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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi l’Islam se joue des islamistes et des néoconservateurs (...)

Pourquoi l’Islam se joue des islamistes et des néoconservateurs américains dans le clash des civilisations ?

 Qu’en est-il des desseins néoconservateurs-islamo-sionistes aujourd’hui au Moyen-Orient ? Cela tombe sous le sens, l’opération comporte trois phases. Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie voire l’éjecter du port de Tartous et la Chine, économiquement, lui couper le pétrole iranien. On y retrouve les mêmes ingrédients en Syrie et en Lybie, des forces salafistes manipulées par l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Américains. Evidemment, pour un tel plan, on ne peut se contenter de considérations seulement idéologique et stratégique, ou d’une vision d’un monde unipolaire. Il y a un pragmatisme économique dicté par la nouvelle évolution du monde. Et ce qui se passe aujourd’hui n’est pas nouveau, il vient en droite ligne de la période de la décolonisation, le monde arabe était manipulé par les puissances étrangères. Et la situation s’est compliquée depuis avec la montée en puissance de la Chine et le regain de puissance de la Russie.

 Il y a au sein du monde arabo-musulman deux forces contradictoires et opposées. Et cette division se superpose sur une division similaire entre les puissances. Ce qui divise le monde en deux pôles. Une partie du monde arabo-musulman dont l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies arabes alliés à l’Occident, l’autre partie dont la Syrie, l’Irak, l’Iran et le Hezbollah alignée au second pôle (Russie, Chine). Cependant, dans cette dualité de puissance, les États-Unis, depuis l’échec de la guerre en Irak et la grande crise financière de 2008, se trouvent dans une situation géostratégique et économique extrêmement difficile et, actuellement, leur seul secours pour maintenir la croissance (et leur éviter une récession certaine) leur provient des injections massives mensuelles de 85 milliards de dollars par mois et du relèvement périodique du plafond de la dette publique chaque année, qui a dépassé les 100% du PIB américain. C’est dire aujourd’hui la situation économique inconfortable, difficile, pour la première puissance du monde, qui s’est étendue aux autres pays occidentaux.

 

  1. Le clash des civilisations par Samuel Huntington

 Mais comment comprendre la situation actuelle du monde ? Et le credo « Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie et la Chine ! » Ce credo paraît trop visible pour ne pas y voir une intention affirmée par les États-Unis d’aller jusqu’au bout. A voir la situation dramatique en Syrie, le train de sanctions contre l’enrichissement nucléaire sur l’Iran et le maintien de « toutes les options sont sur la table ». Sans compter les pressions occidentales de tout ordre qui pèsent sur la Russie et la Chine.

 Il faut pour comprendre commencer par un rappel. Depuis la chute du mur de Berlin et la fin du monde bipolaire, les conflits et les affrontements n’ont cessé d’augmenter si bien qu’on ne peut considérer l’après-guerre froide comme un facteur de paix. C’est dans ce contexte que de l’université d’Harvard jaillit la notion de « choc des civilisations », concept forgé par Bernard Lewis et théorisé ensuite par le livre classique de Samuel P. Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (« Le choc des civilisations et la refondation de l’ordre mondial »). L’auteur, qui dirige l’Institut des études stratégiques d’Harward, a été membre du Conseil national de sécurité au sein de l’administration Carter. Il possède donc une grande connaissance des relations internationales d’autant qu’il participe aux réflexions relatives à la définition de la politique étrangère américaine.

 Pour cet auteur, l’histoire des conflits humains dans le monde occidental a connu trois périodes : l’extension territoriale de l’Europe aux XVIIe-XVIIIe siècles, la construction d’empires par les nations européennes au XIXe siècle, enfin, depuis 1918, la confrontation entre l’Est et l’Ouest jusqu'en 1989 où commenceraient les conflits de civilisations. Le monde a ainsi tendance à se diviser en civilisations qui englobent plusieurs États. Il n'y a donc pas de coïncidence entre État et civilisation. La civilisation représente l'entité culturelle la plus large. Elle est le « mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l'histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d'auto-identification. » (Samuel Huntington) 

