne font plus de métaphysique6, de théorie abstraite positive, de système philosophique, et qu’ils fondent leurs réflexions principalement sur des études empiriques. Nous exposerons le corpus du post-modernisme dans un autre texte, mais pour citer aux lectrices et lecteurs profanes quelques auteurs classiques du mouvement, nous pouvons donner Michel Foucault, Jacques Derrida pour la France, Thomas Kuhn, Edward Saïd, Judith Butler pour les États-Unis, ainsi que tout le mouvement des Studies : Sciences Studies, Cultural Studies, Post-Colonial Studies, Gender Studies…

Maintenant reprenons brièvement, pour la énième fois, la chronologie du mot « woke ».

Selon Mame-Fatou Niang7, le terme a émergé au dix-neuvième siècle dans l’argot afro-american (connu sous le nom novlangue de African-american Vernacular English, ou AAV) pour désigner un état de conscience social qui n'est pas dupe de ce qui est dit et prétendu officiellement. Il ne vise pas simplement le racisme, mais toutes les formes d’injustices sociales. Simplement, dans la mesure où le terme évolue dans le milieu afro-américain, au tournant de l’abolition de l’esclavage, cette question y est prépondérante. Au cours des années soixante du vingtième siècle, le terme connaît un renouveau dans le mouvement des Civil Rights aux États-Unis – notamment au tournant de l’abolition de la ségrégation. Est woke celui qui cesse de croire aux discours qui cherchent à l’enfumer, et par cela d’être une victime pour devenir résistant. Le terme a décliné au cours des années quatre-vingt, puis quatre-vingt-dix, c’est-à-dire avec la révolution conservatrice et les années Clinton. Il est réapparu à l’occasion du mouvement Occupy Wall Street, en 2011, pour sortir en partie du contexte du racisme et désigner une conscience politique incrédule plus générale. Et il a repris un élan en 2014 dans le sillage de Black Lives Matter. On note que les premières utilisations péjoratives du mot apparaissent vers 2018 pour dénoncer le « woke washing », c’est-à-dire la publicité qui utilise les codes anti-racistes pour vendre des marchandises. Mais sa médiatisation massive, et son internationalisation, est surtout due à l’utilisation haineuse du mot par les réactionnaires, en particulier sur internet. L’image de l’éveil de conscience n’étant pas très loin de celle, plus ridicule, du « mec qui débarque », il est aisé de comprendre pourquoi ce mot, à la sonorité amusante, a pu avoir autant de succès chez les fachos, et supplanter finalement l’« islamo-gauchiste », dont l’apparence scientifique a dû lasser. Avec les médias bolloréens, le terme s’est diffusé sur les plateaux télévisés, pour finir jusque dans la bouche de certains ministres. Une large part de la gauche, elle-même désignée péjorativement par ce mot, conteste son utilisation, mais certains l’utilisent pour aller plus vite dans leurs discours, et il est possible que, à terme, la connotation négative s’atténue vivement.

À son émergence, le mot ne désigne pas le post-modernisme, mais un état de conscience sociale, notamment sur le phénomène du racisme. Pour autant, nous pouvons déjà y percevoir un point commun essentiel. Ce qui fait la critique politique à l’origine du post-modernisme, que l’on trouve déjà chez Hannah Arendt, c’est l’idée que les structures de justice proposées, puis mises en place par les Lumières, ont un manque d’efficacité, voire d’utilité très problématique : les grandes valeurs de liberté, d’union entre les peuples, d’humain universel n’ont empêché ni la colonisation, ni les massacres génocidaires ; au contraire, elles ont participé de leurs justifications. En soulignant le décalage entre les avancées juridiques positives et la dure réalité du racisme au quotidien, le mot « woke » désigne le même problème structurel que le post-modernisme, même s’il s'est d'abord diffusé dans un milieu où la discrimination raciale était prépondérante.

En revanche, nous devons dire que, dans la récupération du mot par les énervés d’internet, ce qui est désigné n’est pas tant la conscience d’un décalage entre l’officiel et la réalité que le fait de participer à des luttes anti-discriminations de toutes sortes, d’être engagé pour la défense de toutes les minorités – et accessoirement d’être vegan. En fait, si les énervés d’internet accordaient à « woke » la définition qui insiste sur la conscience, ils se définiraient eux-mêmes comme tels, puisque les réactionnaires, par définition, refusent les discours officiels. Le fait est absurde, mais bien réel : l’image de la pilule rouge qui éveille la conscience à la réalité, venue du célèbre film Matrix, est actuellement une marotte très répandue chez les anti-wokistes, dans ce que l’on appelle la « fachosphère »8. Nous traiterons, dans un autre article, du fait que la critique des Lumières s’est d’abord développée dans la pensée réactionnaire, qu’elle en constitue même la base, et que, par conséquent, la pensée réactionnaire a en partie influencé le post-modernisme. Mais pour l’heure, comprenons que c’est probablement à cause de cela, c’est-à-dire par crainte d’être comparée à l’extrême droite, que la gauche ne souligne jamais que les « fachos » sont eux-mêmes des « wokes » à leur manière.

Il y a, bien sûr, une différence fondamentale, et la définition que les réactionnaires donnent du mot « wokiste » le montre bien. Alors que les nationalistes « s’éveillent », prennent conscience du phénomène de l’immigration, et des « mensonges du gouvernement » à cet égard, la gauche prend conscience du phénomène du racisme, c’est-à-dire de l’opposé. Tout de même. Pour autant, les wokes ne rejetteront pas vraiment la définition proposée par les réactionnaires – dans sa version neutre. Il est indéniable que les postmodernes actuels se distinguent principalement par leur engagement dans les luttes contre les discriminations et pour l’émancipation des minorités.

Globalement, on voit bien que woke et post-moderne désignent la même chose, mais selon des points de vue différents. « Woke » se réfère davantage à des pratiques : celles des Civil Rights, celles d’OWS, mais aussi celles des luttes contre les discriminations ; « postmoderne » à du théorique : les autrices et auteurs, la critique radicale des Institutions, la saisie du mouvement historique. Aussi, le mouvement des Civil Rights, nous le verrons, est encore, pour bonne part, une lutte moderniste, c’est-à-dire fondée sur les valeurs des Lumières, notamment l’universalisme des Droits de l’Homme : ce qui est demandé c’est l’application véritable du modernisme. Mais, dans le cadre d’une prise de conscience de l’inadéquation entre l’officiel et le réel, il montre aussi finalement la naissance de la pratique post-moderne.

 

Oppositions internes

Du point de vue formel des définitions, post-moderne et « wokisme » désignent des idées et des pratiques précises, en excluent d’autres, et ne peuvent être qualifiés de « fourre-tout » sans une bonne dose de mauvaise foi. Il est vrai que des personnes qui s’inscrivent dans ce courant ne s’entendent pas, et sont parfois opposés sur des points. Mais c’est aussi le cas des libéraux, des marxistes, des fascistes…

 

   Le vrai débat : recherche de l’alliance

En fait, la question de l’unité de la pensée post-moderne est un vrai débat universitaire. Et, aujourd’hui, l’essentiel de ce débat vise bien moins à prouver que ces auteurs sont incompatibles que, au contraire, de les articuler, de réconcilier ce qui semble fâché. Les recherches post-modernes actuelles ont en fait bien plus le défaut de mélanger tous les auteurs post-modernes dans des sortes de foutoirs écœurants que celui de les distinguer à outrance9. Et va-z-y que Foucault, c’est de la déconstruction, que Derrida refuse les universaux, que Bourdieu est philosophe, que Arendt c’est déjà postmoderne… À la fin des années soixante-dix, l’exportation des post-modernes français sur le sol américain, sous le célèbre nom de French Theory, avait déjà donné lieu à des simplifications excessives, et des libertés d’interprétations qui permettaient de nombreux amalgames. À partir des années deux-mille, l’importation en France des Studies, elles-mêmes inspirées par l’approximative French Theory, a, depuis lors, nettement augmenté les mélanges hétéroclites les plus incohérents.

