Pourquoi la Gauche est absente en Iran
Malgré la condamnation sévère du parti Toudeh « de trahison » ainsi que la gauche conciliatrice par le reste de la gauche iranienne, les fautes commises par cette partie de l’intelligentsia et gauchistes iraniens pendant et au début de la révulution reste un stigmate au front de l’ensemble de la gauche iranienne. Ce manque de confiance à la gauche est bien entendu au profit de l’opposition de la droite, à sa tête le fils du dernier chah, Reza Pahlavi, qui pêche en eau trouble pour restaurer la monarchie.
La révolution iranienne de 1979 est la première dans l’histoire stigmatisée par une alliance honteuse d’une partie de l’intelligentsia iranienne avec un mouvement islamique et réactionnaire. Elle s’aligne en plus avec Les capitalistes traditionaliste et religieux de bazar (bazaris) pas seulement pour s’opposer au chah mais au profit de ce mouvement islamique. L’intelligentsia aida les mollahs dans la phase initiale à établir un régime solide au bonheur des mollahs et de leurs alliés nantis traditionalistes du bazar.
Bien que le régime islamique n’ait pas été pas soutenu par une grande majorité silencieuse d’intellectuels. Cette alliance arbitraire étouffera l’intelligentsia elle-même ainsi que l’ensemble de mouvement d’opposition à la file des 33 années sanglantes de la vie u régime islamique.
Quand même, bien que cette alliance fût funeste et contre-nature, elle n’eut pas de poids réel sur le résultat final des soulèvements massifs. En réalité les complices ne se comptaient que par plusieurs centaines de milliers, face à quelques millions qui soutenaient farouchement Khomeiny. En somme, la révolution islamique de 1979 ne fut pas le fait de l’alliance de l’intelligentsia avec Khomeiny, Les islamistes furent assez forts et bien organisés pour achever une telle révolution.
La chute du chah fut inévitable. Même ses alliés occidentaux le savaient et, pour en profiter, tout en évitant le pire, qui semblait être la mainmise de l’URSS sur la révolution, ils aidèrent les mollahs à remplacer le régime du chah. Les Occidentaux ont espéré que les libéraux, du Front national, seraient finalement les maîtres du pays - ce qui fut un échec.
L’idée de l’alliance dériva de l’illusion que le mouvement islamiste fut un mouvement "progressiste" et " anti-impérialiste" qui défende les intérêts des « opprimés », terme employé par les islamistes. Cette conciliation amenée à des mollahs fut propagée par le parti Toudeh, prosoviétique. Le parti Toudeh, toujours inféodé au Big Brother de Moscou, continua son soutien quasi inconditionnel, jusqu’à ce que le régime se tourne contre lui, en 1983.
Du fait des aléas politiques, des milliers de membres et de sympathisants intellectuels laïques, avec les Moudjahiddines du peuple, mouvement musulman de tendance de gauche à l’époque, soutinrent la révolution islamique dans sa phase initiale.
Cette gauche perplexe surnommé “islamo-gauchiste”, est une gauche obscurantiste, pro-islamiste qu’au niveau national et international est plutôt anti-impérialiste qu’anti-intégriste. Elle qualifie sélectivement le mouvement islamiste de "petite bourgeoisie progressiste". Les caractères flagrants comme du fascisme, de la misogynie, de l’obscurantisme, qui sont les traits traditionnels des mollahs en Iran, sont complètement ignorés par cette gauche conciliatrice.
En réalité, cette partie de gauche iranienne n’est pas parvenue ni à identifier le caractère politique du mouvement islamiste, ni sa position de classe, ou à définir ses rapports avec le capital, l’Etat et l’impérialisme, d’un point de vue marxiste. Nos laïcs, frustrés et plutôt obsédés par la haine du chah que par un changement démocratique de son régime, se sont réduits au niveau réactionnaire des mollahs, de telle façon qu’ils ont oublié que l’ayatollah Khomeiny n’était qu’un mollah rétrograde, peu éduqué, et farouchement anti-femme.
L’illusion à laquelle mena facilement l’alliance fut la construction d’un front commun visant à la chute de la dictature du chah à tout prix, sans se rendre compte du pire, car tous les signaux d’une nouvelle dictature étaient déjà présents dans les livres et discours de Khomeiny. Khomeiny avait montré dans ses livres et discours de vouloir revenir 1400 ans en arrière, à l’époque où les califes régnaient encore sur des communautés islamiques selon les règles de la charia. Il avait rêvé depuis longtemps d’une telle société archaïque. Le problème de Khomeiny avec le chah s’est uniquement résumé au rôle de l’islam dans la société. Il s’est élevé en 1963 contre les réformes agraires et surtout contre le droit de vote accordé aux femmes par le chah.
D’autre part cette alliance tournera contrepas seulement la gauche compatible mais aussi la gauche conciliatrice. Les atrocités du régime nous ont montré pendant les trente trois dernières années le, tous les individus mécontents, toutes les forces d’opposition, surtout la gauche combative, ont perdu beaucoup de vies. On se demande toujours comment une gauche, traditionnellement laïque et égalitaire pouvait s’aligner avec ’une doctrine de haine, de soumission et d'extermination et s'acharnaient à l’appeler un mouvement « progressiste et anti-impérialiste ».
La crainte de la perte des valeurs les plus fondamentales de laïcité et de démocratie a fait en 2009 descendre des millions Iraniens dans les rues, une majorité du peuple qu’au prétexte de la présidentielle truquée ont remise en cause l’ensemble du régime islamique. Bien que pendant des émeutes, es slogans aient pris une allure laïque, patriotique et anti-islamiste, une sympathie pour la gauche n était pas ressentie.
Malgré la condamnation sévère du parti Toudeh « de trahison » ainsi que la gauche conciliatrice par le reste de la gauche iranienne, les fautes commises par cette partie de l’intelligentsia et gauchistes iraniens pendant et au début de la révulution reste un stigmate au front de l’ensemble de la gauche iranienne. Ce manque de confiance à la gauche est bien entendu au profit de l’opposition de la droite, à sa tête le fils du dernier chah, Reza Pahlavi, qui pêche en eau trouble pour restaurer la monarchie.
Bref, l’absence de la gauche dans la lutte contre le régime totalitaire des Mollahs est liée à la méfiance qui est dû au niveau national à cette alliance triste du passé tout en sachant que certains lobbyistes du régime au nom de la gauche défendent l’existence du régime islamique sous le prétexte que le régime est à long terme réformable.
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