Pour la fin d’un mariage de sentiment
Etude des mœurs d’aujourd’hui par l’exemple de quelques femmes de dirigeants politiques.

Flashback : le 18 octobre 2007, le divorce du couple présidentiel est rendu public. Les jours suivants, les kiosques à journaux placardaient le slogan de Cécilia : "Je veux vivre ma vie sans mentir". Être fidèle, malgré les épreuves, est-ce mentir ? Ou est-ce être soucieux de la promesse faite le jour de son mariage ?
Un mariage sur trois finit par un divorce. Le divorce de masse dans notre société trouve sa cause dans la sacralisation du sentiment. Le sentiment d’être amoureux ne peut que rarement durer une vie. C’est une constante. Mais, aujourd’hui, à la différence de nos aïeux, une fois le sentiment passé en mode veille, on éteint le mariage...
Le sentiment sacralisé, il entraîne un déni du devoir. Cécilia s’était déjà illustré sur son "je-m’en-foutisme" en déclarant à propos de la fonction de première dame de France "cela me rase"... Sans juger la situation personnelle de l’ex-couple, on peut tout de même relever que ce fameux "cela me rase", elle l’a appliqué à son mariage : "cela me rase" de rester avec quelqu’un que je n’aime plus. Et c’est cela qui explique un grand nombre de divorces. Il faudrait dire à la jeunesse qui se bécote sur les bancs publics, qu’on ne se marie pas avec quelqu’un parce qu’on l’aime. On se marie avec quelqu’un parce qu’on veut l’aimer.
Au risque de froisser les admirateurs de la "princesse de Galles", la vie de Diana fut également l’exemple de l’échec du mariage de sentiment. Charles, il faut le dire, n’a pas été correct. Mais leur amour semblait plutôt sincère au départ. Diana s’est dite ensuite mal à l’aise dans sa fonction de princesse. Là où d’autres femmes auraient pris sur elles-mêmes, elle, elle a tout lâché. Utilisant sa photogénie et son charisme, elle joua alors la carte facile et démagogique de l’oppressante famille royale contre la pauvre petite Cosette...
N’est-elle pas plus admirable l’image de cette femme qui est prêtre à soutenir son mari dans la fonction présidentielle ? Ne sont-elles pas plus saisissantes ces vies de "premières dames" dévouées à la cause - qu’elles font leurs - de leur mari ? Non qu’il faille être aussi discrète et "soumise" qu’Yvonne de Gaulle... Mais se montrer loyale envers son mari en l’aidant en toutes circonstances comme doivent le faire les époux.
Aujourd’hui, ton homme (ou ta femme), tu l’aimes ou tu le quittes. Il est légitime de vouloir s’accomplir dans le mariage. Mais le sentiment si agréable d’être amoureux ne peut pas être le moteur d’une union. Il est tout au plus l’étincelle qui fait démarrer le moteur. Ce moteur est à ravitailler de l’essence des petits efforts quotidiens qui emmènent à l’amour vrai.
C’est une première qu’un président français ait divorcé. On rétorquera que d’autres présidents avaient des maîtresses et que la situation de Sarkozy est "plus sincère". Ou faut-il alors crier comme le fait Zemmour "vive l’hypocrisie" ? On se contentera de poser la question suivante : les six divorces d’Henri VIII d’Angleterre sont-ils un gage de sincérité ? ... Pas sûr !
Le divorce est de plus en plus banalisé. Preuve en est l’importation en France de la "divorce-party". En fêtant son divorce, on pousse ici à bout la logique consumériste. Comment peut-on oser, ne serait-ce que pour ses enfants, sa famille, fêter son divorce... ? D’aucuns répondront qu’il faut se moderniser. Le divorce n’est pas signe de modernité. Il est plutôt synonyme de drame. Faut-il le rappeler aux jeunes couples qui se marient ou se mettent ensemble sans être capables de se projeter dans l’avenir, scotchés entre eux et à leurs sentiments. On voudrait le dire : "déscotchez-vous cinq minutes et parlez. Parlez de votre avenir, de votre projet commun, construisez quelque chose sur des bases solides". Base solide, le sentiment n’en est pas une.
Il existe cependant quelques exemples encourageants de femmes modernes et fidèles.
La première s’appelle Cherry Blair. Malgré sa personnalité fantasque souvent exagérée par la presse anglaise, son parcours forge l’admiration. Avocate de renom, elle a soutenu et encouragé Tony Blair tout en lui rappelant ses obligations de mari et de père.
La seconde est peut-être la prochaine "first lady" des Etats-Unis. Ce n’est autre que Michelle Obama. C’est également une brillante avocate.
Ces deux femmes sont l’illustration parfaite d’une alliance de fidélité, loyauté, sacrifice par amour, mais sans soumission. Leurs hommes en sont grandis et "bonifiés"
Pas la peine de revenir aux mariages arrangés ou de "raison"... Mais il semble urgent de stopper le mariage de "sentiment" qui a montré suffisamment ses dégâts. Trouvons un compromis entre le mariage de "raison" et de sentiment.
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