Le port du voile intégral fait l’objet d’un projet de loi présenté au Conseil des ministres le 19 mai et qui sera soumis à la Chambre en juillet 2010. Pourquoi cette loi est-elle une mauvaise idée ? C’est en comprenant ce qui la sous-tend que nous souhaitons répondre à la question. Ce projet a déjà suscité une mise en garde juridique de la part du Conseil d’État et beaucoup de juristes s’accordent sur le risque de son inconstitutionnalité au point que certains politiques (Lionnel Luca, Rama Yade) envisagent un référendum en prenant le risque d’opposer ainsi la Constitution (au fondement de notre démocratie) à l’expression de la volonté populaire.
Nous laisserons de côté une première critique, par ailleurs justifiée, sur l’effet-écran qui peut motiver un gouvernement fragilisé et confronté à une crise économique , à mettre à son agenda ce débat, dans la suite du formidable raté qu’a constitué celui sur l’identité nationale. On le prendra au contraire au sérieux, puisqu’il traverse la Gauche (commission parlementaire codirigée par André Gerin, PC) comme la Droite (projet de loi Coppé, UMP), en en posant les termes de manière précise.
Le voile intégral dans l’espace public masque une personne et montre une identité dans le même temps. La question tient dans l’articulation de ces deux plans qu’il convient de distinguer. Le plan de l’occultation fait débat à partir de ce qui est masqué, un sujet/un citoyen mais aussi un être sexué/une femme. Nous reviendrons bien sûr sur la question clef du libre arbitre dudit sujet. Le plan de l’ostension, c’est au contraire ce que montre le voile, à savoir une croyance religieuse, un choix spirituel ou une appartenance identitaire ou culturelle. Cette coprésence des deux plans rend la discussion complexe et permet toutes les confusions puisque bien souvent les tenants les plus opiniâtres d’une loi, mettent en avant ce que le voile intégral masque, alors que ce qui les dérange véritablement, c’est ce qu’il montre. Il faut en effet dire que le voile choque sans doute moins au regard du vécu de celles qui le portent que parce qu’il constitue un signe, perçu comme inquiétant, d’autre chose que lui-même : revendication d’une altérité par trop radicale, forme traditionnelle ou fondamentale de l’Islam, claustration non consentie, domination masculine. Quel est donc ce scandale qui met d’accord Jean-Marie Le Pen et Aurélie Filippetti ?
A. L’occultation d’une identité
Que cache donc le voile ? Au premier chef, l’identité de quelqu’un et c’est sur cet axe que le débat s’est en partie situé en donnant lieu à deux approches, l’une faible, strictement sécuritaire, l’autre plus fondamentale et philosophique.
On invoque en effet volontiers la sécurité publique (la lutte contre le terrorisme, la criminalité, voire l’enlèvement des enfants à la sortie de l’école) pour exiger l’accès au visage, sur le mode du décret anti-gagoule que fit promulguer notre Garde des Sceaux en juin 2009. Mais on voit bien à quel point l’argument est spécieux, technique, sans rapport avec le débat véritable et le Président de la République a eu le courage de situer le problème là où il se pose véritablement : « La burqa n’est pas la bienvenue sur le territoire de la République. Ce n’est pas l’idée que la République se fait de la dignité de la femme » : déclaration de Nicolas Sarkozy, devant le Congrès réuni à Versailles le 22 juin 2009.