 A travers son livre, l’auteur cherche à démontrer qu’à l’ordre bipolaire de la guerre froide s’est substitué un « ordre multipolaire basé sur les civilisations ». Ainsi est en train de s’établir un nouveau rapport de forces entre civilisations. Alors que l’Occident voit son influence et son importance relatives décliner, les civilisations asiatiques gagnent en puissance économique, militaire et politique et réaffirment leurs valeurs propres. Connaissant une croissance démographique rapide, le monde de l’Islam est en proie à des rivalités intestines et déstabilise ses voisins. La poussée démographique s’accompagne d’une résurgence de la religion islamiste qui, dans plusieurs pays, s’est illustrée par la montée du fondamentalisme. Dans ce contexte, l’Occident qui voit sa démographie régresser est menacé de déclin et de submergement. D’où l’appel au ressaisissement lancé par l’auteur. Il estime que la survie de l’Occident dépendra de la capacité et de la volonté des Américains de réaffirmer leur identité occidentale fondée sur l’héritage européen. C’est pourquoi l’Occident doit se préparer militairement à affronter les civilisations rivales, et notamment les plus dangereuses : l’Islam et le confucianisme, qui, si elles devaient s’unir, menaceraient la civilisation occidentale. Et l’auteur conclut : « Le monde n’est pas un. Les civilisations unissent et divisent l’humanité…Le sang et la foi : voilà ce à quoi les gens s’identifient, ce pourquoi ils combattent et meurent ». A la « connexion islamique-confucéenne » qui fait suite au péril soviétique et contre laquelle, selon l’auteur, il est vraisemblable qu’une guerre pourrait avoir lieu, il fait allusion à la collusion stratégico-économique entre la Chine et l’Iran. Ce qui explique pourquoi cette théorie non seulement séduit les milieux conservateurs mais répond aussi au déclin économique de l’Occident.

 Dès 1991, avec la fin de l’URSS, les États-Unis ont affirmé leur position d’hyper puissance unique et ont commencé à marginaliser, de fait, les Nations-Unies au nom de l’instauration d’un « Nouvel ordre international ». La guerre du Golfe prit à cet égard valeur de test et d’avertissement. Elle inspira leur nouvelle politique de défense, formulée dans la Quadriennal defense Review et la Nuclear Posture Review. « Outre l’Asie du Sud-Ouest, nous avons des intérêts importants en Europe, en Asie, dans le Pacifique et en Amérique latine et centrale, la commission de défense du Congrès américain. Nous devons configurer nos politiques et nos forces de telle sorte qu’elles dissuadent ou permettent de vaincre rapidement de semblables menaces futures ». (Déclaration à la commission de la défense du Sénat) C’est ainsi que s’ouvrit un peu partout et comme l’atteste l’augmentation des budgets militaires des années 1990 une période de conflit, contre un ennemi diffus, sous l’égide de « guerre de quatrième génération », de conflit « non étatique » ou de « guerre asymétrique », conduite par des opposants dont la base peut ne pas être un Etat-nation.

 Evidemment, dans le ciblage des islamistes, il y a une contradiction apparente, ou plus précisément l’hypocrisie américaine qui range les islamistes qui combattent de leur côté comme des bons islamistes alliés et les islamistes qui leur sont hostiles comme des islamo-fascistes qu’il faut condamner. Dans la revue américaine Newsweek, on peut lire Samuel Huntington : « La politique contemporaine mondiale c’est l’ère des guerres musulmanes. Les Musulmans se battent entre eux, et contre les non-musulmans, beaucoup plus souvent que ne le font les gens des autres civilisations. … Cinq des sept Etats sur la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme sont des Etats musulmans, ainsi que la majorité des terroristes. » (Le Choc des civilisations, Odile Jacob, Paris, 1997)

  L’auteur explique que la menace vient de « l’islamo-fascisme » soutenu par « entre 10 et 15 pour cent du monde musulman », soit plus de 150 millions de la population musulmane ! D’autres principes sont énoncés explicitement par Huntington : « A la fin des années 1980, les régimes communistes de l’Europe de l’Est se sont écroulés quand il est devenu apparent que l’Union soviétique ne pourrait ou ne voudrait plus offrir un soutien économique et militaire. S’il devenait patent que l’Occident ne protégeait plus ses régimes satellites musulmans, il pourrait avoir un destin comparable ». Ce qui explique pourquoi Washington soutenait des islamo-fascistes qu’il condamnait simultanément, le tout selon les enjeux du lieu et du moment, sans considérant qu’elle ne faisait exaspérer les réflexes identitaires et communautaristes dans les relations internationales.

 

  1. Le credo : « Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie et la Chine ! »

 Evidemment, ce n’est pas la première fois que cette croisade sous la bannière de la religion a été entreprise par les États-Unis, elle a été menée contre l’Union soviétique au cours des années 1980 lors de la guerre en Afghanistan, et bien avant contre les républiques arabes progressistes, alliées au bloc Est. Pour l’ex-URSS, elle s’est terminée come on le sait par la débâcle de l’Armée rouge, les Soviétiques face aux insurgés islamistes afghans et arabes furent contraints d’évacuer l’Afghanistan, en 1989. La même situation a été vécue par les États-Unis, après vingt ans de guerre et d’embargo contre l’Irak. Les forces américaines furent, à leur tour, contraintes d’évacuer totalement le territoire irakien, en décembre 2011. Même en Afghanistan. Après avoir remplacé les Soviétiques par une intervention militaire en Afghanistan suite à l’attaque terroriste contre le World Trade Center à New York, en 2001, et malgré le Surge (sursaut) en 2009 et l’apport de troupes américaines (30 000 hommes), les forces américaines et otaniennes (ISAF), doivent, conformément à l’échéancier conclu entre Américains et Européens au sein de l’OTAN, évacuer l’Afghanistan au plus tard en 2014. C’est dire l’échec consommé pour les États-Unis et l’Europe dans toutes les projections de leurs forces dans cette partie du monde très convoitée par les réserves de pétrole qu’elle contient, environ 60% des réserves mondiales.

 Le Moyen-Orient comme d’ailleurs le Proche-Orient et le Maghreb arabe, s’avère une région éminemment stratégique pour toutes les grandes puissances. Une question cependant se pose. « Pourquoi, malgré les échecs militaires, les puissances occidentales ne baissent pas la garde et continuent leur clash des civilisations » ? 

 Evidemment, il ne faut pas tromper sur le choc des civilisations, il concerne les « islamistes qui sont du mauvais côté », et non les « bons islamistes », i.e. les pays arabes alliés (Arabie Saoudite, Qatar, le Maroc, la Jordanie et les autres pétromonarchies arabes)). A ces pays arabes s’ajoutent depuis le Printemps arabe, la Tunisie, la Libye et dans un degré moindre le Yémen et l’Egypte. Pour ce dernier pays, l’éviction du président islamiste Morsi perturbe les plans américains, mais sans grand impact sur l’essentiel de la stratégie.

  On peut se poser la question pourquoi l’approche géostratégique des puissances américaine et européennes n’a pas varié d’un iota malgré les échecs enregistrés depuis plus de deux décennies dans cette région. Et aux États-Unis et l’Europe, il faut ajouter cette hostilité frontale de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des pétromonarchies du Golfe dans leur fuite en avant contre l’axe Iran-Irak-Syrie-Hezbollah.

 On a vu ce qui s’est passé après l’attaque chimique du 21 août contre des civils en Syrie, plus de 1400 morts par les gaz dans le quartier de la Ghouta (banlieue de Damas). La Syrie a été à un doigt d’être bombardée par les forces occidentales, si ce n’était la défection de la Grande-Bretagne (refus du Parlement britannique au recours de la force) et la solution russe de mettre sous séquestre par l’ONU l’arsenal des armes chimiques de l’armée syrienne qui ont conjuré le sort qui a pesé sur la Syrie. On peut même parier « que ce n’est qu’une partie remise, les Occidentaux doivent agir contre le régime de Bachar Al-Assad ». Et ils n’ont pas le choix ! Mais pourquoi ils n’ont pas le choix ? On peut même ajouter que ce n’est pas de l’acharnement mais un calcul froid américano-européano-arabe. Comme d’ailleurs la Chine et la Russie font tout pour faire obstacle à ces calculs froids.

 La question qui se pose : « Est-ce réellement les formidables réserves de pétrole que détiennent les pays arabes qui suscitent cette stratégie guerrière occidentale ? » Pourtant, les pays arabes ont pleine souveraineté sur leurs réserves de pétrole. Les pétromonarchies, l’Iran, l’Irak, la Syrie et les pays du Maghreb vendent à tous les pays du monde, exception pour l’Iran sous embargo qui vend seulement aux pays d’Asie. Les pays d’Europe, d’Amérique comme les pays asiatiques sont tous importateurs du pétrole moyen-oriental et maghrébin. Toutes les importations de pétrole sont payés rubis sur l’ongle et aucun pays n’est lésé, quant à l’accès au pétrole arabo-musulman. Alors pourquoi cette fuite en avant, aujourd’hui, par l’alliance États-Unis-Europe-Turquie-pétromonarchies arabes-Israël ? « Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie et la Chine ! » est devenu un crédo obsessionnel presque schizophrénique. Il est évident qu’il n’a rien à voir avec la démocratie, car si cela eut été le cas, il aurait été plus logique d’exercer des pressions sur le chef de file des pays arabo-musulmans, l’Arabie Saoudite, pour plus d’ouverture sur le plan démocratique, ce qui n’est pas le cas. Force de conclure que la stratégie suivie par les États-Unis n’a rien à voir avec la démocratie et vise des enjeux qu’ils considèrent « vitaux pour leur économie ». Et cette stratégie est soutenue par Israël, l’Europe, la Turquie et les pétromonarchies arabes. Qu’en est-il réellement de ces enjeux vitaux ? 

 

  1. Le monde dominé monétairement par l’Occident

 Les puissances sont influentes en raison même de leur puissance et de leur capacité d’influer sur les affaires du monde. Par contre, l’inverse se vérifie beaucoup plus rarement : l’influence ne peut produire les mêmes effets que la puissance, en particulier lorsque des enjeux vitaux se trouvent en jeux. Car il en va de l’influence diplomatique, de l’emploi de la force, donc une technique à l’usage des faibles. Or, ce qui caractérise l’Occident, c’est son déclin qui devient de plus en plus visible sur tous les plans. L’Occident, malgré la décolonisation, possédait de nombreux atouts, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tout a commencé avec les délocalisations dès les années 1970, la multinationalisation, les pertes d’emplois, la déréglementation financière et la baisse de compétitivité face aux pays émergents. Qui n’est, en somme, qu’un « retour du balancier de l’Histoire » !

  Ce n’est pas que l’oligarchie américaine et européenne ne le savait pas, en vérité, ils n’ont eu de cesse de masquer cette dure réalité à leurs concitoyens, afin de cacher leur propre responsabilité dans le déclin de l’Europe et des États-Unis.

 Ce « retour du balancier de l’Histoire » peut lui être attribué d’autres noms, par exemple, la « mondialisation », un phénomène qui a été très mal appréhendé par les grandes instances américaines et européennes, occupées à faire de « l’argent et à consommer », sans prendre en compte que s’opérait en même temps une profonde modification des rapports de forces entre les continents et les civilisations. Ce que d’ailleurs Samuel Huntington avait analysé dans son livre « Le Choc des civilisations ». Une réponse à Paul Kennedy qui a tenté d’expliquer, dans son best-seller The Rise and Fail of Great Powers (1988), que le poids des responsabilités politiques de la première puissance mondiale, le complexe militaro-industriel, en particulier, drainait cerveaux et capitaux au détriment du reste de l’économie qui en devenait moins compétitive. Celui-ci donna l’exemple du Japon, qui, libéré du poids de l’effort de défense, a plus réussi jusqu’à devenir le principal rival économique des États-Unis. Samuel Huntington répondit par une thèse contraire à celle de Paul Kennedy : « Le consumérisme et non le militarisme est ce qui menace l’économie américaine. Le déficit commercial n’est à ses yeux que le revers de la médaille de l’énorme appétit de consommation des Américains, Ainsi, s’explique la forte croissance des années 1990, mais aussi le niveau d’épargne particulièrement faible. Le taux d’épargne des ménages n’est jamais supérieur à 5% dans les années 1980-1990, il devient même négatif en fin de période. Tout se passe comme si les États-Unis vivaient depuis trop longtemps à crédit, au risque de compromettre l’avenir ».
 En réalité, les thèses de Kennedy et de Huntington expriment la même problématique des déficits budgétaires et commerciaux américains sauf qu’elles sont formulées différemment. Le premier met l’accent sur les dépenses militaires du Pentagone, alors que le second, en tant que néoconservateur qui défend l’hégémonie américaine, met l’accent sur le « consumérisme » à grande échelle. Ce dernier oublie que la « guerre des étoiles » aux États-Unis, dans les années 1980, a été un gouffre de dépenses et donc une spirale de déficits budgétaires cumulés. A partir des années 1990, les budgets défense des États-Unis ont, avec les guerres menées au Moyen-Orient, atteint des dépenses astronomiques, évoluant en moyenne bon an mal an entre 400 et 600 milliards de dollars. Comment comprendre cette spirale de déficits américains « sans pleurs » ?

 Aujourd’hui la Réserve fédérale américaine (FED) injecte 85 milliards de dollars par mois pour soutenir l’économie américaine. Il a fallu que la FED, au printemps 2013, annonce qu’elle va commencer à diminuer dans les mois à venir le soutien monétaire pour que les marchés financiers occidentaux prennent le vertige et réagissent mal. Les capitaux ont commencé à déserter plusieurs pays émergents. L’Inde, le Brésil, la Turquie…, touchés par le reflux de capitaux vers l’Occident (attirés par les perspectives de hausse des taux d’intérêt et diminution des liquidités monétaires, donc valorisation du dollar), ont vu leur monnaies fortement se déprécier par rapport au dollar sur les marchés au point que, lors de la dernière réunion du G20, en septembre 2013, les pays du BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) se sont mis d’accord pour créer un fond de stabilisation de 100 milliards de dollars, une sorte de filet monétaire pour venir en aide aux pays membres.

