Pour un nouveau parti écologiste, solidaire et démocrate
Le parti écologiste dominant actuel (EELV) se dirige vers un déclin certain. Les sondages donnaient à la présidentielle 2% environ, il ne sera pas représenté lors de la prochaine élection présidentielle pour la première fois depuis 1974.
Cet échec politique montre que les axes stratégiques retenus depuis la création des Verts en 1986 ne correspondent pas apparemment aux attentes des citoyens.
Pour un nouveau parti écologiste, créer l’écologisme doit constituer son socle idéologique dominant avec en corollaire le souci de la solidarité et de la démocratie.
L’écologisme c’est la capacité de mettre en œuvre une humanité en équilibre écologique avec son milieu naturel (la biosphère). En cela il dépasse le socialisme qui n’examine que les rapports des humains entre eux à travers la propriété des moyens de production, le travail, les échanges commerciaux.
Pour un nouveau parti écologiste, l’économie ou le social doivent arriver en deuxième priorité politique après les enjeux d’équilibre.
Les bonnes politiques de durabilité doivent admettre cette dépendance hiérarchique, car étendre l’infrastructure humaine au dépend de l’écosystème appauvrit la société et la met en péril (cf. rapport du club de Rome qui prévoit un effondrement global vers 2040-2050).
L’influence du modèle économique traditionnel est donc insidieuse et peut polluer tout débat sur un projet de toute nature y compris politique. La plupart des groupes politiques ou des pouvoirs brandissent l’économie comme critère numéro un. Il s’agit d’un biais dans la façon de penser dominante et d’une faiblesse conceptuelle de raisonnement.
Voir shéma ci-joint illustrant la durabilité par rapport à l’économie et le social.
TROIS PRIORITES
1 Réduire l’empreinte écologique globale de la France
Elle s’élève à 267 millions d’hectares (4,2 ha par personne) et dépasse de 45% la capacité écologique renouvelable qui s’élève à 184 M d’ha. (chiffres 2015 global footprint). Cet équilibre s’est rompu vers 1960. Cette dette écologique n’est pas soutenable et ne peut perdurer que grâce à un apport d ‘énergie fossile extérieur importé qui rentre dans le calcul de l’empreinte. A défaut de réduction volontaire, dès que ces apports vont diminuer et nous sommes proche de cette limite (cf. peak oil), le niveau de production/consommation que mesure l’empreinte écologique va décroître d’une manière imposée en déstabilisant la société.
Il faut agir sur 3 facteurs pour aboutir a une réduction par 2 environ de notre empreinte à l’horizon 2040 :
- l’énergie
- la production/consommation
- la démographie
L’énergie : il s’agit de conduire la substitution des énergies fossiles (carbonées-nucléaires) par des énergies renouvelables à faible empreinte à hauteur de 50% de la consommation actuelle à l’horizon 2040 (ex : scénario négawatt), et de poursuivre l’amélioration de l’efficacité énergétique de tous les secteurs de l’économie.
La production/consommation : l’objectif est une conversion écologique vers des produits à longue durée, recyclables, réparables et économes en matières premières. Les moyens d’action sont la réglementation, la fiscalité (bonus/malus), l’incitation et l’information des producteurs/consommateurs vers des comportements vertueux plus sobres, c’est sans doute le point le plus difficile à accepter pour nos concitoyens conditionnés par le toujours plus.
La démographie : L’empreinte globale est proportionnelle au nombre d’habitants qui s’il augmente, diminue la quantité de ressource disponible par personne. Il faut viser une stabilisation de la population, ce qui conduit logiquement à limiter au maximum les entrées extérieures. Les politiques natalistes actuelles sont à inverser.
2 Solidarité
Par rapport à l’objectif précédent, la réduction de l’empreinte commence par celles de ceux qui consomment le plus, à savoir les plus hauts revenus, en effet le revenu disponible est corrélé à l’empreinte. En conséquence les faibles revenus ont une empreinte moindre.
Un mécanisme de redistribution est à prévoir pour freiner la consommation non soutenable des plus aisés et permettre a tous un revenu minimum a définir compatible avec une consommation moyenne soutenable en qualité et quantité. Ce revenu sera le résultat d’un travail pour donner un rôle social à chacun ou à défaut d’un crédit minimum.