Il y a là finalement un comble de mauvaise foi à refuser l’unité d’un postmodernisme qui fait déjà lui-même bien trop comme s’il était unifié. Les réelles questions que posent la comparaison des textes post-modernes portent sur la possibilité d’associer des méthodes, des disciplines, et donc sur la construction même de l’unité. Les penseurs post-modernes se reconnaissent comme unis dans la critique radicale du rationalisme des Lumières, et de l’universalisme des institutions modernes. Ils diffèrent surtout sur leurs approches de la critique, sur l’intensité de celle-ci, et sur les domaines empiriques sur lesquels ils la développent. Et leur projet porte sur une alliance, une forme d’unité, même s’ils ont un blocage superstitieux infantile sur ce mot.

Car comme au sein de n’importe quel mouvement, il existe des querelles, dont certaines peuvent être parfois très violentes. Si on s’intéresse à la part « woke » du post-modernisme, ses pratiques et ses luttes de terrain, les oppositions apparaissent de façon très évidente. Assez étrangement, pour ne pas dire par lâcheté, les post-modernes n’abordent jamais de front ces querelles lorsqu’ils cherchent à prouver qu’il n’y a pas d’unité dans le « wokisme ». Ils savent pourtant qu’elles existent.

 

Entre féminisme et antiracisme

Il y a, surtout, un point, un nœud particulièrement fécond en conflit. Le sujet est assez tabou, mais il faut le briser : poussées de façon indépendante, la lutte pour la défense des minorités culturelles et celle pour les minorités de genre finissent par entrer en opposition. Ce conflit existe depuis longtemps. Aux États-Unis, dans le contexte des luttes pour les droits civils, le womanism prôné par les Black Panthers n’a, semble-t-il, pas empêché les problèmes de sexisme puisque c’est en partie en scission des BP que le black feminism a émergé. Récemment, la fausse affaire de la jeune homosexuelle Mila, insultée en série après des propos malheureux sur l’Islam, a donné l’impression d’une incompatibilité des deux discours. Sur le terrain, il semble que luttes des genres et luttes des races connaissent des points de désaccord irréductibles.

Il existe d’autres oppositions mais aucune n’est aussi parlante que celle-ci, aucune ne met autant dans l’embarras les défenseurs de la pensée postmoderne. Il existe aussi d’autres conflits que l’on définit à tort comme interne au « wokisme », comme celle de l’affaire J.K. Rawlings : ce sont généralement des oppositions internes au mouvement raciste ou au mouvement féministe, mais qui confrontent alors clairement modernisme, celui de Rawlings par exemple, et post-modernisme.

Entrons dans le détail du problème.

Déjà, remarquons que nos exemples sont différents. Dans le premier cas, l’émergence du black feminism résulte d’un problème de sexisme interne aux BP, le diagnostic étant alors que le sexisme de la société se reproduit jusque dans les milieux éveillés. Il n’y a en fait pas d’opposition véritable : les black feminists ne rejettent pas les BP, mais les complètent, dans le constat qu’à elles seules, les BP ne parviennent pas à lutter efficacement contre le sexisme et la misogynie. Dans le second cas, de l’affaire Mila, l’opposition est plus réelle. Nous mettons de côté l’origine concrète du conflit, qui est simplement une dispute d’adolescents sans intérêt, pour nous concentrer sur ce qui a été médiatisé. On l’a bien compris, la droite, du PS à Cnews, s’est emparée de l’évènement dans le but de déstabiliser les défenseurs du post-modernisme. Il faut bien saisir leur lecture du conflit : deux identités incompatibles s’opposent, l’identité de genre lesbien et l’identité culturelle musulmane. Si, pour le coup, l’histoire réelle de l’affaire Mila n’est pas vraiment l’illustration de cette confrontation conceptuelle, elle existe réellement, et elle s’exprime très souvent dans les milieux de la bourgeoisie radicale de gauche, comme dans les milieux populaires.

De fait, l’islam, comme toutes les religions monothéistes, condamne l’homosexualité. Tout ce qui n’est pas dans la norme hétéro-binaire est a priori incompatible avec l’identité culturelle musulmane. Si l’Islam a historiquement été bien plus tolérante sur le sujet que le christianisme10, le développement moderne et notamment la chute du christianisme a inversé le rapport, et les musulmans apparaissent aujourd’hui généralement plus intolérants sur le sujet que les français aux racines chrétiennes.

Mais la confrontation conceptuelle est aussi due à l’histoire particulière des luttes des genres. L’hétéronorme binaire a été historiquement scellée dans les Institutions et dans les mœurs par le prisme des monothéismes, à partir de la fin de l’Antiquité. Et d’une façon plus générale encore, les monothéismes, et le christianisme bien plus que les autres, ont développé une répression particulière sur toutes les pratiques sexuelles ne menant pas à la reproduction. La lutte pour la liberté sexuelle n’a pu s’opérer qu’en confrontation avec la religion, et aujourd’hui encore, c’est principalement dans un esprit chrétien qu’elle est limitée, discriminée.

Pour la plupart des musulmans français, l’existence de couples homosexuels ne choque pas, tant que leur « expression » demeure dans le cercle privé. Ce qui fait les positions conflictuelles, ce sont généralement l’expression publique et la revendication, que ce soit par le prisme d’un personnage de télévision, d’une série, ou d’une vidéo sur internet. Dans la mesure où la lutte des genres passe nécessairement par des prises de position publique, et notamment contre l’hétéronorme binaire des religions, les querelles sont inévitables.

Il est vrai qu’une majorité des intellectuelles féministes post-modernes françaises sont aujourd’hui tout à fait tolérantes envers une religion qu’elles estiment discriminée sur notre territoire, et ne cherchant pas conflit, ne se font pas trop emmerder en retour. Mais il existe aussi des courants, plus minoritaires qui, dans le projet d’éveiller la société à la plus grande tolérance, font la publicité relativement ouverte de toutes les pratiques sexuelles, invitent toute personne à tout essayer, ou du moins à ne fermer la porte à aucune possibilité, et considèrent discriminant la notion de préférence sexuelle11. Cette position, assez radicale, crée des tensions, même au sein des activistes postmodernes, dont certain.e.s y voient une incitation indirecte à l’agression, ou du moins une forme de pression sociale. Ce qui est certain, c’est qu’elle entre en contradiction forte avec l’identité culturelle musulmane, mais aussi toutes les cultures qui ne sont pas en phase avec la libération sexuelle.

