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Accueil du site > Tribune Libre > Plus de bières et moins de coca-cola !

Plus de bières et moins de coca-cola !

La bière est un commun issu de chaque culture locale à la différence du coca-cola qui est un commun imposé.

Souvent pour s’amuser les hommes qui voyagent, prennent des bières, vastes boissons amères, qui suivent, indolents compagnons de voyage, leur errance glissant d’un pays à l’autre… Désolé pour cette paraphrase maladroite d’un poème de Baudelaire, mais ces mots voyagent – parmi d’autres – avec moi, et, sans raison évidente, ils ont surgi sous mes doigts au moment de parler de la bière, ou plutôt des bières. 

Je suis toujours surpris, où que j’aille, de trouver cette boisson au rendez-vous. Et pas une bière d’importation, pas un produit de luxe pour touriste en mal de terre natale, mais bien une bière locale, ou plutôt des bières locales : Afrique, Chine, Thaïlande, Inde, Mexique, USA… A chaque fois elle est là entre les mains de tout un chacun.

Étonnant. Autant les alcools ou les vins ne sont pas universels – certes le champagne ou le whiskey se trouvent un peu partout, mais ce ne sont pas des productions locales –, autant la bière l’est… comme l’eau. Finalement Jésus-Christ, sur le plan marketing, a fait une erreur lors de la Cène : il aurait dû se saisir d’une chope de bière, plutôt que d’un verre de vin… mais il est vrai que le vin rouge a plus de parenté avec le sang… Peut-être une bière rousse… Mais je m’écarte de mon propos.

Je repense aux développements faits par François Jullien sur les différences entre l’universel, l’uniforme et le commun (*) : le Coca-cola, le whiskey ou le champagne sont des biens universels, et souvent uniformes ; la bière est un bien commun, partagé par nous tous, construit par chacun de nous. 

Comme quoi en partant de nos cultures multiples et diverses, nous pouvons aboutir à des valeurs communes !

Face à ce monde de l’incertitude, à ce mélange des races et des cultures, nous avons précisément besoin de plus de bière et moins de Coca-cola !

Qu’est-ce que je veux dire par là ?

Le Coca-cola – je n’ai rien contre la boisson en tant que telle, mais je la prends comme un emblème, un symbole de la réponse univoque, universelle et normalisatrice – est une boisson qui s’impose progressivement et vient gommer les différences. Elle constitue une référence commune, mais une référence sans racines, sans histoires. Que veut-dire le Coca-cola pour un français, un chinois ou un brésilien ? En quoi ce produit qui est devenu un des communs du monde est-il l’expression de la multiplicité des cultures et des histoires ? 

En rien. Il s’impose comme une réponse plate et identique, à toutes les situations. Il est destructeur des différences et des passés.

La bière est elle, née dans chacun des pays. Elle est commune à nous tous, et elle est inscrite dans l’histoire et la culture locale. Nous pouvons à la fois partager une bière parce que chacun d’entre nous l’apprécie, et découvrir la différence de cette bière. Chaque bière est différente, car elle est née d’un territoire et d’une histoire.

La bière est un commun de l’humanité, mais elle est un anti Coca-cola. La bière est un construit commun, elle est riche de nos différences.
Apprenons à construire plus de bières et moins de Coca-cola !
- Voir ma vidéo : "La bière est le commun des hommes" - 
 
(*) Voir « La solution n’est pas dans le compromis, mais dans la compréhension »

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16 réactions à cet article    


  • Pierre Pierre 30 octobre 2010 11:51

    Pourquoi le bière est si ancienne et universelle ? On pense qu’à l’origine, de l’eau aurait été versée par hasard dans des récipients de céréales et aurait fermenté pendant quelques jours avec l’aide d’une source de chaleur, soleil, feu, etc. Après avoir filtré cette mixture, on récupéra le liquide pour le boire. Comme cette boisson restait potable et même agréable à boire, on en fabriqua pour se désaltérer et même pour se nourrir, vu les qualités de ce produit. Cela a pu se passer dans toutes les parties du monde, en Égypte ancienne et en Mésopotamie (céréales), en Asie (riz), en Gaule (céréales), etc. Voila pourquoi cette boisson va chercher ses origines aussi loin dans notre Histoire et qu’il ne faut pas s’en désintéresser, c’est effectivement un lien entre les peuples.
    Plus tard, on ajouta du houblon dans les brassins. Les qualités du houblon permettent de conserver la bière et lui donne son amertume. Jusqu’à il a peu, la bière était plus sûre à boire que l’eau qui, elle, était souvent polluée et source de maladies. Il suffit de penser à tous ces sans-abris qui, après des catastrophes naturelles, boivent de l’eau et en sont malades. Haïti aujourd’hui, le Pakistan, l’Afrique, ... 

    Merci à l’auteur d’avoir pensé à faire ce lien brassicole entre les cinq continents.

    PS. La bière a quelque chose de plus sympathique que le médicament que le pharmacien Pemberton inventa au XIXe siècle et qu’il appela « Coca-Cola ».

