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Accueil du site > Tribune Libre > Pour une Assemblée Nationale Virtuelle

Pour une Assemblée Nationale Virtuelle

En 1789 la technologie ne permettait pas de réunir 66 millions de français dans une même assemblée. En 2016 c'est techniquement possible. Dès lors nous pouvons aujourd'hui remplacer notre démocratie représentative, à bout de souffle, par la démocratie tout court.

 

Etat des lieux

Il est clair que notre système politique, à savoir la démocratie représentative, est obsolète. A partir du moment où le plus haut personnage de l’État ment ouvertement au peuple, par exemple Hollande, discours du Bourget vs politique de l'offre, plus rien ne peut tenir. En effet, comment croire désormais, ou simplement s'intéresser, au programme d'un candidat, en sachant qu'il risque d'être un pur mensonge ? Toute personne raisonnable se méfierait, et nous savons que le peuple a du bon sens. Hollande a vendangé le peu de crédit que le peuple portait encore à ses dirigeants, et le mal est fait, sans retour possible.

Ce phénomène ne touche pas que le Président de la République, mais tous nos élus, et depuis longtemps. En effet, en démocratie représentative, les élus obéissent au chef de leur parti, et pas aux préoccupations des citoyens qui les ont élus. Ainsi, lentement mais sûrement, la démocratie représentative a glissé vers ce que tous les commentateurs appellent aujourd'hui « Monarchie Républicaine », oxymore s'il en est. Et de fait, pendant que notre Premier Ministre légifère à coup de 49-3, presque tous les candidats à la prochaine élection présidentielle nous promettent de diriger par ordonnance, sans plus tenir compte du peuple ni des corps intermédiaires. Leur vision de la démocratie et de la république est en effet fort simple : on élit un dirigeant une fois tous les cinq ans, puis ce dernier possède un blanc-seing, pour imposer tout ce qu'il veut au peuple pendant cette période. Ainsi, leur solution à l'obsolescence de notre démocratie représentative est de revenir en arrière, vers une autocratie à la Jules César tuant la république romaine. Comme César en son temps, ils arguent qu'un danger mortel est à nos frontières et qu'il faut un homme providentiel, avec tous les pouvoirs, pour sauver la République, avec autorité, et même violence s'il le faut.

Une telle vision m'apparaît archaïque, car déjà tentée à de nombreuses reprises dans l'histoire, et surtout dangereuse, car ces tentatives se sont toutes finalement soldées par un désastre humain. Même pour eux d'ailleurs, qui finissent en général par se faire couper la tête, assassiner ou luncher. Je crois donc pour ma part qu'il faudrait aller de l'autre côté, vers l'avant et l'avenir, vers la démocratie, la vraie, car les temps et les technologies nous le permettent enfin.

Il est fondamental de comprendre que l'Internet a profondément changé la donne. Sans lui, le citoyen était à la merci de la propagande de ceux qui possédaient le pouvoir, il était isolé, incapable de vérifier la raison du discours qu'on le forçait à avaler, qu'il soit de droite ou de gauche. Mais avec lui, tout change, chaque citoyen peut lire les différents avis, et plus seulement celui de son dirigeant, et il peut même regrouper autour d'une idée une foule d'autres citoyens (voir par exemple la pétition de Caroline de Haas).

Mais surtout, une des caractéristiques fondamentales d'internet est de rendre obsolètes les intermédiaires inutiles. On voit par exemple comment les majors de l'industrie musicale on été écrabouillées dès que la technologie a permis à l'artiste de s'adresser directement à son public, sans plus leur intermédiaire. Ce phénomène est en cours dans de nombreux domaines : les professeurs, intermédiaires entre le savoir et le citoyen, sont remplacés par les MOOCs, les journaux, intermédiaires entre l'actualité et le citoyen, sont remplacés par les blogs, les guichetiers, intermédiaires entre le citoyen et l'administration, sont remplacés par des bureaux virtuels, les magasins commerciaux, intermédiaires entre le producteur et le consommateur, sont remplacés par des achats en ligne, le facteur de la poste, intermédiaire entre les citoyens, est remplacé par l'e-mail, etc.

Or, force est de constater que nos élus, en démocratie représentative, sont des intermédiaires entre le peuple et le pouvoir, rien d'autre. En toute logique ils doivent donc disparaître à terme, c'est inéluctable.

En 1789 la technologie ne permettait pas de réunir tous les citoyens dans un même lieu, et il fallut donc passer par le système des députés, techniquement c'était la seule solution possible. Tous étaient conscients cependant que c'était une entorse à la vraie démocratie, mais ce défaut systémique serait éliminé si les élus représentaient honnêtement le peuple qui les avaient élus. Nous voyons aujourd'hui ce qu'il en est.

Mais nous possédons désormais la technologie permettant de réunir tous les citoyens dans un même lieu, virtuel. Je propose donc une profonde réforme de la République, par une reprise de notre marche vers la démocratie : la suppression des intermédiaires entre le peuple et le pouvoir.

 

Assemblée Nationale virtuelle

Il est aujourd'hui techniquement possible de remplacer la chambre des députés par un forum républicain. Chaque citoyen aurait un accès à toutes les discussions qui l'intéressent, avec droit de parole et de vote. Bien sûr ce forum devra posséder des règles pour éviter les désagréments des forums actuels, et on peut même imaginer une police et une magistrature chargées d'organiser et de sécuriser ce forum, même si on peut déjà faire beaucoup de choses avec des règles simplement techniques. Voici comment pourrait fonctionner un tel forum.

Si une future loi sur la résistance des écrous de 12 en tungstène ne vous intéresse pas, vous n'y participerez pas. Par ce biais on pourra mesurer l'intérêt des citoyens pour tel ou tel sujet. Ce faisant vous déléguerez de fait votre assentiment aux spécialistes du domaine, considérant qu'ils sont mieux à même de répondre efficacement à ce problème.

Si une future loi sur la retraite vous intéresse, vous interviendrez, apportant vos idées, vos remarques, votre craintes. Bien évidemment sur un tel sujet, vous ne serez pas seul à vouloir vous exprimer, et petit à petit de grandes idées générales apparaîtront, des camps de dessineront naturellement, des porte paroles apparaîtront, qui cristalliseront l'avis du plus grand nombre dans leur camp. Vous, pourquoi pas. Finalement deux, trois, ou plus, de textes seront soumis au vote, auquel vous participerez, ou pas, selon votre humeur. A priori, sur chaque sujet traité il y aura un porte parole différent. On peut en effet être bon dans une chose, mais difficilement sur tous les sujets, contrairement à ce que nos chefs politiques tentent de nous faire croire actuellement.

Si une loi est adoptée par le peuple, et qu'elle s'avère mauvaise, qui pourra-t-on critiquer, ou utiliser comme bouc-émissaire ? Plus personne, le peuple sera lui même directement coupable, et responsable. Il sera dans l'obligation de remédier à la situation, sans balayer sous le tapis, et en tirant les leçons de son échec.

Puisqu'il n'y a plus d'élection, inutile d'attendre les prochaines pour mettre en œuvre le prochain programme, tout va beaucoup plus vite, et sans interruption.

 

Certains argumenteront ici que le Peuple est incapable de se diriger lui même, qu'il gouvernerait sous le coup de l'émotion, qu'il rétablirait la peine de mort, etc. A cela je répond d'abord que ce sont déjà les défauts de nos politiciens, légiférant au premier fait divers, gouvernant aux sondages, et promettant de rétablir la peine de mort, pour certains d'entre eux. Je répondrais aussi que je crois au bon sens du Peuple, et plus avant à la démocratie.

Je suis démocrate. Demos, le peuple, Kratos, le pouvoir. Et donc logiquement être démocrate c'est penser que le peuple peut, et doit, posséder le pouvoir. Je l'en crois donc capable, et je pense cela souhaitable, par définition du terme « démocrate ». Il n'y a pas d'autre alternative pour celui qui se dit démocrate.