Le phénomène n’est pas très connu en France, mais il existe aussi, en retour, des critiques postmodernes qui défendent des logiques et des pratiques religieuses antérieures à la modernité. Si, à l’origine, ce mouvement est né de la critique de l’orientalisme, son état actuel m’amène à trouver plus juste de le désigner comme une critique de la sécularisation. Nous pouvons le définir selon sa méthodologie générale qui consiste à comparer Histoire de la modernité en Occident et en Orient, à trouver ce qui, en Orient, a bloqué les procédures de libération qui ont pourtant fonctionné en Occident, et à défendre certaines pratiques religieuses anciennes, comme des résistances inédites à l’hégémonie occidentale. Les Subalterne Studies indiennes sont pionnières du mouvement, l’anthropologue américain Talal Asad sa grande figure actuelle. Un des buts de cette pensée est de démontrer la légitimité de pratiques qui échappent aux conceptions rationalistes de la pensée occidentales : en ayant retranché strictement le religieux à la sphère limitée de l’intime, la philosophie moderne s’est rendue aveugle à certaines bonnes alternatives. À terme, la critique de la sécularisation amène à concevoir les démocraties occidentales comme de simples sociétés chrétiennes modernisées (illusoirement émancipées du religieux) qui bloquent, par leur domination, l’émancipation des sociétés orientales. C’est dans ce registre, et uniquement ce registre, que nous pouvons parler d’une forme d’islamo-gauchisme : l’idée qu’un Islam modernisé ou « déconstruit de son influence occidentale » par une pensée de gauche post-moderne peut, mieux que le christianisme modernisé, répondre aux défis de l’avenir. Ce courant est très minoritaire dans le mouvement postmoderne, et il est pratiquement inexistant en France12.

À l’heure actuelle, le sujet qui crée le plus de débat est celui du droit au blasphème et par extension, la liberté d’expression. Assez curieusement, je n’ai pas trouvé (après, je n'ai pas cherché pendant des années), au sein de ce mouvement, de texte sérieux remettant en cause l’émancipation sexuelle occidentale. Et même : Talal Asad a travaillé avec Judith Butler qui est pourtant une figure absolue du féminisme postmoderne. Mais parallèlement, on ne trouve aucun texte partant d’une critique de la sécularisation dans un cadre musulman qui propose une sérieuse libération du statut des femmes ou des « minorités sexuelles ». Comme nous l’avons dit, il y a une certaine précaution entre les intellectuels des deux tendances. Pour autant, on imagine assez facilement ce que la critique de la sécularisation pourrait développer sur le féminisme, et la question de la liberté sexuelle : l’influence historique du capitalisme, l’individualisme qui le caractérise, la question de la consommation sexuelle, ses conséquences sur la natalité… De toutes façons, si la liberté d’expression est remise en cause alors que l’émancipation sexuelle passe par une expression publique, le conflit semble inévitable.

À titre anecdotique, je voulais souligner que la modélisation la plus développée d’une société islamo-gauchiste est certainement la société fictive des Fremen dans le classique de Franck Herbert Dune.

 

La question de l’Histoire

Développées indépendamment, les différentes branche de la critique post-moderne finissent par s’opposer. Tel que nous l’avons exposé, il y a deux types d’oppositions. La première est critique : le féminisme postmoderne critique la culture musulmane, l’analyse postmoderne de la sécularisation critique le féminisme. Si la critique de la sécularisation n’aboutit pas nécessairement à une société Fremen, une société qui a assimilé une critique de l’émancipation sexuelle ne semble pas faire place aux luttes LGBTQ+. De même, une société poly-émancipée sexuellement n’a pas de place pour les familles musulmanes. Dans leurs utopies, les deux s’excluent.

Simplement, c’est le sort de tout mouvement de pensée et de ses réalisations. Keynes et Hayek sont très opposés, et ne peuvent cohabiter, mais ils sortent tous deux de l’école de John Locke, de David Hume, et d’Adam Smith. Maurras et De la Roque ne sont d’accord sur rien, mais ils sont tous deux des racistes autoritaires. Le projet d’émancipation sexuelle, comme celui du « post-orientalisme » trouvent leurs racines dans les Studies, et la French Theory.

Et puis, la pensée post-moderne, nous l’avons dit, est aujourd’hui dans le débat de la construction de son unité. Historiquement, il semble qu’elle arrive à terme de sa phase de déconstruction. La notion d’intersectionnalité, conçue à la fin des années quatre-vingt, a été, en quelque sorte, un appel précurseur à l’alliance, avant même que les conflits ne deviennent trop importants, même si cela ne les a pas empêché. Les précautions que prennent les tendances les unes à l’égard des autres sont significatives. Devant l’évidence des querelles de terrain, les milieux intellectuels commencent s’intéresser à la question de la construction dans le multiple, dans le divers.

Pour la réponse elle-même, la question de l’homogénéité du postmodernisme, du « wokisme », n’est pas très pertinente : il existe un mouvement que l’on peut appeler ainsi, il a été reconnu par tous, et les grandes questions qui l’animent actuellement concernent la coordination de ses différentes sections. Nous l’avions pratiquement réglée dès notre introduction, mais nous nous sommes efforcés de broder. Elle nous a surtout permis de définir dans le détail ce que nous appelons par « wokisme », et de construire un concept du postmoderne que nous allons utiliser dans nos prochains textes.

Aussi, nous avons vu comment, dans ses développements théoriques poussés, les diverses luttes postmodernes finissent par entrer en contradiction. Comme beaucoup de critiques, on peut y voir l’impasse du post-modernisme. En restant à l’écart de la construction de normes universelles qui permettraient d’accorder les différentes minorités, les postmodernes ne peuvent régler les conflits inter-minorités, et finissent bloqués, mis en position de pat. Cette analyse, assez radicale, est difficile à contredire, mais elle garde une vision limitée du postmodernisme, qu’elle traite comme s’il ne s’agissait que d’une joute de salon, d’une mode qui aurait fini par trouver son terme dans une contradiction de règles.

Si, au contraire, nous pensons que la pensée postmoderne est associée à des transformations historiques, et qu’il faut la prendre comme un mouvement interne à l’Histoire de l’Occident voire du monde, alors nous pouvons penser que ce que nous appelons postmodernisme n’est que le début d’une tendance plus large, début marqué par ses offensives critiques radicales. En un sens, l’Histoire du modernisme a débuté par une phase semblable : l’Humanisme. Dans son Éloge de la Folie, Erasme opère comme une déconstruction en règle de la notion de Raison. Son ami Thomas More propose, pour sa part, certes, une Utopie, mais ce serait un affront de dire que cet homme, qui a fini décapité en place publique, n’était pas critique de son temps. Leur ennemi intellectuel, Martin Luther, a dépouillé la pensée chrétienne de toutes ses fioritures et cancel le Pape lui-même. Machiavel a déconstruit la pensée politique de sa bien-pensance scolastique de l’époque. Rabelais, enfin, a déboulonné tout ce qu’il pouvait de la société médiévale. Aussi, la querelle fondamentale entre Erasme et Luther, sur la question du libre-arbitre, peut se comparer à celle de la lutte des genres et de la lutte des races : elle était insoluble, elle a été dépassée. Après l’Humanisme, l’Occident est entré progressivement dans la période des Lumières, et du développement des Sciences empiriques pour construire de nouveaux paradigmes, et de nouvelles tendances idéologiques. Nous pouvons croire que la critique postmoderne ne peut se perpétuer à l’infini, et qu’elle a un terme historique comparable à celui de l’Humanisme, et une suite, comparable aux Lumières.

