La formule a bien plu aux médias. Ils l’ont reprise dans
leurs articles copiés les uns sur les autres. Les radios s’en sont délectées
d’un bulletin à l’autre, samedi matin 25 décembre 2010 : « Que le son des cloches de nos églises
couvre le bruit des armes dans notre Moyen-Orient blessé ! »s’était
écrié la veille le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, dans son homélie de
Noël à Bethléem.
On comprend que cette phrase ait été retenue, tant elle paraît ciselée pour être répétée dans les médias. Mais que comprendre ? Car, sous réserve que la traduction française soit exacte, les procédés choisis pour lui donner la force de frappe voulue sont aussi ceux qui lui confèrent une grande ambiguïté volontaire.
Une frappe donnée à la formule par une conjugaison de procédés
Sa frappe vient de l’usage conjugué de quatre procédés d'expression : lecontraste, la métonymie, le symbole, et l’image.
- « Cloches » et « armes » sont, en effet, des mots qui entrent en contraste tant ils paraissent antinomiques : les unes ne s’opposent-elles pas aux autres comme la paix à la guerre ? Mais est-ce ci sûr ?
- Ce sont, en effet, deux métonymies qui présentent à la fois la partie pour le tout et l’effet pour la cause. Les cloches sont l’un des médias de la religion catholique utilisés pour son expression publique, les jours ordinaires comme les jours de fêtes, mais aussi les jours de deuil. Elles ont même été longtemps l’expression de la société civile, à la fois pour l’allégresse, par exemple, quand elles ont sonné à toute volée lors de la Libération en 1944, ou pour l’alerte et le deuil quand elles sonnaient auparavant le tocsin. De leur côté, les armes sont les instruments des pays en guerre.
- Cloches et armes deviennent ainsi des symboles en représentant concrètement de manière stylisée une réalité abstraite et complexe avec laquelle elles entretiennent soit une relation de ressemblance physique pour les armes, soit une relation conventionnelle pour les cloches.
Mais si le symbole des armes est univoque, celui des cloches est équivoque : est-ce la paix qu’il représente ou au contraire appelle-t-il à la mobilisation générale contre la guerre qui sévit ?
- L’image du verbe « couvrir » n’est pas plus claire, par l’exagération qui s’attache à la fonction même de l’image. Ce verbe signifie à la fois « dissimuler », « protéger » ou, quand il s’agit d’un bruit, avoir une intensité supérieure à celle d’un bruit concurrent au point de le rendre inaudible. Il n’implique pas, cependant, que cesse le bruit ainsi surpassé en puissance. Celui-ci peut continuer au contraire, mais en sourdine.
Une ambiguïté volontaire par la même conjugaison de procédés
Or, les procédés qui donnent sa frappe à la phrase pour impressionner les esprits sont les mêmes qui, par l’exagération propre à leur fonction, l’ouvrent sur une ambiguïté volontaire. Quel souhait est donc formulé entre les hypothèses plausibles, sous réserve, encore une fois d’une traduction française exacte ?
1- Le premier sens qu’on croit et veut saisir au vol comme évident, est-il le bon ? Est-il souhaité, dans le contexte de Noël, que la sonnerie de cloches, métonymie de la joie d’une fête religieuse, remplace le fracas des armes, métonymie de la souffrance et de la mort ? Mais le verbe « couvrir » n’a pas ce sens. Un son peut très bien l’emporter sur l’autre et le rendre inaudible, a-t-on dit, sans le faire cesser pour autant.
2- Si maintenant on admet que les cloches symbolisent l’Église Catholique, le souhait n’est-il pas que la voix de cette religion soit entendue par-dessus « le bruit des armes », comme une autorité unanimement reconnue ? Mais quelle chance a-t-elle de l’être de religions antagonistes qui ont une égale prétention à cette autorité universelle ?
3- On en vient donc à une dernière hypothèse plus plausible : puisque l’usage des cloches est double, pour la fête comme pour l’alarme, est-ce un carillon de fête ou le tocsin qui doit être entendu par-dessus le bruit des armes ? Les responsables chrétiens ont quelques raisons de sonner les cloches à ceux qui se bouchent les yeux ? Nombre d’agressions n’ont-elles pas frappé leurs fidèles en Irak ou en Égypte. Peut-on reprocher à un responsable de l’Église catholique d’appeler à la mobilisation pour la défense de ses fidèles agressés ?
Cette phrase apparemment simple et transparente dont se sont emparés les médias friands de bons mots, ne l’est donc pas. Les procédés qui lui donnent sa frappe lui confèrent dans le même temps une ambiguïté volontaire : le sens évident qu’elle paraît avoir, ne l’est pas tant que ça. Elle fait entendre sous le carillon de fête un autre son de cloche aux résonances vraisemblables. On a trop tendance à l’oublier : l’Église catholique a une pratique plus que millénaire de l’information. Elle sait mieux que personne ce que parler ou sonner les cloches veut dire. Paul Villach
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Il est un « son » qui couvre tous les autres en Orient et de plus en plus partout, celui des cinq « prières », celui qui rappelle la colonisation des peuples soumis. L’Irak, l’Egypte, le Liban, gaza et la Judée-samarie sont aujourd’hui les nations ou les chrétiens subissent la charia de plein fouet. Attentats, meurtres, discriminations...sont la vie de ces chrétiens des premiers temps. http://librepaix.over-blog.net/article-chretiens-en-terre-d-islam-le-temps-des-souffrances-41859580.html
Merci de rappeler, en cette période, une réalité sur laquelle beaucoup se détournent lâchement pour nepas à avoir à STIGMATISER l’islam.