 

Conséquences sur l'exécutif

On ne le sait pas suffisamment, mais l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale est fixé par le gouvernement, seul organe de pouvoir qui n'est pas directement élu, et où ceux qui dirigent peuvent même ne jamais s'être soumis à aucun suffrage populaire. Il est d'ailleurs assez paradoxal de voir que « l'exécutif », au lieu d'exécuter les directives du peuple, dirige. En ce sens, le qualificatif de « gouvernement » lui est plus approprié. Malheureusement toute entité qui prétend gouverner à la place du peuple, ne peut pas être démocrate, par définition même. Aucune véritable démocratie ne peut être gouvernée par autre chose que le peuple lui même. Les assemblées populaires virtuelles sont donc incompatible avec le gouvernement de quelques hommes.

Reste l'exécutif. Il faudra bien une seule main pour signer les traités pour la France, une seule voix de la France à l'ONU, un seul symbole pour représenter la France s'inclinant devant la tombe du soldat inconnu, … Il sera donc nécessaire que l'Assemblée devenue réellement Nationale, désigne des représentant dont le mandat sera uniquement d'exécuter les directives du peuple. L'exécutif. Chaque matin les Présidents et ministres, cette fois tous légitimes, recevront leur planning de la journée, comme tout employé du peuple qu'ils seront, comme tout employé de toute entreprise.

 

Les avantages

Bien sûr le système d'assemblée populaire virtuelle peut se décliner à la gestion des régions, des départements, des villes, et même des quartiers. Ainsi tout un personnel de fonctionnaires administratifs devient obsolète, non seulement les élus, mais aussi leurs équipes. L'économie envisagée serait drastique, de plusieurs milliards, car il existe 600 000 élus dans notre pays. Cet argent pourra être employé par exemple à rémunérer des fonctionnaires objectivement plus utiles que des administratifs : infirmiers, professeurs, pompiers, juges, policiers, … Il serait donc possible d'augmenter le nombre de fonctionnaires pragmatiquement utiles, tout en faisant une économie. Hé, oui.

Cependant l'avantage premier des assemblées populaires virtuelles ne serait pas pécuniaire, mais plutôt le bénéfice de l'intelligence collective.

Les systèmes politiques archaïques reposaient sur le principe du chef tout puissant, et omniscient. Je pense que cela provient de notre culture religieuse, issue de la révolution néolithique, qui nous inculque depuis des millénaires qu'il existe un seul berger, dirigeant un troupeau. Le berger, à l'image de Dieu lui même, est unique, parfait et tout puissant, c'est lui qui guide le peuple incapable de se diriger lui même. C'est bien sûr l'antithèse de la définition de la démocratie. Notre système politique est cependant profondément imprégné de ce principe ancestral autocratique, avec son culte du chef, son monarque républicain, son 49-3, ses « nous ferons le bonheur du peuple malgré lui », etc.

Quoi qu'il en soit, il nous faudrait croire qu'un chef, l'homme providentiel, aidé de quelques camarades, aurait réponse à tout, dans tous les domaines, et serait infaillible. Or il en va des humains comme des ordinateurs : ou vous savez faire une seule chose parfaitement, ou vous savez faire beaucoup de choses approximativement. Nul ne peut prétendre avoir réponse à tout, sauf à finir par éclater comme la grenouille qui se croyait plus grosse que le bœuf.

Avec les assemblées populaires virtuelles il n'y aurait plus seulement de petits groupes (think tanks, lobbies, commissions, …) qui imposeraient leurs seules solutions, mais il y auraient 66 millions d'idées possibles, et dans le tas, certainement LA pépite que tout le monde cherchait sans trouver, l'Idée super à laquelle personne n'avait pensé. En tout cas l'assemblée de 66 millions de cerveaux doit fournir une probabilité bien plus importante de trouver la bonne solution, qu'en déléguant cette tâche seulement à un petit groupe d'humains. C'est statistique, tout simplement, surtout dans un domaine comme l'intelligence, où le total représente bien plus que la simple somme du tout.