 

Le mot « wokisme » et la stratégie du déni

Que dire maintenant des faux innocents qui s’obstinent à affirmer qu’il n’y a pas d’unité et que « wokisme » est un terme fourre-tout ? Si le mot « wokisme » est péjoratif, il constitue une attaque, et le refus du mot est une défense. Comme nous l’avons évoqué, il s’agit en fait de la situation exactement inverse de celle qui voit la gauche désigner une « extrême droite » qui s’empresse alors de refuser ce terme, péjoratif… Le postmodernisme tend à déconstruire tous les mots qui se présentent, mais dans ce cas, nous pouvons dire qu’il s’agit d’abord d’un réflexe d’intellectuel entré en dispute. C’est en outre un procédé rhétorique courant, que l’on pourrait croire sorti du célèbre Art d’avoir toujours raison, qui permet de noyer l’adversaire sous des questionnements qui le forcent à définir tout, prouver tout, à tel point qu’il ne peut plus avancer, et que même, il recule. Or, Schopenhauer dit lui-même que nous utilisons la plupart des procédés rhétoriques de dispute qu’il expose dans son livre sans même nous en rendre compte, intuitivement, lorsque nous nous sentons intellectuellement menacé13.

La bataille contre le mot « wokisme » est déjà perdue. Pour l’endiguer, il aurait fallu s’intéresser à sa croissance dans les forums suprémacistes aux États-Unis dès son émergence. Pour le coup, les postmodernes ont un train de retard, et organisent leur défense dans la panique. Alors que, depuis ses débuts, le postmodernisme avait relativement échappé aux attaques des réactionnaires, il a été pris de court dans les dernières années.

Et il est vrai que l’offensive anti-woke est très brutale. Nous devons notamment parler de ce Modus Operandi, particulièrement lâche et violent, qui consiste à citer des auteurs quasiment inconnus, ou des internautes modestes, pour les démolir sur des plateaux télévisés de grande écoute. La pensée postmoderne étant diffusée principalement par des canaux universitaires ou alternatifs, beaucoup de gens l’ont en fait découverte par ses détracteurs dans les médias Mainstream, et donc de façon extrêmement négative. Dans ces conditions, la stratégie qui consiste à refuser le mot « wokisme » sonne tout à fait comme une solution choisie rapidement avec un espoir très incertain qu’elle ait un effet. Et puisque les postmodernes sont en retard sur l’état de la guerre, ils ne se rendent pas compte que cette stratégie ne sert plus à rien.

Aussi, il faut comprendre pourquoi « wokisme » a marché au point de supplanter le lourd « islamo-gauchisme ». Déjà, il est difficile de dire qu’une militante LGBTQ+ est islamo-gauchiste, notamment quand on veut montrer que les musulmans sont homophobes. Il fallait un mot qui permette d’englober plus de choses. Le mot « woke », bien qu’ayant surtout évolué dans des milieux anti-racistes, est très vague, et peut désigner les autres domaines de la pensée post-moderne. Et puis, étant un emprunt, il est plus difficile à rejeter. Enfin, le suffixe -isme, qui sied aux doctrines et aux idéologies, porte une charge ironique plus intéressante que dans « islamo-gauchisme », parce que cela donne un composition nouvelle, et surtout, parce qu’il y a une vulgarité qui rend la cible vulgaire. « Wokisme », c’est rigolo à prononcer, et ça évoque plein d’images moqueuses.

Mais surtout, porter l’état « woke » à la forme idéologique est un pied de nez particulier, que les énervés qui ont lancé la mode (US, sous la forme « wokeism »14) n’ont d’ailleurs probablement pas perçu. En effet, si la pensée postmoderne se caractérise par sa critique des universalismes, et donc des idéologies cachées dans les sciences, c’est comme une gifle qu’elle prend à se voir érigée en idéologie. Et par nature, la pensée postmoderne ne peut pas vraiment critiquer cela sans se renier : si des gens des classes populaires, qui n’ont pas fait d’études, perçoivent déjà qu’il y a une communauté de pensée, c’est qu’il y a bien une construction idéologique.

Le mot tape juste, plus juste encore que ceux qui l’ont lancé ne pouvaient l’imaginer. C’est un coup de poing « qui vaut mieux que les beaux discours », et ceux qui le refusent sont en fait sous le choc, balbutient des choses insensées, et ne peuvent qu’avoir des réflexes intellectuels maladroits. Mais face à cette charge, il y a une bien meilleure défense, dont on entend parler à l’école, lorsque, en étudiant un tout petit peu l’Histoire de la Peinture, on apprend que le mot « impressionniste » était à l’origine péjoratif, utilisé par des journalistes un peu réacs. Plutôt que de dire bêtement que le « wokisme », ça n’existe pas, il est bien plus judicieux de se réapproprier le mot, comme le font déjà pas mal de gens. Il pourrait même être audacieux de renverser la chose jusqu’au bout en se faisant appeler les « Vrais Wokistes », comme ces Levellers qui n’avaient pas peur des mots et qui sont devenus, pendant la Révolution Anglaise de 1640, les True Levellers.

 

Illustration : montage personnel calqué à partir d'une photo de Rocco Sifredi publiée dans DHnet.be, crédits Reporters

 

 

1 J’essaierai de le garder entre guillemets pour atténuer la connotation négative qui lui est encore actuellement associée, mais je tiens à ce mot, et j’expliquerai pourquoi au fur et à mesure.

2 Un exemple type (avec toutes les erreurs classiques) de critique de gauche est La Gauche contre les Lumières ? Stéphanie Rosa. Nous en parlerons plus en détail dans un prochain article.

3 Occurrences significatives dans les médias : Clément Viktorovitch et sa chronique France Info du 19/10/21, François Cusset et l’interview donnée à Là-bas si j’y suis le 02/05/22, et bien sûr, La Panique Woke, d’Alex Mahoudeau. (mai 22, Textuel).

4 En fait, à part les journalistes de gauche qui répètent ce que disent ces intellectuels, je n’ai trouvé que des intellectuels pour nier la réalité du « wokisme ». Obama lui-même la reconnaissait en 2019 déjà : https://www.marianne.net/monde/barack-obama-appelle-les-progressistes-cesser-d-etre-sectaires-et-manicheens.

5 J’aime à dire qu’ils se multiplient au fur et à mesure de sa vie, à tel point que dans les derniers textes (tous apocryphes bien sûr), il y a plusieurs Wittgenstein par phrases. Je rappelle qu’il n’a publié qu’un seul livre de son vivant.

6 À l’exception notable de Gilles Deleuze. Nous avons prévu d’en parler plus en détail dans un autre texte.

7 Universalisme, Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, Broché 2022.

8 La Youtubeuse zemmourienne la plus active est une certaine Estelle RedPill…

9 Exemple de mélange insensé : Carol Adams, pour Oxkord Union, https://www.youtube.com/watch?v=UiRx62VGl8Q

10 Je donne toujours pour exemple la biographie du grand Casanova et l’épisode de Constantinople, au cours duquel l’auteur se trouve à épier des filles pendant qu’un homme s’occupe de lui. Il parle alors de la tolérance musulmane, et compare avec la répression excessive de la masturbation et des amitiés masculines dans les écoles italiennes.(G. Casanova, Histoire de ma vie, Tome 1, Nrf).

11 Pour une idée du débat, voir la polémique autour de l’expression Cotton Ceiling (Plafond de coton), inventée par l’activiste trans et pronographe Drew Devault. Pour une présentation : http://www.sjwiki.org/wiki/Cotton_ceiling. Pour une critique virulente : https://www.bbc.com/news/uk-england-57853385.

12 Si la critique de la sécularisation connaît un certain succès en Orient, et quelques adeptes dans le monde anglais, l’athéisme est trop ancré dans la logique française pour qu’elle s’y développe vraiment. On verra l’avenir.

