Présidentielles 2022 : Marine Le Pen au second tour ?
Il y a longtemps que ce n’était pas arrivé. Enfin nous avons la possibilité de réunir un authentique front républicain.
Un authentique front républicain.
La réalité, c’est que le front républicain avec lequel certains ont bien envie une nouvelle fois de nous empapaouter au second tour, c’est en ce moment qu’il a lieu, c’est l’union populaire au 1er tour dans les urnes qui se prépare pour un rassemblement de toutes les forces au second afin de changer les règles du jeu démocratique et de nous sortir de l’ornière. C’est un véritable front républicain cette fois-ci, un front de raison et non un front de dépit ou de résignation. C’est maintenant. Après il sera trop tard et inutile d’avoir comme la fois précédente une prise de conscience accélérée de l’entourloupe. Il faut bien que la mémoire et l’expérience servent à quelque chose.
C’est maintenant le moment crucial où nous pouvons contrer le très classique stratagème pervers du point de vue de la démocratie qui sert les vrais détenteurs du pouvoir, les forces économiques et financières pour qui les pays sont devenus des plateformes logistiques parmi d’autres. Où elles ont tissé leurs réseaux en s’accommodant des traditions politiques, se jouant des institutions en les pliant à leurs mains et volontés. Encourageant et poussant les pions du moment puisés dans les réserves que sont les classes dirigeantes qui les accompagnent. Influençant et modelant les politiques publiques.
Autrement comment expliquer qu’à la fin, ce soit toujours la même politique de partage des richesses qui a lieu, les mêmes qui tirent la langue, craignent pour leur avenir et leur emploi, à qui on demande de la patience en leur recommandant de travailler plus et toujours les mêmes de plus en plus gourmands qui en sont les grands gagnants. En ce moment même, en vertu des principes d’une idéologie économique qui se dit indépassable, des traders, déjà combien de fois plus riches que nous, en spéculant alimentent l’inflation et nous font les poches en toute légalité. Les mêmes types de réformes toujours orientées dans le même sens nous sont régulièrement annoncées comme inéluctables. La même icône nous est régulièrement opposée, l’Union Européenne, qui a sacralisé dans ses textes le libéralisme et son rejeton le turbulent Néo. Qui, nous dit-on, nous protègera et nous sauvera si nous en sommes de bons et sincères adorateurs patients, dociles, crédules et obéissants.
Nous faisant oublier que ce n’est qu’une forme historique qui a du contourner partout le suffrage universel direct pour s’imposer et qui est gérée par une poignée d’oligarques élus ou non, alternativement lobbyistes internationaux et supposés grands commis impartiaux sans passé que nous ne connaissons pas mais qui eux se connaissent très bien. Attachés à dissoudre les nations et leurs citoyens dans une démocratie juridique abstraite et des lois et règles contraignantes bien concrètes. Une idole qui dénit aux peuples toute souveraineté mais qui ne s’est jamais attachée à s’en donner une tout en se prêtant à la comédie. Cachant qu’il ne peut y avoir de volonté politique commune émanant de 27 pays écartelés par des dépendances et des intérêts disparates. Quand l’horizon démocratique proposé est l’élargissement du marché et la montée en puissance de qui le contrôle. Sans volonté d’une sécurité autonome. Autrefois on appelait cela une boîte de Pandore. On dirait que l’actualité se charge de nous le rappeler. Et ce n’est que le début. Certains ont cru devoir leur confisquer à jamais la parole. Les peuples ont commencé à s’exprimer et à réfléchir à une véritable confédération européenne autonome. Il est temps de les écouter.
Un stratagème bien connu.
Au final ici, la carte Le Pen est jouée après la brimbalante course d’obstacles à laquelle Zemmour et Pécresse et d’autres aussi ont du jouer pour nous transformer en hamsters des sondages, haletants devant l’issue de partielles dérisoires, gobeurs de provocations, afin d’éviter que nous ne nous interrogions méthodiquement sur la situation du pays, de ses institutions, du fonctionnement de la démocratie, du pilotage de l’économie, de la place et du rôle à jouer dans l’UE. Et bien sûr afin de déterminer qui serait le héros ou l’héroïne à sacrifier au front macronien du second tour. Il y en a qui appelle cela la démocratie. Un milliardaire qui en toute légalité est en train de se constituer un empire médiatique a saboté et confisqué la possibilité d’un déroulement "normal" d’une élection présidentielle. Si nous continuons de nous laisser faire, que se passera-t-il la prochaine fois ?