 Dans un processus normal, l’orthodoxie financière commande à une Banque centrale d’un Etat de créer de l’argent, i.e. des liquidités monétaires en contrepartie des richesses créées par les entreprises économiques. Pour le financement budgétaire, le Trésor public est en droit d’émettre des bons de Trésor auprès du système bancaire national ou international pour financer son déficit. Et ces bons de Trésor émis sont remboursés au terme des emprunts contractés par l’Etat, par voie d’un excès de la balance budgétaire ou, si le déficit budgétaire n’est pas résorbé, par une hausse d’impôts. Or, aujourd’hui, que se passe-t-il aux États-Unis ? Les déficits budgétaires sont cumulés et atteignent des niveaux astronomiques. Le Trésor américain n’en continue pas moins d’émettre des bons de Trésor sur les marchés et le plafond de la dette publique américaine est relevé annuellement par le Congrès.

 Les États-Unis n’ont pas de problème dans le financement de leurs déficits avec le reste du monde par cette facilité d’émettre sans contraintes des liquidités en dollars. La Réserve fédérale américaine pratique depuis 2008 des politiques monétaires non conventionnelles (Quantitative easing ou QE). Comment s’opère le processus des QE ? Comme le Trésor américain doit toujours émettre des bons de Trésor, et les acheteurs potentiels (Chine, Japon et les pays arabes exportateurs de pétrole) touchés par la crise financière ont de plus en plus de difficultés financières pour acquérir ces bons, la FED vient en rescousse et finance le système bancaire américain en lui achetant mensuellement pour 85 milliards de dollars de bons de Trésor et de créances immobilières, lequel, à son tour, finance l’économie et le budget américain.

 Le recours à la planche à billet, en réalité, a toujours été pratiqué par les États-Unis. Un financement monétaire ex nihilo des déficits américains que les États-Unis répercutaient sur les pays du reste du monde. Ce que l’économiste français, Jacques Rueff, dans les années 1970, dénonce, selon sa fameuse phrase le « secret du déficit sans pleurs ». Le financement ex nihilo des déficits qui contribue à nourrir l’inflation monétaire dans le monde par une « duplication des bases de crédit  » par les Banques centrales européennes et japonaise, entraîne une hausse de la masse de la monnaie centrale, et un gonflement de cette masse monétaire par le pouvoir de création monétaire des banques commerciales occidentales (multiplicateur de crédit).

 Ce pouvoir exorbitant de création monétaire par les cinq Banques centrales (FED, Banque centrale européenne, Banque d’Angleterre et du Japon) ne peut fonctionner sans que les masses monétaires créées ne soient adossées à des contreparties physiques réelles. Précisément, les matières premières, et surtout le pétrole, offrent par la hausse des prix la contrepartie nécessaire à la création monétaire. Et c’est ce qui explique pourquoi les prix des matières premières, du pétrole et de l’or sont si hauts et continuent de fluctuer à la hausse et à la baisse mais toujours à des niveaux élevés. Et cette hausse affecte surtout les pays hors-Occident, qui n’ont pas le pouvoir exorbitant d’émission de liquidités internationales.

 

  1. Le lourd tribut du « privilège exorbitant du dollar » payé par l’Occident et les « risques potentiels de demain »

 Il faut d’abord se mettre d’accord sur le sens de la « mondialisation et la globalisation financière » qui apparaît comme un fait naturel dans l’évolution du monde. Un fait pour ainsi dire nécessaire dans l’histoire et celui-ci est dominant dans l’après-guerre froide. Le mérite est à attribuer à l’Occident « qui y a œuvré inlassablement » dans sa guerre contre le communisme. Le formidable « privilège exorbitant du dollar » et l’instrumentalisation de l’islamisme lui ont permis de gagner la guerre froide. Le privilège monétaire est d’ailleurs partagé avec les pays alliés, i.e. l’Europe monétaire, la Grande-Bretagne, le Japon et les pays arabes exportateurs de pétrole. Ces derniers offrent les contreparties physiques (facturation en dollars du pétrole) au surplus de liquidités internationales émis par les pays occidentaux dans le financement de leurs déficits par le reste du monde (qui paie plus cher le pétrole).

 Cependant, cette partie de l’histoire est en train de passer et l’Occident ne peut éterniser à l’infini ce mode de financement (planche à billet). Si les pays occidentaux ont importé massivement des richesses du reste du monde via le pouvoir exorbitant de la FED américaine et le pouvoir de duplication monétaire de l’Europe et du Japon, il reste qu’ils ont importé aussi du chômage. En effet, les pays du reste du monde dont la main d’œuvre est moins chère constituent aussi un grand marché, donc un débouché important. Ils ont attiré des investisseurs occidentaux, ce qui s’est traduit progressivement par des délocalisations d’entreprises en joint-ventures, au début faibles, puis massives. Au final, ces pays ont procédé à leur rattrapage économique avec l’Occident. La Chine, devenant l’« atelier du monde », s’est hissée aujourd’hui au rang de « deuxième puissance économique mondiale » (depuis 2010). L’Inde aussi progresse, le Brésil, et un grand nombre de pays du tiers monde (en Asie, en Afrique, en Europe de l’Est et en Amérique du sud) se sont transformés en pays émergents. Tous les continents ont leurs pays émergents. Quant à l’Occident, il s’est vidé d’une grande partie de son industrie, et toutes les dettes publiques se sont envolées et continuent de croître. Heureusement qu’elles sont encore libellées en monnaies occidentales, des monnaies qui tiennent encore le haut du pavé dans le monde. La question est jusqu’à quand ?