13 L’Art d’avoir toujours raison, A. Schopenhauer ; Introduction, 2, La dialectique éristique, et stratagème 29, dispo en wikisource. Il est surprenant que le stratagème ne soit pas ad hoc chez Schopenhauer. Mais c’est, en quelque sorte, la combinaison entre l’exagération (stratagème 23), la diversion (29) et la pression (34).

14 La plus vieille occurrence Mainstream que j’ai trouvée est un article de septembre 2021, dans BusinessDay, « Why Wokeism could end up rulling the world ? » Je doute fort qu’il ait fait le mot. Il faudrait faire une recherche sur les forums nationalistes américains. Wokeness, que l’on traduirait par « wokité » est utilisée en 2018 par le roi Bobo autoproclamé David Brooks (« The problem with Wokeness », dans NY Times).


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26 réactions à cet article    


  • Yann Esteveny 5 octobre 2022 13:58

    Message à tous,

    J’ai arrêté la lecture de l’article à la moitié du titre « Penser le wokisme ... ».

    Il va falloir surtout arrêter ces fous-furieux ! Le reste est bavardage.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 6 octobre 2022 08:45

      @voxa
       
       ’’6 ou 7 pages, 30 000 signes pour ne parler de rien, pour ne rien dire...’’
       
       Merci pour ce résumé qui confirme ce que le titre annonçait, vu que le wokisme est un impensé.
       
      C’est quoi un impensé idéologique ? C’est une auberge espagnole en ce sens que c’est une collection de justifications ou revendications disparates qui s’agglomèrent les unes aux autres jusqu’à communier dans une masse critique qui les rend audibles.
       
      Par exemple : https://i.goopics.net/bzkaxk.png


    • Yann Esteveny 6 octobre 2022 09:27

      Message à avatar voxa,

      J’ai vu et apprécié votre commentaire silencieux dans lequel vous aviez tout dit. Je me suis permis d’en poster un avec un plus de mots pour préciser.
      La « performance » de certains auteurs qui nous inondent d’articles interminables sur des sujets futiles ou nombrilistes est la marque d’Agoravox !

      Pour revenir au sujet du Wokisme, voici un extrait du discours de Monsieur Vladimir Poutine du 3 octobre 2022 :
      "Permettez-moi de répéter que la dictature des élites occidentales vise toutes les sociétés, y compris les citoyens des pays occidentaux eux-mêmes. C’est un défi pour tous. Ce renoncement complet à ce que signifie être humain, le renversement de la foi et des valeurs traditionnelles, et la suppression de la liberté en viennent à ressembler à une “religion à l’envers” – du satanisme pur. Exposant les faux messies, Jésus-Christ a dit dans le Sermon sur la Montagne : “C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” Ces fruits empoisonnés sont déjà évidents pour les gens, et pas seulement dans notre pays mais aussi dans tous les pays, y compris de nombreuses personnes en Occident même."
      https://histoireetsociete.com/2022/10/03/discours-de-v-poutine-lors-de-la-ceremonie-de-signature-des-traites-dadhesion-texte-complet/

      Avec la censure qui règne sur Agoravox, il était inutile d’essayer de publier un article sur ce discours. C’est ça aussi le wokisme !

      Respectueusement


    • troletbuse troletbuse 6 octobre 2022 10:53

      @Francis, agnotologue
      Étant interdit chez Dugesclin, j’ai trouvé une hypothèse intéressante pour les mougeons
      L’émetteur aurait la possibilité de modifier sélectivement l’état de ses particules,

      Les mougeons covidiots sont intriqués également. Tu sais qu’il veulent rétablir le port du masque. Eh bien dès qu’un mougeon va le remettre, ils vont tous se museler. smiley
      Je signale une pétition qui est contre cette nouvelle aberration dictatoriale et génocidaire


    • Laconique Laconique 5 octobre 2022 15:17

      Merci pour cet article.


      • SilentArrow 5 octobre 2022 16:04

        Quand je vois des mots comme « postmodernisme », je sors mon revolver.

        J’en ai marre des mots que nous concoctent les sciences molles pour renommer de veilles choses tout en faisant croire qu’elles sont nouvelles.


        • Lynwec 5 octobre 2022 19:41

          Belle antinomie que ce titre...

          Penser ... wokisme...

          Art de retourner le cerveau des gens qui l’ont disponible ...


          • sylvain sylvain 5 octobre 2022 21:30

            merci pour l’article, il y a des trucs intéressants .Je ne connaissais pas toute l’histoire du mot woke .

            Il y quand même des choses sur lesquelles j’ai des doutes :

            les classes populaires reprochent à la gauche de gentrifier leurs quartiers et leurs campagnes, et de vouloir leur imposer son idéologie « wokiste »

            Il me semble que ce que les classes popualaires reprochent avant tout aux « bobos », c’est d’avoir gardé les privilèges de la bourgeoisie en ne voulant plus assumer ses responsabilités : diriger la société pour la rendre prospère et puissante . Ils sont ainsi devenus de pures parasites de luxe

            On leur reproche aussi leur mépris pour les classes populaires, assimilées a des ignares, inutiles et racistes, pollueurs et stupides : hollande l’a parfaitement résumé avec ses « sans dents » .

            Alors quand ils expliquent au sans dent moyen qu’en plus il ne sera plus papa ou maman de ses enfants mais parent 1 ou parent 2, ça passe pas .Dire qu’il ne se sent pas respecté relève de l’euphémisme .

            Un autre point important me semble être que tout le monde se rend bien compte que le mouvement woke en général bénéficie du plus grand soutiens de tous les médias et de tous les décideurs (ce qui revient a peu près au même), et qu’il sert de cache sexe aux puissants pour éviter de parler des inégalités galopantes, d’une société d’ultra riches et de miséreux, de masses inutiles et de grands héros du capitalisme qui partent en vacance dans l’espace .

            A cette constatation se rajoute une réflexion qui a toutours créé des conflits entre pauvres nationaux et étrangers : la concurrence ( inversée) pour la dernière place, celle du sacrifiable en temps de crise . Si tous les puissants communiquent sur l’idée qu’il est injuste que ce soit les étrangers, alors ce sera les pauvres nationaux, et il faudra se battre pour y remettre les étrangers . Oua lors changer la logique de cette société, mais ça les bourgeois n’ont jamais voulu le faire, et les prolos sont tellement paumés qu’ils n’y pensent même plus

            Le Monde Renversé dans lequel nous vivons désormais est parvenu à son point ultime où la classe opprimée a plus de rancœur envers ceux qui, dans la classe oppressante, veulent les émanciper qu’envers ceux qui veulent les oppresser plus encore.

