Pétochard et Foutriquet
Une deuxième tour des Présidentielles entre Hollande et Sarkozy .
Le scénario catastrophe impensable et pourtant plus l'échéance se rapproche et plus la malchance de ce cas de figure prend corps.

Hollande et Sarkozy sont les deux doigts d'une même main : héritiers de tous ceux qui ont échoué avant eux, ils ont buté sur les mêmes problèmes et ils se sont attaqués sans davantage de succès aux effets en négligeant les causes. Il importe finalement peu de savoir s'ils sont conscients d'être les proconsuls de l'ordre économique mondial. Pour ce qui est de Sarkozy, la manière répond pour lui dont il a valorisé son expérience présidentielle en jouant les conférenciers bien rémunérés devant des invtés triés sur le volet qui ne demandent qu'une chose, c'est qu'on manie la brosse à faire reluire le système dont ils profitent
La candidature des jumeaux à l'élection présidentielle n'est certes pas encore officielle.
Hollande en état d'apesanteur se hâte lentement, convaincu que l'inertie est une force ( un postulat qui a été validé à l'occasion de la primaire socialiste dont il a émergé pour 2012 ) et Sarkozy s'agite beaucoup, se répandant en sentencieux propos à propos de tout et de rien, oublieux de ses propres manquements dont l'aventure libyenne n'est hélas ! qu'un affligeant exemple mais tout cela n'est que broutille à côté des inestimables services qu'il a rendu à la CAUSE.
Ce serait un pari risqué que d'attendre un acte de contrition de la part des deux compères qui les dissuaderait de se présenter : l'estime infinie qu'ils ont d'eux-mêmes remplacent chez eux le jugement...
Dès lors, le premier n'a assez logiquement aucune raison de de soumettre à des primaires puisqu'il est le président sortant.
L'agitation à ce sujet est donc largement artificielle, une sorte de jeu de bonneteau où les dupes seront invitées à se soumettre ou à se démettre, cette dernière perspective peu stimulante pour des politiciens professionnels.
Sarkozy pour sa part, malgré sa répulsion pour l'exercice, devra bien accepter de se faire adouber par les sympathisants de la Droite mais, chef de parti, il a encore de la ressource, guère de scrupules et, dans un camp où les dagues sautent facilement du fourreau, il dispose probablement de la plus affûtée.
En tout état de cause, quels que soient finalement les protagonistes principaux du premier tour, on peut déjà augurer que la future campagne présidentielle ne devrait pas sortir des sentiers battus pour échapper à la fatalité de cette crise qui accable la France depuis quatre décennies, depuis le premier choc pétrolier.
Après avoir répété avec accablement que l'on a tout essayé quand on était aux affaires, hourra ! promis, juré, on aura enfin la martingale gagnante pour remettre pour la centième fois l'ouvrage sur le même métier enrayé.
D'ailleurs, avec le recul, on constate que ledit choc pétrolier n'a finalement agi que comme révélateur d'une crise structurelle plus profonde qui accompagne la fin de 400 ans de domination culturelle, économique et politique de l'occident sur le reste du monde.
L'acmé fut atteinte avec la généralisation de l'expansion coloniale et impérialiste articulée sur la négation de l'autre, l'abjection des comportements se drapant du voile de la pédagogie et de la vertu. Avec la fin de la colonisation s'annonçait la fin des trente Glorieuses et la France est entrée à cloche-pieds dans l'économie de la mondialisation.
Faute d'encore être autorisé à anticiper ( abandon de la planification économique et de l'intervention de l'état sacrifiées sur l'autel de la mythique main invisible du marché ), l'état fut contraint de subir la nouvelle division internationale du travail et ses administrateurs en sont réduits à scruter l'alignement des planètes pour trouver des raisons d'espérer, autant dire découvrir l'avenir dans les prophéties de Nostradamus !
Ainsi l'effondrement actuel des prix du pétrole et la dépréciation relative de l'Euro allaient faire des miracles et « booster « l'emploi.
