Pour sauver le latin et le grec...
C'est bien d'un sauvetage dont il est question, ici : les humanités, le latin et le grec, ont été, depuis des années, sacrifiées, au nom de la rentabilité...
Les professeurs de lettres classiques ont dû se battre, pour défendre leurs droits à enseigner ces disciplines : sans cesse concurrencées par de nouvelles options, les humanités ont été reléguées, mises au rebut, placées, dans les emplois du temps des élèves, en fin de journée....
De plus en plus, dans les établissements scolaires, les enseignements optionnels sont mis en concurrence : portugais, occitan, théâtre, arts plastiques, cinéma, danse, latin, grec...
Les enseignants usent de tous les subterfuges, pour attirer les élèves : des réunions sont même organisées, des "shows médiatiques", au cours desquels, les professeurs se livrent, devant les parents d'élèves, à une promotion de leur propre discipline...
La démagogie est à l'oeuvre : il faut "capturer" le plus grand nombre d'adeptes : pour atteindre le public le plus large possible, il convient de faire preuve de la plus grande indulgence, séduire les élèves par un enseignement attractif, facile, par des bonnes notes...
Les lycées se transforment, ainsi, en entreprises commerciales où il s'agit de vendre les produits les plus attractifs...
Pour ma part, je me refuse à entrer dans ce jeu qui transforme le métier d'enseignant en une activité commerciale.
Il devrait être évident, pour tous, que le grec et le latin sont le substrat de notre culture, nos sources premières, que ces disciplines sont le fondement de notre langue : d'une certaine façon, nous parlons, tous, grec et latin, en utilisant notre propre langue, le français...
Vocabulaire familier ou scientifique, la plupart des mots que nous employons nous viennent du latin et du grec.
La plupart des termes de la stylistique, de la grammaire sont issus de ces langues.
Notre littérature, dans son ensemble, s'inspire des auteurs de l'antiquité : les grands genres littéraires ne sont-ils pas nés en Grèce ? Théâtre, comédie, tragédie, poésie, fable, discours, éloges.....
Dès lors, peut-on passer sous silence et occulter ces enseignements ?
Il est vrai que la culture n'est plus valorisée dans nos sociétés, elle devient, même, parfois suspecte, alors qu'elle permet à chacun un épanouissement et une ouverture.
La culture littéraire est essentielle pour comprendre le monde qui nous entoure, elle suscite critique, réflexion, rigueur, esprit d'analyse...
La culture classique constitue un apport capital, dans un monde de technicité grandissante, où les mathématiques sont triomphantes.
Il faut, sans doute, rétablir des équilibres perdus : la filière littéraire a été, depuis des années, laissée à l'abandon, mise au rebut, il faut lui redonner toute sa valeur, en offrant des perpectives à ceux qui choisissent cette voie...
Il paraît, aussi, normal d'offrir à chacun la possibilité d'apprendre conjointement le latin et le grec dans tous les établissements... or, cette possibilité n'existe pas dans nombre de lycées et de collèges.
Pour sauver le latin et le grec, il convient de revaloriser ces enseignements, d'en montrer toutes les richesses, tous les apports.
Oui, ces disciplines sont exigeantes, elles demandent des efforts, de la persévérance, de l'ambition, une volonté d'apprendre, et c'est pourquoi elles doivent être préservées, une façon, sans doute, de combattre une certaine facilité, un laisser-aller qui envahissent nos sociétés.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2015/05/pour-sauver-le-latin-et-le-grec.html
45 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON