Presse people - Bizness de la braguette
Presse people de caniveau ou infâmes torchons, les mots ne sont jamais assez durs pour condamner le voyeurisme de ce genre de médias. Les victimes, sauf lorsqu'elles participent volontairement à l'étalage sur la place publique de leur vie privée, attaquent souvent en justice et on ne compte plus le nombre de procès et les indemnisations pour "des atteintes à la vie privée réalisées en violation des dispositions de l'article 9 du code civil". Comment faire pour limiter la publication de nouvelles nauséabondes qui ne nous regardent pas. La solution qui consisterait à éliminer avec l'aide de lombrics empoisonnés, les taupes ( Talpa europaea.) ou les 600 000 lecteurs de Closer, n'étant humainement pas acceptable.
Aucune célébrité n'est à l'abri d'un scoop ou d'une exclusivité sur son intimité. La solution la plus efficace et la plus radicale pour limiter les abus dans ce domaine, serait d'augmenter le niveau de sanction et de taper si fort au portefeuille, que fouiller dans les poubelles des stars ou voler une photo ne seraient plus rentable pour un magazine people. Or, ce n'est pas si simple et entre "Droits de la personnalité et droit de savoir du public", le dernier mot revient à la CEDH. Et le gagnant n'est pas toujours celui qui porte plainte.
D'autre part, si nous prenons l'exemple de Closer, comment expliquer en 2012 le versement par l'Etat d'une subvention au titre des aides à la presse de 558 619 euros pour ses frais postaux. Une aide pour le ramassage des ordures ne serait-elle pas plus pertinente.
Mais ne nous y trompons pas, malgré le succès de la balade nocturne en scooter du président et récemment le outing de Florian Philippot, selon un article du Point, Closer et l'ensemble de presse à scandale constateraient une baisse des ventes ces dernières années. Pour booster le chiffre d'affaire, une seule solution pour eux, contrôler les braguettes et de s'occuper des histoires de fesses des personnalités politiques et des vedettes de l'actualité.
D'ailleurs faut-il encore s'interroger sur les motivations des lecteurs de ces magazines. Pourquoi sont-ils si friands de pseudo-révélations, de faux scoop, de drames qui n'en sont pas, et si avides pour mater une princesse devenue , nue, si ressemblante finalement à Madame tout le monde. En fait, c'est une question que je ne me pose plus dans la salle d'attente du dentiste. Avec la mauvaise excuse de tuer le temps et d'oublier la roulette.
Un article sur métro new, consacré à la rédactrice en chef de Closer, Laurence Pieau, donne l'impression, voire plus, de chercher à crédibiliser le bizness de la braguette.
Extrait -
"Planques, rémunération d'informateurs, les paparazzis sont des rats et tout ce qui est dans la presse people est faux. Ah que ces clichés sont tenaces malgré les révélations et le prix du Coup éditorial de l'année remis à Closer pour le syndicat des éditeurs de la presse magazine. Pourtant, les méthodes de cette presse très décriée sont les mêmes que celles des autres journaux et Laurence Pieau l'explique très bien. Les enquêtes sont les mêmes, la vérification de l'information est obligatoire. D'ailleurs, souligne la patronne de Closer, les journaux people ne sont jamais attaqués pour diffamation mais pour atteinte à l'intimité de la vie privée."
Closer, Voici, Gala, pour ne citer qu'eux, ne seraient-ils que des supports du journalisme d'investigation comme le sont le Canard enchaîné, Médiapart et d'autres encore. Combien d'affaires seraient restées dans les oubliettes sans ces journalistes que les hommes ou les femmes concernés par les révélations appellent "fouille-merde". Révéler l'homosexualité d'un homme sans son consentement est-il du même niveau. Faudrait tout de même pas mélanger les torchons et le papier toilette. Le premier pourrait boucher les WC.
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