Il serait en effet paradoxal qu’on en vienne à légiférer sous un prétexte fallacieux, qui relèverait au mieux du réglementaire, alors que la question se situe clairement ailleurs pour tout le monde. C’est pourtant l’artefact qui a été choisi par les Belges et que certains constitutionnalistes (Guy Carcassonne) préconisent pour éviter de désigner trop directement une population ou une religion, ce qui sera pourtant bien l’esprit ou au moins l’effet de la loi.L’argument est aussi contestable puisqu’il va de soi que les femmes voilées doivent d’ores et déjà se dévoiler quand il s’agit de vérifier leur identité de mère, d’administrée, de citoyenne, de même qu’un motard ôtera son casque en entrant dans une banque. Il l’est aussi parce qu’il y a mille façons de travestir son identité (perruque, lunettes, coiffe, maquillage, tatouage, voire chirurgie esthétique, etc.) qui rendent floue la question de la dissimulation et donc de la reconnaissance du visage de tout un chacun dans l’espace public. Le prétexte sécuritaire, sauf à ne pas vouloir trop compliquer la vie de nos ambassades du Moyen-Orient, se situe très en dessous du débat et ne servirait qu’à en voiler les véritables enjeux.
La question d’une identité visuellement forclose dans l’espace commun du vivre ensemble, a donné lieu à une réflexion plus ambitieuse du côté des intellectuels. Le voile remettrait en cause une sorte de contrat social de l’apparence fondé sur la perception du visage de l’autre. Des penseurs, et pas des moindres, ont mis leur autorité au service de ce qu’il faut bien nommer une philosophie de photomaton : « Pourquoi, dans la plupart des cultures du monde, et quels qu’y soient les usages vestimentaires, le visage et les mains bénéficient, le plus souvent seuls, de la nudité ? Parce qu’ils garantissent la sécurité publique et l’identité des personnes privées en public. » Libération 19/03/2010. Cette pensée de circonstance, sous l’apparence de l’universalité, prend le risque de réduire l’identité à l’identification. Elle fait volontiers parler Levinas sans noter que chez lui le Visage, lieu de l’humanité car lieu de la vulnérabilité, est d’abord un concept philosophique, une exigence éthique qui ne se confondent en rien avec la plate figure : « C’est lorsque vous voyez un nez, des yeux un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous tournez vers autrui comme vers un objet. La meilleure façon de rencontrer autrui, c’est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! » Éthique et Infini Ed. Le Livre de Poche p.79.
Pourtant, si cette volonté de cacher son visage est étrange, dérangeante à nos yeux et que légitimement elle pose la question de la relation à l’autre, ne relève-t-elle pas aussi d’une part de liberté ? On le sait, la question de l’identité civile, de sa vérification, est soumise à une tension forte entre des exigences contraires. Ne pas avoir à la décliner obligatoirement fait partie des libertés publiques et le contrôle de celle-ci, pour peu libéral qu’il soit en France, se fait néanmoins dans un cadre juridique précis et des modalités et des conditions qui visent au respect d’un équilibre (acquis difficilement) entre maintien de l’ordre et libertés fondamentales pour lesquelles ce nouvel impératif de transparence et d’identification permanente du visage, constituerait bien un risque. Si je suis libre d’avancer à visage découvert, quel sens cette ouverture à l’autre prendra-t-elle dès lors que j’y serai tenu par la loi ? Si ce visage qui m’échappe, me heurte, puis-je pour autant exiger de lui partout, en toute circonstance qu’il s’affiche, et veux-je de cette figure obligée dès lors qu’elle est moins voulue par l’autre qu’exigée par moi ? Emmanuel Levinas nous dit aussi que la réciprocité, c’est l’affaire de l’autre. Mon visage tourné vers autrui ne peut valoir obligation à faire de même, comme toute parole, au cœur de notre humanité, prend le risque d’affronter un silence.
B. L’occultation d’une femme
Cette question est au centre du débat. Elle est portée par des féministes, par des femmes souvent, par des associations comme « Ni putes ni soumises » qui se battent pour l’égalité. Ces mêmes femmes qui s’élèvent contre l’impératif de quasi-nudité du corps féminin dans les représentations publicitaires et sa mise au service de la consommation, ont pourtant du mal à entendre ce désir d’échapper au regard. Elles mettent en avant l’argument majeur en faveur d’une loi, celui de la contrainte, de l’aliénation que constituerait le port du voile intégral. De fait, s’agit-il d’une femme qui se cache ou d’une femme que l’on cache, voire que l’on emprisonne dans une camisole de soie ?