 L’Occident paie déjà un lourd tribut pour ce « pouvoir exorbitant du dollar, l’euro, la livre sterling et le yen) », par une exportation massives de leurs industries, et donc du travail, et une importation massive de richesses et donc du chômage. Cette perte de compétitivité certes est compensée par les formidables injections monétaires par les quatre Banques centrales occidentales, pratiquant toutes des « politiques monétaires non conventionnelles ». Les QE1, QE2, QE3, le Fond européen de stabilisation (devenu MES ou Mécanisme européen de stabilisation) et l’abenomic au Japon ont constitué une injection monétaire globale de plus de 9 000 milliards de dollars depuis 2008. Un montant pharaonique.

 Le problème est que ces politiques non conventionnelles ne pourront s’éterniser. A tout phénomène artificiel, il y a une fin. Les grands pays émergents, après leur rattrapage industriel, vont tout faire pour arrêter le « pompage de leurs richesses » par le pouvoir exorbitant des monnaies occidentales. Si aujourd’hui, il y a un compromis et une acceptation de cette donne monétaire, il n’en demeure pas moins qu’elle reste transitoire et qu’elle permet aux pays émergents de profiter encore de cette manne de liquidités émises par l’Occident pour se consolider. Cependant, la Russie, le Brésil, l’Inde et surtout la Chine (premier détenteur des réserves monétaires mondiales) s’y préparent pour changer les règles monétaires avec l’Occident. Le Yuan commence à s’internationaliser et à compter dans les réserves des Banques centrales du monde, il en va de même pour le rouble, le real et les autres monnaies des émergeants.

 Le temps est donc compté pour l’Occident. Et on comprend cet intérêt pour changer le régime politique syrien, puis passer à celui de l’Iran. Cette politique des États-Unis et de l’Europe de « Détruire Al-Assad, attaquer l’Iran et déstabiliser la Russie et la Chine » non seulement n’est pas porteuse mais est vouée à l’échec. Les « privilèges exorbitants du dollar, de l’euro, de la livre sterling et du yen » sont en train d’épuiser leur rôle historique pour lequel une « herméneutique du monde les a imposés ». Le chômage, déjà criant en Occident, est camouflé par des statistiques manipulées : une matinée de travail voire moins est considérée comme un emploi à plein temps.

 Que ce soit la crise syrienne ou iranienne, la pression occidentale sur ces pays n’apportera pas de solution. Bien, au contraire, non seulement, elle durcira les régimes politiques de ces pays mais n’apportera pas de solution à l’économie occidentale. Puisque la chine est en marche, et les autres pays émergents aussi dans la perspective de se libérer du diktat monétaire occidental, « le seul moyen pour l’Occident est de se préparer à l’après-privilège exorbitant du dollar, de l’euro… ».

 Si celui-ci est partagé avec les pays émergents, des opportunités formidables peuvent apparaître à la fois pour l’Occident et pour ceux (les pays musulmans exportateurs de pétrole) qui profitent de ce pouvoir monétaire. On ne peut perdre de vue que la Syrie et surtout l’Iran, malgré l’embargo pétrolier, profite du privilège du dollar par la hausse des prix du pétrole.

 Et si l’économie occidentale suit aujourd’hui un cours de croissance faible (maintenu artificiellement par le privilège monétaire), il est évident que l’Occident ne pourrait pas restaurer la compétitivité face aux pays émergents. Et les pays arabes ne pourront qu’espérer que ce mode opératoire monétaire se pérennise, i.e. appuie leur croissance économique avec la perspective d’un cours élevé du prix du pétrole sans considérer de l’évolution des problèmes monétaires dans le monde.

  Le projet de créer une « zone de libre-échange » entre les États-Unis et l’Europe est déjà un pas appréciable pour l’avenir. L’intégration de la Turquie à l’Europe semble inéluctable malgré les freins des politiques occidentaux envers l’Islam. Ce que les Occidentaux ne savent pas, c’est que « L’Islam, en tant que religion à l’instar des autres religions révélées (Christianisme et Judaïsme), se joue parfaitement des islamistes que l’Occident monte contre les Musulmans, comme il se joue des néoconservateurs de tous bords, dussent-ils être de l’université Harvard, ou de ceux qui mettent des freins à l’Islam et à l’Histoire, et surtout n’ont rien compris à l’Histoire ».

