Pince Sans Rire
L’humour anglais, tout le monde connaît. Trois hommes dans un bateau (absurdité du quotidien) ; la vie de Brian (satire) ; Trainspotting (auto-dérision)... Le Britiche de bonne famille apprend ou apprenait dès l’enfance à comprimer en lui ses sentiments, éviter de s’expliquer et ne jamais se plaindre. Comme la vapeur, l’émotion qu’il ressent envers et contre tout ou tous s’échappe donc en musique par un goulot de cocotte-minute, légère, sifflotante et brûlante, sous forme d’humour dévastateur.
À l’origine assez cruel mais de forme distinguée, lapidaire à l’occasion, jouant avec subtilité, à l’instar du français, sur les ambiguïtés, le sens et la sonorité des mots, créateur de néologismes, cet humour s’est pas mal dévoyé depuis plusieurs décades. C’est dû à l’influence irrespectueuse, irreligieuse − mais superstitieuse − de puissances plus ou moins occultes, plus ou moins britanniques, sévissant en Occident , et dû aussi au relâchement généralisé. Relâchement qui n’a rien à voir avec les mesures satanitaires.
Désormais méchant mais pas nécessairement drôle, l’humour prétendu anglais – et pourquoi pas français − use et abuse du sarcasme, de l’insulte, des sujets tabou enracinés, se moquant du monde (un peu), et surtout des Britanniques à tout bout de champ, de leurs vaches sacrées bien sûr, à savoir
l’ancienne aristocratie, la famille royale, supposées collet monté mais surtout dépensières et dévergondées.
Se gausser des riches de l’ancienne aristocratie, pourquoi pas, mais l’actuel humour des îles britanniques − nous y inclurons l’îlot de la City − n’épargne pas, et même cible prioritairement, l’antique prolo de Liverpool. Ce dernier, muté en consommateur de séries télévisées et de matches de foot, se voit représenté plus souvent qu’à son tour comme un citoyen d’Idiocracy au vocabulaire limité, à la pensée embryonnaire, aux émotions primaires téléguidables ; bref un pas grand chose.
Lui, sa gamine jetée en pâture à des violeurs pakis, son fils convié à se transgenrer, son (ex) épouse serveuse de gargote en surpoids et au chômage se sont condamnés à la pique (presque) tout seuls n’est-il pas : la seringue, éternellement brandie où qu’ils aillent, contient une grosse dose de ridicule démoralisant ; et, plus récemment, de la nanoparticule à visée dépopulatoire, en mise conditionnelle sur le marché.
Entre les deux le cœur calanche, mais l’avis du patient est jusqu’à présent superflu. Alors il fait aller ; on va tous crever, de toutes façons ; et puis la vie, c’est pas gai. D’un pas chancelant, il se dirige vers la seringueuse.
L’humour british si cher à nos cœurs a donc évolué en humour brital pour ainsi dire, cher à nos corps ; il a depuis longtemps déjà, laissé des cicatrices dans le vaste monde, avec les rictus figés ou masqués qui ne demandaient qu’à sourire.
Au grand opéra comique, les Français (frogs) non riches en prennent presque autant pour leur grade que les Anglais. En revanche, les peuplades non blanches du Commonwealth installées au Royaume-Uni bénéficient de l’indulgence humoristique concertée d’un Boris Johnson d’origine mitigée : ces peuplades servent d’huile contre l’humour anglais en version originale, bien trop corrosif.
Le pouvoir, via ses amuseurs, se garde bien, sauf en privé, de persifler les petits et gros ridicules de Commonwealthards pas très clairs. Il verserait plutôt ces derniers fort généreusement dans la vinaigrette. Et là, on ne rigole plus. Des ronds rosés partout dans la sauce en or, avec de petites couronnes à pics maintenant, et toujours plus d’huile de vidange.
À propos de couronne, le prince Harry fait une drôle de tête, depuis peu, de même que sa famille anglaise, alors que sa duchesse de Sussex de moitié ne cesse de s’esclaffer sur papier glacé, fuyant les Îles de la Pluie qui Tombe, puis le Canada, tout comme une boat people. Elle a peur de la méchanceté, elle veut des gardes du corps, et elle en obtient ; mais à ses frais, ont décidé les Canadiens et les Uhessaïens. Diana, sa belle-mère fantôme, avait aussi des gardes du corps ; parfois c’est involontaire.
Il n’est plus très bien habillé, le gentil Harry. Pourtant, il devrait se réjouir de l’arrivée d’un bébé au prénom très lilibête, qu’il ne montre à personne, comme si cette innocente ne faisait pas partie de la pièce : ce n’est pas sa tasse de thé, voilà. À moins que Harry ne craigne pour la vie de ses enfants. Quand on déplaît aux Windsor et surtout à leurs mentors, on peut le payer cher ; pour enfoncer le clou, la pouponne s’appelle aussi Diana, en second.
Harry dans son exil, se prolétarise à vue d’œil, s’habille made in China comme n’importe quel covidé désabusé, oublie ses chaussures et son costard prince de Galles. De l’humour, vous dis-je.
D’ailleurs son père le grand Charles a retiré officiellement au petit-fils Archie toute prétention au trône : il a un prénom beaucoup trop comix, le gamin du rouquin.
À l’arrivée dans son pays natal, Harry s’y trouve en quarantaine, sur prétexte covidâtre, dans une jolie petite maison, noblesse oblige, mais comme un prisonnier de luxe, avec sa cousine. On pense au dernier empereur de Chine, ramené d’exil en URSS dans son pays du soleil levant, pour y être mis à l’ombre et raconter ses mémoires. Ou cracher le morceau.
Là encore, humour anglais, ou peut-être un peu ming sur les bords, tendrement stalinien à la rigueur.
Mais n’allons pas si loin, Harry est mis à l‘isolement, et sa femme ne fut pas invitée, pour éviter les considérations sur le racisme dont elle raffole, dont elle se croit le centre, et qui gonflent à peu près tout le monde chez les non racisés, surtout les Anglais.
Même pas drôle.
Laissant chez les wokes pour un temps sa Meghan, Harry accourt donc officiellement honorer la mémoire de sa mère disparue à Paris dans des circonstances extrêment suspectes en 1997.
A cette occasion, le narratif médiatique déploie des tonnes de pitreries pince sans rire. Princesse des pauvres à peine sortie du Ritz, Diana Spencer aurait péri à cause des paparazzi, elle n’aurait pas mis sa ceinture, son chauffeur aurait fait le zouave du pont de l’Alma, le MI6 veillait sur les freins et la santé de la belle dame tout particulièrement, presque autant que les services hospitaliers français, alors déjà tout dévoués à leurs majestés et mandarins...
Ce ne fut pas spécialement drôle, cette fatale poursuite pour le jeune Harry d’alors. Apparemment, il ne l’a pas digérée. C’était sa mère, l’accidentée.
Mauvais karma pour les augustules. L’un reçoit une tape, puis deux. Un autre, semi-orphelin, revient au bercail : on l’isole. Son fiston ne sera pas prince royal. Il doit planquer sa fillette, sait-on jamais. Elle pourrait bien se faire vacciner douze fois : onze d’abord, le shadox1 ensuite. On ne rit pas beaucoup en Californie. Buck Life matters.
Quelque chose est en train de changer au royaume de la covidie. Peut-être la cité interdite, au cœur de Londres, après tout.
Humour anglais, vous dis-je.
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