Pourquoi Hollande finira son mandat
Ne cédant pas aux milles cris de rages, aux réquisitoires fantasques ou lucides de ses nombreux détracteurs et à la décroissance sanglante de sa côte de popularité alors que les baromètres récents estiment la mésestime des Français à plus de 80%, François Hollande a martelé, le 5 septembre, envers et presque contre tous « Il n'y a pas de sondage qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président de la République ».
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH200/hollande-42-dc77a.jpg)
Face à l’amoncellement de déceptions, de coups du sort et de guerres fratricides, le président s’est exprimé au sommet de l’Otan sur son propre avenir, comme pour contrecarrer tous ceux qui réclament et annoncent une démission ou au moins une dissolution de l’assemblée nationale. Il a déclaré, à la suite de la publication et de la sortie du livre de son ancienne compagne Valérie Trierweiler « Il y a des questions de principe en cause. Il y a la fonction présidentielle, elle doit être respectée, non pas pour préserver la personne qui a la charge de conduire la France mais préserver nos institutions qui sont le socle de la République. ».
Comme si cette nouvelle n’était que l’arbre qui cache la forêt, la hausse du taux de chômage, la démission d’un secrétaire d’état fraichement nommé, les manifestations contre la réforme des rythmes scolaires, la fronde revendiquée d’un groupe de députés PS et enfin la chute monumentale de sa côte de popularité, ont fait suite à cette parution. Le récit des faits, des mauvaises nouvelles et des coups de massue reçus par Hollande ces dernières semaines pourrait me faire dépasser le quota de mots autorisés par Agora Vox tant il surpasse toutes nos estimations et est demeure exempt de tout décompte.
Cependant, s’il est vrai que son charisme ne supplante pas celui de son prédécesseur, tout autant que sa capacité à rassembler et à ne faire qu’un autour de lui, il semblerait que la somme d’attaques qu’a subi le chef de l’Etat, l’ait renforcé. Elle lui a même appris, comme lorsque la pluie venait inonder son pince-nez à l’île de Sein le 25 août, à encaisser et à gérer, en demeurant d’une imperturbable impassibilité, devant tous les évènements fortuits et inopinés qui viennent secouer le paquebot présidentiel au bord des abîmes.
Ainsi, Hollande, qui semble avoir une dent contre ceux qui n’en ont pas, ne cassera pas les siennes sur l’autel de la fonction présidentielle et finira, contre toute attente, son mandat présidentiel. Rappelons que peu de présidents durant la cinquième République n’ont pu se vanter d’avoir une côte de popularité transcendante à mi-mandat et que la tornade qui secoue actuellement l’exécutif n’emportera indubitablement pas Hollande avec elle.
De fait, même à seulement 13% d’opinions favorables, selon le dernier sondage TNS Sofres commandé par Le Figaro Magazine, Hollande semble avoir été décidemment renforcé par cet hécatombe et par les coups durs, formalisant ainsi la maxime Nietzschéenne « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort ».
44 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON