Pour vous plaire
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH401/Promenade_avec_maman_a_Lassale_che_Pipa_-03424.jpg)
C'est une boutade bien sûr car rien de ce que je dirai là ne plaira !
Je ne suis pas cinéphile et hormis quelques films qui restent gravés dans ma mémoire parce que vus sans a priori ni préméditation, les films traversent ma mémoire comme des friandises mon palais.
Mais j'ai, dans mon entourage, des cinéphiles et des professionnels des salles obscures.
Donc, nous avons parlé de Cannes.
Donc nous avons parlé de la Palme d'Or.
Donc nous avons parlé de l'homosexualité, et de tout ce qui se passe en ce moment dans notre société.
Je connais la définition du mot « homophobe » telle qu'utilisée aujourd'hui. Mais celle-ci me chagrine ; j'en reste, sans mauvais esprit mais naturellement, à son étymologie : la phobie du semblable. ( cela reste la définition en psychiatrie)
Phobie est un peu excessif sauf à décrire une peur infondée, ce qui est le cas de ceux qui « craignent » les homosexuels. Et l'homme tue ce dont il a peur.
Beaucoup de vocabulaire dérive, se perd dans la foule, tel agoraphobe- celui qui a peur des grands espaces vides et qui, soudain a vu la place se remplir de monde ; j'ai même vu récemment le « surmoi » devenir l'hypertrophie du « moi ». Bref.
Les homosexuels, pour la part d'entre eux, elles plutôt, qui ne sont pas « bi », sont plus hétérophobes que les hétérosexuels sont homophobes. Mais je joue sur les mots. Je mélange les deux pôles.
« Je suis homophobe : je répugne à l'idée d'être touchée de manière ambiguë par une femme. Je répugne même à en voir des images. De la même manière, voir exposer la sexualité, même suggérée de deux hommes, me répugne. Mais je ne suis pas plus atteinte que ceux-ci qui répugnent aux contacts charnels avec le sexe opposé.
Ce n'est pas une phobie, je maîtrise ! Et je n'ai pas peur.
Je comprends ce qu'on m'en dit : se sentir tellement femme dans le corps insupportable d'un homme, beaucoup plus vrai pour les « trans » et ne crois pas vrai le petit gène, encore, qui se serait incrusté dans le génome de ces gens-là.
Bien sûr, le jeu, la jouissance, la liberté d'un corps sans tabou peut passer par des jeux érotiques avec n'importe qui, avec n'importe quoi. Je le conçois bien que ne le ressentant pas.
Je constate, donc j'admets qu'il existe des êtres indifférenciés, des êtres qui redoutent le contact sexuel avec l'objet symbolique maternel ou paternel mais je sais que cela n'a rien de naturel mais se situe tout entier dans le culturel, dans des écueils, dans des étapes difficiles de la constitution du moi. »
« Moi, je suis libérée, j'ai folâtré avec des femmes plus jeune et j'ai trouvé cela très confortable ; les femmes savent, évidemment, les bons gestes ; faire l'amour avec une femme, c'est sans enjeu de pouvoir, de possession, c'est juste du bon temps.
Et je ne comprends pas qu'on soit coincé , comme tu le dis, cette répugnance, c'est une détestation de toi ! Note que cela ne gêne personne, tu n'es pas du genre à manifester ! »
« J'ai passé une soirée chez des copains la semaine dernière, L et M n'arrêtaient pas de se pourlécher ; déjà que je n'aime pas cette impudeur chez un gars et une fille, là, c'était vraiment désagréable ; oui, je ressentais une répugnance ; c'est dans l'exhibition que quelque chose cloche. »
« J'étais à Cannes ; très mauvaise année ; violence ou sexe, sexe homo évidemment ; la scène porno de la Palme, est là, inutile, comme des cheveux sur la soupe ; ce n'est plus de l'art, il n'y a pas de message, une sorte de voyeurisme.. c'est plus que vulgaire, c'est obscène ; loin de la graine et du mulet. Jamais vu ça depuis plus de vingt ans que je suis le festival ! Soit ce film est une commande, une concession donc, une trahison, et c'est minable, soit c'est une débâcle, et c'est triste. »
« Oui, les scènes dites « chaudes » dans les films m'ont toujours laissée froide ; c'est tellement convenu ; je ne suis pas très visuelle, mais la bande son est toujours à chier ! Alors entre deux filles ou deux mecs, jamais de la vie je n'irai voir ça ! »
(Il n'y avait pas de représentantes de lesbiennes pur sucre pas de représentant masculin non plus.)
On parle ici de névroses ; et il y a fort à parier que nous soyons tous névrosés !
Voilà ce que dit Janov :
« ...Si la façade irréelle ne suffit pas, si elle n'arrive pas à provoquer une réaction humaine de la part des parents, l'enfant se voit contraint d'avoir recours à des défenses plus radicales. Pour ne pas leur déplaire ou pour les rendre chaleureux et gentils, il peut étouffer toute sa personnalité....Il peut aller jusqu'à se transformer complètement pour eux – c'est ainsi qu'on voir un garçon devenir une fille.
