Pouvoir présidentiel et Constitution
Sarkozy est aux commandes, Fillon à la demande et les ministres glandent. A l’heure qu’il est, on peut se demander si Nicolas Sarkozy exerce son pouvoir dans les limites fixées par la Constitution de 1958...
Constitution. La Constitution de la Ve République indique que « Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. (Article 5) ». Le président est donc censé avoir un rôle « d’arbitre » pour le fonctionnement des pouvoirs publics et de l’Etat. C’est un peu flou. Et c’est grâce à ce flou que chaque président peut imposer son style. Absent. Présent. Omniprésent. Alors du point de vue du président, sa liberté de « régner » est assez mal définie.
Gouvernement. Par contre, lorsque l’on regarde les articles concernant le gouvernement, on peut y voir un peu plus clair : « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50. (Article 20) ». Le gouvernement est donc censé, lui, conduire la politique de la Nation. On s’étonnera donc, que chaque ministre ait un référent à l’Elysée, référent aussi appelé « conseiller » (à la Culture, aux Affaires étrangères, etc.). Lors d’un déplacement en Corse, le président était accompagné de Michèle Alliot-Marie, dite MAM, qui a en charge selon le site du ministère : l’ensemble des questions concernant l’administration territoriale de l’Etat, la sécurité intérieure, les libertés publiques et les collectivités locales. En bref : le séjour en Corse était dans ses attributions. Oui. Mais c’était sans compter sur Nicolas Sarkozy qui, lors de réunions sur le racket notamment, a occupé tout l’espace verbal...
Premier Ministre. « Le Premier Ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. (Article 21) ». Fillon est considéré par Nicolas Sarkozy comme, je cite, « un collaborateur ». Un collaborateur sans doute dans l’ombre (aussi grande soit-elle) de notre président. Un collaborateur désormais obligé de se justifier dans ses déplacements. Lors du cyclone Dean, il s’était rendu en Martinique et en Guadeloupe pour y constater les dégâts. Il déclara alors que « c’est [mon] rôle de [me] rendre sur la terrain, et il y a tout à faire ici, et quand ça concerne tous les sujets, le Premier Ministre est LA personne compétente ».
Omniprésidence ? Un jeu de mot digne de François Hollande. C’est d’ailleurs de lui que vient cette expression. Peut-on parler d’une « omniprésidence » ? Le président est partout. Figure de style ? Mode de vie ? Enfin, si cette accélération et cette présence sont bénéfiques, pourquoi pas ?
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