Présidentielles, cercle vicieux ?
La multiplication des posts concernant les prochaines élections montre le retour d’une préoccupation « citoyenne » et il serait néfaste d’en rester à une confrontation d’individus sans approfondir les idées. La rénovation complète des institutions est pour moi un élément essentiel.
À écouter ou à lire tout ce qui se dit ou s’écrit sur les élections présidentielles, il apparaît indéniable que l’immense majorité des Français ne veulent plus de ce "rafistolage de godillots", de ces institutions obsolètes.
Depuis cinquante ans, ces élections n’ont été que simulacres de démocratie, alors cela suffit, et la question qui se pose est la suivante : comment rompre ce cercle vicieux ?
La seule réponse efficace possible : une pétition nationale des citoyens (puisque ces citoyens sont privés de leur droits référendaires) réclamant une Constituante, et une Constituante qui ne soit pas une émanation de la seule caste politicienne, du style Conseil constitutionnel.
C’est déjà un gros travail que d’organiser une constituante qui soit « équilibrée », vraiment représentative, où les défauts qui ont déprécié celle de 1791 seraient corrigés.
Le fond du problème est qu’au XXIe siècle les citoyens sont ou seraient majeurs, et ils ne veulent plus de délégation de pouvoir (aliénation ?) comme actuellement, les moyens modernes permettant sans difficulté réelle une démocratie directe, mais pas question ici, pour moi, de réclamer la mise en place de la « triche électorale informatisée » sous forme de boîte noire !
En périodes électorales (périodes très extensibles ces temps-ci !) ceux qui vivent très grassement du système nous promettent un ravalement de façade, mais les élections passées, pas question de toucher aux nouveaux privilèges d’un système qu’ils ont depuis longtemps parfaitement verrouillé.
J’ai lu effectivement toutes ces propositions de nouvelle république, qui me semblent n’être qu’un ravalement de façade ! Faites le tour des clubs pour une VIe république qui se sont dissous face aux nécessités d’un opportunisme électoral !
Les défauts que je relève, ou les carences d’idées, sont les suivants :
1/- conception "monarchique", au profit du président ou de son premier ministre. Et dans le cas où le président n’aurait qu’un rôle figuratif (tendance Montebourg, abandonnée depuis !), comment sera désigné le premier ministre ?
2/- Ne pas oublier qu’il s’agit de définir la constitution d’une nation en république, on ne peut alors éluder les problèmes en supprimant certaines règles comme a pu le faire M. Debré en 1958 (en faisant un vague rappel au préambule qui définit les notions fondamentales).
Ces notions fondamentales sont pour moi : définition (droits et devoirs) de la citoyenneté, de la nationalité (articulation interne de la nation, relations internations européennes), séparation de tous les pouvoirs (y compris le pouvoir d’information et d’éducation), création d’instances de contrôle ayant pouvoir coercitif, etc.
3/- Même si le régime parlementaire est conservé (je ne voudrais pas demander à nos chers hauts fonctionnaires, ni aux députés, de se faire hara kiri !), il faut donc supprimer l’inertie énorme du Sénat, car quel est le caractère républicain d’un système comportant une chambre haute et une chambre basse ? S’il faut du bicaméralisme, alors d’un côté une assemblée purement législative indépendante, de l’autre côté une assemblée exécutive, ayant le contrôle de l’application des décisions, n’est-ce pas préférable ?.
4/- Un des points vitaux est de construire un système garantissant non seulement une vraie séparation des pouvoirs (non-cumul par individu) mais garantissant aussi que ces pouvoirs ne seront pas cumulés par une seule catégorie d’individus.
5/- Il faut redonner aux citoyen un droit référendaire pour les problèmes de fond importants, non pas à tout bout de champ ni pour des passades.
Certes, d’autre idées seraient à incorporer, mais si on pouvait déjà obtenir ce minimum, il y aurait un retour à une démocratie moins galvaudée. Une démocratie qui ne soit pas confisquée, avec gestes de compensation illusoires.
