Présidentielle : V. Bolloré contre X. Niel ?
Présidentielle : V. Bolloré contre X. Niel ?
C’est une question (iconoclaste) qu’en général (1) on ne pense pas à poser ou qu’on n’ose pas poser.
Pourtant, le « jeu » des médias recouvre possiblement des enjeux et des intérêts. Qu’il est recommandé d’essayer de découvrir si l’on a la curiosité de vouloir connaître et comprendre les « ressorts » du fonctionnement des institutions.
Concrètement :
Si on y regarde de près, E. Macron a été « fabriqué » de manière particulièrement visible (v. les ouvrages publiés sur cette question). Notamment grâce une contribution active et massive de certains médias, donc des propriétaires desdits médias (et des cercles auxquels ces propriétaires appartiennent) . Médias qui, en raccourci s’agissant d’E. Macron, appartiennent à X. Niel et à ses proches. Médias qui, aujourd’hui, « tapent à bras raccourcis » (avec le renfort -logique- des médias du « service public »), sur E. Zemmour.
E. Zemmour, de son côté, donne l’impression, si l’on s’attache à la chronologie des faits, de s’être fait par son intelligence (tandis qu’E. Macron aurait, selon les mêmes critères de temps, plutôt été fabriqué - mais peu importe - par l’intelligence des autres). Et par la rencontre entre ses convictions et les aspirations de larges couches de la populations.
Mais E. Zemmour a bénéficié (outre des colonnes du Figaro ami) de temps d’antenne sur une chaine de télévision (CNEWS) appartenant à V. Bolloré. CNEWS dont certains animateurs et chroniqueurs présentent avec constance de manière souvent ironique ou négative, les personnalités de la sphère macronienne et leurs décisions.
Ce qui fait que ce sont deux puissances financières, géants des médias, qui s’affrontent en réalité (2).
Ce qui amène à se poser les questions ( servant à préciser des hypothèses de travail) : pourquoi ? jusqu’où ?
A. Pourquoi ?
Il faut rechercher les intérêts concrets en jeu (2) . On peut à cet égard lancer des recherches sur des questions du genre :
a) Est-ce que V. Bolloré veut faire pression sur X. Niel pour que ce dernier convainque Macron de changer d’attitude / de politique dans certains domaines ? ou est-ce qu’il voudrait remplacer Macron ( qu’il n’a pas soutenu jadis, en se privant potentiellement de l’appui de l’équipe dirigeante) à la tête de l’Etat ?
b) Quel est le cas échéant l’objet de la manoeuvre ?
1. Un enjeu philosophique et de société (Bolloré est, dit-on, un catholique convaincu, tandis que Macron laisse l’ « islamisme politique » gagner des parts de territoire) ?
2. Un enjeu économico-financier ? - des parts de marchés ont-elles besoin d’être sauvegardées, ou d’être conquises ? - éventuellement sur le domaine de ceux dont Macron serait « l’homme » ? - Lesquelles ?
B. Jusqu’où ?
a) les conquêtes territoriales par des tenants de conceptions de la société importées d’autres cieux, sont, sous un certain rapport, le résultat de l’importation de main d’œuvre étrangère pour faire baisser les salaire des Français : jusqu’où est-il tolérable pour l’élite économique, de renoncer à la baisse des salaires ?
b) Faut-il redonner son droit de vote au « peuple » ? Peuple traditionnellement conçu comme la « populace » qu’on a toujours fait en sorte de neutraliser (3) . Question qui demeure d’actualité si l’on en juge par l’agressivité des « populophobes » lorsqu’ils s’en prennent à ceux qu’ils nomment avec le plus de mépris possible, les « populistes » et / ou les « souverainistes », voire la « peste brune ».
Bref, jusqu’où le discours d’E. Zemmour, est-il tolérable ? Y compris pour V. Bolloré.
Pour la maîtrise de l’immigration ? Pour les questions d’ « identité » ? Pour de simples question de « sécurité » dans certains quartiers des villes ? …
… Ou pour plus ?
Ce qui est une « autre paire de manches ». Parce que la revendication de la pratique de la « souveraineté » met en cause l’application de règles qui ont été tricotées par les rédacteurs du traité de Maastricht, du traité de Lisbonne et … des rédacteurs successifs du titre XV de la constitution. Laisser filer une ou deux mailles est une chose ; accepter que le « peuple » puisse changer de vêtement à sa guise, en est une autre.
La réponse à ces questions ( qui ne sont ici que posées, et qui ne sont pas les seules à devoir l’être) peut être très utile, en dehors de toute prise de position partisane (autre que celle de vouloir savoir), à la connaissance du fonctionnement du système politico-économique qui s’est insidieusement coulé dans les dispositions de la constitution de 1958. Laquelle, à l’origine, n’a pas été rédigée pour cela.
A suivre …
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités.
(1) dans le même sens, J. Branco :
https://www.youtube.com/watch?v=Piknu9UmITk ( à 1h01 du début)
(2) Commencer par regarder sur internet ( entre autres sur Wikipédia) la source des revenus, les réseaux, de ces personnes et les médias qu'elles contrôlent.
(3) A la Révolution française, la partie pauvre du « peuple » – « la populace » - dangereuse pour la caste économico politique dirigeante, a été privée du droit de vote (suffrage censitaire) et de la possibilité de se défendre ( syndicats et droit de grève interdits).
Aujourd’hui, une autre technique a été trouvée : tout le monde a le droit de vote, mais ce dernier ne sert à rien, puisque toutes les décisions « importantes », qui conditionnent la vie … des gens modestes, ne sont plus prises par les pouvoirs publics nationaux ( titre XV de la constitution) . Et puis les moyens modernes de communication, aux mains des dirigeants de groupes financiers et des politiques en place, permettent de distiller quotidiennement un discours anesthésiant. Permettant d’obtenir des citoyens qui ont besoin de l’être, qu’ils soient résignés, en perdant tout esprit critique sur la situation dans laquelle ils ont été mis.
En effet, avec l’émission de la monnaie par les banques, les règles de liberté de circulation de tout, la monnaie unique, l’interdiction de réguler et l’obligation de déréguler faites à l’Etat … la société fonctionne selon ce que veulent bien faire les banquiers et les marchés financiers, ainsi que les dirigeants des grosses sociétés industrielles et commerciales. Ce qui ne fait pas l’affaire des plus faibles.
Le droit de vote des citoyens ne sert donc ( à a suite d’une consultation électorale qui tient un peu du « crochet radiophonique » de jadis sur radio Luxembourg ou du concours d‘« eurovision » contemporain) qu’à donner une « légitimité » doctrinale à des personnages. Qui, quelle que soit leur « étiquette » (s’ils en prennent une pour les besoins du financement de leur campagne), profiteront de confortables rémunérations en plus des honneurs, pour mettre en forme (par des « lois », des « décrets » ou des « ordonnances ») la volonté des personnes ci-dessus.
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