Il s’agit donc d’organiser maintenant lors de la première manche un transfert du potentiel utile de voix requis au 1er tour vers les grandes poches de MLP afin de pouvoir organiser la mise en scène du front macronien. Marine a la mission essentielle d’écarter le danger. Ce n’est pas si difficile grâce à la proximité prudemment et tactiquement entretenue de thèmes communs tout en réservant les meilleurs coups pour le novice Zemmour qui a servi de boute en train.
Il s’agit donc d’organiser une communion éphémère de circonstances pour des élections de circonstances avec ses promesses de circonstances et ses rites de circonstances. Il a fallu et il va falloir continuer de mettre en scène des figurants malgré eux pour le final de la grande parade du spectacle de la démocratie. Sondages, émissions politiques sous contrôle de journalistes aguerris, slogans, petites phrases et grandes déclarations, meetings, propositions surprises et coups de théâtre à l’occasion. Tous les ressorts de la dramaturgie se tendent avec plus ou moins de talents comme les substituts pitoyables d’un authentique débat démocratique.
Au cas vous n’auriez pas compris, ces images sélectionnées de figurants nous représentent pour nous dire à quelle catégorie nous appartenons et ce que nous pensons. La démocratie, c’est tellement subtile contrairement à nous que ces gens nous rendent un service irremplaçable sans lequel nous pourrions penser et faire des bêtises.
La guerre en Ukraine, outre les malheurs qui tombent comme à chaque fois généreusement et prioritairement sur la tête de ceux à qui on ne demande jamais vraiment leur avis et qui paient et paieront le prix fort comme leurs ancêtres avant eux, a bien sûr été instrumentalisée par les professionnels de la communication pour réduire encore la possibilité d’un débat ouvert et sans complaisance, refermant encore plus le champ de réflexion dont la démocratie a besoin et dont elle est censée être le fruit. Il s’agit de faire croire maintenant à suffisamment d’entre nous à la représentativité et l’efficacité d’une candidature d’extrême droite estampillée dorénavant raisonnable (merci Eric). Le pays ayant été depuis un moment déjà par les médias annoncé comme droitisé afin de déblayer le terrain. En minimisant dès le début opportunément l’existence et la place d’une gauche authentique et de son travail continu porté par un mouvement social qui la nourrit. Cette incongruité qui a le culot de résister et de s’affirmer et qui met les dirigeants politiques devant leurs œuvres, leurs promesses et leurs contradictions depuis au moins 10 ans. Qui réclame inlassablement les conditions d’un véritable arbitrage démocratique.
La droite imbattable ?
Je trouve quand même un peu singulier que l’on puisse dire avec aplomb que Macron a de bonnes chances d’être élu. Alors que le constat, c’est qu’il a été élu par défaut en 2017 et que 5 ans après, sans l’aide de citoyens abusés, d’idiots-utiles, à la remorque des aventuriers cyniques de l’extrême-droite et possiblement de voix égarées pour des candidats qui, tout en ayant prétendu vouloir rassembler la gauche, ne sont pas là pour l’élection et ce que cela représente mais pour le maintien au mieux de leurs petits affaires politiques, il ne sera pas élu. Il est en difficulté exactement comme en 2017 avec un handicap supplémentaire, le passif de sa mandature. La stratégie c’est de faire l’impasse sur son bilan économique, social, politique, démocratique grâce à la prime supposée procurée par l’effet de désorientation, de peurs, de réflexes grégaires entretenus dans une dégoulinade continue de propagande de nos médias à propos d’une pandémie et maintenant d’une guerre. Le pari de cette nouvelle droite (pas si nouvelle, c’est l’hybride de la droite du social libéralisme et de celle qui a liquidé ses références gaullistes), c’est qu’elle a presque fini de dissoudre nos références et repères de citoyens, pari que partagent et à la réalisation duquel contribuent pour l’essentiel ceux qui dirigent nos médias .Ce pari n’est pas gagné et nous sommes nombreux à ne pas avoir envie d’en entretenir l’idée, bien au contraire.
