Petites réflexions sur les retraites
Nos dirigeants nous vendent donc l’idée que seul un allongement de l’âge de départ à la retraite peut sauver ce régime de solidarité. Des économistes, des journalistes et des "intellectuels" relaient également ce qui devient la seule voie admise et rationnelle. Pour autant, n’existe-t-il pas d’autres solutions à notre "problème" ? Quelles sont les causes du déficit ?
L’état ne pourrait donc pas payer les retraites ? Pourquoi ? Tachons de comprendre. Un argument avancé est que, arrivant à la retraite, la génération du baby-boom va accentuer le déficit. Que la population active ne sera pas assez nombreuse pour payer. Bien. Pourtant ces "baby-boomers" en leurs temps, il a fallu les scolariser, les former, payer des allocations... Et la population, moins nombreuse à cette époque, a réussi à le faire. L’argument perd d’un coup de sa force, devient même ridicule. On nous dit que le pays est plus riche qu’avant et pourtant l’état ne pourra pas payer ? J’ai du mal à avaler ça ! Pas vous ?
En revanche, ce que je comprends aisément, c’est que des mesures comme le bouclier fiscal sont nuisibles au bon fonctionnement de notre caisse de retraite. Les revenus n’étant taxés qu’en dessous d’un certain plafond, certains privilégiés, pour reprendre l’expression de Chomsky, "jouent aux passagers clandestins." Il ajoute "est-ce une loi de la nature qu’un petit pourcentage de riches doivent profiter d’un système sans payer ?"
On nous dit qu’il faut que nous gardions nos riches, mais leurs capitaux eux sont déjà loin, au paradis... "fiscal", bien investi dans des secteurs porteurs comme l’armement, dans les (nos !) ressources naturelles...
Dans l’état actuel des choses, des mesures destinées à augmenter la durée du travail n’auront-elles pas en outre des conséquences catastrophiques sur le "marché du travail" dans des pays au taux de chômage toujours croissant ?
Ce déficit des retraites ne risque t’il pas de se déplacer et transférer le "problème" d’une caisse vers une autre ? Là encore n’y a-t-il pas un énorme risque pour l’emploi ? Ce "nouveau problème" justifiant de nouvelles mesures injustes aux conséquences terribles. On risque de se retrouver avec une situation telle qu’au lieu de payer des retraites on paiera des allocations chômage. Qu’il faudra donc encore une fois réduire celle-ci et durcir les conditions de cette indemnisation, ce qui précarisera encore plus une partie de population. Avec un marché du travail ne créant que des emplois toujours plus précaires, les plus démunis, occupants des emplois peu qualifiés, risqueront toujours plus l’extrême pauvreté qui va elle aussi en s’accroissant dans nos pays dit "riches".
Gouvernements de riches pour les riches je vous le disais au début de cet article, car à qui cela profite, encore et toujours ? Une main d’œuvre asservie par la crainte du spectre du chômage, acceptant des salaires toujours plus bas, occupant des emplois toujours plus précaires ? Conséquences de la mondialisation ? Ou conséquence d’un laisser faire de nos gouvernements complaisants qui laissent se délocaliser nos entreprises, qui privatisent notre eau, l’ énergie, qui délèguent leurs attributions au privé. Qui supporte le coût, par exemple, de toutes les installations d’acheminement de l’électricité jusqu’à votre foyer ? L’état, donc nous. Qui en tirera les bénéfices ?
Pas nous !
On délocalise vers des pays comme la Chine avec un droit du travail inexistant, pas de syndicats libres... en nous privant de travail, la classe dirigeante exploite des salariés a l’autre bout du monde ! Mais dites vous bien que, mondialisation oblige, et nous en avons la preuve tous les jours, ça se rapproche. Seul secteur de l’emploi en croissance, l’intérim... Récemment des ouvriers ont dû accepter une baisse de salaire pour conserver leurs emplois ! Quand je vois certains de nos « poly-tiques » porter un regard complaisant vers la Chine je frissonne. Ca fait froid dans le dos. La célèbre formule "travailler plus pour gagner plus," une vaste fumisterie. A la limite de la publicité mensongère et d’un cynisme inouï vue des coulisses.
Continuons la lutte ! Le FMI, la Banque mondiale, et les autres s’occupent de tout... Sans nous !
Pour finir, je citerais encore une fois Chomsky "Si l’on veut que ça change dans le monde, il faut être là, jour après jour, à faire ce travail assommant, direct : intéresser une ou deux personnes à un problème, agrandir un peu une organisation, mettre en œuvre la prochaine initiative ... Si l’on ne contribue pas à une culture démocratique vivante, permanente, capable de faire pression sur les candidats, ils ne feront pas ce pour quoi on les a élus."
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