Deux cas de figure paraissent cependant très clairs.
Si le port du voile fait l’objet d’une quelconque forme de coercition, qu’il ne repose pas sur le libre arbitre, il est évidemment condamnable, non pas en tant que tel, mais parce qu’il est alors privation de liberté, comme peut l’être le fait d’être cloîtrée chez soi, de ne pas avoir le droit de travailler, d’être maltraitée physiquement ou moralement. Face à cela, la loi a défini des cadres (lois sur la répression des violences faites aux femmes dans le cadre du couple et de la famille) pour protéger les femmes, même s’il reste beaucoup de chemin à parcourir dans leur application. De plus, le paradoxe d’une telle loi serait de sanctionner d’abord la victime, soit par l’humiliation publique subie lors de la verbalisation, soit éventuellement par une claustration imposée au sein du foyer. Ce qui est visé ici, c’est moins le voile lui-même que la domination masculine qu’il est censé représenter à nos yeux. Un voile intégral annoncerait toujours une femme aliénée et en serait forcément le symbole. Mais est-ce vécu comme cela par toutes celles qui le portent ?
Qu’en est-il en effet si le voile relève d’un choix personnel de la part de femmes qui ne sont pas inféodées à un quelconque pouvoir masculin (mari, père, frère) ? Il semble bien que le cas existe puisque de nombreuses femmes sont venues ici ou là en témoigner, ce qui montre en passant leur autonomie et leur capacité à s’affirmer. Sont-elles manipulées ? Est-ce de la servitude volontaire ? Sont-elles des idiotes utiles ? À qui d’en décider ? Car au fond, l’interdiction du voile intégral par voie légale n’est-elle pas l’exact envers de l’obligation coutumière, culturelle ou religieuse qui serait faite aux femmes, qu’il l’est certainement à certaines d’entre elles ? On pourrait situer le débat sur les chiffres et dire qu’en France majoritairement les femmes voilées sont des femmes qui subissent cet enfermement ou que celles qui l’assument ou le revendiquent sont minoritaires. Mais qu’en sait-on ? Les tenants d’une loi d’interdiction disent eux-mêmes que le nombre ne fait rien à l’affaire (on parle de 2000 femmes voilées en France). Il n’y en aurait qu’une à porter le voile par choix, en connaissance de cause, que cela suffirait à rendre la loi par trop privatrice de liberté.
Ces femmes voilées, qu’on a pu voir s’exprimer et que les médias ont traitées avec pas mal de condescendance, trouvent une forme d‘identité, de dignité justement dans ce choix, cette ascèse alors même que l’on prétend, en les leur interdisant, les rendre plus libres et plus dignes. Pudeur extrême, choix identitaire ou spirituel, revendication paradoxale d’une différence, mise ne scène d’une opinion, d’une appartenance, adaptation à un espace public pas toujours accueillant, cela peut choquer nos mœurs, notre sensibilité, notre conception du sujet, de l’identité féminine, nous paraître archaïque, mais en quoi cela trahit-il intrinsèquement, obligatoirement une soumission à l’autorité masculine ? Le choix, s’il est libre, de se cacher, comme celui naguère de se montrer, relève d’une forme d’affirmation, peut-être jusqu’au-boutiste, peut-être excessive, de ce qu’elles considèrent à un moment donné, comme leur dignité, à savoir leur voile.
