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Accueil du site > Tribune Libre > Pour Un Véritable Syndicalisme Défendant Les Droits Des Salariés (...)

Pour Un Véritable Syndicalisme Défendant Les Droits Des Salariés Européens

C’est à la base que je m’adresse, la base syndicale.
Celles de la CGT, de FO, même de la CFDT.
Or donc, à celles et ceux qui sont sur le terrain, qui les côtoient au quotidien, les salariés, les laborieux, et autres précaires.
A ceux-ci, je dis : faites-vous « tunisien », « égyptien », boutez hors de vos instances dirigeantes, les Thibault, Chérèque, Mailly et consorts.
Clairement, il faut les « dégager ! ».


Le syndicalisme à la papa, pantouflard, déclamant ou paradant sur le perron de l’Elysée, le syndicalisme ménageant (mal) la chèvre (le salarié) et le chou (gras des investisseurs) le syndicalisme étriqué, enfermé dans ses petites frontières, n’a aucun avenir.
Face à la mondialisation, la « globalisation », au discours rodé, rouleau-compresseur, du néo-libéralisme, aux décisions à vue courte du FMI, il convient de répondre non pas nationalement, mais solidairement... Soit avec les « camarades » polonais, estoniens, bulgares, espagnols, portugais, grecs, etc.
Ceux de la base.

La Confédération Européenne des Syndicats, c’est de la blague. Un échec total. Une trahison.
C’est la Confédération des « jaunes ».
Et d’ailleurs, qui peut me dire, où sont les avancées, les progrès, les acquis, et je ne cause même pas des luttes ?
Où et quand s’est-elle fait entendre cette Confédération, sur quels sujets ?
Quel salarié connaît, au demeurant et nonobstant, la CES ?
Il faut en finir avec cette imposture. Et créer un véritable syndicalisme européen, un fort, indépendant, un intransigeant, aussi intransigeante que la sacro-sainte loi du marché, capable de répondre avec fermeté, de mener des actions unissant et associant tous les travailleurs européens, afin que tous, sans exception, puissent bénéficier des mêmes droits, des mêmes acquis, et à terme, d’un salaire minimum européen.
Et ça n’est pas négociable.
J’entends par là, qu’il n’est pas envisageable de se caler sur les moins favorisés.
Nous avons assez payé comme ça.

Oh, je sais, on traite, et comment ! de « favorisés », de « privilégiés » même, voire de « nantis », ceusses – les fonctionnaires français, par exemple – qui s’en vont – de moins en moins, ou à la petite semaine – manifester de République à une quelconque Bastille ministérielle pour défendre leurs acquis dits sociaux ; ainsi une retraite. Hostiles qu’ils seraient à l’effort, au sacrifice, à la réforme.
Car oui, ils appellent ça : une réforme.
Mais doit-on considérer comme une amélioration, un progrès, le fait d’être contraint à travailler plus longtemps ? Soit, de revenir en arrière.
Au nom de quoi ?... Parce que nous vivrions plus longtemps ? Mais qui vivra plus longtemps ? Quelles « couches sociales » ?
La vérité, c’est que ceux qui « vivent moins longtemps » vont travailler quelques années de plus pour celles et ceux, plus confortables, moins exposés, qui « vivront plus longtemps ».
Voilà le sacrifice… Oh mais quel doux « privilège » n’est-il ! Mais quel bonheur d’être un « nanti », bon sang !... Mais de qui se moque-t-on ?
Combien de temps encore va-t-on traiter de « privilégiés » ou de « nantis » des salariés gagnant, à l’année, 10, 20, 30, voire 50 fois moins qu’un doxosophe, diffuseur de la « pensée unique », ces éditocrates qu’étaient tous, sans exception, pour le « oui » au Traité pour une Constitution Européenne, et... contre les manifestations de décembre 1995 ? Tous ces bobos (ceux-là sont certifiés véritables), vivant paisiblement, ces cumulards (radio, télévision, presse) dînant au Crillon avec leurs « amis », politiques (qu’ils tutoient copieusement), décideurs et autres investisseurs ?
Ils sont tellement à mille lieux, et plus encore, des réalités, du quotidien, de la vie même de celles et de ceux qu’ils accablent ; le peuple. Pour ceux-là qui batifolent et se goinfrent dans un monde doré, et depuis tant d’années (de Luc Ferry à BHL, en passant par Minc, Attali et consorts) le peuple est un ignorant, il est inintelligent, archaïque, arc-bouté sur ses acquis.
Or, il n’est rien de moins vrai.
Il a bien des défauts, le peuple, mais c’est lui qui trinque, lui qui raque, se serre la ceinture, c’est lui qui doit travailler plus, se plier à la flexibilité, trimer le week-end, la nuit même, à mi-temps imposé, pour une paye ridicule, toujours, tout le temps.
Que voudraient-ils de plus ?
Qu’on se réjouisse de constater qu’un plan de licenciement (habilement rebaptisé : plan de restructuration) redonnât du tonus à l’action boursière de l’entreprise qui nous a salement lourdés ?