    PS. La bière se se boit, ou plutôt se déguste, avec modération.

    Un Belge. Évidemment !


    • Robert Branche Robert Branche 30 octobre 2010 12:03

      Merci pour toutes ces informations... qui vont m’être utile pour développer un peu plus mon histoire de bière ! smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2010 20:39

      Ça, c’est du belge. smiley
      On se réserve une Lunette, puisque le weekend de la bière est passé


    • zototo 30 octobre 2010 13:20
      Je vais rajouter un petit complément à l’article. Le cocacola, c’est :
      - eau gazéifiée
      - sucre (15 sucres en moyennes dans une canette, soit 97 calories) sachant que le sucre est un aliment qui n’est pas adapté a notre corps. Favorise les troubles du type hyperactivité
      - colorant E150 qui favorise l’hyperactivité
      - acidifiant E338 qui freine la disgestion
      - arômes naturels
      - caféine : excitant et hypertenseur

      Et pour les amateurs de dérivée, ça sera aspartame (lourdes présomptions aussi d’effets néfaste) et du Cyclamate interdit au USA (risque de cancer).

      Et cerise sur le gateau, le cocacola fragilise les os et les dents.

      On vous parle d’antioxydant, de 5 fruits et légumes par jours...
      Sans vous dire qu’une canette de coca réduit à néant tout vos efforts.

      Et malheureusement, ces constatations sont valables pour quasiment tout les sodas....

      • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 14:27

        "sucre (15 sucres en moyennes dans une canette, soit 97 calories) sachant que le sucre est un aliment qui n’est pas adapté a notre corps.«  : Prends du light...

         »colorant E150 qui favorise l’hyperactivité« 
         : le E 150 ? c’est le code pour le caramel...

         »acidifiant E338 qui freine la disgestion" : Le E 338, c’est tout bêtement du phosphore. Autant interdire le poisson alors...


      • zototo 30 octobre 2010 15:20

        Vous m’avez l’air d’un sacré chimiste... diplômé par les lessives bonux !

        Le poisson contient du phosphore et se mange en effet...
        Pourtant le phosphore brûle la peau...

        La présence d’un élément chimique ne suffit pas a décider de son innocuité pour l’homme, il faut connaître la forme chimique sous laquelle se trouve l’élément en question...
        Le mercure est une exeption, puisque nocifs sous toutes ces formes...

        Pas de sucre du light ?
        Vous n’avez sans doute pas vu la mention de l’aspartame...

      • djanel Le viking- djanel Le viking- 30 octobre 2010 18:50

        Mmarvinbear (xxx.xxx.xxx.172) 30 octobre 14:27 

        .... sachant que le sucre est un aliment qui n’est pas adapté a notre corps." : Prends du light..

        >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>><<<<<<<<<<<<<<<<
        Encore un qui a raté l’occasion de se taire. Dans le light ils ont remplacé le sucre par de l’aspartame. Pour la santé, c’est pire un petit aperçu ici.

        http://www.conspiration.cc/sante/aspartame_amer_poison.html


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 20:37

        Selon les conspirationnistes de l’aspartame, ce produit est censé avoir encore plus d’effets secondaires et indésirables que tout un chapitre du Vidal...

        En revanche, ils sont totalement incapables de PROUVER ou de simplement DÉMONTRER en quoi une seule molécule peut avoir des effets différents selon la personne qui l’absorbe.

        En réalité, le haro lancé sur l’aspartam vient du fait que l’excipient a été autorisé dans les années 70 par un certain Donald Rumsfeld, alors membre du gouvernement Nixon.

        Comme pour eux tout ce qui vient de Donald est forcément maléfique, alors fatalement, ce qu’il a promu l’est aussi...

        Ils en prennent pour preuve le fait que l’édulcorant a été « interdit » peu de temps après.

        En fait l’autorisation a été suspendue quelques mois car l’administration s’était aperçue qu’une fois l’aspartam autorisé, Donald avait quitté son poste pour rejoindre une grosse boîte qui vendait de l’aspartam... Comme pantouflage on ne fait pas mieux.

        Bref, comme les tests complémentaires ont confirmé l’innocuité de la molécule, l’édulcorant a été de nouveau mise en vente.


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 14:22

        " En quoi ce produit qui est devenu un des communs du monde est-il l’expression de la multiplicité des cultures et des histoires ? 

        En rien. Il s’impose comme une réponse plate et identique, à toutes les situations. Il est destructeur des différences et des passés." : Alors là, je rigole doucement... En matière de réponse plate et destructrice de différences, la bière en est le premier représentant !

        La bière est née au moyen-orient il y a a peu près 8 000 ans, mais on n’en a de preuve formelle que pour une distance de 6 000 ans, ce qui n’est pas mal tout de même.

        Cette boisson est facile à fabriquer pour peu que l’on dispose de céréales, ce qui est le cas de presque toutes les régions du monde, alors que le vin exige de la vigne qui elle ne se plait qu’en des endroits spécifiques.