C. L’ostension d’une croyance
Derrière le débat légitime sur la dignité de la femme qui, hélas, aurait bien d’autres espaces dans lesquels se manifester (monde du travail, représentation politique, commerce des corps, etc.), la vraie question, celle qui nourrit les sondages, les peurs, les emportements, c’est celle du fait religieux, manifesté de manière forte par cette forme de monachisme individuel. Première idée qu’il faut battre en brèche : ce ne serait même pas une prescription religieuse. Il est bien paradoxal d’aller chercher des arguments pour la défense de la laïcité chez les représentants du culte musulman. Michèle Alliot-Marie a ainsi évoqué La Mecque et le hajj où le port du voile serait interdit, cherchant des justifications à la loi jusqu’au cœur de l’Islam. Qui décide de ce qui est religieux ou pas ? Quelle liberté de conscience dans le cadre républicain, si elle dépend d’abord des avis des imans (ou des prêtres ou des rabbins), qui d’ailleurs ne sont pas forcément d’accord entre eux. De fait, nombre de femmes intégralement voilées mettent en avant un choix spirituel, une pratique sociale de dévotion, qu’on peut trouver excessif, contestable, étrange mais qui les regarde. Tous les grands textes sacrés ont donné lieu à de multiples interprétations chez les chrétiens (les États-Unis ont été fondés pour que chacun ait le droit de lire la Bible à sa façon) comme chez les juifs et les musulmans. Il n’appartient pas à la République de trancher dans ces débats religieux puisqu’elle a été inventée pour éviter d’avoir à le faire. Le seul critère qui vaille, c’est d’abord celui des individus concernés qui donnent un sens spirituel à telle ou telle pratique. Que dit-on des moniales qui, dans la foi catholique, choisissent librement le couvent comme itinéraire et qui refuient le monde pour mieux prier ? Quelle différence avec des femmes musulmanes, consentantes, quelquefois converties, qui s’inscrivent dans une démarche spirituelle ? La laïcité, ce n’est pas l’arasement des pratiques cultuelles, c’est leur coexistence dans un cadre plus vaste, celui de la République, dans laquelle la liberté de conscience et de culte de chacun est garantie et qui effectivement peut subsumer les lois religieuses ou coutumières dès lors qu’elles s’exercent contre les droits des individus (voir l’excision). Le voile là encore relève de la métonymie. Il est symbole d’une altérité un peu trop visible, à l’instar des minarets suisses. Cette loi portera en elle un risque, celui de voir le moine bouddhiste vêtu d’orange, le juif orthodoxe et ses phylactères ou le musulman en djellaba et en bonnet, remis eux aussi en cause dans l’espace public.
D. L’ostension d’une identité culturelle
Enfin le voile serait le signe d’une altérité culturelle radicale, voire d’un refus de s’intégrer à la République et à la Nation. Si la loi en projet prévoit des peines d’amendes, le Président du Front national a poussé le raisonnement plus loin en demandant une déchéance immédiate de la nationalité pour les contrevenantes, montrant par là le vrai sens du texte. Il s’agit moins du refus de s’intégrer, qui est loin d’être établi chez des femmes revendiquant souvent leur appartenance à la communauté nationale, que du refus de faire sa place à l’autre, de l’intégrer. Si cet autre est comme moi-même, qu’il n’a rien de différent ou d’étrange à mes yeux, la question de l’intégration, de la dialectique entre le vivre ensemble et les différences, ne se poserait pas.
Le voile correspond à une quête identitaire, une forme d’affirmation de soi dans un espace public ou social où les maghrébins, les musulmans (10% de la population) restent effectivement pour une part encore trop en marge de la société. Ce « larvatus prodeo », pour paradoxal qu’il soit, comme le fut l’assomption de la « négritude » pour d’autres, est bien, au moins pour une part des femmes concernées, une recherche de visibilité effective et une forme de revendication d’une place au sein de la société française que la dénégation que constituerait un texte d’interdiction, ne favorisera pas. Avec la question du voile, la tentation nationaliste joue sur les peurs et les angoisses d’une société moins sûre d’elle, fragilisée par le manque de croissance, la stagnation politique européenne, le bouleversement des équilibres mondiaux, qui favorisent les replis identitaires et la recherche de boucs émissaires. Le sentiment d’insécurité ontologique des Français ne trouvera pas sa résolution dans un resserrement frileux sur soi mais au contraire sur la capacité inscrire l’autre dans l’espace social plutôt que de l’en proscrire.
