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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi le PIB est-il calculé par l’INSEE de trois façons (...)

Pourquoi le PIB est-il calculé par l’INSEE de trois façons différentes ?

Cette question est largement passée sous silence et on ne voit partout que la première façon de le calculer, la somme de toutes les valeurs ajoutées aussi bien par les entreprises que par les administrations. Peu de gens semblent se souvenir que la valeur ajoutée des entreprises n’existe que s’il y a du chiffre d’affaires c’est-à-dire des clients. Il est aussi très mal connu que la valeur ajoutée par l’administration étant impossible à chiffrer, il a été décidé que cette valeur ajoutée serait « par prudence » chiffrée par ce que coûte l’administration. L’administration par définition ne saurait en effet rapporter moins que ce qu’elle coûte, nous dit l’INSEE qui est une administration. Plus l’administration coûte, plus elle fait de valeur ajoutée et de PIB. Ces œillères qui ne voient le PIB que par la somme des valeurs ajoutées, laissent croire que le PIB chiffre la création annuelle de richesses et la croissance économique, source de tous ses supposés bienfaits.

La réalité est toute différente. Le PIB, en dépit de son nom, ne chiffre ni le produit ni la production mais l’échange entre ce produit ou cette production et de l’argent, échange qui constate, par l’abandon monétaire, que ce produit ou cette production est bien une richesse. Le PIB ne mesure donc pas la création de richesses mais l’activité économique d’un pays. L’INSEE, dans sa nouvelle formulation des trois calculs du PIB, le reconnait enfin clairement. Le PIB ne chiffre qu’un échange, soit par la production vendue, soit par l’argent dépensé, soit même par l’origine de cet argent dépensé que l’INSEE appelle revenu. L’origine de l’argent dépensé est en effet importante car c’est la valeur de l’argent dépensé qui donne la valeur du produit acheté.

Dans les foires de Champagne du XIIIe siècle, l’argent dépensé était de l’or ou de l’argent et personne ne niait que ces métaux étaient des richesses et donc, que ce que l’on achetait avec cet or ou cet argent, était bien aussi une richesse. Le PIB que personne ne calculait alors, était bien à l’époque le chiffrage de la création de richesse. Chiffrer l’échange chiffrait bien la valeur de ce qui était produit par la valeur de l’or abandonné.

Mais tout a changé depuis la deuxième guerre mondiale, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse antérieurement reconnue et peuvent être créées selon leur bon vouloir par les puissants qui n’arrêtent pas de « débloquer » par milliards de l’argent inexistant. Les Américains ont commencé en violant immédiatement les accords de Bretton Woods qu’ils avaient pourtant eux-mêmes écrits et signés. Ils ont en effet fabriquer 5 fois plus de dollars qu’ils n’avaient d’or à Fort Knox pour payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam et la conquête spatiale. Nixon n’a fait qu’en prendre acte en rompant unilatéralement les accords de Bretton Woods en 1971. Aujourd’hui les monnaies ne sont plus une richesse objective comme l’était vu l’or, et les monnaies numériques vont amplifier le pouvoir des puissants de créer de la monnaie sans valeur, « débloquée » à l’envi par les Politiques et valorisée ensuite par l’appauvrissement de leurs peuples.

Pendant que la triade politique, médiatique et universitaire continue à faire croire que le PIB est une création de richesse dont on peut utiliser des pourcentages, le peuple constate la baisse de son niveau de vie et la montée de l’emprunt annonciatrice de nouvelles baisses de niveau de vie encore plus importantes.

Mais le plus grave, ce sont les fausses richesses que le faux argent invente en les achetant et en faisant du PIB dont nous sommes fiers. Ces fausses richesses sont innombrables et polluent non seulement la vie mais les esprits. Si les fausses richesses de la prostitution et de la drogue sont fabriquées par leurs consommateurs, la plupart n’existent que par la dépense à tous niveaux, décidée par les Politiques sous forme de budgets déficitaires et surtout de subventions, tout étant prétendument alimentée par la création de richesse alors qu’elle n’est financée que par l’appauvrissement populaire que le pouvoir met en place en jurant son contraire.

L’administration pléthorique serait parait-il une richesse. Cette administration est aujourd’hui très minoritairement composée de l’administration régalienne (armée police justice santé diplomatie) qui est aujourd’hui trop peu nombreuse, mais de plus en plus composée de ronds-de-cuir qui gèrent les complications qu’ils ont eux-mêmes créées dans des structures aussi vaporeuses qu’innombrables. Même l’administration régalienne est atteinte par cette maladie qui la ronge.

Le pire dans les fausses richesses ne serait-il pas la myriade d’associations ne vivant que de subventions et de publicité médiatique, toutes considérées comme des richesses puisqu’elles véhiculent les nouvelles approches du beau, du bien et du vrai qui ne sont belles, bonnes et vraies que dans les idéologies qui les structurent. Leur nom d’association laisserait croire que ce sont des bénévoles et le bénévolat est par définition respectable. Mais il s’agit en fait de personnes rémunérées pour faire croire contre toute vraisemblance que leur idéologie est indispensable à la société de demain. N’est-ce pas le féminisme tellement méprisant des femmes qu’il ne les voit qu’en imitation des hommes et surtout pas en génératrices de l’espèce ? N’est-ce pas l’écologisme qui, par la diabolisation du CO2, s’invente un lien entre l’activité humaine et le léger réchauffement thermique actuel, constatable sur toutes les planètes du système solaire, pour terroriser une jeunesse qui en oublie d’apprendre à lire, à écrire, à compter et à réfléchir, pour s’agiter à ne rien faire ? N’est-ce pas le wokisme qui, cherchant à tuer hier sans construire demain, ne peut exister qu’en étant violent aujourd’hui ? N’est-ce pas l’immigrationnisme qui, pour les deux essentiels du travail et de la reproduction, fait venir sans aucune sélection, tous ceux que nous attirons par nos prétendues richesses ?