Dans son prêche, le patriarche latin de Jérusalem faisait surtout allusion au triste sort des palestiniens chrétiens, une communauté spoliée et forcée à l’exil par les squatteurs de la Palestine occupée (les sionistes). Voici ce qu’a récemment déclaré ce prélat au journal le figaro : « L’occupation ne fait qu’aggraver des problèmes qui se posent ailleurs. Nous avons, pour la première fois, je crois, aussi clairement dans un document du Saint-Siège, évoqué les conséquences de l’occupation militaire israélienne, qui est l’une des principales causes de l’émigration des chrétiens, la réduction de leur liberté de mouvement et la situation économique très difficile qu’ils subissent. Il suffit de voir ces murs et ces checkpoints pour se rendre compte que ce n’est pas une vie normale ».
« La ’Palestine’ est une fiction. Il s’agit d’une ruse, un mensonge et un subterfuge. Peut-être la plus grande tromperie jamais créée depuis le Protocole des Sages de Sion. » No comment ! Je vous invie à lire une interview très intéressante du prédécesseur du Mgr Fouad Twal, l’ancien patriarche latin Michel Sabbah : « Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ? M.S : Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou Musulmans, nous faisons partie du même peuple et partageons la même culture et la même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple ; un peuple qui vit sous occupation militaire n’a besoin de compassion ; il a besoin de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face aux mêmes défis. » La suite ici http://www.lesafriques.com/actualite/pas-de-differences-entre-les-chretiens-palestiniens-et-les-musu.html ?Itemid=89?articleid=23922
Monsieur l’agent hasbarique, l’article que vous nous invitez à lire a été pompé sur le site de la juive intégriste bat ye’or, pourquoi cela n’a pas été spécifié ? Est-ce un oubli ou la mauvaise foi typique des sionistes ? Rappelons que cette sioniste hystérique est bien connue pour sa ferveur néo-conservatrice, c’est une islamophobe patentée qui appelle de ses voeux « la troisième guerre mondiale » contre les musulmans. Aussi, elle milite pour un israel « nettoyé éthniquement de tous les non-juifs ». Une névrosée tout simplement. Qu’elle est crédible la source de notre agent ! Raté kronfi, sachez que plus personne ne croit à la propagande éculée des thuriféraires de l’entité raciste et criminelle. Pour ceux qui veulent vraiment savoir un peu plus sur le triste sort des palestiniens chrétiens, lire l’excellent article du journaliste britannique Jonathan Cook qui vit à Nazareth :
Bonjour Paul. Puisque vous me donnez deux rimes en « M » (Jérusalem et Bethléem) et comme c’est de circonstance, voici une petite chanson de ma composition qui épuise toute les rimes en « M » de la langue française et qui cependant a un sens et set assez plaisante : Go !
Les dilemmes de ma Lady M
I
Vais-je célébrer un baptême A l’église de Bethléem, Ou déposer des Chrysanthèmes Sur les tombes à Jérusalem ?
Brûler les Sorcières de Salem Ou bien le monstre du golem ? Brûler les tabous et totems Ou bien libérer le blasphème ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, ma la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
II
Oui mais s’aimer en tandem Ou faire l’amour au harem ? Se rendre à la messe de Harlem, Ou bien vénérer Saint-Anselme ?
Respecter la loi de Thélème Ou mener la vie de bohème ? Mener une vie, toujours la même ? Bronzer ou bien rester tout blême ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, ma la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
III
Faut-il chanter le requiem Ou bien écouter la Neuvième ? Faut-il écouter la FM Ou aller au concert de M ?
Payer des droits à la SACEM En écoutant Vincent Delerm Ou bien contourner le système Au moyen de quelque stratagème ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
IV
Faut-il débattre des problèmes Ou bien combattre ad hominem ? Quel argument prendre, le deuxième Ou alors l’antépénultième ?
Doit-on employer des barèmes Ou bien plutôt des théorèmes ? Doit-on défendre les emblèmes, Ou construire plus de HLM ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, ma la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
V
Nous faut-il jeter l’anathème Sur ceux qui vont aux parcs à thème ? Et sur ceux qui roulent en BM Qui s’endettent chez Cetelem ?
Est-ce qu’on doit mettre de la crème Pour dissimuler ses œdèmes Peut-on arborer son diadème Ou bien cacher ses pierre de gemme ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, ma la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
VI
On reste, on compose un poème, On va au salon d’Angoulême, A la grand messe du MoDem ? On mange des pâtes avec des nems ?
Ou des moules-frites, c’est idem ? En navigue sur le Bélem ? Bon ! Est-ce qu’on se fait un grand chelem Ou bien est-ce qu’on tire une grosse flemme ?
Refrain :
ça l’ennuie trop, ma la lady M. ça l’ennuie trop, les dilemmes Elle préfère dire que l’on s’aime, Oui ! L’essentiel, c’est ce que l’on sème.
On attend les ONG des droits de l’homme déséspérement pour qu’ils interviennent, ou au moins qu’ils ouvrent la bouche pour condamner cette barbarie. A moins qu’ils soient très occupés à chercher à dénoncer Israel pour la moindre chose.