Premier président non religieux de l’Iran ?

Les Iraniens, ceux qui viennent de voter, ont choisi M. Mahmoud Ahmadinejab pour Président. Considéré comme un « ultra-conservateur », il serait donc ultra parmi les ultra, puisque l’Iran est toujours dirigée par les mollahs.
Le vote en sa faveur parait contestataire des élites puisque le programme économique de M. Ahmadinejab annonce des re-nationalisations, pour que les « biens nationaux » profitent aux Iraniens et pas à quelques familles. Mais le « paquet cadeau » Ahmadinejab confirme néanmoins l’islamisation du pays depuis la « révolution islamique » de l’Ayatollah Khomeyni, en 1979. Rien ne va changer en Iran : la théo-sacralisation d’une hiérarchie prétendument é-clercs-ée est donc maintenue. Qu’il soit Mahmoud Ahmadinejab ou un autre, M. Rafsanjani, ..., ils croient tous « connaître Dieu » et « avoir son soutien ».
Or cette croyance intime et en même temps mondialisée « fonde » également l’autorité, supposée, mais mise en oeuvre, du Président Américain. Georges W. Bush est certes un président pratiquant et dont les gestes d’engagement religieux sont ostensibles, mais il en serait de même avec un Président en réserve sur la foi : il jurerait comme l’actuel locataire de la Maison Blanche sur « la Bible », et il penserait penser, agir et faire « pour le bien », un bien soutenu et voulu par « la Providence ». Si, en France, nous paraissons éloigner d’une telle configuration que depuis Spinoza nous qualifions de « théologico-politique », il s’agit d’une illusion. Nos clercs, hommes politiques, parlent et agissent au nom même de cette croyance dans leur « connaissance du Bien » - et leur symbole commun fut et reste Alain Juppé. Or si les choses vont si mal dans notre pays, aux Etats-Unis et en Iran, c’est-à-dire si ces organisations politiques sont violentes avec les individus et les peuples, contredisant les principes de « liberté », c’est en raison de ce lien intime entre la psyché et « le » bien.
Si le monde paraît en danger, c’est précisément parce que dans le cadre de cette mondialisation occidentale, nous ne parvenons pas, nous non plus, à en finir avec la cléricalisation du pouvoir politique et son absence réelle de fondements gnoséologiques. Que ce soit en Iran ou ici, les dirigeants osent penser, parler et agir au nom d’une intimité avec « le Bien » qui paraît indémontrable et contradictoire avec ce que nous observons d’eux. Comme le dirait un humoriste, « nous sommes mal, très mal »...
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