Reprenons au début : tous les posts constatent que le pays est au bord du gouffre, beaucoup pensent avoir trouvé le "coupable" (ah ! cette culture télévisuelle du "thriller" , du vedettariat !) mais ce n’est pas un coupable qu’il faut trouver, ce sont des causes, un "mobile".
La cause en est que des institutions bonapartistes, à l’origine, ont été petit à petit adaptées pour le seul profit d’un groupe d’individus cooptés (suivez mon regard !), et qu’« ils » ne sont pas prêts à abandonner leurs nouveaux privilèges. Cela se traduit notamment dans un système électoral qui donnera toujours les mêmes résultats, quels que soient les campagnes ou le vote des électeurs.
Alors, citoyens, arrêtez de vous défoncer pour votre champion, car c’est le même pour tous (oui, oui, bonnet blanc et blanc bonnet, ce n’est pas qu’une plaisanterie, pour les initiés je suggère de relire les propriétés du ruban de Möbius !) et si vous avez la trouille que le pire d’entre eux devienne président de la République française, eh bien continuez ainsi, car cinquante ans d’élections vous apportent la démonstration qu’infailliblement cela arrivera, et peut-être avant longtemps !
Pour rompre ce cercle vicieux bien entretenu, il y aurait, en étape intermédiaire, un vote blanc massif, mais... Car un bulletin blanc, et même l’abstention, c’est l’expression d’un choix, n’en déplaise aux activistes du supercivisme !
Le vote blanc ne sera utile que s’il est comptabilisé, ce qui dans l’optique du personnel politique actuel n’est pas près d’arriver !
Un vote blanc, pour peu qu’il soit annoncé et significatif (c’est-à-dire environ 15/18 % des inscrits, ce qui est le maximum réel de tous les partis politiques, qui ont vite fait de transformer ces 16% en majorité), donc ce vote blanc important empêcherait les candidats honnêtes (y en a-t-il ?) de poursuivre sans remettre en cause le système électoral.
Est-il besoin de vous rappeler que nous
avons actuellement un système électoral qui a été
peaufiné par les plus malhonnêtes, tous mis en cause par
la Justice et qui pour la plupart, rangés des voitures,
coulent une merveilleuse retraite (bien payée avec vos impôts) ?
Nous n’avons pas d’autre solution que d’imposer un vrai changement des institutions, pas un changement de logo ou d’en-tête de papier à lettres, et ceci par tous les moyens, à l’exception de la révolution sanguinaire que certains de ces dirigeants attendent (tout est prêt pour écraser celle-ci, l’ennemi intérieur est déjà désigné !). Mais ce changement ne se fera pas si les citoyens continuent à "baver" devant les médias de l’intox, et comme le dit B. Clavel, on est loin du compte !
Voter pour un petit candidat est probablement la pire des solutions, c’est celle qui a déjà provoqué trois "catastrophes" (la dernière en 2002) dont le pays a eu la plus grande peine à se sortir, s’il en est sorti ! En dehors d’un effet de dispersion des voix, la multiplicité des candidatures ne réussit pas à atténuer - encore moins à nous en délivrer - des alternances illusoires offertes par les idéologies dichotomiques des gros partis, c’est une question d’équilibre.
D’ailleurs pour moi qui n’adhère à aucune tendance, à aucun parti (oh, le vilain anar !), ce que j’attends de tous les candidats, c’est qu’ils annoncent clairement et en détail leurs conceptions des inévitables nouvelles institutions, qu’ils s’engagent sur leurs intentions, qu’ils nous montrent qu’ils n’ont pas l’intention d’accaparer tous les pouvoirs. Est-ce trop demander ? Non, car après, je les harcellerai sur leur libéralisme économique, et là, je suis méchant !
Arrêtons de nous soûler de sondages, il nous reste cinq mois pour réfléchir à une Constituante !
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