Personnes âgées dépendantes : un dernier combat
Vieillir dans notre société actuelle, voilà une épreuve qui s'avère souvent bien difficile. Nouvelles contraintes, nouvelles habitudes à prendre, défis à relever. Le corps se fatigue et à besoin d'appuis. Mais il devient de plus en plus ardu de trouver ces bons appuis de nos jours.
La dépendance chez les personnes âgées face à la négligence
Pour certains la mise à la retraite est plus cruelle que la mort d'un être cher.
Jacques de Bourbon Busset
Si comme moi vous avez suivi les informations, vous avec sûrement entendu parler de cette sordide histoire d’intoxication alimentaire au sein de l’EHPAD de Lherm en Haute-Garonne.
Probablement une triste affaire de négligence. C’est un phénomène que l’on rencontre assez souvent lorsqu’il s’agit d’accompagner nos seniors de la manière la plus digne possible.
« Respecte ton aîné ! » disait-on autrefois…
Cependant, j’ai de plus en plus l’impression d’être confronté à une certaine « banalisation » de la négligence envers les personnes âgées. Lorsque je fais mes courses, au petit matin, de nombreux clients sont des seniors qui ont beaucoup vécu. Chaque geste est plus difficile, que ce soit pour s’exprimer ou pour sortir la petite monnaie.
Et c’est normal ! De fait, on s’attend à une vague d’empathie envers ces personnes-là. Il n’en est rien. Combien de personnes vois-je souffler, pester ou maugréer en voyant « ce petit vieux qui n’avance pas ? ». Comment rester insensible face à un caissier, peinant à cacher son impatience au retraité qui cherche ses deniers ?
Parce que le senior fera tout moins vite, moins bien, celui-ci sera vite dépassé par « les autres ». Une occasion rêvée de le prendre de haut !
Le must : lui parler comme un enfant. Je veux bien croire que les personnes les plus âgées ont tendance à perdre leurs facultés mentales mais de là à s’exprimer comme s’il avait 3 ans… Devoir parler plus fort, ne signifie pas forcément infantiliser le discours !
Une notion d’irrespect rien de plus. Cela traduit, à mon sens, un manque d’éducation chronique dans notre société d’aujourd’hui, et elle impacte les personnes aux âges vénérables. Avoir passé autant de temps sur cette Terre, dans ce monde… Voilà qui a de quoi forcer le respect ! Visiblement… On ne dirait pas. L’irrespect mène à la négligence, puis à l’oubli voire l’exclusion (mais lequel est le pire ?)
Voilà des petits exemples d’évènements qui, mis bout-à-bout, m’insurgent et me révoltent au plus haut point. J’aimerais donc profiter de cet article pour vous parler du fléau qui attend bon nombre d’entre vous, que vous le vouliez ou non. La perte d’autonomie.
Qu’est-ce que la perte d’autonomie ?
Pour information, la perte d’autonomie ce sont :
- Des troubles physiques : risque de chutes, mouvements rendus difficiles (se lever, marcher…)
- La preuve qu’il faut faire montre d’une attention toute particulière envers chaque geste de nos seniors.
- Des troubles mentaux : perte de mémoire, humeur changeante, nouvelles habitudes, risque d’isolement…
- Quand la psychologie est mise à rude épreuve, il nous appartient de faire preuve de davantage de sollicitude envers ceux qui en ont besoin.
Et ces premiers signes se font rapidement sentir. Plus vite qu’on ne le pense.
Il s’agit d’une problématique prise très au sérieuse. Par ailleurs, la grille AGGIR permet d’identifier le niveau de dépendance d’une personne âgée. Celle-ci prend en compte les réponses à une série de questions que l’on soumet aux seniors.
Bien qu’il existe de nombreuses aides relatives à ce statut, notre société, globalement, peine à faciliter le quotidien des personnes âgées.
D’une manière générale, le corps s’affaiblit. Qui dit faiblesse dit vulnérabilité. Une fois que l’on a admis ce postulat, et qu’il devient visible aux yeux d’autrui, s’enclenche alors un étrange processus psychologique chez certains individus. Une sorte de complexe de supériorité.
« Je suis trop vieux pour ces… »
N’est-il pas navrant d’être témoin de ce genre de situation ? Il s’agit d’un changement violent à gérer psychologiquement.
Evidemment, ce changement ne se fait pas du jour au lendemain, mais c’est peut-être encore plus terrible de modifier ses habitudes petit à petit et, avec le recul, de constater ces altérations. Cela peut alors être vécu comme une régression. Des sensations désagréables.
Ne plus pouvoir pratiquer son sport favori. Ne plus pouvoir manger son plat préféré. Devoir se soucier de manière hebdomadaire voire quotidienne de sa santé. Voilà qui n’est guère réjouissant à affronter. Certaines personnes âgées sont même sujettes à un certain « déni » plus pathétique qu’autre chose. De ce déni peut naître une frustration qui peut très vite se transformer en dépression.
Nos seniors sont de plus en plus victime d’un système et d’une société qui ne se penche plus vraiment sur tous ces problèmes qui perturbent grandement leur équilibre physique et psychologique.
Un exemple classique qui représente le contexte où il devient difficile d’évoluer pour les seniors : la conduite. Un geste du quotidien qui, au fil des ans, se transforme en calvaire.
Par son utilité ou le plaisir qu’elle peut procurer, la conduite est une action prédominante dans la vie d’une personne. Mais lorsque l’on commence à se faire klaxonner parce qu’on ne démarre plus instantanément au feu vert, ou lorsqu’on conduit 10 km/h en dessous de la vitesse autorisée, on devient un « boulet ». Voir ses capacités au volant réduites et être pressés par quelques quidams mal embouchés sur la route a de quoi rendre encore plus pénible les différents trajets de tous les jours.
Un exemple parmi tant d’autres, tant nos gestes habituels sont soumis à l’épreuve du temps. J’en appelle à la sensibilité et l’empathie de chacun afin de faire preuve de plus de sagacité envers nos seniors.
Mais ces petits tracas peuvent paraître bien dérisoires si la maladie s’installe. Alzheimer, Parkinson, cancers… Plus le corps a traversé le temps, plus sa santé s’en trouve irrémédiablement impactée. Chaque jour devient une épreuve pour le senior et ses proches, et il convient de redoubler de solidarité dans ces moments-là.
La vie est (toujours) belle !
Je voudrais que chacun fasse en sorte que la vie quotidienne de ces gens soit la plus digne possible. Voir un sourire défier le pire, voilà qui est une belle leçon pour nous tous. Récemment, je suis tombé sur un reportage où, une association proposait aux seniors d’effectuer des voyages qu’ils ne sont plus capables de faire… En l’occurrence ici, il s’agissait de voir le Mont St-Michel pour une dame d’un âge très avancé. Bien qu’elle fût limitée dans ses mouvements, son sourire, lui, n’a eu aucune difficulté à se dessiner sur son visage.
Comme quoi, il y a des motifs d’espoirs… Cela fait plaisir de voir que des hommes et des femmes luttent activement pour que la fin du voyage soit la plus agréable possible. La dépendance ne doit plus être un fléau. Il est possible de pallier les désagréments de la vieillesse !
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