        Toutes les civilisations ont à un moment ou à un autre brassé de la bière, mais aujourd’hui, ce sont les bières à base de malt ou d’orge qui sont les plus répandues. Les bières de riz ou de maïs, des productions locales et traditionnelles en Asie et en Amérique sont désormais cantonnées à des marchés spécifiques et peu étendus en dehors de leurs lieux de naissance.

        Le marché mondial de la bière est tenu par des brasseurs de moins en moins nombreux et de plus en plus imposants. Il est parfois plus facile de se procurer une bouteille de Heineken ou de Budweiser que de Coca à l’autre bout du monde.

        Seule la grande facilité de production et de fabrication de cette boisson permet à des micro-brasseries de subsister de façon locale et de maintenir une grande variété de gouts. Mais dans leur grande majorité, leur distribution se fait de façon locale ou ponctuelle. La encore, on aura parfois plus de facilité à trouver une Amstel qu’une bière de banane pourtant locale.


        • Robert Branche Robert Branche 30 octobre 2010 14:39

          Je ne suis pas d’accord avec votre vision. Ayant voyagé dans bon nombre de pays, j’ai pu constater qu’à chaque fois la bière leader localement était une bière locale et souvent même plusieurs. Les marques internationales (Heineken ou Budweiser) n’occupent que des niches (comme dans les boîtes de nuit ou les bars branchés) et sont distancées par les bières locales.

          Donc les brasseurs internationaux ne contrôlent qu’un petite part du marché de la bière (vous oubliez dans votre liste, la bière chinoise Tsing Tao qui, compte-tenu de son marché local - mais même en Chine, elle ne domine pas, car il y a beaucoup de marques différentes dans chaque région -, est dans le peloton de tête)

        • LE CHAT LE CHAT 30 octobre 2010 15:26

          la tsing tao est produite dans l’ancien comptoir allemand en Chine , c’est eux qui ont filé la recette ! smiley


        • Pierre Pierre 30 octobre 2010 17:45

          Je confirme les propos de l’auteur. J’ai aussi beaucoup voyagé et j’ai trouvé des bières locales partout dans le monde. Je reconnais qu’il y avait aussi toujours du Coca-Cola et des bières de brasseries internationales. J’ai même pu acheter une bière locale (Everest) lors d’un trek au Népal, dans un lodge à 5000 m d’altitude.
          Quand je circule en Belgique, je me renseigne souvent pour savoir si il y a une bière locale ou une micro-brasserie dans les environs. C’est une très agréable façon de découvrir une région. Un peu comme quand on visite des caves de viticulteurs. 
          Quant-à la bière à la banane... Je passe.


        • Shaytan666 Shaytan666 30 octobre 2010 19:53

          @ L’auteur,
          Là je ne peux vous donner tort, au Gabon à Libreville, une Heineken coutait dans un bar branché entre 100 et 120 FF, dans le bar locale d’à côté une biere régionale coutait maximum 3 FF.


        • Batila Batila 30 octobre 2010 15:53

          La bière est consommée et produite à peu près partout...
          A l’inverse de l’auteur, qui aime déguster la bière du pays, j’aime trouver des bières étrangères dans mon quartier. Je voyage ainsi sans bouger.
          Depuis que j’ai trouvé quelques bonnes adresses, je ne consomme plus de bières françaises.
          Bira Moretti (claire légère et industrielle) et bira Khamen (trouble et artisanale, mais plus chère) pour l’Italie.
          Baltika, pour la Russie, produit énormément de bouteilles (300 000 000/an de mémoire) dans une large gamme pourtant de qualité. Les n° 3 & 7 sont mes préférées.
          La Tsing Tao, bien sûr, bien meilleure que nos bières du même prix.
          L’Asahi,fine et légère, que l’on trouve dans tout bon restaurant japonais, et dans certain bar à la pression.
          La Corona, une des meilleures tous pays confondus selon moi, une des plus appréciée des femmes, et de ce fait parfois considérée comme une « bière de gonzesse ».
          En voyage en Bretagne, récemment, j’ai trouvé de la Bourbon, bière brassée à la réunion... D’ailleurs, si quelqu’un sait où en trouver sur Paris ?...
          Lors du même voyage, j’ai découvert la Britt, vraiment pas mal, dans l’esprit de l’auteur du « consommer local ».
          La Lorraine, de Martinique.... Un peu roots mais inimitable !

          Bref, l’auteur de l’article a vraiment raison de souligner cet aspect local de la bière, qui atteint à l’universel.


          • Robert Branche Robert Branche 30 octobre 2010 19:16

            Exactement la bière permet aussi de voyager immobile !


          • cmoy patou 30 octobre 2010 17:47

            @ l’auteur,


            Vous avez tout à fait raison de faire l’éloge de la bière comme boisson locale à consommer avec.....- quant aux pourquoi et comment cette diversité dans le monde je n’en ai pas la réponse par contre pour vous aider peut être dans votre prochain article concernant ce sujet « voir les bienfaits de la bière comparativement a une femme »


            Quant au coca il est top comme médicament surtout quand on a une gastro mais quant à désaltérer ........- ? 
             smiley

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