Bernique ! les pays producteurs contraints à la diète ont cessé d'alimenter les carnets de commande et la crise s'est approfondie. Même chez les bons élèves, ceux qui ont aboli un maximum les garde-fous sociaux, le chômage reste important et les carnets de commande sont loin d'être remplis ( l'Allemagne abaisse ses prévsions de croissance pour 2016 )
Alors aujourd'hui les distinguées pythies de l'économie en reviennent à un discours plus classique, plus facile aussi, et crient à l'unisson haro sur le coût du travailleur, ce pelé, ce galeux, sur l'assistanat favorisé par une législation sociale trop généreuse, sur la nécessité d'accroître avec un cadre légal remanié le nombre des emplois kleenex. L'enfer du progrès est pavé des pires intentions.
Quand un pays ( cela vaut pour la majorité des pays de l'UE ) s'abandonne à la contemplation éplorée de son propre corps en décomposition et ressasse un passé qu'il mythifie mais d'où il tire en réalité la consomption qui le ronge, il lui est impossible de conjurer la fatalité d'un système qui conduit dans le mur. Une perspective que l'on préfère éluder dans les hautes sphères de la politique où la boussole ne marque plus que le court terme !
Pourquoi sont-ils tombés si bas les héritiers de Rousseau, de Voltaire, de Saint Simon, de Proudhon et autres Fourier, tous ceux-là dont les théories - parfois fumeuses ou mal comprises - ont apporté leur pierre au processus d'émancipation sociale.
Au pays des Lumières et des visionnaires , dans ce pays où les utopies donnaient des ailes au progrès !
La plupart de nos dirigeants contemporains préfèrent éviter dans leur lâche sagesse de se poser certaines questions afin de se préserver de fâcheuses contrariétés qui mettraient en cause leur perspicacité d'hommes d'état : on les imagine mal d'ailleurs confesser leurs méfaits perpétrés à l'ombre de leurs promesses en fleurs.
La tentation est alors grande de contenir les problèmes existentiels des Français dans un périmètre comme la défense de la laïcité.
Mais je ne peux me défaire du soupçon que cette laïcité-là fonctionne un peu comme un attrape-gogo.
La laïcité : le grand thème qui doit faire oublier tous les autres, le doigt qui cache la lune !
Une laïcité qui ratisse large, une auberge espagnole déclinée sous toutes ses formes en fonction des arrière-pensées de ses défenseurs qui se gardent bien de la définir de manière trop explicite pour ne pas se mettre face à leurs contradictions.
En attendant, la ploutocratie, elle, a cet avantage d'être parfaitement polymorphe ; l'histoire nous a appris qu'elle sait adapter ses discours et son moteur à toutes les contingences pour autant que soit préservé l'objectif : la maximisation du profit.
Depuis le boulier compteur jusqu'à l'économie numérique que de chemin parcouru…
L'ordre capitaliste peut compter sur un monde politique aux ordres qui a, comme le caméléon, l'esprit de métamorphose et cette mutation porte deux noms : opportunisme pour ceux qui la dénoncent, pragmatisme pour ceux qui la justifient, avec en plus une parfaite l'osmose entre les deux catégories selon les circonstances. Tel un Placé qui passe de la dénonciation à la compromission sans même changer de chemise...
Le peuple, de son côté, sent bien que les enjeux nationaux n'ont plus qu'une réalité symbolique, les agitations à ce sujet – au reste le plus souvent feintes - sont d'autant plus dérisoires que la règle du jeu est confisquée par une oligarchie mondiale qui actionne les fils des marionnettes du Grand Guignol.
Alors très logiquement le bon peuple est gagné par le scepticisme ou l'apolitisme, fruits amers de l'imposture : les dégoûtés, les résignés, les indignés grossissent les rangs des abstentionnistes où les rejoignent parfois, par absence de perspectives, les révoltés. Tout ça ne fait pas une armée.
Le débat surréaliste sur la déchéance de nationalité ( qui tourne au fiasco ) aura été à cet égard exemplaire, inutile et il est même maintenant discrédité au niveau du la symbolique.
Ce faux semblant était censé démontrer que le gouvernement n'est pas un assemblage de velléitaires mais en réalité tout le monde s'en bat le coquillard.
La politique du chien crevé au fil de l'eau a encore de beaux jours devant elle, d'autant que la descente de la charogne bénéficie du coup de pouce de la doxa dominante.
Personne n'est entièrement dupe mais peu s'indignent et la plupart se résignent à leur statut d'ilotes : ayant intériorisé la dépendance, ils se transforment même parfois en apôtres de la précarité.
Les programmes de désinformation ne sont pas non plus pour rien dans le discrédit des médias qui rejoignent les politiques dans l'opprobre.
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