Pourquoi l’image de l’hostie que Michel Onfray fait avaler par un rat dans son dernier ouvrage est un blasphème
... Alexandre Jannée, le roi honni de ses sujets, ramena de Béthon/Bethsaïde huit cents prisonniers (mon "Histoire du Christ, tome I", chapitre 11, publiée en 1996).
En pleine ville de Jérusalem, écrit Flavius Josèphe dans sa Guerre des Juifs, sur un lieu élevé bien en vue, précise-t-il dans ses Antiquités judaïques, Alexandre Jannée fit dresser huit cents croix. Face à ces huit cents croix, on avait préparé la table du festin pour fêter la victoire du roi.
Alexandre Jannée était allongé parmi ses concubines... festoyant et buvant.
On éleva les huit cents Esséniens sur le bois et on les crucifia.
On égorgea sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants qui se traînaient à leurs pieds (fin de citation).
C'est clair. Il s'agit là, en - 88, d'une provocation de Jannée pour montrer à ses adversaires esséniens, je dis bien "esséniens" (et non pharisiens comme le texte traduit le dit), que Dieu, ou son fils, Jésus, n'était pas descendu du ciel pour les sauver.
Cela explique que dans le prermier évangile qui a suivi, vers l'an 31, l'essénien baptiste Jean relance cette espérance en la prophétisant pour queiie se réalise, ceci pour défendre les valeurs juives de son peuple face à un matérialisme mythologique romain conquérant. Cela explique l'évangile de Marc qui suit, accomplissement de la prophétie de Jean, et le Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
L'évangile de Matthieu est-il une ultime tentative ? Oui, sans aucun doute... mais il ne s'agit plus d'une communauté que décime une repression romaine aveugle par l'épée ou par la croix. Il s'agit du conseil essénien lui-même qui s'offre "volontairement" au sacrifice. Les textes esséniens ne le qualifient-il pas, en effet, de "conseil de Dieu"... Fils de Dieu ? (1)
Après avoir chanté l'hymne, Simon-Pierre, entouré des douze apôtres de son conseil essénien, se rend sur le mont des Oliviers. Il cite les Ecritures suivant la procédure rituelle prophétisée : Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées (Zacharie 13, 7).
Vers le moulin à olives de l'évangile de Marc, trois fois il prie. N'a-t-il pas dans l'évangile précédent renié le Maître trois fois ?
Lorsque les gens de la maison de Juda (Judas) viennent pour l'arrêter, un petit groupe de fidèles essaie de prendre sa défense tandis que les autres s'enfuient. Il aperçoit les membres de sa communauté (Pierre bis) qui l'ont suivi de loin jusqu'aux abords de l'oppidum dans l'intention bien compréhensible de se tenir au courant du déroulement du procès ; et il les entend le renier, eux aussi, trois fois, lorsque la police du Sanhédrin les interroge : Ecritures obligent !
Répétant celui de Marc, Simon-Pierre préside le dernier repas, la main sur le pain consacré, les apôtres à sa droite et à sa gauche. Il brise le pain en prononçant les paroles rituelles "Ceci est mon corps livré pour vous"... Dès lors, il n'est plus Pierre mais Jésus incarné qui va monter sur la croix. C'est le mystère de la transsubstanciation que l'Eglise catholique commémore dans le symbole de l'hostie, l'hostie étant le pain, le pain étant le Christ venu sur terre, en esprit et en corps, en esprit ou en corps, question de nuances, de choix ou de croyance.
En 48, le gouverneur a pour nom Tibère Alexandre ; c'est un nouveau Pilate. Et de nouveau, les Juifs préfèrent la libération d'un ou de plusieurs Zélotes fils d'Abba, plutôt que celle d'un Galiléen nazôréen. Alors, les soldats de la cohorte de Jérusalem se moquent de lui — c'est devenu une habitude. Ils l'emmènent sur la hauteur où les Cananéens pratiquaient jadis leurs sacrifices (en hébreu : Golgotha, lieu du crâne). On lui prend ses vêtements et la foule l'insulte... c'est la tradition. Juste avant de mourir, quels mots Simon-Pierre pouvait-il prononcer sinon ceux que Jésus de Nazareth avait criés sur la croix dans l'évangile de Marc : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Jésus, simple concept ou fiction ? Certainement pas ! Cette crucifixion est attestée par Flavius Josèphe dans ses Antiquités judaïques, livre XX, chapitre III : Tibère Alexandre fit crucifier Jacques et Simon, fils de Juda de Galilée, qui du temps que Cyrénius faisait le dénombrement des Juifs, avait sollicité le peuple à se révolter contre les Romains... ce qui authentifie toute l'affaire, l'avant et l'après.