Quant aux syndicats – j’y reviens – de la CGT à FO en passant par la CFDT, c’est un fait, ils ont lâché l’affaire.
Ah, comme nous sommes si loin de ce mois de décembre 1995
Il faut en finir avec cette mascarade syndicale. Il convient de réinventer le syndicalisme. A échelle européenne.
Oui, il faut se faire tunisien, égyptien, « dégager » les Thibault, les Chérèque, les Mailly.
Et c’est la base qui doit le faire.
Il est grand temps d’établir des passerelles, des solides, avec tous les travailleurs d’Europe, les laborieux, ceux que le FMI affame.
Il est plus qu’urgent de créer une nouvelle Internationale. Puissante. Qui puisse s’opposer au diktat néo-libéral, au capitalisme sans limite.
Il faut y inclure non seulement les travailleurs, mais itou, les chômeurs, les exclus, les laissés-pour-compte.
Il convient, aussi, que toutes les associations traitant du social et de la misère sociale se regroupent, unissant leurs forces et leurs volontés, tant il est impossible – vous le voyez bien – de contrer des décisions injustes, proprement dégueulasses.
L’heure est au combat et à la solidarité.
A l’universel.

Il paraît, n’est-ce pas, qu’une présidentielle se tient dans nos urnes démocratiques, l’an prochain. On nous la prépare aux petits oignons, en nous vendant par sondages (fossoyeurs de la démocratie) et éditoriaux (dithyrambiques), des produits du néo-libéralisme.
Ah ! ce DSK qui les écrase tous !
Comme en 2007, le Sarkozy (Royal n’était qu’un jouet médiatique), ce monsieur Thatcher des temps modernes.
De cette élection, il ne faut rien en attendre. Ce n’est point de cette urne que la victoire surgira. Mais de l’union de tous les travailleurs d’Europe. C’est avec elle, cette union inédite, que nous pourrons répondre enfin à la « pensée unique », celle « protégeant » coûte que coûte, les marchés, les banquiers, la finance, les investisseurs, le productivisme à outrance.
Car elle est bien là, LA « protection ». Ce n’est pas le laborieux qu’on protège, oh non ! Autrement, nous le saurions, nous nous en serions rendu compte, depuis lurette. Pas vrai ?

Or donc, protégeons-nous.
Et la seule voie possible, c’est la solidarité.
Solidarité entre tous les salariés d’Europe, les floués, les trahis, cocufiés par ses dirigeants politiques, syndicaux, et cet ordinateur crétin du néo-libéralisme : le FMI.


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16 réactions à cet article    


  • jaja jaja 13 avril 2011 09:54

    Tout à fait d’accord. Les élections en qui beaucoup voient la solution à leurs problèmes ne sont qu’un leurre bien magouillé par l’oligarchie dirigeante qui, via sa presse, peut sortir qui elle veut des urnes.

    Pour ce qui est des directions syndicales le meilleur moyen de les contester c’est tout d’abord de s’investir dans les sections et d’y mener la bagarre pour un syndicalisme de classe et de lutte.
    La CGT et SUD sont à privilégier car de loin à la base les plus combatifs.

    Quand aux luttes à l’échelle européenne c’est effectivement la bonne échelle. A quand l’appel à une grève générale européenne contre la précarité, les licenciements et les bas salaires et minima sociaux ?


    • Greys 13 avril 2011 10:24

      Personnellement je pense que la plupart des syndicats français sont des mouvements a la solde des communistes, présent pour détruire l’économie française afin de pousser les ouvriers français vers la révolution rouge.

