Picasso et l’antiaméricanisme Nord-Coréen
Quand on cite le grand peintre plasticien, Pablo Picasso, et le lien charnel qui le lie à son pays, l'Espagne, il nous vient tout de suite à l'esprit ce drame qu'a vécu la ville martyre qu'est '' Guernica'' pendant la guerre fratricide entre communistes et républicains.
Un tableau du maitre, fort expressif, a marqué cet événement historique,, pour mieux pérenniser ces images bouleversantes de corps déchiquetés, avec des membres jetés en tous sens pour bien remplir l'espace d'une toile, désormais épique, un instantané d'une tragédie, que la barbarie a provoqué, et que le peintre a su immortaliser.
A la vue de cette œuvre, il m'a semblé normal que se fusse un espagnol pour montrer son indignation et son horreur, par simple attachement au pays qui la vu naitre, aussi sa nostalgie ne fut que plus grande, du sort qu'ont subi ses compatriotes, et ce, depuis son exile français.
Quel fut mon étonnement de voir pour la première fois, une œuvre tout aussi équivalente dans le genre, en ce qu'elle véhicule comme charge émotionnelle ; Cette fois, l'inspiration ne lui vint pas d'Espagne, mais plutôt d'une contrée lointaine, d'Asie du sud-est, ou des crimes abominables ont eut lieux, sans que beaucoup de ses semblables, dans le monde des arts et de la culture, ne s'en émeuvent ; Le maitre dénonce plus qu'il ne peint.
Il faut croire que l'artiste était bien informé sur la tragédie humaine et ses élucubrations du moment, en âme sensible, il pouvait à travers son pinceau faire resurgir toutes les écorchures d'un monde en convulsion, comme il le fit pour sa muse, sans tenir compte de la grosseur, ni de la forme des traits, seule la profondeur du message avait un sens à ses yeux.
Ces deux tableaux, '' Guernica'' et '' Massacre en Corée'' en sont la preuve de sa liberté et de son engagement politique contre la barbarie de certaines puissances.
Ceci dit, Il n'est pas vain de rappeler à ceux qui méconnaissent la guerre de Corée (1950-1953), passée inaperçue, lorsque l'armée américaine a envahi ce pays, en déroulant des tonnes de bombes incendiaires, ou la palme est revenue à l'utilisation à outrance du napalm, un moyen de destruction massif, occasionnant des milliers de victimes innocentes, que les médias occidentaux n'ont pas su révéler au monde, si ce n'est ces images de corps brulés et d'enfants courant nus avec des lambeaux de chair fumante qui, nous sont parvenus du Vietnam, bouleversant ce qui reste de conscience humaine, et qui furent le début de la désobéissance des citoyens américains eux même, tellement l'insupportable a atteint son seuil de l'intolérable.
La Corée a connu la pire des sévices, un viol dans un black-out total, puisque aucune information ne pouvait sortir (une leçon qui leur servira par la suite en Irak et ailleurs), prenant de court l'opinion publique internationale, si ce n'est l'intervention de la Chine populaire, le massacre aurait été plus grand, ce qui explique la ligne de démarcation du 23ième parallèle entre le Nord et le Sud, ou les polices militaires des deux parties, devenus frères ennemis, se regardent en chiens de faïence, et qui, à ce jour, voit ce dernier encore sous emprise US, tout comme le fut le Viêt-Cong au Vietnam, la suite on la connait.
Maintenant que la Corée du Nord s'est nucléarisée, et se sentant toujours sous la menace US, sans oublier les pages sombres de son histoire, que l'oncle Sam lui a fait subir, elle ne peut que se défendre en misant sur son arme de dissuasion, celle que son puissant ennemi n'a cessé d'utiliser, une sorte de réponse du berger à la bergère, tout en ne cessant pas de revendiquer son territoire du Sud, même si la population de celui-ci a été obnubilé par les miroirs aux alouettes du libéralisme ravageur, que la dernière crise économique a montré ses limites.
Il est certain que le tableau ''Massacre en Corée-1952'' passe pour une oeuvre inestimable aux yeux des Coréens du Nord, dès lors qu'elle porte un témoignage historique, en sus de la griffe du grand maitre.
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