Le besoin d'amour n'est pas quelque chose de cérébral...il pénètre tout le système et déforme aussi bien le corps que l'esprit. C'est cette distorsion qui est le système de défenses. Ces défenses ont toujours pour but le blocage des sentiments réels..
Le toxicomane est l'exemple type du sujet qui a épuisé toutes ses défenses intérieures ; en général il a étouffé en lui tant de sentiments qu'il en devient presque apathique ; souffrance, piqûre, soulagement.
Quelle que soit la douleur que comporte la douleur de la piqûre ou la pratique de rapports homosexuels, le sentiment symbolique que ressent le sujet est un sentiment de plaisir, ou plus exactement de soulagement. La douleur physique réelle, la douleur ressentie par le moi réel, est filtrée par le système de défenses qui l'interprète comme du plaisir ».
Ainsi, ce que je ressens du monde actuel, c'est qu'il engendre comme « défenses » une libre-pensée qui n'est que l'acceptation des conséquences d'un désastre généralisé mais en aucun cas une quelconque réflexion pour en atteindre les causes.
La drogue existe : point n'est besoin d'en connaître les causes et surtout d'affiner ces connaissances afin de les divulguer ; l'homosexualité existe, même procédé.
On accepte en riant, ou on subit ; tout dépend de qui l'on est, tout dépend des effets. On subit le harcèlement moral, on se rit du mariage ; on panse la drogue, on s'offusque des injustices ; on s'indigne des abus de pouvoir, on en dénonce les moindres aspects mais.. on ne se rebelle pas. Je veux dire, on n'agit pas, chacun dans la sphère de ses connaissances ou de ses activités pour y remédier. Là non plus on ne peut rien contre la fatalité.
On est triste d'un deuil ? On prend des antidépresseurs.
On souffre d'une trop insupportable pression, on prend des antidépresseurs. Ou l'on se suicide.
Il est à noter, à ma connaissance, qu'aucune société n'a jamais été aussi malade.
Mais on rêve de s'enrichir, on joue les poupées barbie, on espère la planète Mars.
Et dans ce cloaque si l'on s'efforce de poser un pion, incertain, il est vite recouvert.
Les féministes trouvent qu'elles n'en ont pas assez ; elles se foutent comme d'une guigne de leurs responsabilités de femmes, de mères.
Ainsi, plutôt qu'appréhender les difficultés qui étaient les nôtres, plutôt qu'approfondir et comprendre, multiplier les thérapies de choc d'un Janov, d'un Reich, plutôt que se diriger vers la santé, nous avons figé deux ou trois foutaises, comme le complexe d' Oedipe ou les méfaits de la punition et nous avons laissé venir l'enfant roi, l'enfant livré à lui-même il fallait que les mères fussent femmes et les hommes amants ; il fallait qu'ils ramènent de l'argent.
On en voit toutes les conséquences aujourd'hui. Je n'ai pas de solutions sauf à avoir pris ses responsabilités ! Le point fixe de la liberté .
Je ne suis pas morale ni moraliste ni moralisante, peut-être démoralisante, mais les méfaits sont si grands qu'on ne peut que s'en inquiéter.
Les morts d'overdose quand j'étais jeune étaient archi rares ; il y avait des tas de gens complexés, plus qu'aujourd'hui, cela semble certain. Mais dans leurs complexes et dans leur modestie, ils étaient probablement plus structurés que ne le sont les jeunes d'aujourd'hui.
Je ne sais si la pornographie soigne les complexes, les frustrations, les fantasmes « limites »mais celle-ci fleurit et ce n'est pas parce qu'elle se banalise qu'elle en est plus jolie.
La pudeur disparaît et il est de bon goût de parler « cul » dans tous les sens, se s'exhiber et d'avoir perdu jusqu'à la notion même de séduction, d'intimité, d'érotisme. Ou bien les filles parlent à leur mère, lui racontent leur nuit et le sexe devient une fonction comme une autre où il n'y a plus d'indécence ; on parle du corps, le même qu'il faut faire vérifier régulièrement ; prosaïquement. La perte des sens est à la mesure de la perte de notre animalité ; pour compenser, on surenchérit .
La délicatesse d'expression et de ressenti était partagée par les « gens du peuple » habités par cette retenue caractéristique de tous ceux qui ne sont pas très sûrs d'eux et qui ne cherchent guère les projecteurs. Espèce en voie de disparition.
On banalise ; tout est possible, tout est permis donc il n'y a plus de rêve. On a rempli tous les espaces ; la boutique mondiale géante n'a plus mon cœur en magasin.
Seule Yaël est à la mode ! Marie, Élisabeth, Jean, moi, on est des fachos !
Il faut être up to date ; nous sommes discriminés, bien que nombreux j'en suis sûre. Il nous faut nous taire.
L'homme a réussi à nier sa nature ; tout va dans ce sens, jusqu'à où ?
Où est passé la poésie ?
Qu'est l'humain devenu, lui qui de si loin est venu ...
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