Pou... pou... pi... dou !
Regardez ce joli visage sans maquillage, sans apprêt. Cette jeune femme pourrait être une adolescente triste et gaie tout ensemble, pleine de foi en l'avenir, attendant tout de la vie.
Elle est belle. On a envie de l'aimer, de l'écouter rire, parler. On a envie d'être sa mère, sa soeur.
Et pourtant, qu'est-elle devenue ? Qu'ont-ils fait d'elle ceux qui ont cru l'aimer, la conseiller, profiter de sa gaietée, de sa beauté, de son talent ?
J'ai toujours aimé Marilyn Monroe.
Quand, à seize ans, les hasards de la vie m'ont faite devenir enceinte, j'ai donné son joli prénom à ma fille aînée. Cette fille aînée aura, en juillet, cinquante ans. Quelques jours après sa naissance, notre étoile est morte, déchirée par la vie qu'elle s'était rêvée, et par tous ceux qui l'avaient rêvée pour elle.
J'ai aimé le rire juvénile de Marilyn Monroe, son avidité à vivre, à aimer, à se faire aimer, sa volonté de se cultiver, de s'occuper des autres...
Elle est morte sans connaître la chaleur et l'attention d'une mère, que ce soit pour l'enfant qu'elle fut, ou pour l'enfant qu'elle a désiré toute sa vie de femme et qu'elle n'a pas eu.
Je n'ai pas beaucoup aimé l'avalanche d'ouvrages, tous plus ou moins fantaisistes qui ont suivi sa mort (et dont beaucoup encore sortent aujourd'hui).
Je déteste surtout les ouvrages des psy de toutes sortes qui ont cherché, dans les méandres de son esprit, de ses actions, de ses attitudes, des raisons souvent fallacieuses et qui l'ont salie. Car la vie de tout un chacun, dépecée par ces psy, donnerait certainement un triste tableau de notre personnalité.
J'ai adoré son image dans le film "Niagara", le corps enveloppé dans cette robe rouge qui rendait pleine justice à sa plastique parfaite.
J'ai adoré sa voix, à la fois jeune, voluptueuse et gaie.
Il y aura bientôt cinquante ans qu'elle a quitté la terre. Aurait-elle pu vieillir comme nous toutes ? Je ne le crois pas. Elle avait trop abîmé son corps et son âme pour cela.
Vieillir aurait signifié accepter que toute cette création d'elle-même (à laquelle elle avait tant travaillé), et des autres (sur laquelle ils avaient tant pesé et souvent de très triste façon) se dégrade peu à peu, disparaisse dans la maladie (vu l'outrance de ses habitudes nocives en matière de santé), et dans les ridicules attitudes d'une vieille cocotte, somptueusement parée comme l'on en voit quelquefois.
Cela me fait penser à la très belle chanson d'Ariane Mofftaf : "mon corps" : "quoi faire avec mon corps... ?"
Non, Marilyn Monroe n'aurait pas pu vieillir.
Je pardonne à la vie, au hasard, de l'avoir emportée à 36 ans.
Ainsi, nous gardons d'elle la vision de sa robe rouge, l'écho de son rire si pur, de sa belle voix si gaie, et pourtant si lascive parfois.
Et, personnellement, je garde une pensée affectueuse pour Joe Di Maggio qui fut, je crois, le seul à l'avoir aimée vraiment (mais si mal...), et un épouvantable ressentiment envers ceux qui l'ont méprisée, prise pour un objet sexuel, ou pour faire-valoir dans tous les sens du terme.
Bon anniversaire Marilyn !
Aujourd'hui, elle aurait 86 ans. Mais devant nos yeux, et dans notre mémoire, elle a toujours la trentaine triomphante.
Et pour moi, elle a toujours ce visage de petite fille triste et gaie en même temps, aux yeux pleins d'espoir.
NB - L'image de Marilyn Monroe provient du livre d'Anthony Summers : "Les vies secrètes de Marylin Monroe". Cette photo date de 1955. Elle est sous-titrée "plus jolie sans maquillage".
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