Pourquoi l’homme si petit est-il si arrogant ?
A l’heure où les enseignants sont dans la rue, je me pose la question quant à la capacité de l’homme à apprendre. "Nous" voulons une meilleure éducation pour nos enfants, leur transmettre le savoir. Quel savoir ?
Nous basons nos vies, nos sociétés sur des certitudes, sur des a priori, comme si nous étions éternels. Certes, nous jouissons d’une plus grande longévité, mais nous partirons tous. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller faire un tour dans un cimetière, les stèles sont gravées de noms d’immortels...
Il n’est pas utile d’aller chercher loin pour comprendre mon propos, il suffit de lire les gros titres de l’actualité pour s’interroger sur notre capacité d’apprendre.
14 mai 1948, création de l’Etat d’Israël. hors toute polémique sur le bien-fondé de cet Etat, il est intéressant de relire la "Déclaration d’indépendance d’Israël".
Que penser de l’article :
"NOUS TENDONS la main de l’amitié, de la paix et du bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat d’Israël est prêt à contribuer au progrès de l’ensemble du Moyen-Orient."
Lorsqu’en 48, les fondateurs d’Israël ont reproché aux Nations unies de ne pas avoir empêché le génocide, l’enfermement des Juifs dans des ghettos, qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
On dit que les enfants reproduisent les souffrances qu’ont supportées leurs parents, nous sommes là dans l’application stricte de cette loi. Le ghetto palestinien, le blocage total de l’économie, la famine, la privation de circulation, le maintien sous le seuil de pauvreté de tout un peuple, n’est-ce pas là la définition d’un ghetto ?
Depuis mon adolescence, j’entends parler de processus de paix. Le mot processus vient du latin pro (qui signifie « pour », « dans le sens de ») et de cessus, cedere (aller, marcher), ce qui signifie donc aller vers l’avant, avancer. Quelles traces ces pas vers la paix ont-ils laissées sur cet enfant palestinien né le 14 mai 1958 et qui à 60 ans n’a connu que la guerre ?
Mais mon propos n’est pas de juger Israël, mais de prendre des exemples étayant mes assertions.
Il est question de l’arrogance de l’homme, qui s’octroie des droits sur la terre, sur les hommes alors que nous ne sommes que fourmis, grains de sable invisibles à l’échelle de l’humanité.
L’arrogance est de se croire invincible, hors de portée d’un souffle de vent, d’un soubresaut des plaques tectoniques ou d’une pluie plus forte que les autres. Nous construisons notre vie "hors sol", mais le sol se rappelle à nous.
J’évoquais Israël, mais elle n’est pas la seule à avoir perdu la mémoire et la capacité d’apprendre.
La Chine, qui occupait le devant des médias à la lumière de la flamme olympique, qui enterre des millénaires de culture religieuse au Tibet, elle qui est en train de dévorer l’économie mondiale avec une arrogance sans pareil, qui annonce une croissance à 2 chiffres, qui absorbe la production d’énergie mondiale en relâchant des déchets sans compter, se retrouve confrontée comme les autres aux aléas de la planète en quelques secondes et quelque 400 barrages prêts à céder. Vengeance du destin, punition de Dieu, erreurs stratégiques, malfaçons techniques, volonté de l’homme à tout dominer… la situation risque d’entraîner des millions d’êtres humains dans le flot des fleuves du Sichuan.
La liste des pays est longue, mais ce qui me dérange le plus, c’est qu’en même temps que les multinationales essaient de nous fourguer leur dernier gadget technologique des populations entières se soulèvent pour avoir à manger.
Que m’importe d’avoir plus de fonctions à mon téléphone/caméra/porte-monnaie/agenda/... dans cette situation !
Que m’importe de me connecter à Google Map pour regarder Haïti depuis le ciel ? Pour voir les Haïtiens mourir de faim en temps réel ?
Récemment quelqu’un posait la question :
Si, en 1789, une ONG était venue donner du pain au peuple français, la Révolution aurait-elle eu lieu ?
Alors quelle est la bonne attitude, la bonne décision ?
Doit-on sauver les Birmans de leur dictature, doit-on d’abord donner du pain au SDF au bas de notre escalier ? Peut-on, sans tomber dans la caricature religieuse, nous "aimer les uns, les autres" ?
La démocratie, mot usé jusqu’à la corde, vidé de son sens, ne serait-elle pas « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Il n’est pas question de révolution. Le peuple, c’est vous, c’est moi. C’est le petit/le grand, c’est le Blanc/le Noir, c’est l’homme/la femme. Ce qui m’importe, c’est le "pour le peuple", pas pour le dirigeant, le riche, l’homme en armes.
Il est temps de calmer le jeu. L’égoïsme qui enserre chaque décision détruit chaque jour notre espoir de vivre en harmonie, que ce soit avec les hommes ou avec notre environnement.
Je ne vais pas parler du réchauffement climatique, rien qu’à lire ce mot, je déprime. Tant de gens en parlent que je ne vais pas en rajouter. Je vais même aller au bout de mon raisonnement. A quoi bon sauver la planète si c’est pour y vivre l’enfer ?
Tant que nous vivrons la règle des 90/10, nous n’aurons pas avancé d’un pouce :
- 90 % de pauvres pour 10 % de riches ;
- 10 % de la population dépense 90 % de l’énergie ;
- 90 % travaillent, 10 % s’enrichissent ;
- 90 % du temps à travailler pour 10 % du temps pour VIVRE ;
- 90 % de promesses, 10% de réalisations.
Une autre vision globale est possible.
L’utopie doit être enseignée dans nos écoles. Que nos enseignants descendent dans la rue, que nos enfants apprennent.
Que l’homme redevienne humble, mortel.
Qu’il commence à se servir de ses erreurs pour ne pas les recommencer, qu’il quitte son arrogance.
"Errare humanum est"
Tout le monde connaît la première partie de cette locution latine et s’en contente pour justifier ses faiblesses... , mais faisons un pas, rappelons-nous la 2e partie, la plus importante aujourd’hui : persevare diabolicum.
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