Pour une véritable égalité parentale et la protection des enfants face aux séparations conflictuelles
Pour une égalité parentale réelle et la protection des enfants face aux séparations conflictuelles
Les séparations conflictuelles fragilisent des milliers de familles chaque année, privant de nombreux enfants du lien précieux avec un de leurs parents. Dans cette tribune, le collectif Défendre les Enfants, regroupant une douzaine d’associations, alerte sur les conséquences dévastatrices des non-représentations d’enfant (NRE) et des éloignements géographiques volontaires (EGV). Alors que les plaintes et mains courantes liées à ces situations explosent, l’absence de réponses adaptées traduit un retard criant en matière d’égalité parentale en France. Avec un taux de résidence alternée parmi les plus bas d’Europe et des mesures législatives systématiquement bloquées, il est urgent de repenser nos politiques pour replacer les enfants au cœur des préoccupations et garantir à tous un droit effectif à une parentalité équilibrée.
Le collectif Défendre les Enfants, qui regroupe une douzaine d’associations dédiées à la défense des droits parentaux et de l’enfant, souhaite attirer l’attention sur un fléau largement méconnu, mais pourtant dévastateur pour de nombreuses familles : les non-représentations d’enfant (NRE) et les éloignements géographiques volontaires (EGV). Ces problématiques, au-delà de causer des traumatismes profonds pour les enfants privés de lien avec un parent, représentent une atteinte sérieuse aux droits parentaux dans notre pays.
La récente sortie du film Une part manquante (dans lequel l’acteur Romain Duris joue un père à la recherche de sa fille au Japon) nous donne une nouvelle occasion de rappeler ces enjeux, en montrant l'impact émotionnel et psychologique pour les enfants et leurs parents concernés. Ce fléau, souvent invisible dans le débat public, est pourtant bien réel et chiffrable : chaque année, près de 150 000 plaintes pour soustraction ou non-représentation sont enregistrées dans les services de police et de gendarmerie en France, sans compter plus de 120 000 mains courantes. Des chiffres alarmants qui traduisent le nombre de familles en souffrance et le manque criant de réponse adaptée pour faire respecter l’égalité parentale dans notre pays.
Dans une société où le discours politique prône l’égalité comme un pilier, force est de constater que cet idéal peine à se traduire dans le domaine de la parentalité, particulièrement lors des séparations conflictuelles. La France, avec seulement 11,4 % des enfants en résidence alternée après une séparation, affiche l’un des taux les plus bas d’Europe. Cinq propositions de loi ont été déposées depuis l’arrivée au pouvoir du Président Macron pour améliorer la place de l’égalité parentale, mais toutes ont été bloquées et jamais présentées à l’agenda parlementaire. Une situation regrettable qui reflète un statu quo nuisible et laisse les familles sans avancée législative tangible.
Ce manque d’action de la part de nos institutions est aggravé par des politiques publiques qui perpétuent des communications genrées et inégalitaires. La ligne téléphonique 3919*, par exemple, mise en place par le gouvernement pour les situations de violence conjugale, est exclusivement réservée aux femmes, excluant ainsi les hommes victimes ou en besoin de soutien dans des situations similaires. Cette exclusion systémique de certains parents dans le soutien gouvernemental ne fait qu’amplifier les tensions et les inégalités entre les sexes et donne l’image d’un système déconnecté des réalités et des besoins diversifiés des familles.
La société que nous construisons doit reposer sur des valeurs de respect et de justice pour tous, et les enfants doivent être placés au cœur de cette équation. L’amendement récemment voté sur la défiscalisation des pensions alimentaires dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025, qui introduit de nouvelles disparités et met en péril les ressources de certains foyers, soulève une indignation légitime, illustrée par une pétition** ayant récolté des milliers de signatures en quelques jours. Loin de promouvoir l’égalité, cette mesure contribue à fragmenter davantage les parents séparés, exacerbant les tensions et nuisant aux conditions de vie des enfants.
Alors, quelle société voulons-nous ? Il est temps que les discours d’égalité soient suivis d’actions concrètes et justes, qui répondent réellement aux besoins des familles en plaçant les enfants au premier plan. Parler d’égalité, c’est bien. Mais agir dans l’intérêt supérieur des enfants, en leur assurant le droit de voir et d’être aimé par leurs deux parents, c’est bien mieux.
Collectif Défendre les Enfants
Fabien WALD
https://defendre-les-enfants.eu
*https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16929
**https://www.mesopinions.com/petition/politique/petition-contre-nouvelle-fiscalite-pensions-alimentaires/235638
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