      On leur a dit que l’URSS n’existait plus ?


      • titi titi 13 avril 2011 19:44

        Bah oui greys...

        Renseignez vous plutot auprès de l’Humanité ou Libé... ca c’est de l’information impartiale !!!

         smiley


      • titi titi 13 avril 2011 19:56

        Pour en revenir à votre intervention Greys, je ne peux qu’être d’accord...

        Il y a une quizaine d’années, une connaissance avait commis une faute sur son lieux de travail : une procédure n’avait pas été respectée et cela c’était terminé en catastrophe.
        Il avait alors écoppé de 3 jours de mise à pied.

        Il s’est fait monté le bourrichon par son délégué syndical pour aller au prud’hommes.
        Alors qu’il était clair qu’il n’avait aucune chance vu qu’il avait merdé...
        Le jour de l’audience, le délégué a tenu un discour surréaliste sur la classe ouvrière... rien à voir avec l’affaire. On se serait cru dans X files tellement c’était déconnant.

        Du coup comme prévu il s’est fait débouté et il a du payer les frais de justice.

        Le délégué syndical a fait passé son combat avant l’intérêt du salarié qui est le cocu de l’affaire...


      • Philippe Sage Philippe Sage 14 avril 2011 00:51

        @Titi : ah parce que Le Figaro, c’est de l’information impartiale, peut-être ?

        Vous retardez de 20 ans, mon bon Titi.. Toute la presse est peu ou prou pour un système néolibéral ou pour une Républiques des Centres.
        Il n’y a guère plus que Frédéric Lefebvre qui pense que Libé est encore un journal de gauche. Or, ça fait belle lurette que ça en est plus un !

        L’Humanité, à la rigueur, oui.

        Cependant, mon ami, vous connaissez, vous, un journal impartial (ils sont tous détenus par des industriels !). Moi pas.


      • Alpo47 Alpo47 13 avril 2011 10:52

        Greys ... vous n’avez vraiment RIEN compris...

        Et félicitations à l’auteur pour ce texte qui fait une analyse sans complaisance des « dérives » des dirigeants syndicalistes.

        C’est bien tragique. Si les membres anonymes sont intellectuellement honnêtes et respectables, il y a maintenant une bonne quinzaine d’années que les dirigeants ne le sont plus. Leur but est constamment de récupérer les mouvements revendicatifs ... pour les étouffer ou trahir, un peu plus loin. On l’a vu avec la CFDT et les retraites, mais les autres, sauf, PEUT ETRE, SUD, sont à l’unisson.
        La palme semble détenue par la FNSEA, qui représente une bonne partie des agriculteurs, et qui défend quasi exclusivement, l’agriculture industrielle et l’industrie agro alimentaire. On voit donc cette « hérésie » qui consiste, régulièrement, à faire de ce dirigeant syndical ... un ministre de l’agriculture. Et cela ne semble plus étonner personne (?).
        La CGT ? Il y a longtemps que B.Thibaut, défenseur du traité européen contre les membres de son syndicat, ne revendique plus rien.

        Le « Système » a progressivement étouffé et compromis les dirigeants syndicaux et il n’y a plus rien à attendre d’eux.


        • LE CHAT LE CHAT 13 avril 2011 11:48

          Oui il y a un véritable problème au niveau des instances dirigeantes des syndicats où certains sont omnubilés par des chasses aux sorcières envers ceux qui osent se présenter sous l’étiquette FN aux élections !
          à ce que je sache , un travailleur , qu’il vote FN , UMP , PS , NPA , reste un travailleur !
          Je suis moi m^me syndiqué à la CGT et je peux dire que Thibault n’a vraiment pas la cote , tout comme DSK d’ailleurs auprès des travailleurs !
          est ce que cela n’est que du vent pour faire oublier la complicité des dirigeants syndicaux avec le NWO , Thibault et Chérèque en tête s’étant prononcé en faveur du TCE qui fait le malheur des classes ouvrières en mettant les travailleurs français en conccurence sauvage avec ceux des pays de l’est à vil prix ?


          • Bodhi 13 avril 2011 12:49

            Si quelqu’un de syndiqué et que n’est pas content des décisions de son secrétaire général ... j’ai envi de dire il faut qu’il change de syndicat. Soit SUD (solidaires) soit CNT. Ce sont les deux plus combatifs car il me semble de loin les moins bureaucratisés.