Mais ce n’est malheureusement pas le pire. Le pire arrive avec la multitude d’organisations internationales, toutes plus coûteuses et inutiles les unes que les autres, et toutes au service d’une idéologie mortifère faisant croire à des lendemains qui chantent tout en préparant bêtement ou cyniquement (les deux s’y retrouvent) l’appauvrissement des peuples. Les pandémies, les choix des gentils et des méchants dans les guerres, l’unanimité tranquille dans les mauvaises décisions, sont leur quotidien qui nous colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock.

Aujourd’hui les peuples doivent comprendre que tout vient des monnaies qui, contrairement à toute notre histoire passée, ne véhiculent plus une énergie humaine bien utilisée, ne sont plus les richesses qu’elles avaient toujours été et ne freinent plus par leur rareté les folies des idéologues. Elles sont maintenant utilisées par tous les manipulateurs du « quoiqu’il en coûte » pour leur auto-admiration et l’anesthésie des peuples. Sans cette prise de conscience, préparons-nous aux inéluctables révolutions quoiqu’il advienne.


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5 réactions à cet article    


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 19 mai 2023 14:56

    Une proposition pour calculer le PIB de manière unique !

    Prenons pour hypothèse que

    • toute production vient du travail : c’est réaliste même si des outils aident beaucoup, car ces outils sont eux-mêmes des produits du travail
    • que tout travail donne une rémunération équitable (loin d’être encore parfait, beaucoup d’adaptations à faire sur ce point, mais même imparfait permet un calcul de PIB)

    alors le cumul des superbruts ainsi payés aux producteurs devrait être le PIB national exprimé dans la monnaie du pays.

    2 montants qui s’équilibrent =

    • d’un côté, le total des superbruts donnés aux producteurs (des prélèvements sur ce superbrut permettent de donner un pouvoir d’achat aux non producteurs que sont les jeunes et les retraités = partage de la production entre générations)
    • de l’autre côté, le coût de toutes les choses produites (qui sont à vendre, achats volontaires par consommateurs, ou à financer par des prélévements style TVA sur la vente des produits payants)

    la boucle est bouclée, équilibre des choses en ajoutant

    • équilibre de la balance commerciale (en valeur, nous produisons pour les étrangers l’équivalent de ce qu’ils produisent pour nous)

    • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 19 mai 2023 20:34

      Produit Intérieur Brut

      Il faut prendre « Produit » au sens comptable : les encaissements. Pas au sens industriel de « production ».


      • Marc Dugois Marc Dugois 20 mai 2023 06:35

        @Pic de la Mirandole

        Pour l’administration, le produit, ce sont les décaissements faits avec de l’agent créé ou emprunté et, au niveau d’une nation, les encaissements n’existent que par des décaissements équivalents.


      • lecoindubonsens lecoindubonsens 20 mai 2023 08:01

        @Marc Dugois @Pic de la Mirandole

        Prendre en compte le décaissement ne me semble pas forcément choquant. Par exemple comment évaluer la valeur du service rendu (le produit créé) par un policier ou un juge ? si ce n’est admettre que l’on en a pour son argent, pour le salaire superbrut qu’on lui affecte (si ce n’est pas le cas, il faut agir sur ce point, mais indépendant du calcul du PIB).
        Et faire ainsi pour tous les métiers : rémunérations superbrutes = seules sources de revenus.

        Par contre choquant si des « superbruts » sont donnés sans réelle production en échange (hors jeunes et retraités qui ne sont que des salaires décalés dans le temps). Par exemple une alloc chomage (ou assimilée) donnée sans contrepartie de production ne doit pas être dans le PIB.


      • Jean Keim Jean Keim 21 mai 2023 08:53

        Arrêtons de nous tanner avec le PIB, notre pays vit-il au dessus de ses moyens, et si oui (on sait ce qu’il en est), à qui profite cette situation ? Aussi loin que remonte mes souvenirs, notre balance commerciale à toujours été déficitaire, comment est-ce possible ?

        L’économie n’est faite que de vents, elle n’est pas une science, juste la croyance que des spécialistes maîtrisent la situation, autant dire d’un curé/imam/rabbin/bonze qu’il connaît bien le bon dieu ; il est à noter que l’économiste comme le religieux professionnel ne font que réciter à l’envi un catéchisme. Les économistes déclament depuis que le monde à une histoire, qu’il faut augmenter les salaires pour relancer l’économie, mais qu’il ne faut pas augmenter les salaires afin de ne pas pénaliser les entreprises face à la concurrence.

        Il y eu une époque où les pays imprimaient les billets de banque, c’était un droit régalien, mais nos dirigeants ne résistaient pas à la tentation d’imprimer plus que de raison, alors pour juguler l’inflation qui en résulta, ils ont décidé de privatiser le système et ainsi finie l’inflation, qui a été en qq. années remplacée par de la dette, mais plus d’inflation promis juré ; mais voilà-t-il pas que maintenant, cerise sur le gâteau nous avons des dettes (souveraines comme ils disent) et mystérieusement l’inflation qui revient, bien que personne ne sait vraiment expliquer pourquoi, sinon à admettre que la spéculation a atteint des niveaux records.

        Je crois surtout que depuis la nuit des temps, les multitudes laborieuses entretiennent une minorité parasite avec la complicité de la religion et d’une pseudo science.

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