Pour qui sonne le glas ? Madame Patel ou Madame May ?
Theresa May vient de perdre son deuxième ministre en sept jours : Priti Patel a démissionné après la révélation de réunions secrètes avec des officiels israéliens et le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, selon la presse officielle « auraient pu laisser l'impression que la Grande-Bretagne favorise Tel-Aviv par rapport à la Palestine. »
La secrétaire d'État au Développement international a dû écourter son voyage en Afrique après que de nouvelles informations sur ces réunions aient été mises au jour. Theresa May qui venait de limoger le ministre de la Défense, Sir Michael Fallon, pour ses frasques libidineuse avec la gent journalistique, a dû attendre son retour pour avoir des éclaircissements qui on abouti à une séparation définitive.
Pour sauver la face, le départ de la députée de Witham a été présenté comme une démission, mais Mme May a dû ramer pour tenter de convaincre la classe politique britannique de son ignorance de certaines réunions anticipées de sa ministre avec des représentants d’Israël alors qu’elle avait elle-même recommandé la plus grande discrétion à propos de ces rencontres et lui avait demandé de ne pas en faire état.
Comme on pouvait s’y attendre, les travaillistes ont une fois de plus demandé au Premier ministre de démissionner, mais ce qui est nouveau, c’est qu’une quarantaine de députés conservateurs lui ont également demandé de renoncer à sa fonction.
Dans sa lettre de démission à Mme May, Mme Pratel a présenté « des excuses complètes » et a ajouté : « Mes initiatives étaient motivées par les meilleures intentions, mais elles n’ont pas répondu aux normes de transparence et d'ouverture que j'ai moi-même promues et défendues. » Le sort de Mme Patel a été scellé après la révélation de deux réunions non officielles avec des dirigeants israéliens en plus des 12 officieuse auxquelles elle avait participé pendant des « vacances familiales » en Israël en août, car elle avait également rencontré le ministre de la Sécurité en septembre et un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à New York une semaine plus tard.
Downing Street tombe des nues : "Ce n'est pas vrai que le Premier ministre ait été au courant de la rencontre avec le Premier ministre Netanyahou avant le vendredi 3 novembre. » . Mais, malgré ces dénégations, le chef adjoint du parti travailliste, Tom Watson, a écrit à Mme May pour révéler une autre réunion pendant le fameux voyage en Israël : il a déclaré avoir été informé que Mme Patel avait rencontré des représentants du consulat britannique à Jérusalem :"Il serait sûrement impossible de prétendre que le Foreign Office n'était pas au courant de la présence de Mme Patel en Israël."
Il est également apparu que Mme Patel a visité un hôpital de campagne israélien sur les hauteurs du Golan pendant ses "vacances". Le Foreign Office et Downing Street ignoraient-ils que toutes ces réunions avaient eu lieu en l’absence des représentants diplomatiques ?
Mme Patel a admis avoir discuté de « l'aide humanitaire » au cours de réunions organisées par Lord Polak, président honoraire de l’organisation « Conservative Friends of Israel ». Par contre, il est certain qu'elle n’a rencontré aucun Palestiniens durant ce séjour, ce qui pouvait donner l'impression que la position du Royaume Uni avait changé sur cette question.
À son retour, elle avait demandé aux autorités britanniques de chercher des moyens de soutenir les « opérations humanitaires » de l'armée israélienne sur les hauteurs du Golan. Mais l'idée aurait été instantanément abandonnée.
Mme May devrait présenter le remplaçant de Mme Patel dans la journée.
C'est deuxième remaniement coup sur coup, alors que sa décision de nommer M. Gavin Williamson à la Défense a été critiquée par ses propres députés, qui ont fait part de leurs des inquiétudes à propos de son manque d'expérience. Elle doit également faire face à d'autres scandales dans la tourmente des affaires de harcèlement sexuel :
- le premier secrétaire d'État, Damian Green, fait l'objet d'une enquête sur son comportement « inapproprié » avec une militante conservatrice et la présence de documents pornographiques sur son ordinateur,
- le ministre Mark Garnier est l’objet d’une enquête après qu’il ait admis avoir surnomméé sa secrétaire "nichons en sucre" et lui avoir conseillé d'acheter des jouets sexuels.
Jeremy Corbyn et le « gouvernement fantôme » des travaillistes piaffent d’impatience devant le 10 Downing Street. Un gros travail les attend !
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