Il s'agit donc du passage d'une intelligence individuelle, celle du chef, à une intelligence collective, de toute une Nation. Ce serait unique sur la planète Terre, comme le fut notre Révolution de 1789 qui bouleversa la géopolitique européenne, et mondiale. L'histoire nous donne ici l'opportunité, encore une fois, de montrer au monde que la marche vers la démocratie est la seule possibilité, et doit reprendre. Une fois encore nos lumières pourraient éclairer le monde, si nous savions instaurer une telle démocratie. Nous serions alors à nouveau un exemple pour les autres nations.

 

Proposer plutôt qu'attendre

Je ne suis pas né de la dernière pluie, et je sais que le système démocratique décrit ici peut paraître utopique. Mais en son temps la fin de la monarchie était, elle aussi, considérée comme une utopie, au même titre que le voyage sur la Lune. Et il n'a pas fallu un seul article de presse pour la faire tomber, mais l'intervention du débat des Lumières, puis du peuple qui s'en est emparé. Ce que je propose ici n'est que l'ébauche d'un nouveau système politique, une base de discussion, que je conçois critiquable et améliorable, bien entendu. Pour mettre en place un tel système il ne suffit pas de claquer des doigts, ni de céder au manichéisme, mais il faut y réfléchir, y travailler, tester, corriger, prévoir une transition, et tellement d'autres choses.

En toute logique nous ne reviendrons plus en arrière, nous ne retournerons plus vers l'autocratie et ses dérives, mais vers plus de démocratie. En tout cas l'histoire nous a montré que c'est dans ce sens que les sociétés évoluent, même aujourd'hui en Chine (lentement), et même si souvent il aura fallu la guerre pour y parvenir. Par conséquent il est temps de penser à de nouveaux systèmes politiques, mieux adaptés à la société de la communication, mieux adaptés au besoin du citoyen à intervenir directement dans ce qui le concerne, mieux adapté aux exigences citoyennes de transparence et d'équité. Et cela sans attendre.

Il faut faire vite, car la Vème République est carbonisée, incapable d'affronter les enjeux de demain. Tout le monde s'en rend compte, il y a sur ce point un consensus quasi national, ce qui est assez rare pour être souligné.


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16 réactions à cet article    


  • Laulau Laulau 31 mai 2016 09:43
    Assemblée Nationale virtuelle ?

    L’important serait que l’assemblée ait un pouvoir réel, non ?


    • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 09:58

      @Laulau
      Absolument, elle serait techniquement virtuelle (66 millions de français seraient virtuellement réunis) mais son pouvoir serait bien réel.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 31 mai 2016 10:23

      En fait c’est une très bonne idée.... Mais qu’il ne faut pas idéaliser.

      Elle induirait des effets pervers actuels et nouveaux à apprivoiser.

      1-Comme chaque innovation, s’attendre a ce que les archaïques s’insurgent contre la perte du monopole de représentativité comme l’exemple des taxis, les notaires, les cheminots, les profs et autres statutaires et monopoles de faits qui s’insurgent de la perte de privilèges et avantages.

      2-L’internet n’est pas non plus le paradis. Les groupes de pressions organisés peuvent mobiliser pour empêcher ou noyer des avis contraires à leur schéma de pensée. Agoravox en est l’exemple pervers, ou une modération de trop plein de gauchistes bloquent les articles intéressant qui ne vont pas dans leur sens, ou un éditeur partial qui met en avant dans le bandeau central que des articles partiaux gauchistes.

      3-La dictature de l’émotion. Les réaction a chaud seront amplifiées, et le manque de recul pourrait ostraciser des catégories sociales moins nombreuses ou peu représentatives de la masse.