C’est vrai que la façade honorable de la droite, la petite condescendance derrière laquelle elle s’abritait, la pseudo compétence économique à partir de laquelle elle nous a donné tant de leçons avec les résultats que l’on connaît, a eu son heure de gloire. Mise en valeur il est vrai par les maladresses de ceux qui ont fait sa politique en se prenant les pieds dans une tenue de camouflage social-démocrate. Nous désarçonnant pour un temps. Politique qui en a réjoui quelques-uns bien sûr mais qui a rendu plus difficile et incertaine la vie du reste du pays que l’on tente maintenant d’apaiser et de rassurer à quelques mois des élections. Par une pirouette. En dénonçant les effets des politiques publiques mises en place ou approuvées par eux-mêmes comme s’ils n’avaient rien à y voir et que leurs promesses effaçaient tout. Ces représentants font, sans le vouloir, à la fois le bilan de leurs promesses non tenues et de la nature profonde de leur philosophie économique et politique en nous procurant une grille de lecture de leurs comportements et propositions, ces dernières jaillissant comme par miracle dans cette période électorale .
Penchons-nous maintenant un instant sur l’électorat de l’extrême droite. Rien de bien nouveau, un noyau de stratèges de la grande bourgeoise et maintenant du cercle médiatique qui ne sont pas franchement des démocrates, qui naviguent au gré des événements et des fluctuations de l’opinion qu’ils travaillent avec leurs médias de référence bien présents en habiles opportunistes. C’est une qualité, dans un certain monde politique et médiatique, qu’on ne peut leur enlever. Ils tentent de capter les colères et mécontentements d’une partie de nos concitoyens en insistant sur les effets et causes immédiates et en substituant aux causes profondes leurs habituels gris-gris avec une imagination délirante si nécessaire. La soupe et les moyens leur sont servis par un milliardaire du CAC 40 qui a amorcé la pompe et les médias qui ont suivi le temps du 1er tour. Habilement. Il s’agit de mettre ces gens en lumière tout en semant le doute qui sera exploité ensuite pour le sacrifice du second tour qui suit. Je ne vois vraiment pas pourquoi le procédé fonctionnerait à nouveau. Parce que ceux qui ont déjà été convaincus de voter contre leurs intérêts ont vu la réalité triviale de ce type de combine dont ils ont été les victimes. Et ils se retrouvent confrontés à la même manœuvre et à la même bienveillance de conseillers qui bizarrement ont surtout une énergie folle pour exciter leurs colères et émotions et pratiquer le dénigrement des personnes comme si cela devait suffire à satisfaire leurs besoins d’informations et de compréhension. Peut-être y aura-t-il moins de pigeons qu’attendus.
Faisons un petit travelling arrière. L’extrême-droite en France a passé son temps à jeter de l’huile sur le feu dès l’approche d’une élection, a semé le trouble et les provocations (le fameux détail entre autres) et a trompé la plupart de ses électeurs sur sa marchandise en entretenant la confusion sur les causes profondes des problèmes économiques et sociaux et la réalité de l’opportunisme de ses aventuriers de l’électoralisme. JMLP qui était néolibéral en 2002 et se revendiquait de Reagan l’a dit un peu désabusé un soir de la même année. Instrumentalisée par Mitterrand déjà pour raison d’électoralisme, elle a fini par l’être par la droite qui est quand même sa famille de coeur depuis que cette dernière a liquidé en douce l’inspiration gaulliste. Elle lui a sauvé régulièrement la mise (Chirac en 2002, Sarkozy par pompage de ses thèmes un temps puis Macron le protégeant d’une véritable confrontation à gauche en 2017.Torpillant à nouveau une campagne qui aurait du porter sur le bilan et la pertinence des politiques publiques menées depuis 2002 et la nécessaire réforme de nos institutions.Franchement si Macron n’est pas reconnaissant, c’est de l’ingratitude. Mais je crois que c’est le genre de la maison.
Faisons maintenant un petit détour par l’actualité de MLP. La candidate s’est professionnalisée. Nécessité oblige, elle a travaillé le rôle, l’usage des médias et sérieusement le sur-mesure des propositions calibrées que procurent les spécialistes des enquêtes d’opinion. À part LFI elle n’est pas la seule à avoir fait un programme "spécial élections", pas trop loin de l’échéance afin d’être au plus proche des préoccupations immédiates et des représentations mentales de l’électeur au jour J. Pourquoi pas ? Après tout, les raisons de mécontentements ne manquent pas et elles sont durables et promettre d’y remédier ne peut qu’être bien vu et rentable. Avec quand même le risque de la suspicion et de la défiance parce que nous sommes habitués à cette forme de bienveillance et d’efficacité ultra lucides qui s’emparent d’un certain type de candidats à l’approche d’un scrutin. Et de ce qui s’en est suivi. Cela nous a rendus méfiant avec le goût et l’appétit d’en comprendre un peu plus.