Renvoi 1 ; Qumrân, Rouleau de la Règle VI, 14 -20
L’histoire n’a retenu en mémoire qu’un conseil qui puisse prétendre au titre de conseil de Dieu. Il s’agit du conseil suprême de la communauté essénienne. Au temps des documents de Qumrân, il était composé de douze membres représentant les douze tribus d’Israël dispersées dans le monde et de trois prêtres. Ce conseil de Dieu, conseil de l’alliance éternelle, s’inscrit dans l’histoire de l’ancien Israël dont "un reste" est revenu de la déportation de Babylone. Opposé aux Juifs du Sanhédrin de Jérusalem dont la filiation davidique n’était pas prouvée, il se considérait comme chargé d’une mission historique et divine : celle de continuer à frayer la voie. Déjà visitée deux fois par l’esprit de Dieu, la communauté essénienne était dans l’attente du messie qui devait venir.(mon article Agoravox du 26 mars 2008) https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/jesus-37815
La grande assemblée est la communauté de Dieu ou conseil de Dieu. Elle rassemble tous ceux qui, à l'issue de leur noviciat, ont été considérés comme aptes à devenir des parfaits. Ils ont été initiés à certains secrets merveilleux. Ils savent "lire" dans les livres sacrés. Cette communauté de Dieu est appelée à recevoir le maximum de fils d'Israël lorsqu'ils auront été "visités". Il importe en effet de mobiliser le plus possible de combattants lorsque viendra le grand jour de l'affrontement avec l'empire de Bélial (les pays de religion païenne). Dans son effectif réduit et probablement permanent, le conseil de Dieu est représenté par quinze hommes (douze laïcs représentant les douze tribus et trois prêtres représentant les lévites). Ils se donnent le nom de membres du conseil de Dieu. Ce conseil est assisté d'un inspecteur dont la mission principale semble être de filtrer les candidats et d'un questeur/intendant chargé de recueillir les biens de ceux qui ont été admis au sein de la communauté. (Mon article Agoravox du 8 janvier 2013) https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/apres-les-druides-l-auvergne-au-128512
À Sainte-Foy, la Gaule se souvient des 800 esséniens crucifiés.
.A la fin du III ème siècle ou peut-être avant, en tout cas avant l'intervention armée des tétrarques romains en Gaule de l'an 294, une colonie arverne de Gergovie élève à Sainte-Foy de Combes un superbe monument. Le tympan est un véritable chef-d'oeuvre. Il s'agit de la scène du Jugement dernier à venir. Les bons sont élevés et sanctifiés, les pêcheurs précipités dans le Tartare des Juifs. Comme l'indique l'inscription du nimbe en lettres entremêlées REX JUDIX, le personnage central qui trône dans le ciel est à la fois juge et roi. Mais il y a un
problème quant à l'inscription portée sur le bois de la croix. En commençant par la ligne du haut, on lit ENS REX IUDEORUM. Dans l'inscription ENS, est-il possible d'y voir le mot tronqué de Nazaréen (NAZOR)EN(U)S et d'imaginer au-dessus un mot IESUS qui aurait disparu, ce qui aurait donné "Jésus, le Nazaréen, roi des Juifs" ? C'est rigoureusement impossible. L'explication la plus simple est de voir dans ENS un participe peu usité du verbe être (esse), ce que confirme le glossaire médiéval de Gange. Plutôt que "Je suis le roi des Juifs", le sculpteur a écrit : "L'étant, roi des Juifs". Ce roi des Juifs est dans le ciel. Il est écrit dans son limbe en lettres alternées REX IUDIX, roi juge, et au-dessus de sa tête (H)OC SIGNUM CRUCIS ERIT IN CELO CUM, ce signe de la croix apparaîtra dans le ciel quand...
À gauche, l'inscription SANCTORUM CETUS STAT XPISTO JUDICE LETUS, l'assemblée des Saints se tient debout, joyeuse, à côté du Christ juge, indique clairement que nous sommes dans l'héritage de la pensée essénienne. Dans l'église de Notre-Dame du Port, le XP désigne le fils de Jessé, le roi David. Quant à l'assemblée des Saints, ce n'est ni plus ni moins que l'assemblée de Dieu des manuscrits esséniens. L'évocation de la croix, des clous et de la lance fait-elle référence à la crucifixion de Jésus de Nazareth ? Je ne le pense pas. Il s'agit très logiquement d'un hommage rendu à tous les martyrs juifs crucifiés, notamment aux 800 Esséniens crucifiés en Galilée par le roi asmonéen Alexandre Jamnée. Le message est sans équivoque :Le roi des juifs qui ne s'est pas fait voir en - 88 apparaîtra dans le ciel à la fin des temps pour juger les vivants et les morts.