      4-La dictature de clichés pourrait en être amplifié. S’exprimer est une chose, connaitre son sujet en est une autre. Beaucoup s’expriment en ayant une vue partielle sur la base de clichés ou d’ignorance. Voir ici l’exemple de ceux qui vivent à charge de la collectivité mais qui crachent dessus.

      5-La dictature de ceux qui maîtrisent l’outil informatique. On peut imaginer des moyens automatisé de contrer les opposants, la chasse aux mots et repérages des idéos qui ne rentrent pas dans le schéma de pensée de certains groupes de pression. 

      6-Gérer la modération reste le premier problème de cette belle idée. La modération est aussi une censure. Accepter de laisser s’exprimer des idéos qui ne sont pas les siens nécessite une vision libérale, et accepter que des idéos heurtent n’est pas simple. Il y a toujours un gauchiste moraliste pour dire ce qui est bien de dire ou penser ou censurer.

      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 10:46

        @Spartacus
        Oui, vous avez raison, ce n’est pas simple à réaliser, et les dérives pourraient être nombreuses.
        C’est pourquoi je propose :

        • une police et une magistrature qui feraient respecter les règles (avec sanctions à l’appui, prison y compris)
        • des moyens automatiques, du genre si la moitié des intervenants du forum votent pour vous exclure, alors vous êtes exclu pour une durée donnée.
        • dans les forums vous serez présenté avec votre vrai nom, plus possible de se cacher derrière un alias, et vous subirez les conséquences de vos écrits (police, magistrature)
        Quant aux groupes de pression et lobbies, bien évidemment ils tenteraient de s’accaparer les forums, cependant face à eux ils n’auraient plus qu’un seul ministre à convaincre, mais 66 millions de citoyens, qui auront même la possibilité de les exclure s’ils les enquiquinent. En démocratie même les lobbies ont le droit de s’exprimer, mais ils ne sont plus les seuls à pouvoir le faire, et leurs propositions n’auront pas plus d’importance, ni de priorité, que celles d’un simple citoyen.

      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 12:12

        @Jeekes
        « Et qui serait charger de faire respecter les règles à cette police et cette magistrature ? »
        Cette même question se pose aujourd’hui, et il semble que nous ayons trouvé des solutions acceptables, tout à fait réutilisable pour les assemblées populaires virtuelles.


      • Spartacus Lequidam Spartacus 31 mai 2016 12:53

        @HClAtom

        Déja on est dans la dérive de censure anti liberté « règles » sanctions«  »magistrature«  »exclure«  »conséquences de ces écrits« ....

        Il n’y a pas besoin de règles pour s’exprimer. Pas plus qu’il ne faut indiquer son »vrai nom". Pas plus qu’on refuse le droit d’expression qui choque. L’anonymat est au contraire garantie de la sécurité et l’attaque ad personam.

        Comme si 66 millions de citoyens vont s’exprimer.....Les gens ne s’exprimeront que sur les sujets qui les touchent. 

        Comme quoi l’idée est bonne mais les effets pervers sont peut être pire....
        La vitre cassée de Bastia devrait faire partie de l’enseignement de base....

         

      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 13:43

        @Spartacus
        C’est certes difficile à mettre en place, comme le fut la République en 1789 (et après).

        Il faut bien voir que les règles, sanctions, magistratures, ... seront celles dont le peuple décidera, vous pourrez alors faire part de vos idées et propositions.

        Quant à l’anonymat, vous avez sans doute remarqué que vous n’êtes pas anonyme lorsque vous votez (on vous pointe sur un registre), il n’y a donc aucune raison que vous soyez anonyme dans l’assemblée virtuelle, même si le vote en lui même peut être anonymisé.

        Mais qu’à cela ne tienne, on peut imaginer des alias, à condition que la police, sous commission rogatoire d’un juge, puisse savoir quel citoyen le contrôle. N’oublions pas que nous parlons de l’Assemblée Nationale, on n’est pas là pour rigoler. Voilà le genre de mécanisme qui serait à définir par l’assemblée.