Personne ne va négliger le pouvoir d’achat, le problème des retraites, la fiscalité, pourtant ici en évitant ici soigneusement de poser le problème du pilotage politique des politiques économiques et sociales qui sont laissées à la remorque de ceux qui détiennent les leviers du CAC 40 et des injonctions de l’UE. Promesse d’une embellie qui durerait combien de temps ? Il me semble que le coup de la fracture sociale a déjà été fait à droite et que nous n’avons pas oublié la suite.
L’écologie et le problème climatique sont présentés de façon caricaturale et clientéliste par un calcul sur l’ignorance supposée d’un certain type d’électeurs attendus même si quelques mesures de bons sens sont collées façon patchwork. La dimension du gaspillage global qui pénalise toute la société mais enrichit quelques-uns est sous-estimée. Que les plus modestes paieront le prix fort aussi. Mais est-on vraiment là pour prendre les rênes ?
Étant donné sa posture, difficile de ne pas parler de citoyenneté et souveraineté. Pourtant la nécessité d’une remise à plat de nos institutions est éludée. Pas si surprenant venant de cette famille politique libérale et autoritaire. On ne sait jamais, des citoyens trop impliqués et informés, cela pourrait être gênant. A ce propos, c’est vrai que le service public de l’information est trop souvent défaillant. On le liquide purement et simplement et on privatise tout .Nos milliardaires qui possèdent déjà à peu près tout en rêvent. Marine exhausse. Et la possibilité d’une authentique démocratie un jour expire. On dirait du Berlusconi. Même la démagogie, il faut savoir la doser.
Quelques hameçons inévitables pour une pêche à l’électeur ciblé, supposée miraculeuse, comme un référendum sur l’immigration dès l’élection faite. Que chacun y réfléchisse vraiment, en supposant que c’est sérieux, sur la faisabilité et les conséquences quelque soit la question et la réponse. Mais est-on là vraiment pour gouverner ?
Les véritables enjeux.
Dans la vraie vie, quelques questions et défis incontournables nous sont posés depuis un moment déjà. Il y a un certain type de dirigeants politiques, en connivence avec ceux qui dirigent les médias dominants et les milieux économiques et financiers, qui font tout pour s’y soustraire avec les résultats que nous connaissons. Allons-nous accepter une fois de plus d’être les instruments de ce qui nous piège ? Notre vote est un petit degré de liberté qui nous reste où l’individuel et le collectif peuvent se rencontrer. C’est peu mais cela peut être beaucoup. Autrement les médias n’auraient pas besoin en permanence de délivrer leurs éléments de langage sous couvert de nous informer ou nous distraire. A nous de nous engager en pensant avec nos mots et notre expérience à nos propres intérêts. Au moins pourrons-nous nous dire « J’ai fait ce que je pensais utile ».
● Sur quels outils de souveraineté (politique économique, monétaire, fiscale, sociale, diplomatique) voulons-nous nous agir afin de décider de notre avenir et préserver nos intérêts ? Ne perdons pas de vue que l’élection du pouvoir exécutif d’un pays est la seule porte d’accès aux instances de pouvoir exécutif et législatif de l’UE qui nous imposent leurs objectifs et cadres réglementaires et celle où les citoyens d’un pays sont le moins mal représentés et pénalisés par la nature du scrutin. Le parlement européen issu d’un type de scrutin surréaliste, qui reçoit depuis le début la réponse qu'il mérite, étant une vitrine et le terrain de jeu des lobbys.
● Avons-nous besoin ou non de toute urgence de la restauration pour les citoyens d’une capacité de contrôle et de participation à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques ?
● Allons nous continuer de subir le rôle et l’influence d’une minorité de quelques pour cent qui tient sous sa séduction et sa dépendance une autre minorité de 20 à 25% qui ne voit pas encore mais pressent que son confort sera aussi bientôt menacé ? Embarqués qu’ils sont comme passagers temporaires et sous condition dans la spirale de la concentration des richesses et des pouvoirs. Et que le prix à payer sera celui d’une démocratie surveillée, tenue en équilibre sur le fil entre la menace et la violence, régulée par le largage régulier des devenus encombrants. Faute de vouloir résoudre la contradiction de ce soi-disant ruissellement magique qui finira, c’est juré, nous disent les premiers par répartir équitablement le produit du travail. Travail sans lequel il n’y a ni production ni échanges de biens et services. Discours alarmistes ? Repassons-nous en tête les paroles de nos dirigeants depuis 20 ou 30 ans. Et examinons ce qu’il s’est passé en fait.
