Prenez votre destin en main
Cette fois ça y est, c'est la rentrée, et quelle rentrée, une rentrée “électorale” pour une année qui pourrait déboucher sur le contraire d'une mélasse environnementale ou d'une guimauve politique.
Combien de fois ai-je pesté contre des Socialos pas plus de gauche que l'ombre de Mitterrand ou la Porsche de DSK ? Combien de remords, à devoir miser sur une bande de masqués au coeur de pierre ? Nul doute ces gens ne sont pas de gauche et pourtant il me fallait bien me résoudre à choisir ce pire moins désastreux que la contamination des moi. Tonton, Jospin, Royal, non, Chirac, non, jamais, car Le Pen n'y serait jamais arrivé de toute façon. Combien de couleuvres avalées, de claques reçues, de frustrations ?
Mais il nous faut regarder devant, et l'horizon n'est pas clair, à y dénicher l'omniprésence du Président-candidat. Personne n'en veut plus mais le PACS érigé en orfèvrerie de la pensée unique dicte son schéma directeur avec une sempiternelle efficacité. De Funès a fait le vide dans les pensées et tout concourt à sa réélection.
Personne n'en veut plus, mais qui d'autre avons-nous, entend-on partout ? La réponse immédiate qui devrait fuser, à en juger par la terre brûlée qui est le résultat du septennat, devrait être : n'importe qui d'autre. Mais la peur a pris le dessus, la torpeur un peu, car pour certains, ceux qui votent, il reste quelque chose à défendre, à préserver, l'appart, la pension de retraite, l'épargne, et ceux qui n'ont rien de tout cela et qui y croient encore se disent qu'ils sont si intelligents en hauts lieus qu'ils vont bien finir par trouver la solution.
Car la propagande agit à coup sûr, à coups de matraquage médiatique, à haute dose d'idéologie néo-libérale, de conditionnement pavlovien, de peur distillée à coups d'annonces, d'interviews, d'omniprésence, de revirements, de spectacles infligées. Car on voit bien que ça va mal, mais attention, nous raconte-t-on à longueur d'écrans politiques, ça pourrait aller beaucoup plus mal. Et l'UMP a les rênes du jeu de dupe, car la gauche qu'on annonce n'est qu'une pâle copie de la même maladie.
On appelle “gauche”, une espèce de bourgeoisie feutrée, un courant d'idées réactionnaires, un colloque de rentiers, qui n'est pas une gauche, on explique que l'équilibre est fait , que le temps d'antenne est partagé équitablement, et le PS se satisfait de cette situation en trompe l'oeil. Car le PS en réalité ne remet rien en cause et surtout pas le montage constitutionnel qui le consacre comme unique opposant à la logique libérale. Le PS s'oppose à la marge, pas à la croissance, pas aux profits des monopoles appelés “utilities” comme si l'on pouvait trouver une utilité aux pilleurs de richesses.
Non, l'opposition ce n'est pas le PS, ce n'est pas le fascisme larvé du Front déguisé en nationalisme autoritaire ; ce n'est pas le Front de gauche marginalisé, plombé par l'histoire et pulvérisé au milieu de disputes d'un autre âge, bien que seul à remettre en cause la logique libérale ; ce n'est pas Europe écologie-Les Verst, ce jardins d'écoliers qui ont plus de noms que d'idées, écolos embrigadés par un confort de rôle, stérilisés par leurs querelles, transis de sollicitude à l'égard des strapontins dorés, légions au pas feutré qui leur fait accepter le silence des moquettes républicaines.
Où est l'opposition alors, me direz-vous ? A cette question, je répondrais : l'opposition, c'est vous, c'est nous qui pouvons par la force des réseaux sociaux nous libérer du joug des médias, du piège électoral. Je ne m'adresse pas ici aux démocrates invétérés qui considèrent que la démocratie c'est une fois tous les cinq ans comme une pornographie programmée, comme on tire sa femme pour mieux profiter ensuite des soirées foot.
Je m'adresse à ceux qui ont perdu espoir, qui se disent que ça ne sert à rien, qu'Il va repasser parcequ'Il a les armes, le savoir, le potentiel, qu'Il a tout pour réussir, même un bébé.
Justement, c'est là que vous entrez en jeu, comme ces radios de 1981, qu'un jour on a dites “libres” et qui ont disparu car on en a brisé l'antenne, de peur de l'onde.
Vous êtes sur Facebook, vous tchatez, vous draguez, vous palabrez, vous devisez, vous vous marrez sur internet, vous vivez d'une forme incontrôlable par le pouvoir économique car vous êtes les plus nombreux. Et vous pouvez dire : ça suffit les conneries. Profitez de votre temps d'antenne, prenez le micro, c'est vous qui les avez, et personne d'autre.
Je m'adresse à vous qui n'avez jamais voté, ou qui ne votez plus, par flemme, par éloignement pour la chose publique, par dégoût de la politique, par lassitude. je m'adresse à tous les révolutionnaires improbables qui veulent assister à autre- chose durant leur vie qu'à la longue agonie d'une planète qui est notre mère à tous. Je m'adresse à tous ceux qui veulent conserver une école de qualité, des services publics qui fonctionnent, qui veulent continuer de vivre ensemble, tous ensemble et pas des morceaux d'ensemble. Rappelez-vous, quelques pourcentages protestataires de plus et c'est tout la logique anesthésiante du pouvoir qui perd le nord. Vous, les 40 % de non-votants, ceux que ne veulent surtout pas réveiller l'Elysée et rue de Solférino, les sans-grades, qui n'ont rien à cacher, à préserver, rien à perdre, qui sont hors-jeu tout simplement, de ce qu'on appelle la mondialisation, qui n'est qu'un concours d'exclusion sociale.
Vous qui avez vu votre mère mourir, qui avez assisté impuissants à sa longue agonie, ou qui vivrez ces moments douloureux qui vous rapprochent de la vie, sachez que vous pouvez pour vos enfants, en votant, prendre en main un bout du destin.
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