      • Spartacus Lequidam Spartacus 31 mai 2016 15:24

        @HClAtom

        C’est comme à chaque fois qu’on construit un tunnel pour rapprocher les gens, on explique toujours que c’est pour rapprocher les gens et faciliter la circulation.....
        Mais le naturel interventionniste revient vite au galop...

        il y en a toujours qui veulent à l’entrée et la sortie y mettre des conditions d’accès, des douaniers, des taxes et des péages.....Et la liberté gagnée devient une nouvelle servitude.


      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 15:47

        @Spartacus
        Vous avez tout à fait raison, les embûches et autres pièges sont nombreux, mais pas plus que dans le système actuel.

        Le citoyen se verrait « forcé » d’intervenir, s’il souhaite que les choses changent dans son sens, tout comme il est « forcé » aujourd’hui de s’occuper de temps en temps de ses papiers administratifs. Il y a donc une contrainte certaine : la participation du peuple qui devient directement responsable de lui-même.
        Je crois cependant qu’en y réfléchissant, à 66 millions de cerveaux réunis, on pourrait trouver de bonnes idées pour alléger cette contrainte.


      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 16:05

        @Spartacus
        N’oubliez pas non plus que ceux qui voudront « à l’entrée et la sortie y mettre des conditions d’accès, des douaniers, des taxes et des péages... » devront d’abord soumettre ces propositions au débat de l’Assemblée Nationale, dans lequel vous pourrez intervenir, pour vous y opposer. Gagnera alors celui qui parviendra à convaincre une majorité.


      • HELIOS HELIOS 31 mai 2016 16:11

        @Spartacus

        Lorsque c’est le peuple qui s’exprime directement, cela s’appelle (actuellement) du « populisme ».
        Alors il est tres rapide de critiquer le recours direct au peuple d’y trouver tous les defauts.

        C’est normal quand on voit comment est informé le peuple en question a travers les officines de com des puissants.

        On peut en tout cas trouver des solution de « moderations » , d’information etc pour que les decisions prises par les citoyens (remarquez que je ne les appele plus « le peuple ») soient responsables, de bons sens et refletent sa volonté... comme par exemple :

        Avoir une chambre restreinte de « députés » dont il faudra definir l’accession a un poste pour que cette chambre examine les choix pour que ceux ci ne soient pas hors du champ ... et que cette chambre produise des explications -sinceres-, techniques, philosophiques et dans tous les cas que les motivations liées a l’adoption (ou le refus) d’une loi soient clairement jointes a la loi afin que si ces conditions evoluent et changent on puisse amender, re-orienter voire la supprimer.

        Evidement, cela diminue l’influence des lobbies qui auront a convaicre une grande quantité de citoyens plutot que quelques « representants ».

      • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 16:25

        @HELIOS
        Oui, c’est une bonne idée, bien qu’un peu complexe à concrétiser.

        Il est clair que l’information et l’instruction du citoyen sont essentielles à une réelle démocratie.

        Je crois cependant que l’information du public se fera naturellement. Chaque sensibilité proposera des documents aptes à convaincre, et plus elle sera pédagogue, et plus elle aura de chances d’être comprise, et donc de réunir le plus grand nombre de suffrages. Dès lors chaque camp fera œuvre d’information, ce sera dans son intérêt. Notons que dans ce cas, toute tentative de désinformation sera forcément immédiatement contredite, et mise à la connaissance de tous, car les opposant ne se priveront pas de fact-checking. Les menteurs seront donc vite tracés et sanctionnés.


      • Morpheus Morpheus 31 mai 2016 16:16

        Attention ! Idée très dangereuse.
        Aucun ordinateur n’est à l’abri d’un piratage qu’il s’agisse d’un serveur ou d’un ordinateur personnel.

        Par conséquent le vote électronique est une arnaque car il est impossible de vérifier et de recompter les voix.