 Aujourd’hui l’Iran comme la Syrie sont alliés à la Chine, et permettent à cette puissance d’importer du pétrole libellé en yuans. Imposer un embargo pétrolier à l’Iran pour diminuer la facturation en yuan chinois est non seulement stérile puisqu’il punit tout un peuple et ne concourt qu’à durcir encore plus le régime islamiste.

 Le nouveau président iranien a tendu la main à l’Occident lors de l’Assemblée des Nations Unies, le 24 septembre 2013. Le message est pourtant clair, tout ce que les Américains ont trouvé à dire pour une entrevue entre Obama et Rohanni, c’est « compliqué ». Bien entendu, c’est déjà un pas. Le message que ce président veut transmettre est que toute alliance avec une puissance est « modulable », i.e. l’Iran, en tant que voisin d’un voisin de l’Europe, appelé à être intégré à l’Europe, est aussi partie prenante dans ce changement de paradigme s’il y a bien sûr une reconnaissance mutuelle. Il faut encore souligner que la nouvelle génération iranienne a dépassé les clivages des années du khomeynisme et aspire à un bien-être dans un cadre d’une « mondialisation consentie ». Et ceci est valable pour tous les pays arabes avoisinants dont les gouvernants cherchent une issue aux problèmes immenses des jeunes générations que le « Printemps arabe » est venu rappeler avec violence.

 Le monde a changé, et les peuples occidentaux pâtissent eux aussi économiquement de ce clivage civilisationnel, commandé voire ordonné par des stratèges qui n’ont rien compris à l’accélération de l’Histoire. Ces stratèges « qui sont arrivés économiquement » ne voient pas « l’angoisse des nouvelles générations européennes et américaine, de cette jeunesse qui s’accumule au fil du temps, sans horizon pour son avenir ». Une jeunesse occidentale qui se débat, après des études réussies ou non, dans un marché du travail devenant de plus en plus étroit. Cette peur du lendemain n’est pas propre au monde occidental, mais à tous les peuples. La Chine cherche à créer des emplois pour encore 300 millions de ruraux chinois, libérés du travail de la terre.

 Avant même l’Après-privilège du pouvoir exorbitant monétaire, les puissances occidentales seront tenues de chercher d’autres créneaux pour s’assurer un nouveau mode de croissance. Et ceci n’est pas donné, sauf si elles changent leur comportement avec le monde qui les entoure, comme la Chine l’a déjà faite avec sa « sphère naturelle » et qu’elle est en train d’approfondir.

 Même les stratèges israéliens, n’en déplaisent aux faucons et leurs agissements stériles, savent qu’Israël doit compter sur ses propres forces à terme – Samuel Huntington l’a déjà prévenu (voir supra) –, qu’il doit changer de politique envers le monde arabo-musulman, et chercher la paix. Cela est inéluctable avec l’évolution de la mondialisation et du monde à venir. D’autant plus que si on regarde l’histoire, quatre puissances ont rayonné environ 75 ans sur le monde. La Grande-Bretagne avec la reine Victoria que l’on disait, « le soleil ne couchait pas sur son empire » a commencé à se coucher avec le début du premier conflit mondial. Entre 1937, date d’intronisation de la reine à 1914, la grandeur britannique aura duré 77 ans. L’Allemagne qui a réalisé son unité en 1870, grâce à Bismarck, a vu sa grandeur se terminer avec le deuxième conflit mondial. L’année 1943 a été une date-phare du début de son reflux. Sa grandeur aura duré 73 ans. Le Japon qui s’est lancé, à peu près, à cette même date, dans l’ère de progrès, le Meï-dji, par la révolution de 1868, a vu sa grandeur se briser, en 1942, dans les batailles navales avec la marine américaine. C’est le début du reflux. L’ascension du Japon aura duré 74 ans. L’Union soviétique, qui doit sa naissance (décembre 1922) à la révolution bolchevique de 1917, s’est éteinte en 1991. Son ascension depuis la révolution prolétarienne à son extinction aura duré 74 ans.

 Ceci nous fait dire que cette « règle herméneutique historique », qui apparaît dans les durées qui ont marqué l’ascension des empires et le début de leur fin, a toutes les chances de s’appliquer à la puissance américaine. Les nombreux échecs militaires, une économie sous perfusion monétaire artificielle et une industrie de plus en plus tournée vers l’industrie de services surtout financiers ne peuvent qu’entraîner la fin de l’hégémonie américaine autour de l’année 2020. Cette date culminera avec les 75 ans d’ascension que la puissance américaine aura gravie depuis la fin du second conflit mondial pour ensuite entamer son reflux. Il en sera probablement de même pour la Chine dont la naissance de la République populaire de Chine a pris son envol en 1949. L’année 2025 peut être une date-phare pour la puissance chinoise d’autant qu’elle ne peut plus compter sur son yuan ancré et déprécié par rapport au dollar et sur ses excédents commerciaux avec l’Occident. Le yuan sera une monnaie internationale à l’instar des autres monnaies occidentales.

