Pourquoi se soucier tellement des crimes commis sous l’autorité de Charles de Gaulle ?
La publication, sur le site Agoravox, du texte intitulé « Les responsabilités de Charles de Gaulle dans la tragédie du Vercors (21-23 juillet 1944, plus de 800 morts) » m’a en particulier valu ce commentaire en deux mots : « Article bidon ! »
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH300/Charles_de_Gaulle_fume-2-a1e68.jpg)
On pourra en juger sur pièces ici.
Originaires du Nord-Est de la France, Françoise Petitdemange et moi, dès notre installation à Romans-sur-Isère (Drôme) en 1987, avons découvert que l’un de nos voisins de palier avait passé tout le temps de sa vie active dans le Vercors : il y était garde forestier.
Peu à peu, des liens d’amitié se sont établis, et dès que nous rentrions de nos longs voyages à travers tout le pays, nous avions la joie de le retrouver. De son côté, il s’était mis à nous raconter peu à peu sa vie qui avait terriblement souffert des massacres perpétrés, dans le Vercors, par la Wehrmacht, entre le 21 et le 23 juillet 1944. Il nous parlait, en particulier de la famille Blanc dont il était un parent proche.
La petite Arlette (12 ans) avait survécu à ses blessures jusqu’au 31 juillet suivant, rejoignant alors la quasi totalité de ses proches : sa maman, ses frères et sœurs (7 ans, 4 ans et 18 mois), ses grands-parents et ses trois tantes.
Mais, au plus profond de lui-même, Henri Grimaud (puisque tel était son nom) conservait autre chose qu’il a fini par nous dire bien après que nous eussions pu comprendre tout l’attachement qu’il avait eu pour son épouse dont il était désormais veuf depuis bien des années. Très croyant, il n’aurait pas admis que nous puissions entretenir le moindre doute quant à ce dont il allait finalement pouvoir nous parler.
L’amour de sa vie avait disparu de celle-ci à l’occasion des événements du Vercors. La jeune fille qu’il considérait alors comme sa fiancée de cœur ne figurait ni parmi les morts ni parmi les blessés. De même que lui n’avait rien dû endurer de tel. Mais, d’abord dissimulé dans les environs immédiats du village ensanglanté et couvert de ruines, la chevelure totalement blanchie, à sa très grande surprise, en quelques jours, il ne devait ensuite plus jamais revoir le lointain objet de toutes ses attentions…
Il y avait encore, dans sa biographie, une autre caractéristique très significative pour lui : son père avait été maire de Vassieux-en-Vercors à partir de 1952…
Au moment où nous découvrions tout le passé dont était porteur Henri Grimaud, et alors que nous pouvions voir depuis notre nouvelle ville de résidence le terrible massif du Vercors, nous ne savions à peu près rien de Jean Moulin…, ni même du Vercors. A peu près rien par rapport à ce que révèlent les documents qui ont été soigneusement tenus à l’écart de l’histoire officielle de notre pays.
Nous avons donc entamé nos lectures sur ces deux sujets à partir des quelques livres que notre voisin a mis dans nos mains avec la plus extrême timidité, et comme en s’excusant de ne disposer que de ceux-là…
Tout ceci n’avait d’abord pour nous qu’un seul intérêt : ce jeune homme qu’avait été un Henri Grimaud jeté dans sa vie adulte sans plus pouvoir rencontrer un certain sourire…
Il devint alors criant que cette destruction du maquis et de la population du Vercors survenue entre le 21 et le 23 juillet 1944 à la suite d’une mobilisation qui précédait de 67 jours la survenue effective du débarquement sur les côtes de Provence était une affaire redoutable…
Désormais – et depuis bien des années – Henri Grimaud nous a quitté(e), Françoise et moi… et de l’affaire du Vercors, tout le monde s’en fout, comme de bien entendu… Et encore un « Article bidon ! » de… Michel J. Cuny.
NB. Cet article est le quatre-vingt-douzième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
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