            Ca ça me pose encore plus problème . Les « bourgeois wokiste » voudraient émanciper la « classe opprimée » ? J’ai plus l’impression que les « classes opprimées » commencent a leur rendre l’immense mépris que ces « bourgeois émancipateur » leur portent . Il faut voir l’état des relations entre ces groupes aux états unies : un mépris et une hostilité irréconciliable, qui fait


            • sylvain sylvain 5 octobre 2022 21:33

              @sylvain
              désolé pour la fin, ma connexion a buggée, mais c’était a peu près tout


            • Nick Corey 6 octobre 2022 06:36

              @sylvain
              -Il me semble que ce que les classes popualaires reprochent avant tout aux « bobos », c’est d’avoir gardé les privilèges de la bourgeoisie en ne voulant plus assumer ses responsabilités : diriger la société pour la rendre prospère et puissante . Ils sont ainsi devenus de pures parasites de luxe

              C’est une formulation qui a du sens, mais c’est peut-être un peu une extrapolation. Il s’avère que dans le milieu du travail, on rencontre de plus en plus d’employés qui doutent des capacités de leurs chefs (c’est une position odieuse, l’impression d’être sur un bateau fantôme), et je suis tout à fait convaincu qu’il y a une chute générale de la capacité des bourgeois à diriger quoi que ce soit.
              Mais ce n’est pas spécifique à la bourgeoisie de gauche : nos capitalistes sont des gros nazes incapables de faire quoi que ce soit sans l’État français, les dirigeants politiques de droite sont aussi cons que ceux de gauche. La Mère Pen, qui concentre la majorité du vote prolo, est une très mauvaise cheffe de parti — la fuite de ses cadres chez Zimmy a été pitoyable.
              Et, surtout, ce modèle du bourgeois qui fait une société prospère et puissante en contre-partie de privilèges n’a jamais été très diffusée chez les prolétaires ( beaucoup plus dans la paysannerie, et encore)  c’est la vision des révolutionnaires anglais de 1640 (Cromwell en premier) et française de 1789 (pas de 92), cela n’a jamais été celle du prolétariat (à la limite : de la paysannerie, mais dans son attachement à la stabilité de l’Ancien Régime). Les prolos ne sont certes pas la classe révolutionnaire rêvée par Marx, mais ils n’ont jamais été attachés à l’ordre hiérarchique (même le vote LePen ne correspond pas à un désir de chef, mais plutôt de sécurité et de limite de l’immigration).

              Enfin, il me semble que, du point de vue économique, le reproche « de garder les privilèges sans rendre la société prospère » est équivalent à un reproche « de ne plus faire ruisseler les richesses » : que sont ces privilèges sinon les richesses produites par le pays ? Comment rendrait-on la société prospère sans utiliser ces richesses ?
              Mais ici aussi : le manque de ruissellement n’est pas un problème de gauche, mais plutôt de droite. Toute l’Histoire de pol. éco. de la 3ème République est celle de la lutte du prolétariat, de plus en plus soutenu par la gauche, pour obtenir du ruissellement de la part de la droite.
              Pour autant, nous pourrions dire que la gauche, qui soutenait justement les prolétaires avant dans leurs luttes, ne remplit plus sa mission, et nous demander si c’est justement ce que les prolos leur reprochent. Mais ça, c’est ce que disent les économistes de gauche, et c’est plutôt bidon. C’est une façon de se la jouer, c’est présomptueux. Les prolos, ils s’en foutent complètement de la mission historique de la gauche, ils savent pas ce que c’est. Ce qu’ils voient, c’est que la gauche leur parle de zizi et de couleur de peau, alors qu’eux, ils sont en train de crever la dalle. Ce qui produit la détestation de la gauche, ce n’est pas tant ce qu’elle ne fait pas, mais ce que, justement, elle fait. Et ce n’est pas une histoire de privilèges, mais de sujets de préoccupations.

              Pour ce qui concerne ma formulation, j’ai un commentaire (auto-comment, oui je sais...).
              Les classes popus n’utilisent pas le mot « gentrification », ou alors ils l’introduisent avec un « comment ils appellent ça déjà ? », pour bien souligner que le mot est frimeur. En revanche, ils parlent de boboïsation (et pas seulement à Paris), et ils disent : « ils nous foutent du woke partout ».
              J’utilise le mot « gentrification » avec ironie, et l’expression « idéologie woke » par provocation. Dans un article à venir, j’expliquerai pourquoi je préfère le mot « bobo » au mot « gentrification »  avec tout un historique du mot.


            • Nick Corey 6 octobre 2022 07:55

              @sylvain
              Un autre point important me semble être que tout le monde se rend bien compte que le mouvement woke en général bénéficie du plus grand soutiens de tous les médias et de tous les décideurs.

              C’est plus compliqué. Je ne suis pas certain de votre opinion précise sur certains points de la question, donc je vais essayer de faire des échelles.

              Si l’on s’en tient stricto sensu à la façon dont le « wokisme » est détesté, on ne peut pas dire que tous les médias sont wokes. Cnews, qui bénéficie d’une très large audience, et d’une façon générale, les médias bolloréens (Europe 1 notamment) ne sont pas wokes. Le Figaro, on peut pas dire, quand même... Ce sont eux, d’ailleurs, qui les dénoncent.

              MAIS  si on garde à l’idée que woke = postmodernisme, et que postmoderne est le nom d’une condition historique, alors oui, ils le sont. Et beaucoup d’états de fait les concernant le prouvent. Il y a de la diversité à Cnews. Zimmy, c’est juste un mec de banlieue agressif qui se la pête, comme n’importe lascar qui tient les murs en bas de chez moi (il remplit plusieurs quotas, lui). Je ne dirai rien sur son acolyte de plateau, mais j’ai l’impression de la connaître, et pas parce que j’ai traîné chez les bourgeois. Si M. Praud, journaliste de foot, peut animer une émission « politique », c’est parce que nous sommes dans une période pm. Et tous ces gens insistent tellement sur le fait qu’il faut une diversité des opinions dans les médias...
              Mon 4è article portera sur la question de la condition histo pm, et j’en parlerai plus en détail.

              ’il sert de cache sexe aux puissants pour éviter de parler des inégalités galopantes

              Tout à fait, bien sûr.
              Idem  Dans le sens strict, apparent, le « wokisme » sert à la gauche et à la droite pour ne pas parler d’économie, les premiers pour le défendre, les seconds pour l’attaquer.
              Et d’une façon historique, le pmisme a produit l’idée que la société était suffisamment riche pour ne plus avoir de problèmes à satisfaire les besoins vitaux.

              Les « bourgeois wokiste » voudraient émanciper la « classe opprimée » ? 

              Je comprend pourquoi vous êtes dubitatif, et ma formulation, solennelle et générale est peut-être maladroite. Mais votre réflexion ne se situe pas sur le même plan.
              Vous désignez exclusivement la crème de la bourgeoisie de gauche, c’est-à-dire les petits jouisseurs, tandis que je parle de la GBIP. Ouvrez n’importe quel média de gauche qui parle de politique et de société, et vous verrez qu’ils n’ont de cesse que de vouloir défendre les opprimés. Tandis que vous ouvrez n’importe quel média de droite équivalent, et vous verrez que les pauvres ne savent pas gérer leur argent, que les chômeurs sont tous des feignants, et que les riches, eux au moins ils créent des emplois.
              C’est ainsi que les choses se présentent, et de fait, historiquement et théoriquement, la gauche s’est construite dans la défense des petites gens, et des travailleurs en particulier  ce que j’appelais la mission historique de la gauche dans le post précédent, tandis que la droite a fonctionné sur la loi de Say, n’a que mollement appliqué Keynes, et fonctionne aujourd’hui sur la théorie du ruissellement, qui est une loi de Say bis, et qui estime qu’il faut donner aux riches parce qu’ils savent mieux que les autres.
              Maintenant, la gauche politique a trahi : tournant libéral et fondation St-Simon, et elle l’a fait en toute connaissance de cause. Mais, il faut admettre que le PS de Hollande est à droite.
              Aussi, il est vrai que dans les médias de gauche, quand on fait les proportions de sujets économiques et de sujets de sociétés, on voit qu’il y a une disproportion nette et une déconnexion des problèmes du peuple : pour des milliers de licenciements, des milliards perdus en vente d’industries stratégiques et en pertes d’impôts, des milliers de services publics (hôpitaux, postes, casernes, postes de police...) fermés, et 143 féminicides, il y a pratiquement autant d’articles sur les violences faites au femmes que tout le reste. C’est dans cette disproportion que se tient le problème. Il y a une déconnexion sur la question de l’oppression.
              Je pense réellement que c’est une déconnexion de la réalité plus qu’un truc pour vendre. Ça dépend des médias, mais de toutes façons, il y a des intellectuels tout à fait sincères dans leur déconnexion.
              Et pour ma part, j’ai une tendance à considérer que le type qui vend de la polémique, qu’elle soit de droite ou de gauche, est, lui-même, un mec de droite  c’est un commerçant libéral et il peut très bien faire du woke washing.