● Allons-nous nous laisser berner par le recours à une référence supranationale de nature à tout résoudre (il y a même de l’argent magique d’un coup, c’est dire) mais surtout à endiguer les aspirations démocratiques, l’expression et le vote des citoyens et brouiller les enjeux économiques et sociaux sur lesquels en fait nous nous sommes laissés déposséder ? Allons-nous nous laisser entraîner à la remorque d’un empire ébranlé qui compte bien, une fois encore, se refinancer sur notre dos ?
● Allons-nous enfin élaborer de nouvelles institutions pour notre pays quand maintenant la figure d’un président (rôle politique clé dans l’architecture rafistolée de notre système politique) surgit d’une comédie électorale pour sitôt élu être contesté dans sa légitimité ?
Ceci ne peut que nous mener plus ou moins vite à de plus en plus de troubles et à une crise institutionnelle majeure dont personne ne veut parce que ce sera l’abaissement du pays (déjà bien entamé) au détriment de chacun et l’écroulement de notre place dans l’Europe et le monde. Ce n’est qu’une question de temps et donc pourquoi attendre en laissant se dégrader un peu plus la situation ? Ce qui vient d’arriver montre le danger de ce slalom politique qui est à l’opposé d’une démocratie responsable.
● Allons nous prendre à bras le corps la problématique déjà ancienne de l’écologie et du réchauffement climatique vis-à-vis de l’organisation de nos sociétés et de nos modes de vie ou nous contenter de rustines, palliatifs et faux-semblants dans une ignorance et une hypocrisie entretenues par ceux qui préservent égoïstement leurs intérêts immédiats pour pouvoir continuer leurs affaires en l’état spéculant sur le fait qu’ils auront plus que d’autres les moyens de se protéger des méfaits qu’ils auront prolongés ? Il ne saurait y avoir de démarche écologique authentique sans démocratie et reconnaissance de la nécessité d’un authentique débat sur les priorités et les moyens en vue d’une répartition équitable des richesses.

Qu’allons-nous décider ?
Le malaise c’est que nous finissons par intégrer que l’absence de clarté et de volonté politique c’est le fonctionnement normal d’un pays et que les médias entretiennent cet état de fait en nous installant dans un sentiment d’impuissance généralisée. Il me semble que le niveau atteint maintenant par l’abstention (+ nuls et blancs) est un démenti et peut être compris comme une motion de censure (puisque celle-ci n’est plus possible dans le système actuel) disqualifiant le fonctionnement actuel de nos institutions.
Qu’espérer d’autre qu’une montée en puissance citoyenne. Sinon, des solutions autoritaires non républicaines assez vite nous seront imposées et justifiées par le couple évoqué précédemment.
« La 5e République a fait son temps. L’abstention est devenue majoritaire dans la plupart des élections. Une démocratie sans le peuple n’en est plus tout à fait une. Une petite caste de privilégiés, président-monarque à sa tête, désorganise l’État et dirige à son profit. Ce système dresse les Français les uns contre les autres. Il efface le peuple au profit d’une dérive autoritaire toujours plus marquée. La France d’aujourd’hui n’a plus le visage de 1958. À cette nouvelle France doit correspondre une nouvelle République. Ce sera le moyen pour le peuple de se refonder en écrivant lui-même les règles du jeu, la nouvelle Constitution. » (extrait du préambule du programme « L’Avenir En Commun »)
Le déroulement de cette campagne électorale ne relève pas de la fatalité ni du hasard. Certains l’ont voulu avec insistance et persévérance. Va-t-on laisser Macron et Marine Le Pen enterrer la nécessité d’un arbitrage démocratique et ce rendez-vous crucial avec l’histoire ?
Quelques repères
● Comparaison méticuleuse entre le programme social de LFI et de Marine Le Pen, simple et net. Par la rédactrice Agoravox carnac
Ce serait dommage avant de prendre une décision qui porte sur 5 ans de ne pas y consacrer quelques minutes.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/peut-on-etre-de-droite-et-sociale-240574
● « Adopter une loi anti-concentration dans les médias et engager leur démocratisation »
https://laec.fr/section/6/la-revolution-citoyenne-dans-les-medias
● 800 universitaires appellent à voter Mélenchon
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