            A mince... ce conseil fonctionne que si t’es pas un marxiste pur jus.


            • LE CHAT LE CHAT 13 avril 2011 13:20

              ça marche pas ça dans les entreprises ! le patronat a tout à gagner de la division syndicale ! tu peux pas être syndiqué à toi tout seul dans une boite , tu pèse plus rien !
              ce que disent les califes syndicaux à Paris , on s’en tape un peu , sur le terrain , les revendications sont majoritairement catégorielles !


            • LE CHAT LE CHAT 13 avril 2011 13:46

              salut Parkway ,
              d’accord avec toi , c’est surtout une affaire d’hommes sur le terrain !
              dans ma boite c’est la CGT qui est combative alos que ceux de la CFDT sont des jaunes , un ami à moi m’a dit que dans sa boite les délégués CGT sont des burnes et que c’est la CFDT qui agit !
              qu’importe le sigle , il faut en tant que salarié savoir sur qui on peut compter dans son entreprise pour défendre au mieux tes droits !


            • Bodhi 13 avril 2011 19:53

              Ma faute. Je n’ai peut être pas été assez explicite dans mon propos.
              Je pensais pas à l’échelle locale ou à l’échelle de l’entreprise quand j’ai écrit mon message.
              Il serait débile en effet de fonder sa section tout seul, il est évident que ça n’ira pas loin et qu’il y a risque de prendre cher. Je ne remet pas en cause le travail qui est réalisé pour ce qui est du droit du travail.
              Non, je ne critiquais que les résultats obtenus lors des campagnes nationales. C’est là que ça bloque pour les individus ou les sections syndicales qui veulent vraiment du changement.
              Parce que je suppose que même si une section syndicale décidait de continuer malgré les consignes officielles du syndicat, elle se retrouverait rapidement isolée. Enfin, ce n’est pas je suppose. Cela s’est déjà vu. C’est peut être plus ’ l’obéissance à l’autorité ’ que la manière dont sont généralement organisés les syndicats qui est à l’origine de ce blocage...


            • Bodhi 13 avril 2011 19:59

              J’écris peut être de la merde mais en tout cas c’est ce que je ressens.


            • PhilVite PhilVite 13 avril 2011 18:26

              Moi, je veux bien être dirigeant syndical, mais j’aimerais d’abord savoir s’il y a un appart de fonction à Paris (avec la voiture et le chauffeur qui va avec, bien sûr !) ? Si oui, ça peux m’intéresser comme job, surtout qu’en se débrouillant bien, paraît que le syndicat de la métallurgie peut aider (pour les fins de mois). Bon, après s’il s’agit d’enfumer le salarié de base, ça m’a pas l’air bien compliqué...


              • Hadrien 14 avril 2011 08:09

                moi même syndiqués,je viens de « friter »,mon delegués syndical,qui en pleine négociation salariale,sur la fourchette basse de 2%inflation),d’augmentation de salaire,est venu nous sortir,qu’il négocierais la proposition du patron qui etait de 1.2% et le reste au merirte .Vous auriez dut voir le sourire de la direction
                Je lui ai rétorquai,que ce n’est pas le boulot des syndicats de negocier,le merites,mais plutôt le pouvoir d’achats de l’ensemble des salariés....il as jouer l’autiste,il c’est prit un pain dans la gueule à la sortie......histoire en cours....
                il n’y as pas que les direction syndicale,qui déconnent...je vous l’assures
                les delegués et representant sont aussi coupable !!!


                • LE CHAT LE CHAT 14 avril 2011 10:00

                  l’ancien délégué syndical qu’on a viré au dernières elections , ils l’appelaient le signeur fou au siège , tellement il signait n’importe quoi !  smiley 1,5 % seulement et il était content

                  cette année on leur a arraché 2,7 % , c’est plus la même chose ........


                • jaja jaja 14 avril 2011 08:18

                  Il faut dire que la place est bonne pour les arrivistes. Combien de petits chefs sont passés par la délégation du personnel.

                  Il y a deux façons pour le patronat de faire taire les hommes :

                  1) Il les achète
                  2) Pour ceux qui ne comprennent pas il les réprime ou on tente de les virer...

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