 Il est évident que cette prospective ne cherche pas à lire l’avenir, c’est au-dessus des facultés humaines. Elle cherche simplement à analyser les forces économiques en présence et les potentialités qu’elles véhiculent dans leur évolution à la fois sur le marché mondial et sur les projections géopolitiques et géostratégiques des puissances dans le monde. De plus, elle montre que l’Islam est présenté en bouc émissaire dans son alliance avec la Chine, ce qui n’est que conjoncturel et ne concerne encore que quelques pays. Sans que les néoconservateurs américains, les sionistes et les pétromonarchies arabes sachent que l’Islam se joue des islamistes et du « privilège exorbitant des monnaies occidentales », et que le « château de cartes des pétrodollars et de la hausse des prix ininterrompue des prix des matières premières » est appelé à s’écrouler dans cinq ans, dix ans... Personne ne sait quand mais c’est inéluctable. Tel est l’intérêt de cette analyse qui puise beaucoup dans l’Histoire.

 

Medjdoub Hamed

Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,

Relations internationales et Prospective.

www.sens-du-monde.com

 

Notes : 

 

1. Les guerres et les crises économiques sont-elles une « fatalité » pour l’humanité ?

Partie I, par Medjdoub hamed

 http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-guerres-et-les-crises-138225

 

2. Valeur et sens de l’« islamisme » dans le nouvel ordre mondial.

Partie II, par Medjdoub Hamed

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vers-un-nouvel-ordre-monetaire-135240

 

3. L’herméneutique de l’alliance du monde de l’islam et de la première puissance du monde.

Partie III, par Medjdoub Hamed

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-hermeneutique-de-l-alliance-du-139471?pn=1000

 

4. Du monde de l’Islam et de l’instrumentalisation des « pétrodollars » par les États-Unis à la revanche de l’histoire

Partie IV, par Medjdoub Hamed

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/du-monde-de-l-islam-et-de-l-140101?pn=1000#forum3804641

 

5. Délocalisations, pertes d’emplois et décroissance en Occident, un « retour de balancier de l’histoire » ?

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/delocalisations-pertes-d-emplois-140789

Partie V, par Medjdoub Hamed

 

6. Pourquoi l’Islam se joue des islamistes et des néoconservateurs américains dans le clash des civilisations ?

Partie VI, par Medjdoub Hamed

 

 


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3 réactions à cet article    


  • Buddha 26 septembre 2013 12:37

    Salut

    il est question d’avenir.....or à ne penser que à l’avenir c’est laisser le présent dans l’état ou il se trouve...sauf changements techniques en superficie des choses....

    or le présent c’est simplement ceci : la compétition..( pour moi il s’agit en fait d’élimination) ..c’est bien, l’argent (qui n’a jamais rien fabriqué) c’est bien, le monopoly c’est bien ( la finalité est un vainqueur et pleins de perdants), le business et la finance c’est bien ( c’est derrière chaque guerre et vol)...alors que l’histoire même truquée montre que depuis 5000 ans , voir bien plus , le présent est toujours le même avec les mêmes circonstances que je viens de définir......en oscillant seulement entre analyse du passé qui projette alors la vision de demain, là ou agir se passe donc là maintenant, rien ne se passe jamais ce qui fait que ces sociétés perverses, perdurent , car on revit le même jours sans arrêt...
    Le but ultime de tous ces mots-maux du pouvoir est d’essayer d’éviter le rassemblement des humains qui mettra fin à hégémonie des psychopathes qui dirigent...islam,races religion, age,couleur etc etc ad libitum , ne sont que des moyens parmi tant d’autres pour essayer d’ éviter l’inévitable qui sera le rassemblement unitaire des humains.....


    • cardom325 cardom325 26 septembre 2013 12:42

      Votre article est bien intéressant, mais je crains que le titre ait été mal choisi, il s’agit d’une vision globale de la situation planétaire . j’espère qu’il ne rebutera ceux à qui l’islam et les islamistes donnent de l’urticaire, ce serait dommage


      • devphil30 devphil30 26 septembre 2013 14:35

        Excellent article comme toujours lors de vos écrits.


        On peux faire des prévisions qui ne se réaliseront pas forcement parfaitement et dans le timing prévu mais l’histoire est un éternel recommencement , la roue tourne pour les pays et les civilisations.

        Il est certain que l’occident a déjà bien puisé dans sa capacité à gérer le monde , d’autres puissances arrivent 

        Philippe 

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