        Le jour ou on votera sur internet il sera très facile de falsifier totalement l’élection ou de biaiser le référendum. (Il n’y a pas de défense ultime. Il y a simplement des défense adapté à des menaces. Or dans cette escalade technologique vous remarquerez que les défenseurs ont la vie dures. Les banques se font assez régulièrement frauder les cartes bancaires par des hackers en herbes, vous pensez bien qu’une puissance ennemie n’aurait aucun mal à élire qui elle veut... )

        Je précise que je ne pense pas que nous soyons actuellement en démocratie qui est historiquement basée sur le tirage au sort mais plus dans une oligarchie basée sur le vote. (Lavage de cerveau à l’école...)

        Une démocratie réelle et sans internet est possible. Vous pouvez consulter les excellents travaux d’Etienne Chouard sur le sujet.


        • HClAtom HClAtom 31 mai 2016 16:33

          @Morpheus
          Vous relevez ici une des faiblesses du système effectivement. Mais comme vous le savez, aucun système n’est parfait, il faut donc en réduire les défauts et trouver des parades. Cela vaut actuellement pour la bombe atomique, les centrales nucléaires, les secrets militaires, les coffres fort des banques, ... qui ne semblent pas autant hackés que vous semblez le dire.

          Je pense que la sécurité informatique est aujourd’hui capable de protéger notre nation contre la plupart des tentatives de hacking. Il existe nombre de moyens de sécuriser un serveur d’Etat, comme impots.gouv.fr, il suffit de s’en donner les moyens.


        • Croa Croa 5 juin 2016 15:28

          Excellente idée qu’il convient d’approfondir, ne serait-ce que vis à vis de sa réelle faisabilité. Merci de l’avoir proposée ! smiley


          • lucien bomberger lucien bomberger 27 avril 2017 20:36

            L’idée est un idéal qui, si l’on prend bien temps d’y réfléchir, est probablement le futur.
            En approfondissant le sujet depuis 2011 avec l’idée d’une Bourse Citoyenne Directe des Votations continues, on s’aperçoit que nous cherchons notre souveraineté à la manière de la souveraineté financière en place avec son outil virtuel qu’est la bourse des marchés et le trading continu en « hyper fréquence » s’il vous plaît.

            Quel est l’intérêt d’une telle assemblée virtuelle (ou Temple du Démos) ?
            C’est de construire de la volonté générale en direct continu comme le font les marchés financiers. Sauf qu’on évite tout d’un coup l’intermédiaire politique qui devient obsolète et plus rapidement encore que son obsolescence l’avait programmée. Nous pouvons ainsi entrevoir de réconcilier enfin le capitalisme et les citoyens...

            Quelles précautions faut-il prendre pour pencher du côté « démiurge » du démos plutôt que du côté « démon » ?
            Il faut philosopher de sorte que ce ne soit pas dans l’attentisme d’un philosophe-roi qu’il faille chercher, mais dans le citoyen philosophe que les Lumières n’ont jamais réussi à former.
            Peut-être que selon la vision des possédants, le peuple d’en bas n’a pas à dire son mot dans une démocratie directe financière des bourses des marchés.

            C’est donc un combat de souveraineté que cela suppose, et le mieux est d’entrevoir les possibilités d’une grande réconciliation, par l’éviction de l’animal politique.
            Nous voterions directement pour les idées à amener à l’agenda politique, pour organiser les débats et les votations...nous irions très vite. Le programme de Macron est un programme pour 3 mois, pas pour cinq ans !

            Alors les plateformes locales et globales sont déjà plus ou moins là, une multitude d’outils proposent déjà tout le nécessaire pour s’organiser localement. Il faudrait voir effectivement une grande centrale des valeurs citoyennes...
            Il y a actuellement près de 1500 idées en propositions...je les ai codifiées et fait la nomenclature, elles sont prêtes à entrer ne bourse citoyenne...
            Ensuite prévoir une application citoyenne pour organiser ses débats, ses votations, et roule ma poule on règle un problème important de l’organisation sociétale et des lois.

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