Pourquoi je vais voter Nicolas Hulot aux primaires de l’Ecologie !
Nous n'en sommes qu'aux primaires des primaires de ces présidentielles 2012 !
La campagne électorale actuelle -les primaires de l'écologie : mais où se trouve l'écologie ?- est donc limitée à un choix entre quatre personnages qui tentent de nous faire croire qu'ils sont les mieux placés pour nous représenter... parce que c'est vrai, qu'au-delà de la ligne d'horizon, c'est bien du candidat de l'écologie politique qu'il est question ! Tout au fond du fond du paysage c'est une Présidente ou un Président de la République qu'on doit apercevoir !
La femme ou l'homme qui va sortir de ce premier choix sera donc celui qui montera sur le ring politique et qui aura affaire à tous les vieux requins de la profession. A la masse de ceux qui seront non seulement capables de donner des coups de coude mais de faire des croche-pieds, peut être même de sortir des couteaux -valable pour les « ennemis » comme pour les « amis »-. Un récent film sur la campagne de Sarkozy montrait la sauvagerie, crue, dont certains -tous ?- sont capables dans ce milieu sans foi ni loi.
On prédit même que la campagne de 2012 sera encore pire que les précédentes : c'est dire.
Alors, sur le casting qui s'est dégagé, désolé, mais il y a deux candidats qui ne font pas le poids et qui, à la vérité, n'incitent pas à des commentaires supplémentaires même succincts puisque leur avenir est de disparaître !
Il ne s'agit pas de participer à un débat de fin de soirée sur France 3 mais de participer à une campagne qui sera relayée par les chaînes nationales et par CNN, l'internet, twitter et tutti quanti : un autre niveau qui ne permet pas de faire rire à ses dépens. Le candidat, déjà, représentera la France. Désolé pour leurs susceptibilités éventuelles mais ils sont loins d’être au niveau : ils ont cherché à être sur le devant de la scène qu'ils en acceptent les conséquences. Ça n'a d'ailleurs que peu à voir avec leurs qualités personnelles.... qui doivent être grandes pour en être arrivé jusque la !
Restent Eva Joly et Nicolas Hulot.
Donc, on est aujourd'hui en troisième semaine.
Sans vouloir tomber ni dans le sexisme ni dans le jeunisme, je vois mal comment Eva Joly pourrait se sortir d'une confrontation avec un « tigre politique » lorsque les choses sérieuses auront commencé. Oui, je sais, il y a les lunettes rouges mais je pense que ce n'est pas suffisant même avec un passé de juge d'instruction. Ce n'est pas remettre en cause ses idées, c'est mettre en cause -par contre- sa capacité à la répartie.
Dans un match de tennis, on peut faire de très bons services et être totalement incapable de faire passer son deuxième coup : je crois que c'est son cas lorsqu'elle en a fini avec la lecture de ses notes. Incompréhensible dans l'improvisation !
De plus, pour faire référence aux outils dont on se sert généralement dans ce genre de sport, Eva Joly, qui a commencé sa campagne depuis plusieurs mois, n'a pas fait frissonner les sondages lorsqu'elle était seule en piste !
Pas un frisson !
On voit mal comment elle parviendrait à le faire maintenant qu'elle se trouve en lice avec -ou contre ?- Nicolas Hulot.
À vrai dire, je pense que la triste attaque à laquelle elle s'est livrée dernièrement à Lille, a signé la fin de sa crédibilité de candidate. Quant on est au bord des larmes pour attaquer Nicolas Hulot, je me demande dans quelle état elle pourrait être face à un Sarkozy ou à un Mélenchon qui n'auraient aucune raison de la ménager....
Mais, finalement, ce n'est pas ça qui me gêne le plus.
Je pense que personne ne peut envisager sérieusement de voir Eva Joly devancer au premier tour n'importe quel socialiste pour les raisons que je viens de signaler... mais pas seulement !
