Pour l’ARAMCO, tout va bien, merci
Le géant pétrolier Saudi Aramco a déclaré hier (dimanche 12.03.2023) qu'il avait engrangé un record impressionnant de 161 milliards de dollars (151 milliards d'euros) de bénéfices l'année dernière grâce à la hausse des prix du pétrole brut.
La compagnie qui exploite, entre autres, le gisement pétrolier "Ghawar", plus important au monde, a déclaré dans son rapport annuel que le bénéfice représentait "les bénéfices annuels les plus élevés en tant que société cotée en bourse".
Le directeur général de Saudi Aramco, M. Amin H Nasser, a déclaré dans un communiqué : "Étant donné que nous prévoyons que le pétrole et le gaz resteront essentiels dans un avenir prévisible, les risques de sous-investissement dans notre industrie sont réels, notamment en contribuant à la hausse des prix de l'énergie". Manifestement, ses sources d'informations ne sont pas les mêmes que celles des différents ministres à la transition énergétique du monde "civilisé". M. Nasser a déclaré qu'Aramco dépenserait 37,6 milliards de dollars pour étendre sa capacité de production.
Aramco a également déclaré un profit de 19,5 milliards de dollars pour le quatrième trimestre de 2022, à distribuer aux actionnaires dès le premier trimestre de cette année sous forme de dividendes.
En 2021, l'Aramco avait déclaré des bénéfices de "seulement" 110 milliards de dollars, et la somme ridicule de 49 milliards de dollars en 2020 lorsque le monde entier a gelé les activités économiques par un confinement généralisé pour cause de "pandémie" (dixit l'OM%S), ce qui a entrainé des perturbations des transports aériens et autres échanges, agissant sur les cours des produits pétroliers pendant une période finalement assez courte.
Le pétrole brut Brent de référence se négocie aujourd'hui autour de 82 dollars le baril, après avoir grimpé jusqu'à plus de 120 dollars en juin 2022, ce qui a permis à Aramco d'atteindre, grâce aux fluctuations mondiales des prix de l'énergie et cette flambée sans précédent, le record absolu de 42,4 milliards de dollars pour le troisième trimestre de 2022 qui a contribué largement au résultat annuel.
Ces prix élevés ont détérioré les relations entre l'Arabie Saoudite et les États-Unis, alors qu'il constitue pour l'Oncle Sam le principal garant garant de la sécurité (comprendre "ordre établi") parmi les états arabes du Golfe pris dans la tenaille des tensions avec l'Iran, d'autant plus que l'annonce de ces résultats mirobolants est intervenue quelques jours après que les Saoudiens et l'Iran aient convenu de rétablir des relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades et missions après des pourparlers négociés par la Chine.
Cette décision, annoncée vendredi, a été saluée comme un coup d'état diplomatique majeur par la Chine.
Cette nouvelle du rapprochement entre les vieux rivaux du Moyen-Orient a provoqué une onde de choc dans cette région du globe, et semble avoir porté un coup sévère au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a rappelé la menace que Téhéran représentait (pour lui est ses amis en tous cas), dans un contexte agité pour lui par des troubles nationaux dus à des alliances élecoralistes hasardeuses établies après plus d'un an de négociations de couloirs.
Un communiqué publié samedi sur le site Internet du ministère chinois des Affaires étrangères indique que la Chine continuera d'aider les pays du Moyen-Orient à "résoudre les différends par le dialogue et la consultation afin de promouvoir conjointement une paix et une stabilité durables". "Nous respectons la stature des pays du Moyen-Orient en tant que maîtres de cette région et nous nous opposons à la concurrence géopolitique au Moyen-Orient."
Bien sûr, tout ça n'a aucun rapport avec les relations sino-américaines, ni avec la lutte héroïque de l'US Air Force contre les ballons météos espions !
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON