De ci de là, j’entends des sons de cloche différents. Le sionisme. Mouvement d’émancipation d’un peuple ou idéologie de colonisation raciste et oppressive ? De mon point de vue, après moult lectures, le sionisme m’apparaît en l’Etat actuel des chose comme étant un projet coloniale, profondément raciste, emprunt de discrimination, dont le modèle, dans les territoires occupés, s’apparente aux régime d’Apartheïd de l’ex-Afrique du Sud.
"De quoi Sionisme est-il le nom ?"
Tel aurait pu être le titre de cet article, mais j’ai préféré mettre l’accent sur le sens du sionisme et son association à l’humanisme... Ou pas.
Je me considère comme humaniste. Je suis démocrate et donc anti-sioniste.
Les mots évoluent en fonction de la pratique de leur sens.
Ainsi, le sionisme est aujourd’hui synonyme d’une politique d’extension coloniale au proche-orient, pratiquée par l’Etat d’Israël.
Il est également synonyme de lavage de cerveau, de propagande et d’imposture. D’associations mal-venues entre juifs et sionistes dans les pays d’Occident dont la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et bien sûr les USA.
Je suis humaniste, puis-je être sioniste également ?
Pour répondre à cette question il faut Savoir. Avec un grand S.
Savoir ce qu’implique le sionisme, c’est à dire - au delà de la création d’Israël- le traitement fait aux Arabes israéliens, mais également et surtout aux 3 millions de Palestiniens vivant sous un régime d’occupation militaire.
Dans son livre"Apartheid & Israël" , Derek Cohen, un partisan sioniste, nous explique sa vision des choses. La manière dont Israël, que beaucoup de juifs souhaitaient voir devenir une nation socialiste et démocrate, s’est finalement calquée sur les modèles et régimes völkishen(1) .
Alors, humaniste et sioniste ? Non.
Peut-on être humaniste et cautionner l’expansion coloniale en Cisjordanie dont on chasse les habitants pour raser leurs maisons ?
Peut-on être humaniste et admettre la torture, légale en Israël, "au nom de la sécurité" ?
Peut-on être humaniste et accepter les arrestations arbitraires sur simples suspicions ?
Peut-on être humaniste et accepter une boucherie, comme celle perpétrée par Israël lors de l’opération "plomb durci" contre la bande de Gaza, une prison à ciel ouvert sans moyen de fuite ou de ripostes de la part des gens qui vivent dans ce ghetto ?
Peut-on être humaniste avec un pays qui viole la convention de Genève sur le traitement des prisonniers ainsi que la quasi-totalité des résolutions de l’ONU ?
Peut-on être humaniste avec un pays dont le ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, déclare pouvoir "se débarrasser du problème Arabe en noyant ces derniers dans la mer morte par paquet de soixante" ?
Peut-on être humaniste et tolérer le saccage d’une société entière par un Etat dont la création repose sur l’implant de colon étranger sur le sol Palestinien ?
Peut-on être humaniste et accepter que certains "intellectuels" viennent nous expliquer dès qu’ils en ont l’occasion qu’Israël, ce pauvre petit pays doté de 150 têtes nucléaires, est toujours et à vie l’unique victime, au nom du passé de persécution des juifs ?
Peut-on être humaniste et ne pas se demander pourquoi, lors de la conférence de Durban II censée se positionner contre le racisme, l’on ne puisse pas pointer du doigt l’Etat le plus raciste au monde -absent pour le coup- : Israël ? Et tolérer la mascarade de la délégation française qui se lève au garde à vous et quitte l’hémicycle au signe du président du CRIF, un homme qui n’est ni un parlementaire, ni un député, ni un élu ?
A la vérité, le sionisme n’est pas compatible avec l’humanisme.
Pas plus que le Ku-Klux-Klan ne l’est avec les valeurs de fraternité entre les hommes.
C’est parce-que je suis humaniste que je condamne le sionisme, et c’est parce-que je suis anti-sioniste que je fais parti des humanistes.
A ma connaissance, il existe trois sortes de sionistes.
- Le sioniste naïf, peu politisé, qui se range de facto du coté des sionistes, pensant ainsi faire acte de solidarité avec le peuple Juif qui a tant souffert.
- Le sioniste malveillant , celui sait très bien qu’à cause de son idéologie, des gens vont mourir, mais qui s’en fiche parce-qu’il défend ses intérêts aux dépends des droits de l’Homme.
- Le sioniste illuminé, qui croit que Dieu lui a donné le droit de récupérer ses Terres bibliques en Palestine et pense que le massacre des autochtones est justifié par la parole divine.
De ces trois options, je n’en trouve aucun valable.
Définitivement, on ne peut se prétendre humaniste et sioniste sans faire parti d’une de ces trois catégories. Et comme c’est triste.
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