Elle les joue sur leur terrain : j'allais dire sur les dossiers « traditionnels » de la gauche ceux qui ont fait la différence à l'époque de Mitterrand -1981, un siècle- mais qui n'ont pas été capable de résister à la droite libérale depuis : la justice sociale, la justice tout court, les problèmes des banlieues, etc. etc. sans être capable -ou alors j'entends mal- de bâtir une problématique politique qui partent de l'écologie autrement qu'en mettant en avant l'approvisionnement en énergie et le nucléaire.... Ca mes semble un peu court ! Dans son discours, l'ensemble de la problématique politique n'est pas remis en cause : on fait comme avant... en mieux !
C'est sur cette absence de problématique que non seulement la gauche n'a pas gagné les dernières élections mais qu'en plus -et c'est plus grave- le nombre d'électeurs ne cesse de régresser.
Il faut les regagner avec un changement de lunettes et un changement de focale.
On voit mal comment Nadal spécialiste des surfaces rapides pourrait lancer un défi au tenant du titre sur le gazon et le gagner.
C'est pourtant ce que prétendent faire Eva Joly et ceux qui la soutiennent.
Ceux qui la soutiennent : c'est-à-dire les caciques des Verts qui ont toujours fait moins de 10 % à ce type d'élection et dont certains ne sont pas capables de s'appliquer à eux-mêmes les principes de rigueur et de transparence qu'ils tentent d'imposer aux autres... et que Eva Joly, justement, défend parfaitement ! Je parle des cumulards, de ceux qui négligent de faire attention à leurs notes de frais alors qu'ils sont élus, brefs de tous ceux qui ont fait de la politique leur seule et unique profession. Et qui la font de la même façon que tous les hommes politiques professionnels aujourd'hui. De droite, comme de gauche !
On notera, en passant d'ailleurs, que tous les spécialistes de la chose ont préféré s'abstenir de se livrer eux-mêmes à la confrontation... Ils ont délégué leur savoir -ces battus courageux- à une débutante en politique. C'est dire la confiance qu'ils avaient en eux-mêmes.
J'ai toujours pensé -depuis le 2eme tour des Régionales- que l'objectif des responsables des Verts était de négocier au plus vite-peut-être même avant les présidentielles- des accords pour les législatives avec le Parti Socialiste.
« Je te laisse ceci tu me donnes des places à l'assemblée nationale sur des circonscriptions facilement éligibles. »
Alors la, il est vrai qu'on est très loin des présidentielles et du désir de certains de vouloir les gagner.
Je ne voudrais pas être devin -je n'en suis pas capable- mais je pense depuis longtemps qu'ils ont envoyé Eva au charbon pour qu'il ne soit pas possible de devancer le candidat du PS au premier tour mais pour qu'elle fasse, sur son honnêteté et ce qu'elle représente, un score suffisamment honorable pour permettre de négocier au prix fort un ralliement au 2eme tour.... -en écrivant ceci je n'avais pas encore lu le papier du Nouvel Observateur qui « officialise » en quelque sorte aujourd'hui ce que je viens d'écrire !-.
C'est de la basse politique et c'est clairement ce que proposait la famille Cohn-Bendit ! -Dany dément mais Rue 89 est prêt à mettre en ligne l'enregistrement- en proposant même de zapper le 1er tour..... Et c'est bien la première fois de ma longue vie de citoyens engagé que je vois des militants politiques partir dans une campagne qu'ils ne veulent pas gagner.... Et je m'en veux de d'écrire ça de Dany parce que c'est sa rhétorique et sa pratique politique qui m'ont amené à Europe Ecologie pour la campagne des Européennes. Je ne le regrette pas.... sauf que je suis coopérateur si vous voyez ce que je veux dire !
Moi, je pense tout au contraire que Nicolas Hulot -et lui seul- peut être devant les socialistes au 1er tour. Non seulement je le pense mais en plus je ne le crois. Yes, we can !