              Mon prochain article  qui en fait 3  traite des conditions historiques qui ont vu la pensée pm émerger. Mon but est notamment de montrer que, sans être victime, la classe bobo n’est pas non plus responsable de ce qu’elle est.


            • sylvain sylvain 6 octobre 2022 13:19

              @Nick Corey
              concernant le soutiens médiatique au mouvement woke, effectivement il n’est pas unanime . On assiste a une fragmentation des classes dominantes similaire a celles des EU, il y a un camp « trumpiste » qui correspond CNEWs, bolloré, lepen...
              et cette polarisation rend le soutiens du camp progressiste au wokisme encore plus caricatural, lui mettant sur le dos une sorte de symbole d’appartenance .

              Concernant le fait que tous ce que j’énonce n’est pas spécialement caractéristique des bourgeopis de gauche, je suis aussi d’accord . D’ailleurs l’immigration maghrébine, le neolibéralisme, les délocalisations... ont tous été mis en place par des gouvernements de droite, principalement pompidou et giscard, sur demande du patronat de droite lui aussi . La seule explication que j’ai a cette détestation du bobo est donnée a la fin de mon commentaire : le patronat traditionnel, qui représente la droite aux yeux de tout le monde, a au moins une place pour le prolo, celle de l’exploité, alors que le neoliberalisme des dernières décennies fait de lui un inutile, superflus, indésirable . Mais de toutes façons il ne me semble pas évident que les classes pauvres votent lepen, toutes les banlieues pauvres ont plutot votées LFI . Je pense que le vote a droite des ouvriers et des employés s’explique aussi par le fait qu’ils sont souvent maintenant de tout petits possédants, mais des possédants quand même


            • Jonas Jonas 5 octobre 2022 22:15

              Trop de discours pour une notion qui est pourtant simple et claire.

              Le wokisme est une idéologie américaine visant la destruction de la civilisation chrétienne européenne et l’éradication totale et définitive de la race blanche.

              L’égalitarisme et la liberté individuelle ne s’obtiendront que par la destruction de la toute puissance de l’homme blanc garant de l’ordre établi, oppresseur colonialiste des minorités ethniques, des musulmans, des arabes, des noirs, des femmes, des gays, des lesbiennes et autres transgenres. L’objectif est donc de déconstruire la civilisation européenne : c’est-à-dire anéantir le christianisme, la famille, la hiérarchie, le patriarcat, la nation, l’armée, la police, l’élite culturelle, le mérite scolaire, l’architecture, la peinture, la littérature.

              Rejeter et mépriser le patrimoine culturel et historique qui forge l’identité de la France, en faisant par exemple l’apologie de la cancel culture. Pour le président Macron, il n’existe pas de culture française, la France serait un pays colonialiste ayant perpétré un « crime contre l’humanité » en Algérie, ce serait donc un pays raciste dont il faudrait « déconstruire l’Histoire » pour mieux intégrer les populations immigrées.

              Dénigrer la race blanche à tous les niveaux implique l’intimidation et le harcèlement politique, culturel, médiatique et social (cancel culture) pour anéantir toute velléité des populations autochtones qui se rebelleraient contre l’invasion migratoire, dans le but de forcer le vivre-ensemble et le multiculturalisme globaliste du marché mondial.

              Le wokisme imprègne la société civile à tous les échelons :

              « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que cela change »
              Delphine Ernotte - présidente de France Télévisions

              « Delphine, tu as dû te sentir bien seule lorsque tu portais un constat, à la fois évident et courageux. L’homme blanc de plus de 50 ans », vous vous en souvenez ? Tu n’es plus seule. Je porterai cette exigence avec autant de passion qu’au sein de mon ministère. Je n’aurai pas de tabou.« 
              Françoise Nyssen - Ministre de la Culture

               »L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume. Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche.« 
              Jean-Paul Agon, PDG de l’Oréal

               »A compétences égales, et bien désolée, on choisira la femme, ou on choisira la personne venant de autre chose que le mâle blanc, pour être claire.« 
              Anne Lauvergeon, PDG d’Areva

               »A la tête de la haute administration, on a principalement des hommes, blancs, qui ont fait l’ENA. On manque terriblement de diversité dans les parcours. Quand tout le monde a le même logiciel il n’y a plus d’intelligence collective.« 
              Marlène Schiappa sur Twitter le 6 janvier 2019

              « Ne comptez plus sur moi pour défendre la moindre nomination d’homme à partir de maintenant »
              Marlène Schiappa

              Concernant le rapport Borloo sur les banlieues,  »Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent un rapport« 
              Emmanuel Macron

               »Il ne faut pas que les acteurs de l’IA ne soient pas trop comme ce que je suis devant vous : des mâles blancs quadragénaires« 
              Emmanuel Macron sur les talents en intelligence artificielle.

               »Je ne peux pas survivre quand il n’y a que des blonds aux yeux bleus, c’est au-delà de mes forces.« 
              Jean-Luc Mélenchon

              Dans un reportage diffusé sur la chaîne »Public Sénat", l’Éducation Nationale promeut ouvertement l’idéologie woke venue des USA, c’est-à-dire la haine de la race blanche, dans les collèges français.

              Ce militantisme politique est un racisme anti-Blancs clairement revendiqué et assumé dans les banlieues françaises où, en moins de 40 ans, les Français de souche ont été éradiqués.


              • Jonas Jonas 5 octobre 2022 23:26

                @baliste « Du coup avec les flux de migration ,des deux sens , les races vont forcement disparaitre , ou alors ça voudra dire qu’il ni a plus de migration (plus d’avion , bateau etc ...) »

                Non.
                Le wokisme n’attaque que la race blanche qui doit être diluée et disparaître.
                En Algérie, en Égypte, on n’acceptera jamais le métissage. Tout comme les habitants du Mali, du Cameroun ou de Zambie assument fièrement d’être noirs, et refusent eux aussi le métissage.
                Le mouvement woke international « Black Lives Matter » milite par exemple pour que les Noirs n’achètent pas dans des commerces tenus par des Blancs, mais uniquement dans les commerces afro-américains.
                Une discrimination raciale totalement assumée.
                Serena Williams a déclaré à plusieurs reprises être fière d’être noire.
                On imagine mal Roger Federer ou Novak Djokovic exprimer la fierté d’être blanc après avoir gagné un tournoi, il seraient immédiatement arrêté pour suprémacisme blanc d’extrême-droite néo-nazi !


