Pourquoi occuper la place publique ? Indignés à Bruxelles ce 10 octobre
Voici une lettre adressée à tous, le contexte, les marches du mouvement des indignés, mouvement de gens qui se veut créatif, d'une alternative élaborée par une démocratie, le peuple. Ce mouvement est mondial, sur les cinq continents les colères convergent et accusent les même dieux d'olympe. Ce samedi se sont retrouvés dans la ville de Bruxelles, mère d'un parlement européen, les marcheurs des différents pays. L'occupation a pour QG l'université d'HUB, et pour programme une semaine pleine de moments à vivre. Ateliers et agora nous parlent pour nous rencontrer. La convergence des luttes a déjà commencée. Du 08 au 15 oct. prog. -> http://bxl.indymedia.org/articles/3013 (recherche : agora indignés bxl)
Ces individus ont décidé qu'il en suffisait des révoltes disparates envers les injustices qui poussent de l'arbre de la domination. Et que le contexte est largement déraisonnable et nécessite une action de tous. Comme jamais, comme il y a longtemps. Et occuper la place publique parce que dans nos démocraties, son application est un combat. Montrer qu'il y en qui sont là pour prendre la place et permettre l'exercice du devoir constitutionnel du peuple à signifier son désaccord s'il est vivace.
Lettre ouverte d’une indignée française de la marche.
Je vous écris parce que ce soir, les passants, les habitants de la rue Léopold II, les policiers bruxellois, leurs chefs, le maire, en voyant arriver les marches des indignés avec leurs tentes sur le parc Elisabeth se sont demandés « pourquoi camper ? », alors que la question est « pourquoi occuper la place publique » ?
Ce message porté parfois depuis Madrid par différentes nationalités (espagnols, français, belges, allemands…), va occuper la place publique afin de recentrer l’esprit de chacun sur sa réalité. Il est destiné à faire naitre l’intérêt, pour le choix délicat, d’être des peuples qui se soulèvent et sortent sous nos fenêtres crier que, l’espace public est à nous ! Que la politique est à nous ! Et que la démocratie se fait avec nous, ou n’est pas. »
Ce mouvement sans bannières a la liberté du peuple et l’audace de sa nature, et rappelle le droit de choisir les directions qui utilise sa personne, sa valeur au sein d’un ensemble. On ne demande plus, on exprime. Et pour cela on s’appuie d’abord sur la sensation intime que nous avons tous que, nos sociétés avancent en véhiculant beaucoup trop d’injustices, comme l’ont démontrées les différentes assemblées au cours de la marche.
Car le système est une machine. Nous sommes la structure du moteur qui dessine toute les spécificités d’une société, nous sommes l’énergie qui insuffle au moteur sa capacité productive en allant travailler, de ce système sort une combustion, qu’il faut consommer pour justifier son utilité. Et une partie d’entre nous roule sur notre terre-maison dans une direction inconsciente de la vie, et avide du court terme dans le profit. Le moteur est au service de celui qui le dirige mais si on l’éveille et qu’on arrête de le considérer comme une machine composée d’entités mécaniques et inertes, la machine devient faite d’êtres humains, qui ne subit pas mais qui est.
C’est exactement ce que demande le réel exercice d’une démocratie, reconsidérer que nous sommes tous des entités pensantes et sensibles à l’exercice du droit d’être en vie. Il ne faut pas se recroqueviller et avoir peur de ce que nous ne pouvons imaginer puisque nous avons vécu durant des générations avec l’aura de la dominance d’une minorité qui instrumentalise la majorité.
Le tournant, celui qui empêche la civilisation humaine dans son ensemble de foncer dans le mur est devant nous. Et oui nous sommes cette population qui se doit d’être active et de signifier son désaccord, de part le savoir que nous avons et la conscience du fonctionnement mondial quenous détenons. Il est terminé le temps de se laisser être naïf, la guerre physique a laissé place à la guerre économique et nous en sommes tous les soldats. Notre acceptation affame une partie des pays qui nous servent de réserves ou de dépotoirs, notre acceptation est coupable des injustices qui nous touchent et nous enlèvent une partie de notre liberté à nous sentir heureux et juste envers nos pairs.
Il est là, et certes à nous de le saisir, ce bilan, cet état des lieux, il nous appartient d’agir. Un jour un maire(Tarnos-64) nous a dit ne pouvoir accueillir les indignés malgré ses dires dans la presse et sa couleur politique, prétextant qu’il ne pouvait accueillir toute la misère du monde. Ce à quoi nous avons répondu que, si chacun voyait la petite misère devant sa porte, personne ne devrait se sentir être celui qui les porte toutes et les défends.
Demain si nous nous battons unis, la lutte est gagné d’avance car c’est notre système, nous sommes le système. Tandis que si certains laissent agir les autres en se disant qu’ils verront bien les nouvelles au JT, eh bien chacun d’entre nous devra porter dans une certaine solitude et endosser sur lui l’indignation pourtant ressentie par tous.
Rendez vous à tous sur notre place, l’espace public, le 15 octobre, pour nous français ce sera l’occasion de voter blanc, et que le décompte soit, pour une fois, réalisé.
Le peuple uni ne sera jamais vaincu. Le peuple uni ne sera jamais vaincu. Le peuple, uni, ne sera jamais vaincu.
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