Sans avoir fumé la moquette !
Avant d'évoquer ce que Nicolas Hulot peut dire regardons le paysage !
Une société française qui ne croit plus en elle même, qui n'a plus un rond, qui tire le diable par la queue, qui voit l’électricité, le gaz et l’essence augmenter aussi vite que les profits des entreprises d'énergie...
Pendant ce moment la, pour certains, le rapport au SMIC est de 1 à 15.000 et l'équipe gouvernementale s'évertue à faire baisser leurs impôts...
Un chômage qui ne cesse d'augmenter et de faire basculer de plus en plus de familles dans la crise, la honte ou le désespoir....
Une vie politique qui se discrédite à longueur de temps à cause des affaires, du nombre de plus en plus faible de votants, de la collusion entre les partis politiques -droite et gauche votent plus souvent qu'on ne le croit la même chose ou presque- et qu'il est de plus en plus difficile de les différencier-, la montée du Front national y copmpris chez les plus défavorisés.
Enfin, parce que la mondialisation et l'élargissement de l'Europe, sans aucune explication ni pédagogie, apparaissent de plus en plus comme des contraintes et non pas comme des chances.
C'est sur ces points, à cause de recettes qu'elle n'est pas capable de renouveler, que la gauche continue, scrutin après scrutin de perdre toutes les élections qui se présentent. Et elle perdra les prochaines : il n'est pas écrit dans les livres qu'elle sera au deuxième tour parce qu'elle continue à fonctionner avec les mêmes recettes.
Je vois mal, pour ce qui me concerne, comment, sans changer de logiciel, la gauche pourrait cette fois-ci l'emporter.
« On ne prend jamais deux fois la même truite avec la même mouche ! » disent les pêcheurs qui rejettent leurs proies.
Ou plutôt si, si la gauche l'emporte -ce dont encore une fois je doute- ce sera tout simplement parce que les électeurs ne peuvent plus supporter Sarkozy, sa suffisance, son arrogance et son mépris.
Est-ce que ça suffit à faire un programme politique ?
Bien évidemment, non !
Si je vote, aujourd'hui, pour que Nicolas Hulot soit le candidat des écologiste aux présidentielles, c'est tout simplement parce que j'ai cru comprendre que son logiciel à lui était totalement différent.
Y compris différent de celui d'Eva Joly.
Son constat, encore une fois à travers ma lecture, c'est que la planète sur laquelle nous vivons ne peut plus continuer à vivre en appliquant les recettes du passé. C'est le point de départ du reste : c'est un point de départ décologiste !
L'échéance est proche ou, au-delà du réchauffement climatique et d'autres conséquences du même style, les êtres humains qui seront sur terre dans 100 ou 200 ans ne seront plus comment subsister sans s'opposer les uns aux autres par la force. Il nous faut donc dès aujourd'hui changer totalement de logiciels, c'est-à-dire de pratiques politiques, de comportements sociaux, de système économique, etc. etc.
La démonstration est facile à faire : je vous renvoie aux films d'Al Gorre, de Yann Arthus-Bertrand ou de Nicolas Hulot lui-même.
Quand ils sont sortis, ces films, tous les écologistes les ont applaudi. Et à vrai dire je pense que ces 3 documentaire ont fait plus pour l'écologie que toutes les campagnes précédentes des Verts...
Au point, souvenez vous, que la droite a expliqué, sans rire que le résultat d'Europe Ecologie aux Européennes était partiellement du à la projection de l'un de ces films sur France 2.....
une fois que l'on a dit ça, on a rien dit. C'est vrai !
Le projet que j'ai cru saisir, dans la bouche de Nicolas Hulot dans ces quelques interventions, mais aussi -pourquoi ne pas le dire- dans le travail de sa fondation et dans ses émissions de télévision, c'est celui d'une totale reconstruction de notre civilisation : ça me semble parfaitement correspondre à la nécessité, non ?
