Pour un comité de salut public antifasciste !
Depuis des années, l’extrême droite fascisante et ses relais réactionnaires diffusent leur haine et multiplient les violences dans notre pays, ce qu’avait tristement illustré l’assassinat du militant antifasciste Clément Méric en 2013. Ces derniers mois, la fascisation, que le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) combat depuis des années, atteint des proportions effarantes :
- Menaces de morts envers des membres de l’Union populaire (Jean-Luc Mélenchon en tête), envers le candidat de Révolution permanente Anasse Kazib ou envers la section du Rhône du PCF à l’automne 2020 ;
- Agression physique : de militants CGT du Tarn ; de Raphaël Arnault, leader de la « Jeune garde Lyon », par les « Zouaves Paris » ; de la candidate PCF aux élections départementales dans les Alpes maritimes, Marie-Chantal Guzman, par son adversaire RN en juin dernier ;
- Menaces et intimidations envers la section du Pas-de-Calais du PCF et même envers le Conseil régional d’Occitanie envahi par l’Action française en mai dernier ;
- Provocations et agressions envers des manifestants, comme la scandaleuse attaque à l’encontre de la CGT le 1er mai 2021 ou celle de nervis contre les manifestants opposés au passe sanitaire à Toulouse le 11 septembre 2021.
- Publication d’une tribune de militaires factieux dans la presse ordurière d’extrême droite et manifestation de « syndicats policiers » factieux en mai dernier.
Ces quelques exemples illustrent le degré alarmant de fascisation qui menace de plonger la France dans la guerre civile. Cette situation résulte de la complaisante couverture médiatique dont bénéficie la droite fascisante et réactionnaire, nombre de « chroniqueurs » et « éditorialistes » (notamment sur C-News) véhiculant à satiété les mots d’ordre et thématiques de l’extrême droite, à commencer par l’accusation d’« islamo-gauchisme » qui s’est substituée au « judéo-bolchevisme » des années 1930. Ce climat nauséabond est présent dans les universités où les thèses négationnistes se développent depuis des années comme à Lyon II et se répandent maintenant comme traînée de poudre, avec l’appui de la Macronie obnubilée par « l’islamo-gauchisme » et censurant les penseurs communistes.
Mais on ne saurait nier les responsabilités de forces politiques, à commencer par les faux « Républicains » parfois désireux de s’allier au RN ou qui l’ont déjà rejoint comme Thierry Mariani. Quant à la prétendue « République en Marche », présentée par certains comme un « barrage antifasciste » le soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, nombre de têtes – Macron, Darmanin et Blanquer en tête – reprennent allègrement les thématiques de l’extrême droite (insécurité, immigration, islam), matraquent, gazent et éborgnent tout mouvement populaire (à l’image de ce qui se passe aux Antilles, sans compter les syndicalistes de combat et les gilets jaunes), et laissent prospérer Zemmour et Le Pen pour assurer la réélection de Macron.
Malheureusement, une partie de la soi-disant « gauche » contribue à ce délétère climat, en reprenant à son compte l’accusation d’« islamo-gauchisme », en manifestant auprès des « syndicats policiers » factieux, en tenant des propos inacceptables sur la situation des réfugiés sans-papiers.
Enfin, comment oublier la mortifère Union européenne, qui assimile le communisme au nazisme dans la scélérate résolution du Parlement européen du 19 septembre 2019 (approuvée par la Macronie, le PS et EELV), qui ne pipe mot face à la montée de la Réaction et de nostalgiques du Troisième Reich à Varsovie, Budapest, Riga, Stockholm, Kiev et jusqu’à Berlin, qui ne s’émeut pas des tentatives de délégalisation des partis communistes en Pologne, en Espagne ou en Allemagne ?!
Fidèle à l’héritage du Front populaire, de la Résistance – avec à sa tête Léon Landini, ancien combattant FTP-MOI décoré de la médaille de la Résistance par l’URSS – et du CNR, et dans la continuité de l’action menée depuis des années en faveur d’un large Front antifasciste, patriotique et populaire, le PRCF lance un appel solennel à toutes les forces républicaines et démocratiques, populaires et patriotiques, pour la constitution d’un Comité de salut public antifasciste. Ce Comité serait ouvert à toutes les forces politiques, syndicales et associatives, à tous les citoyens et travailleurs, s’accordant sur des dénominateurs et objectifs communs par-delà les spécificités politiques et idéologiques.
Ce Comité, qui reposerait sur une déclaration commune, viserait à combattre tous les obscurantismes quels qu’ils soient, à organiser toute manifestation ou rassemblement contre les forces réactionnaires et fascisantes de manière plus coordonnée et systématique, à refuser toute loi nationale ou directive européenne contribuant à la fascisation – comme la loi dite « Sécurité globale » ou la hideuse résolution du 19 septembre 2019 –, mais aussi à appuyer tous les travailleurs et citoyens victimes de la répression fascisante.
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