Pour révolutionner la Science, il est nécessaire de.....

II est plausible que de grandes découvertes scientifiques émergent d’ici une ou deux décennies, offrant une nouvelle vision de l’univers et ses « choses » si diverses et étonnantes, du quantum au Logos caché. Si tel est le cas, ces « révolutions scientifiques » seront conditionnées à des méthodes de recherche tranchant avec les conventions établies. On se demandera si la sortie d’une zone de confort n’est pas une condition nécessaire devant être observée par un chercheur ou un groupe pour percer les secrets de la Nature et entrer dans une nouvelle ère des connaissances ?
0) Le système de la Science accueille maintenant quelque 9 millions de chercheurs répartis dans tous les pays. Plus nous examinons les résultats et publications, plus la signification des avancées et découvertes scientifiques nous échappe. Et même plus ; c’est la compréhension de la nature, matière, cosmos, vie, conscience, qui n’a pas de réponse satisfaisante (après des décennies et des centaines de millions de publications dans les revues à comité de lecture). L’accès à la compréhension des « choses naturelles » nécessite une interprétation des modèles décrivant les « choses », voire un décryptage. C’est un travail de longue haleine réalisé aux marges, voire à l’écart, des cadres conventionnels et des codes en usage dans cet immense système social (Luhmann) que représente la Science. Ce travail impose de prendre quelque distance avec le système et de sortir d’une « zone de confort ». J’avais évoqué une nouvelle science il y a peu, sans fixer de méthode. Quitter la zone de confort n’est qu’une partie de la méthode, pas la plus importante. Le chercheur qui vise les révolutions scientifiques sait pertinemment qu’il doit affronter l’inconnu, l’incertitude et faire face au danger que représente une sortie du système ou de ses règles.
1) L’homme en errance. Le philosophe Peter Sloterdijk emprunte les sillons tracés par Heidegger (auteur de la formule ; l’homme est un être jeté) lorsqu’il dépeint l’homme comme un animal qui cherche des explications sur la situation et qui forcément, se trouve pris de malaises face au monde ouvert, à l’Ouvert. En revanche, me permettrai-je d’ajouter, l’animal est face à un monde ambiant fermé comme l’a exposé le biologiste Jacob von Uexküll notamment connu pour son concept d’Umwelt, selon lequel chaque espèce vivante a son univers propre, à quoi elle confère un sens, et qui lui impose ses déterminations, en jouant de son instinct. L’homme est né sans disposer d’un univers propre et n’a cessé de déployer des méthodes et ruses pour s’approprier le monde, le comprendre, savoir quelle est la situation, d’où l’on vient, où l’on va et comment.
« Tu ne connais pas les commencements, les fins sont obscures, et l’on t’a débarqué dans l’entre-deux. Etre dans le monde, c’est être dans confus. Le mieux est de s’en tenir à l’apparence selon laquelle on connaît comme sa poche l’entourage relativement proche auquel on donne depuis un bon bout de temps le nom de monde de la vie. Si tu renonces à d’autres interrogations, tu es provisoirement en sécurité » (Sloterdijk, Après nous le déluge) Ces quelques mots explicitent parfaitement la situation de l’homme face à l’inconnu. Et la réponse consistant à prendre des marques, repères, habitudes, pour faire de l’Ouvert un monde reconnu, un monde de la vie (Lebenswelt), un monde dans lequel la vie sans trop de malaise est possible. C’est aussi un monde commun, ajusté pour permettre le vivre ensemble.
L’histoire nous enseigne que dans toutes les sociétés, il s’est trouvé des hommes, sages, philosophes ou autres, qui ont cherché à comprendre un réel sortant des limites conférées à un monde de la vie pas si sécurisé et stable qu’il ne l’aurait souhaité. Les mythes puis les philosophies et les théologies se dont développées et se sont propagées pour répondre aux interrogations. La science moderne a joué un rôle éminent dans l’interprétation du monde mais sans réponse définitive. Les commencements et les fins sont toutes aussi obscures. Le Temps reste une énigme, l’Etre aussi. Le scientifique se tient entre deux inconnues (ontologiques), le Cosmos et Dieu, qui transparaissent et ont été nommés Logos d’Héraclite et Logos de Jean. En revanche, en reprenant la formule de Sloterdijk, il connaît comme sa poche son entourage professionnel, son laboratoire, les congrès et revues auxquels il contribue et bien entendu, il connaît comme sa poche les méthodes et les objets de science mesurés, analysés et retranscrits dans les modèles.
2) La notion (voire concept) de zone de confort est devenue un classique de la psychologie du quotidien. Brièvement : « La zone de confort est un état psychologique dans lequel une personne se sent à l’aise. Dans cette zone, elle peut garder le contrôle tout en éprouvant un faible niveau de stress et d’anxiété. Dès lors, un niveau constant de performance est possible. Bardwick définit le terme comme « l’état comportemental d’une personne qui choisit de vivre dans une position neutre d’anxiété. »...
à suivre
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B Dugué Temps, émergences et communications, Iste éditions, 2017
https://iste-editions.fr/products/temps-emergences-et-communications
La philosophie scientifique n’hésite pas à bousculer les théories scientifiques pour qu’elles livrent les secrets de la nature et notamment de cette étrange matière étudiée par la physique quantique.
Temps, émergences et communications présente une investigation scientifique et philosophique sur la place et le rôle de l’information dans les systèmes naturels. Une première partie propose une interprétation inédite de la physique quantique en plaçant au centre de la réflexion l’idée d’une matière qui communique. Cela permet de reprendre le questionnement systémique sur l’émergence en examinant les phases de la matière, les processus thermodynamiques et le cosmos, sans oublier d’esquisser quelques thèses sur le lien entre communications et émergences.
Cet ouvrage propose trois révolutions scientifiques : celle des communications quantiques, celle de l’émergence ordonnée autour des processus sémantiques et enfin la révolution « cosmoontologique » du temps. Il s’adresse aux spécialistes scientifiques ainsi qu’aux lecteurs novices intéressés par le bouleversement des connaissances à notre époque.
INTRODUCTIONTABLE DES MATIÈRES
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L’information et la scène du monde, Iste éditions, 2017
https://iste-editions.fr/products/linformation-et-la-scene-du-monde
L’information et la scène du monde analyse de manière approfondie l’information et la communication. Tous les domaines du savoir sont concernés : philosophie, sciences de la société, biologie, médecine ainsi que la physique en passant du quantum au cosmos. La dynamique quantique est notamment déterminante pour penser les phénomènes de la matière tout en offrant un levier afin de comprendre le fonctionnement des informations élémentaires dans la nature.
Cet ouvrage est construit autour de la thèse qu’il y a deux physiques concernant les « communications » et les « dispositions ». Il s’adresse aussi bien aux spécialistes scientifiques qu’aux lecteurs novices souhaitant comprendre les évolutions majeures qui se dessinent dans les champs de connaissance au XXIe siècle.
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