On ne peut plus adapter, il faut changer.
Mais comme il s'agit d'une rupture, tout commence par de la pédagogie, de la clarté, de la patience ce qui n'exclut pas la fermeté.
Pour prendre des situations basiques comme exemples :
Comment faire comprendre à ceux qui s'opposent aux limitations de vitesse et aux radars sans provoquer de manifestations sanglantes que ces pratiques sont aujourd'hui révolues : sanction ou explication ?
Comment obtenir des grosses exploitations agricoles qu'elles ne déversent plus leur lisier sur les plages ? En envoyant les CRS dans les fermes ou en mettant en place un programme de transformation ?
Comment obtenir la limitation du transport routier ? En mettant des contraintes de plus en plus fortes sur les camionneurs ou en aidant la SNCF -ou d'autres partenaires européens- à investir dans le ferroutage ?
Même chose pour la santé, l'industrie, la vie culturelle, les banlieues, le racisme,etc etc...
Pour réussir, l'écologie de combat est une fausse solution : quel pourcentage aux dernières élections ?
Et c'est bien la que le bât blesse.
Les méthodes que proposent Nicolas Hulot sont totalement opposées à ce qu'était jusque la le travail politique des Verts dans l'Hexagone.
Pas d'alliance, des imprécations !
Résultat : néant !
Au même moment, avec des méthodes totalement différentes, les Verts allemands se sont installés à la tête d'un des états les plus industriels d'Allemagne et on envisage aujourd'hui qu'ils puissent un jour -pas si lointain peut-être- remplacer Angela Merkel.
Tout ça s'est fait, avec une loi électorale différente c'est vrai, à la suite de négociations et de compromis qui n'ont jamais été imaginés par les Verts français toujours dominés qu'ils ont été par le PS et l'extrême gauche.
Changeons de logiciels et ne nous battons pas sur le même terrain qu'eux ! Le social-démocrate ne veut rien changer, il veut simplement adapter !
C'est ce que j'ai compris du message de Nicolas Hulot et je trouve que c'est lui qui est, ainsi, le plus réaliste de tous les candidats écologistes
Les historiens de la « gauche internationale » devraient se souvenir que la chute d'Allende a commencé par une grande grève des camionneurs...
Le consensus, le compromis, ce sont des choses qui s'imposent encore davantage en 2012 dans la mesure où l'Europe existe et qu'elle doit même se renforcer dans les circonstances économiques présentes....
A cause de la mondialisation, combien de choses se règlent ailleurs qu'à Paris ?
Ce n'est pas en tapant sur la table que l'on obtient des résultats mais en discutant et en parvenant à des compromis.
Fabius et autres Mélenchon avaient tout faux quand ils avaient l'illusion de pouvoir proposer un plan B sur l'Europe à tous les autres Etats qui composent « l'Union » : il y a longtemps que la France n'est plus une référence y compris en matière de lutte politique et sociale.
Il suffit de regarder ce qui se passe en Espagne, en Italie, en Grèce, -en dehors des partis politiques traditionnels- pour se rendre compte que c'est plutôt de ce côté la que nous devrions nous tourner pour prendre des leçons et cesser d'en donner à tout le monde.
Une fois que ces primaires seront derrière nous, je suis persuadé que l'équipe de campagnes de Nicolas Hulot -et bien évidemment les responsables de EELV ;-))- sauront tout mettre en place pour défendre un projet qui sera clair, compréhensible par tous, militants, non militants, votants et abstentionnistes, et qui nous permettent de gagner c'est-à-dire d'être devant le PS au premier tour !
En votant Nicolas Hulot dès les primaires mon objectif personnel c'est bien évidemment de contribuer à gagner ces élections présidentielles comme je l'ai fait pour les Européennes ou le score qui a été fait n'était pas gagné d'avance !
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