Politique et football : Comparaison n’est pas raison ou Défense de Zizou
Fin du mercato, reprise du championnat, une rentrée qui approche…On parle de certains, d’autres se font oublier…
Ce matin d’août sur France-Inter, Jean-François Kahn laissait percer son malaise sur l’attitude de François Bayrou. Non décidément, elle ne passe pas cette escarmouche violente avec Daniel Cohn-Bendit lors de la campagne des élections européennes ! C’est vrai, le président du Modem a eu tort, totalement, dans ses propos à l’encontre du représentant d’Europe Ecologie. Mais on sent que l’ancien directeur de Marianne peiner à trouver son souffle et ses mots. C’est rare, et ça se remarque d’autant plus, que c’est ce qu’on aime chez lui, cette emphase qui touche souvent juste, même si elle agace parfois. Il n’arrive pas à étayer totalement son raisonnement. Dans le même temps qu’il file son discours, on devine qu’il voit la prise se dérober devant lui. Et on l’entend presque penser tout haut : non, vraiment, il n’y a sans doute rien à attendre de François Bayrou, il ne changera jamais !
On a envie de venir à la rescousse de JFK, d’abonder dans son sens. Souvenons-nous, c’est l’intéressé lui-même, le président du Modem en personne, qui nous en a fourni la preuve. En nous entraînant sur le terrain du football pour se justifier, se croyant autorisé à une comparaison avec Zidane. Notre Zizou, et son coup de boule que nous lui avons presque tous pardonné ! Fallait oser !
Il faut la reprendre en effet, cette métaphore de mauvais footeux calculateur. Car n’est pas Zidane qui veut ! En voulant refaire le match et nous en livrer son compte-rendu à lui, pour bien sûr s’attribuer un rôle plus acceptable et des circonstances atténuantes, Monsieur Bayrou s’est trompé de camp et de dossard. Ce qui donne la mesure de sa lucidité politique, et de sa sincérité. Comme le rappelait J.F. Kahn, le président du Modem a ce jour-là joué petit bras dans ce match contre un Cohn-Bendit d’abord interloqué, il s’est montré petit, pour commencer. Puis, pire, en cours de partie, perdant tout sens de la mesure, il s’est montré bas. Pour se prendre alors une gifle méritée d’un Dany enfin en révolte. Oui, Monsieur Bayrou s’est trompé dans sa comparaison : ce soir-là c’est le maillot de Materazzi qu’il portait, c’est à la hauteur de ce dernier qu’il s’est montré ! Le coup de boule, c’est lui qui l’a reçu…
« Jamais tu ne seras président de la République ! ». La voix tonne encore à nos oreilles, les mots sonnent toujours, cruels mais, dans leur violence éruptive, porteurs d’une vérité que dorénavant beaucoup reconnaissent. Ce soir-là, comme Materazzi, le président du Modem s’est montré définitivement impardonnable. Au fond de lui-même, vraisemblablement sait-il qu’il a scellé alors son destin politique.
Claude Bernard
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