Philippot - L’autre Brutus du FN
« Ce qui me différencie de César, qu'approchait Brutus le couteau à la main et qui releva sa toge pour se couvrir la tête, c'est que, moi, je sors mon épée et je tue Brutus avant qu'il me tue ! » (Jean-Marie Le Pen).
Brutus, dans la version diabolisée du père Le Pen, c'était Bruno Mégret. Le félon a quitté le FN fin 1998 pour créer son propre Mouvement, le MNR. Depuis, le paria quasiment mort politiquement, a bien tenté de se rapprocher de son ex Parti, mais en vain.
Brutus, dans la version moderne dédiabolisée actuelle du Front National, c'est Florian Philippot, et César est une femme qui a remplacé l'épée par un pistolet. Mais dans ce nouvel épisode de guerre intestine qui ronge le Parti de Marine Le Pen, le champion incontestable des matinales télévisées avait-il déjà anticipé sa possible éviction en créant son association "Les Patriotes". Toujours est-il, que selon les dires du vice-président du FN, il n'était pas question de créer un courant, mais de « ne pas laisser retomber l’élan de rassemblement du second tour » et de "travailler à cette alliance des patriotes qui pourrait s’étendre à Debout la France et aux souverainistes en vue de constituer un large rassemblement" En fait, il voulait surtout marquer sa différence avec la cheffe du Parti, qu'il tient pour responsable de l'échec au 2ème tour de la présidentielle.
Philippot carresserait-il le rêve secret de transformer Mme Le Pen en présidente d'honneur à vie dans un nouveau Parti qui s'appellerait 'Les Patriotes" ? Déjà qu'il avait largement participé au dégagisme du "Menhir". Evidemment Marine Le Pen ne l'entend pas de cette oreille et a bien l'intention de plagier son paternel, c'est-à-dire avoir sa peau avant qu'il n'ait la sienne. Mais comment faire pour sortir le "gauchiste".
Marion pourrait-elle revenir pour soutenir Marine ?
C'est une possibilité puisque depuis sa rentrée politique Marine Le Pen a changé d'orientation et engagé un virage sur l’aile droite avec l'abandon du discours social-souverainiste et retour aux fondamentaux chères à sa nièce, "Sécurité, identité, immigration". Au FN, le grand remplacement est à l'ordre du jour, celui de Philippot qui ferait mieux d'aller rejoindre Mélenchon, selon certains cadres du Parti. Récemment, Marc-Etienne Lansade, le maire de Cogolin, proche de Marion Maréchal, a annoncé qu'il quittait le Parti parce que pour lui "les 35 heures, la retraite à 60 ans et la sortie de l'euro c'était pas ma tasse de thé".
Chacun sait qu'entre Marine et Marion c'est un peu "je t'aime moi non plus", comme dans d'autres partis politiques d'ailleurs, ou le rassemblement et l'entente cordiale ne sont que de façade. Mais dans certaines circonstances les affaires de familiales peuvent s'arranger pour chasser un intrus. Bien entendu, l'idée peut-être saugrenue que Marion Maréchal Le Pen puisse revenir soutenir sa tante est de la pure spéculation. Mais de toute façon, comment imaginer une seconde que le FN ne soit pas dirigé par une Le Pen.
Malgré sa démagogie, Philippot a parfaitement compris le message de la Présidente du FN
« On m'a mis un pistolet sur la tempe pour une raison que je ne peux pas comprendre. Et je pense que si je répondais, je ne rendrais pas un service à Marine et au FN parce que ça serait démontrer que notre parti ne serait pas capable du minimum syndical d'ouverture démocratique qu'un grand parti moderne en 2017 qui aspire au pouvoir doit être capable d'assurer », et je « ne sait pas » ce que Marine Le Pen veut dire par prendre ses responsabilités. Poser la question à la présidente du FN ne semble pas nécessaire, même pour Florian Philippot.
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