De même un rééquilibrage entre producteurs à faible ou forte empreinte est nécessaire (bonus/malus).
Cette solidarité doit s’appliquer aussi au niveau international entre pays à empreintes différentes.
3 La démocratie
Les citoyens n’ont aucun rôle dans la constitution de la 5eme république, seuls les représentants ont la parole. Pour y remédier et leur permettre d’agir il faut modifier la constitution en introduisant le droit d’initiative citoyenne avec le référendum d’initiative citoyenne (RIC) en toute matière, proposition de loi, abrogation de loi, modification de la constitution.
La démocratie directe est la seule façon de donner le pouvoir au peuple en complément du système représentatif actuel à bout de souffle, dépassé, qu’il convient aussi d’améliorer (proportionnelle, parlementarisme rétabli, etc.).
Dans les rouages de l’Etat, des commissions de citoyens tirés au sort sont a introduire pour diriger les conseils d’administration des grandes entreprises nationales (ex : EDF, France télévision, etc.) pour donner une orientation démocratique proche de l’intérêt général en dehors des lobby corporatifs. Des conventions citoyennes seront utiles pour éclairer les citoyens sur des questions particulières (sciences par ex.) ou des sujets controversés.
QUELQUES ASPECTS POLITIQUES
- L’Europe
La conception fédérale défendue par EELV est une erreur. Il y a une incohérence a vouloir un marché unique et en même temps la relocalisation de l’économie. Faire traverser l’Europe des 27 par des transports dans tous les sens pour apporter des marchandises repose sur une énergie abondante et peu onéreuse, ce modèle n’étant plus soutenable dès que l'énergie fossile va se raréfier.
La France doit au contraire rechercher l’autonomie (non l’autarcie) en toute production et consommation ce qui constitue un gage de résilience et aussi de rééquilibrage du commerce extérieur fortement déficitaire.
Ceci s’oppose aux règles du marché européen dont le but est de favoriser la spécialisation de chaque région pour abaisser les coûts, ce qui entraîne un maximum d’échanges et de commerce.
Il faudra donc renégocier une sortie progressive de l’UE en récupérant certaines compétences supra-nationales. Par exemple la politique agricole doit être re-nationalisée pour permettre une transition écologique de l’agriculture. La PAC actuelle conduit a la destruction des sols et des emplois agricoles. A terme l’Europe doit être celle des nations avec les projets de coopération ponctuels en commun (ex. l’espace), sur ce qui ne peut être réalisé par un seul pays.
Par ailleurs l’abandon du marché unique permettra de réguler le libre échange sauvage facteur de dumping social et environnemental en négociant des traités multilatéraux en fonctions de nos intérêts souverains.
L’établissement de la démocratie directe est incompatible avec un pouvoir supra-national au niveau UE. Le seul niveau souverain est celui de notre constitution.
Le nucléaire
Les objectifs défendus par les écologistes depuis 40 ans sont toujours d’actualité.
- abandon du nucléaire civil d’ici 2040
- abandon du nucléaire militaire par désarmement unilatéral de la France et remplacement par une défense civile impliquant les citoyens comme en Suisse par ex.
Ecologisme et socialisme
Comme indiqué plus haut il nous faut inverser les priorités, c’est au socialisme de se fondre dans l’écologisme et non l’inverse. Le programme des candidats socialistes pour 2017 bien que teintés de vert ne sont pas crédibles de ce point de vue, par ex. l’introduction d’un revenu inconditionnel va à l’inverse d’une réduction de l’empreinte écologique globale en mettant 400 milliards d’€ de consommation disponible en plus, de même pour les 170 mrds d’€ de JLM.
La soutenabilité et la sobriété ne sont pas prises en compte dans ces programmes qui maintiennent en outre le nucléaire militaire arme de destruction écologique totale.
Conclusion
Ces quelques réflexions partielles peuvent alimenter les débats en cours et à venir. Nous n’avons pas abordé non plus les structures internes d’un nouveau modèle de parti politique réellement démocratique.
Si des personnes sont intéressées pour approfondir et défendre ces orientations, elles peuvent me contacter a l’adresse suivante : [email protected]
Bonne lecture.
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