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Pourquoi on se méfie de l’accord nucléaire  ?

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La position ferme d’Israël sur le renouvellement de l’accord nucléaire fait écho à celle des pays du CCG, avec des réponses et des tactiques éventuellement différentes pour faire face à cette crise ressentie pareillement dans toute la région. Le sextuor du CCG perçoit le même risque malgré leurs positions différentes sur les capacités nucléaires de l’Iran.

Pour ces États, ce n’est pas seulement une menace nucléaire potentielle qui est en jeu. Mais plutôt de l’impact de l’accord lui-même sur le comportement régional de l’Iran.

Si l’on se souvient du début du débat sur les négociations visant à relancer l’accord nucléaire, nous savons tous que les États du Golfe ont appelé, à l’instar des pourparlers à six avec la Corée du Nord, à élargir les discussions aux voisins régionaux et à inclure d’autres questions, telles que le programme de missiles de l’Iran et la politique régionale de l’Iran, dans un calendrier unique - elles sont inextricablement liées.

De là, nous pouvons conclure qu’un accord sur la reprise de l’accord nucléaire signifiera qu’une centaine de milliards de dollars afflueront dans le trésor iranien  ; une grande partie de cet argent sera utilisée pour financer les milices sectaires iraniennes et les armements régionaux au Yémen, au Liban, en Irak, en Syrie, dans les territoires palestiniens, etc.

Cela veut tout simplement dire une menace croissante pour la sécurité nationale des autres acteurs régionaux, comme les pays du Golfe et Israël. Dans le tourbillon des événements internationaux, il ne faut pas oublier les attaques de missiles par des drones iraniens sur des installations vitales et stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Dans ce contexte, il faut aussi revenir sur la menace permanente que représentent les organisations soutenues par l’Iran pour la sécurité nationale d’Israël. L’essentiel est que les États du Golfe et Israël ne s’inquiètent pas de l’accord lui-même.

Ils ne sont pas réticents à conclure un accord avec l’Iran pour la simple raison que la sécurité et la stabilité régionales sont la base de la renaissance économique que connaissent ces pays qui cherchent à renforcer une culture de coexistence, à renoncer à la violence et à construire la paix. Donc le principal problème avec l’Iran est son comportement, pas ses moyens.

Plus précisément, on parle de la déstabilisation du Moyen-Orient. Puisque les capacités nucléaires que l’Iran recherche sont le pilier et le levier stratégique d’un tel comportement dans la région, il fait par conséquent face à une forte résistance au niveau régional. Le régime iranien est connu pour poursuivre un projet expansionniste régional, dont les caractéristiques sont évidentes pour tous.

La présence d’armes nucléaires aggravera de manière exponentielle l’agressivité du régime iranien. Elle fera obstacle à une confrontation avec cette politique expansionniste. La confrontation avec une puissance expansionniste nucléaire, seul moyen de la contenir, est porteuse de dangers extrêmes.

Le problème des administrations américaines successives est qu’elles se sont engagées à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. C’est en soi une bonne chose.

Mais l’accord signé en 2015 et toute formule visant à le relancer ne permettront pas d’atteindre cet objectif, se contentant de se concentrer sur le report ou l’élimination de la menace pour une période de quelques mois, voire de plusieurs années. Mais il ne permettra ni de l’empêcher une fois pour toutes ni de mettre fin aux ambitions nucléaires de l’Iran.

Nous sommes donc vraiment entre le pire et le pire. Clairement, les États-Unis ne veulent pas entrer dans une confrontation décisive avec Téhéran. Cette hypothèse n’est plus un secret, mais une réalité que les Iraniens connaissent et sur laquelle ils agissent.

A ceux qui le nient, rappelons le comportement de Téhéran lors de l’invasion de l’Irak en 2003, lorsque le régime iranien n’a apporté son soutien total aux Etats-Unis que pour échapper à leur colère et à leur incompréhension. Dire que les Iraniens ont planifié ce qui se passe maintenant est tiré par les cheveux.

Les erreurs stratégiques américaines qui ont fait de l’Irak un cadeau pour l’Iran étaient imprévisibles. Les Iraniens à l’époque se méfiaient vraiment de la présence de leur ennemi juré à leur frontière. Washington ne veut pas d’une confrontation avec l’Iran ou d’une présence américaine au Moyen-Orient, quelle qu’elle soit.

C’est un fait acquis, malgré les tentatives de ces derniers mois de prouver le contraire. Mais ce serait une erreur pour tout acteur régional d’imaginer que les États-Unis pourraient risquer une confrontation militaire directe dans les prochaines années, que ce soit pour se protéger ou même pour protéger leurs intérêts stratégiques.

Ignorer les craintes légitimes des pays de la région est une raison de plus de douter de la viabilité des alliances stratégiques existantes avec les États-Unis, qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à certifier leur fiabilité, et d’ajuster le cours de ces alliances, voire de les restructurer, en fonction de nouvelles perspectives et de nouveaux fondamentaux.


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1 réactions à cet article    


  • Lynwec 12 septembre 2022 18:46

    Ouaip, vous avez entièrement raison, qu’est-ce que c’est que ces gens qui filent des armes aux Yéménites pour se défendre, alors que nos dirigeants hexagonaux promoteurs de la p̶a̶i̶x̶ guerre dans le monde s̶e̶ nous saignent aux quatre veines pour fournir des armes à leurs gentils agresseurs (les méchants agresseurs, ce n’est pas dans cette région du monde, suivez un peu...)

    Si en plus, on ne les maintient pas sous sanctions étroites (le peuple iranien, rien à battre...les sanctions, y a que ça de vrai...), où va-t-on ?

    C’est entièrement la faute à l’Iran, tout le monde l’aura compris, si les USA se sont sentis contraints d’envahir un pays à 10 000km de chez eux, comme la plupart du temps, pour y semer le chaos, ce n’est pas sous l’influence d’une quelconque cinquième colonne ou du DS...

    Fin du mode IRONIE (il y a quelques adeptes du premier degré, je prends les devants)

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