              • Jonas Jonas 6 octobre 2022 00:02

                @baliste « Et ce n’est pas pour être méchant , mais la « race » blanche a vraiment besoin de métissage , ...pour son qi »

                Les plus grandes découvertes des lois scientifiques, (Oresme, Képler, Newton, Pascal, Maxwell, Lagrange, Planck, Dirac, Bohr...) les grands thèmes et romans de littérature (Rabelais, Ronsard, Voltaire, Chateaubriand, Victor Hugo, Dostoïevsky, ..) l’art et l’architecture (De Vinci, Goya, Rodin, Degas), les musiciens (Hildegarde von Bingen, Palestrina, Bach, Mozart, Chopin,...) les inventions tels que le vélo, les voitures, les avions, les fusées,..., ont été réalisés dans un monde européen non métissé, donc bien avant l’immigration de masse africaine des années 1980. Il ne me semble pas que leur QI en été négativement affecté.


              • Nick Corey 6 octobre 2022 08:24

                @Jonas
                Ersotte, Janpol Arpagon, Lavergeonne, Chiapas, Micron, Muluche... Nous n’avons pas la même notion de « tous les échelons » de la « société civile »... 
                Par ailleurs, je suis de souche, français au carré et bien plus encore (je suis remonté jusqu’à 1650, début de l’état civil dans mon canton d’origine), et j’habite dans une banlieue parisienne réputée à l’international pour ses groupes de rap, et ses graffitis. Dans mon quartier qui en bordure d’une zone indus, y a surtout des portugais. Et depuis quelques années, j’observe un grand remplacement bobo plus qu’immigré.
                Après, si vous me dîtes qu’il y a de plus en plus d’immigrés bobos, vous ne pourrez plus me parler de problème d’assimilation...


              • Jonas Jonas 6 octobre 2022 17:52

                @baliste « Il ni a aucun problème pour un africain de se marié avec une blanche , ou une indienne avec un blanc , ou une viet avec un blanc ... »

                Non, c’est totalement marginal.
                Dans les grands pays africains sub-sahariens 99% de la population est noire, et ne se métisse pas avec les Blancs.

                -----------------------
                « Pour les grandes découvertes .... je sais pas vous me parler de matérialisme , oui les occidentaux sont les plus fort la dedans , de scientisme qui créé une multitude de problèmes aujourd’hui ... »

                Ce n’est pas les découvertes qui posent problème, mais leur utilisation.

                ----------------------
                « Les aborigènes ont une civilisation de 40 000 ans par exemple , et ils n’ont jamais eu besoin de tout vos grands savants , pour vivre et COMPRENDRE le monde .. »

                Bien sûr, vous allez me faire croire que vous aimeriez vivre dans la civilisation aborigène !

                ----------------------
                « Ils ont servi à quoi vos grand savant a par a précipité notre déchéance ... »

                Ce ne sont pas les savants qui ont précipité la déchéance, mais les progressistes lucifériens du Nouvel Ordre Mondial.


              • Jonas Jonas 6 octobre 2022 17:53

                @voxa « Que vous le vouliez ou non, l’avenir de l’humanité est le metissage. »

                Le métissage, ça conduira comme aux USA à la guerre civile, avec conflits racistes, identitaires et culturels.


              • Jonas Jonas 6 octobre 2022 19:38

                @Nick Corey « Dans mon quartier qui en bordure d’une zone indus, y a surtout des portugais. Et depuis quelques années, j’observe un grand remplacement bobo plus qu’immigré. »

                Si vous êtes dans un quartier portugais, c’est que vous vivez en deuxième couche périphérique de banlieue (probablement dans une zone pavillonnaire), avec les immigrés européens qui ont fui la première couche périphérie pour éviter l’immigration africaine de masse.

                -------------------------
                « Après, si vous me dîtes qu’il y a de plus en plus d’immigrés bobos, vous ne pourrez plus me parler de problème d’assimilation... »

                Les premières couches de banlieues des grandes villes n’ont pas « d’immigrés bobos ». Saint-Denis (film vidéo du centre-ville, plus de 90 000 habitants) n’est qu’un exemple parmi les innombrables communes de la banlieue parisienne où la population française de souche a été totalement remplacée par une population d’origine extra-européenne (berbères, arabes, africains sub-sahariens, asiatiques, indiens, etc...) en moins de 30 ans. Dans les rues de la ville, on n’entend presque plus personne parler français.
                Ceci impliquant un bouleversement du paysage culturel, cultuel et ethnique.
                Les prénoms donnés ne sont plus Christophe, Matthieu, Sylvaine et Estelle, mais Rachid, Mohamed, Youssouf, Fatoumata et Kakambwa.
                Les nouveaux arrivants n’ont plus comme héritage Aristote, le Christ, Jeanne D’Arc, Descartes, Pascal ou Chateaubriand, mais le Coran, le Ramadan, le Zouk, le Wolof et l’arabe. (une trentaine de boucheries islamiques pour 90 000 habitants, pas une seule boucherie traditionnelle !!!), 7 ou 8 écoles coraniques enseignant l’Islam radical aux jeunes musulmans, et la grande mosquée financée par l’Arabie Saoudite flanquée de son minaret (islam radical wahhabite), inaugurée par le bon maire communiste.


              • I.A. 6 octobre 2022 08:41

                À mon humble avis, vous cherchez avant tout, par votre démarche, à implanter le terme « wokisme » dans la langue française, en l’homologant à grands coups d’analogies historiques et idéologiques...

                C’est véritablement ce qui transparaît le plus dans votre travail : une volonté opiniâtre, presque désespérée (au point de le « prostituer » à ses détracteurs), de faire adopter ce mot par le plus grand nombre.

                Vous lui aménagez une place que vous voulez confortable, au wokisme, vous poussez un peu à gauche, vous tirez un peu à droite, vous mettez beaucoup de coeur à l’ouvrage...

                Tant et si bien que, tenez, on a envie de vous faire plaisir, en aménageant une niche étiquetée « wokisme » dans la Bibliothèque Nationale de France. Vous pourriez alors vous y lover à l’aise, voire même, faire figure de tête de gondole... ?


                • sylvain sylvain 6 octobre 2022 14:30

                  @I.A.
                  comme c’est écrit dans l’article, le mot woke n’est quasimment utilisé qu’en négatif, c’est a dire par ses détracteurs . A peu près personne ne se réclame du wokisme, il y a par contre de nombreuses personnes « accusées » de wokisme


                • Ruut Ruut 6 octobre 2022 08:47

                  Désolé pour les Wokes, un Homme ne tombe ni enceinte ni n’allaite, ça lui est biologiquement impossible.

                  L’intérêt pour un Homme de se faire passer légalement pour une femme dans les compétitions sportives est évident et tend hélas à tuer le sport féminin de haut niveau.

                  Par contre, la sexualisation indirecte des enfants pour à terme, légaliser la pédophilie est inacceptable.

                  Au final, c’est un carton rouge pour la culture woke qui tend plus à du sectarisme suicidaire qu’à autre chose tant ses concepts de base sont déconnectés du réel.



                  • sylvain sylvain 6 octobre 2022 14:28

                    @baliste
                    C’est les wokes ou les lgbtq++ ? je commence a me perdre ...

                    si vous suivez la définition de l’article, les LGBT font partis du mouvement woke


                  • xana 6 octobre 2022 18:47

                    Bof. Une mode, à celui qui sera finalement le plus... con.


                    • SilentArrow 7 octobre 2022 15:02

                      Le wokisme finira par placer le chimpanzé au-dessus de l’humain. Il faudra mettre un genou à terre devant les quadrumanes et s’excuser de ne pas être aussi poilus qu’eux.

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