Les récits de l'enfance de Jésus sont des textes pesher.
Cela signifie qu’ils ont été rédigés et qu’ils doivent être lus suivant deux sens : un sens littéral dit de surface et un sens caché, profond, qui relate la réalité historique.
Bethsaïde est sous l'autorité de Nazareth. Elle est, pour ainsi dire, une colonie/fille d'une cité/mère. Jésus est le conseil essénien de Bethsaïde. Il siège sur la hauteur voisine de Gamala. il est donc fils de Joseph qui siège à Nazareth.
Jésus avait huit ans, 8 ans après le Protévangile de Jacques qui l'a fait naître en - 4, lorsqu'il se rendit avec Joseph (le conseil de Nazareth/Séphoris) dans le pays pour semer du blé. Alors que son père semait (suivant les anciennes méthodes et sans foi) Jésus prit un grain de froment (avec sa foi et son intelligence) et l'ayant placé en terre, celui-ci produisit cent mesures de blé (sélection des semences, amélioration de la production). Jésus rassembla les pauvres (la communauté essénienne) et les nourrit des produits de la récolte (et de sa parole). Le reste, Joseph l'emporta (1/10ème de la production suivant la Loi).
Jésus enfant avait cinq ans. Il jouait au bord d'une rivière (le Jourdain ou plutôt le Yarmouk). Il traçait des rigoles pour recueillir les eaux et celles-ci obéissaient à sa voix (Gamala entreprend en Batanée de grands travaux d'irrigation). Avec de la boue, il façonna douze oiseaux au milieu des enfants qui jouaient avec lui, et frappant dans ses mains, il les fit s'envoler (Gamala devenue maison-mère établit dans la région douze maisons-filles ?).
Or, un Juif qui se trouvait là (des opposants Juifs) alla dire à Joseph (Nazareth) que Jésus travaillait le jour du Sabbat (il prêchait alors qu'il n'en avait pas le droit). Aussitôt alerté par Joseph, le fils d'Anne (les prêtres de Jérusalem) se rendit sur les lieux ; et (sous le prétexte probable que Jésus ne lui reversait pas les dîmes perçues) il fit écouler les eaux avec une baguette de saule (il ouvrit une brèche dans les digues pour que la bonne parole de Gamala s'échappe et se perde).
L'enfant Jésus fut très contrarié ; il dit au fils d'Anne : « Juif impie et méchant ! que te faisait cette eau ? Malheur à toi ! car tu deviendras comme un arbre que la sécheresse a frappé et tu ne donneras plus de feuilles ni de fruits (parce que nous ferons la grève des impôts) ». Et aussitôt le fils d'Anne se dessécha (la caisse de la dîme était vide). Alors, ses parents (Anne était grand-prêtre à Jérusalem de l'an 6 à 15) se rendirent auprès de Joseph (les notables galiléens de Nazareth) pour se plaindre de Jésus.
Une autre fois, Jésus traversait un village (en Batanée ?) lorsqu'un autre enfant qui courait le heurta à l'épaule (révolte de la population locale). Aussitôt, l'enfant tomba à terre et mourut (Gamala réprime la révolte). Joseph convoqua Jésus (à Nazareth) et lui dit : « Pourquoi as-tu fait cela ? Voilà que maintenant on va susciter de la haine contre nous, et nous serons persécutés. » Mais Jésus, qui avait deviné qu'on avait monté Joseph contre lui, rendit aveugles ses accusateurs, et à Joseph qui lui avait tiré l'oreille, il dit : « Tu t'es trompé. Je suis à toi certes (dans la dépendance de Nazareth), mais à condition que tu ne me tourmentes et ne me molestes pas (crise pubertaire : la colonie galiléenne de Gamala prend son indépendance vis-à-vis de la cité-mère de Nazareth).
Profitant de cette dissension, Zachée (l'administration romaine d'occupation) intervint etc ...
Tout cela, je l'ai écrii dans mon Histoire du Christ, tome II, chapitre 20, publié en 1996, ainsi que dans plusieurs articles d'Agoravox.
Emile Mourey, 5 décembre 2019.
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