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Conclusion
Déjà certains s’en prennent aux femmes portant le voile et plusieurs incidents ont eu lieu depuis le début du débat public. Ce faisant ils se mettent bien sûr hors du droit tandis que ces silhouettes drapées de noir sont encore dans le leur. Mais cela donne surtout un avant-goût des tensions que suscitera cette loi si elle est votée.
L’analyse des dimensions civiles, sexuées, spirituelles et identitaires en jeu permet de voir comment ce qui a trait à l’occultation de l’identité, est en réalité secondaire dans l’esprit de beaucoup de ceux qui veulent cette loi, même si cela reste une préoccupation authentique pour d’autres. L épiphanie du visage au cœur de la République comme la lutte contre la domination masculine, sont les prétextes qui masquent mal chez certains la difficulté à gérer cette altérité qui a en effet quelque chose de radical. La République risque de devenir plus laïcarde que laïque, la laïcité devenant la forme nouvelle, moderne, acceptable de l’exclusion et du rejet de la différence culturelle qui n’est pas forcément rejet de l’intégration.
Nombre de pays qui appliquent la charia instaurent clairement un rapport d’inféodation avec les femmes, quand ce n’est pas une violence encore plus directe. Mais dès lors n’est-ce pas paradoxal que de vouloir légiférer sur le voile dans un espace où justement et à l’inverse, les libertés, y compris religieuses, sont garanties. Au fond ne rejoignons-nous pas subrepticement les sociétés qui placent au cœur de leur fonctionnement des prescriptions religieuses, en instaurant une sorte de religion laïque, bien peu tolérante. Oui, quand le voile est imposé, il est bien le signe d’une aliénation, d’ailleurs beaucoup plus globale, mais dans un espace laïque, où le voile est choisi, que cela vaut-il ? S’il est légitime que la République définisse des espaces spécifiques (école, institution) comme lieux où sont célébrées ses valeurs propres, des temples de la laïcité dans lesquels se construit un destin commun, elle doit aussi garantir que l’espace public appartient à tous.
Il serait aussi juste de dire que ce sont toutes les religions monothéistes, celles du Livre comme celle du Coran, qui se rejoignent sur une forme de misogynie, manifestée par exemple par l’exclusion sacerdotale. Cet état de fait appellerait un discours féministe ambitieux qui passerait par une réflexion approfondie sur la place du féminin dans le champ du sacré.
Cette loi, au-delà de son caractère applicable ou non (mais on ne voit pas très bien pourquoi elle ne serait pas suivie d’effet), constitue un risque pour les libertés publiques. Loin de favoriser une intégration qu’en apparence elle appelle de ses vœux, elle contribuera à tendre encore les rapports entre les Français musulmans, y compris les moins radicaux d’entre eux, et les autres. Il faut au contraire entendre derrière l’héritage du passé, la servitude ancienne dont il a été porteur, l’affirmation identitaire, spirituelle que le voile intégral peut constituer aujourd’hui en France, dès lors qu’il relève d’un choix. Dans ce cadre et conformément aux avis de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme ou d’Amnesty International, le Conseil constitutionnel, pour être dans son rôle, devra défendre la Constitution en censurant une loi qui constituerait une atteinte à la fois à la liberté individuelle (le voile comme liberté de décliner ou non son identité, comme droit de ne pas souscrire à un certain régime de visibilité) et à la liberté d’opinion et de conscience (le voile comme affirmation identitaire ou spirituelle) et ce non pas en dépit des principes de laïcité et de dignité de la femme mais à cause d’eux. À vouloir faire tomber le voile sous le coup de la loi, c’est bien le visage de la liberté qu’on risque d’offusquer demain.