Pour Hubert Védrine, la loi Rothschild-Pompidou de 1973 est innocente
Au Forum Libération de Rennes, vendredi 14 avril 2014, Hubert Védrine était accompagné de Luuk Van Middelaar, philosophe-historien conseiller de Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen. Le thème du bavardage commencé à 11h30 était « L'Europe en 2030 ».
Passèrent quarante-cinq minutes très convenues sur la polysémie du mot Europe, les mérites de l'Union, la difficulté de prévoir, etc... Hubert Védrine, dans le rôle du relativiste, donna quelques leçons de réalisme stratégique tandis que Van Middelaar, dans le rôle de l'idéaliste, entonna quelques couplets sur la complexité baroque des institutions européennes. Celles-ci reflèteraient la diversité romantique des peuplades aux histoires jalouses de ce petit continent. Védrine renchérissait : l'exigence de transparence et de démocratie comporte en son sein quelque chose de totalitaire.
Le journaliste-animateur de Libé posa quelques questions gentillettes, et à midi et demi personne n'avait encore appris quelque chose : il faut agir intelligemment en Ukraine, l'Europe est une construction atypique, etc... Enfin la parole fut gracieusement donnée au public.
D'aimables questions bien-pensantes furent posées aux experts de Bruxelles et Paris venus instruire la province comment ne pas sombrer dans le nihilisme europhobico-abstentionniste.
Un homme demanda ce qu'on pouvait faire pour sanctionner la Hongrie de Orban. Il appuyait son indignation sur un reportage télévisé. Sans doute un professeur pré-retraité regardant Arte en semaine plutôt que la coupe d'Europe de football... Personne ne parla de la Troïka qui en Grèce relègue la démocratie à un archaïsme dangereux.
Je commençais à somnoler quand un jeune homme posa une question pertinente : qu'avaient-à dire ces têtes pensantes autorisées sur la loi Pompidou-Rotschild de 1973 et l'épineux problème des dettes souveraines ?
Le philosophe-écrivain Van Middelaar mima l'étonnement, fit de gros yeux, et d'un air ingénu souffla : « trop compliqué ». Védrine lui ne s'est pas dégonflé. Il ne pouvait pas faire comme son cadet néérlandais et passer pour ignorer une loi controversée qui revient doucement dans le débat public français. Une loi qui pour Védrine, n'a rien à voir avec la crise. C'est pourtant pas compliqué, un Etat doit être mené comme une famille, rembourser ses dettes et fermer sa gueule.
Puis-je y voir un lien avec ce que Védrine nous explique ces jours-ci ? Invité partout pour faire la promo de son dernier ouvrage : il défend la création de mini-jobs en-dessous du Smic pour relancer la croissance. Rétablir un semi-esclavage pour rembourser les détenteurs de la dette. Un contrat ça se respecte, et la misère ça s'exploite !
Je voulais poser la même question que le jeune homme mais ne pus obtenir le micro, exilé dans la pénombre d'une aile de l'enceinte large et bondée.
Si j'avais eu de la fougue j'aurais crié à la salle que Védrine n'est pas seulement un ancien ministre. Celui dont J. Chirac dans ses Mémoires vante « l'attachement profond à la souveraineté nationale » conseille une banque d'affaires américaine. Il est également membre du conseil d'administration de LVMH (comme Bernadette C.). Souvent Hubert le dernier mercredi du mois dîne entre bonnes gens du Siècle.
Comment le détenteur d'un CV si illustre pourrait-il s'en prendre au capitalisme ? Pourtant sur Twitter Libé met en exergue cette phrase : « La dérégulation financière a transformé la finance mondiale en grand casino. ». Védrine et Libé aiment les phrases choc, mais point la recherche des causes. Pourrait-il en être autrement ? Le premier journal de gauche subventionné n'est-il pas détenu par la banque Rothschild, principal bénéficiaire de la privatisation de la création monétaire ?
S'il n'était pas attesté que H.Védrine est schizophrène (de par sa nature de gauchiste au service des milliardaires) ne pourrait-on pas qualifier ce cynique assumé de "collabo-résistant", pour paraphraser Jean-Pierre Azéma qualifiant son père Jean Védrine de « vichysto-résistant » ?
A moins que nous ne fassions fausse route, que l'homme est et restera un loup pour l'homme, et la morale au service des puissants. Que la résistance est vaine. Qu'il faut savoir s'accomoder de ce qui est et jouir de ses positions. Ne pas encourir le risque de la déception en faisant fonctionner son imagination et son coeur.
*Sources :
Wikipedia (Hubert et Jean Védrine)
Quelques infos sur la loi Pompidou-Rotschild de 1973 et la privatisation de la dette :
http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/g-pompidou-la-france-appartient-30548
http://www.nouvelordremondial.cc/20...
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-arnaque-de-la-privatisation-de-99218
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